FOG - Y a-t-il de la guerre civile dans l’air ?
Alors que slogans nationalistes et xénophobes se
multiplient à travers le monde, nous nous comportons en
« Autruchiens », s’alarme Franz-Olivier Giesbert.
Nous
sommes tous des Autruchiens. C’est pourquoi il faudra songer à
changer un jour le nom de notre pays : si l’on en juge par notre manie de
nous enfoncer la tête dans la terre au premier danger, le terme d’Autruchie
serait plus adapté. La mère patrie du déni de réalité qui ne veut rien voir,
rien savoir.
La
France est en train de devenir
un pays antisémite, mais, apparemment, peu en chaut à
la classe politique comme à la presse bien-pensante, autrement dit
islamo-gauchiste. Il est vrai que la haine du juif a enfilé le manteau de
l’antisionisme et qu’elle est de plus en plus souvent d’origine musulmane.
C’est donc un sujet tabou. Défense d’en parler.
Les
actes antisémites se multiplient en France : + 69 %
pendant les neuf premiers mois de l’année, après une décrue. A propos de cette
folle hausse, la presse fait le service minimum, malgré les efforts méritoires
d’Edouard Philippe,
qui les a commentés avec une belle vigueur en pointant le « danger » de l’« indifférence » que
dénonçait naguère Elie Wiesel.
Mais, bon, le Premier ministre prêche dans le désert. Il n’y a pas foule pour
s’inquiéter. Pensez ! Les bien-pensants ont trop à faire : leur
priorité est désormais la lutte contre l’islamophobie.
Le
comble du confusionnisme : ces jobards mettent désormais sur
le même plan la critique d’une religion, l’islam en l’occurrence, ce qui
devrait être considéré comme une chose naturelle en démocratie, et le racisme
antijuif qui, dans les années 1940, alimenta les fours et les charniers de la
Shoah. Telle est la fatalité autruchienne : ne jamais traiter les vrais
sujets. Vivons heureux, vivons les yeux fermés. Que les enseignants aient
beaucoup de mal à enseigner les camps de la mort dans certains lycées, n’est-ce
pas un des grands scandales de notre temps ?
L’asservissement
de nos cerveaux fatigués est en marche et
l’on est en droit de penser que rien ne l’arrêtera. Jusqu’à présent, ce sont
les plus pessimistes qui ont eu raison. Ainsi, Me Gilles-William
Goldnadel, qui, dans un nouveau livre, se navre de la recherche frénétique de
la palme victimaire, de la prolifération des « fakes » en tout genre, des réécritures de
l’Histoire. « Le monde est devenu
une foule déchaînée », annonce-t-il, prétendant entendre
bouillonner les « eaux
noires » dans lesquelles nous sommes sur le point de « chavirer ».
Dans
« Névroses médiatiques » (Plon), ouvrage
alacre et réjouissant, Goldnadel cite Gustave Le Bon, auteur de
« Psychologie des foules », publié en 1895 et utilisé ensuite contre
le nazisme : « Semblable
aux animaux, l’homme est naturellement imitatif. L’imitation constitue un
besoin pour lui, à condition, bien entendu, que cette imitation soit
facile (…). Qu’il s’agisse d’opinions, d’idées, de
manifestations littéraires ou simplement de costumes, combien osent se
soustraire à son empire ? » Sigmund Freud précisera
plus tard que l’homme est un « animal
de horde » plutôt que de troupeau.
L’hystérie
collective est une maladie contagieuse. Observez
comme elle se répand à travers l’Occident et même plus loin, dans les fourgons
des braillards populistes, tartufes islamistes, islamo-gauchistes,
ultranationalistes, paranoïdes sécuritaires, hyperlaxistes, etc. C’est comme la
course à l’échalote : chacun devient l’idiot utile de l’autre, le
journaliste du politicien qu’il combat, le Bisounours du facho, l’islamiste du
xénophobe ; dans tous les cas, les deux font la paire. Ils se nourrissent
l’un de l’autre.
« Les
démons anciens resurgissent, prêts à accomplir leur œuvre de chaos et de
mort », a déclaré Emmanuel Macron,
dénonçant notamment l’islamisme sans le citer, lors de la cérémonie commémorant
le centenaire de l’armistice de la guerre de 14-18 à l’Arc de triomphe.
Même si son discours était trop long pour son prestigieux auditoire de
70 dirigeants étrangers, piégés sous la pluie, il fut puissant, plein de
bonnes formules. « Le patriotisme
est l’exact contraire du nationalisme, a-t-il affirmé notamment, le nationalisme en est sa trahison. »
Mais
les bonnes formules peuvent-elles quelque chose contre
des personnages plus ou moins foutraques comme Poutine, Erdogan ou Trump, qui
incarnent, chacun à sa façon, le « choc des civilisations » ? Le
premier ne songe qu’à reconstruire en partie l’empire perdu de l’URSS, le
deuxième se rêve en calife dominant l’Islam après avoir exterminé sa minorité
kurde. Sans parler de Trump, pardon de troubler le conformisme ambiant :
si seulement il a du sang sur les mains, il en aura toujours beaucoup moins que
les deux précédents, mais il a le chic pour hystériser le débat public en
Amérique, tandis que montent des slogans nationalistes et xénophobes un peu
partout dans le monde. Si vous avez peur d’être seul, ne vous avisez pas de les
contredire !
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J'aime bien F.O.G. mais il ne faut pas
faire du catastrophisme qui pourrait troubler des esprits simples !
Car il reste encore beaucoup de français
lambda qui profitent de leurs petits conforts pas assez érodés, bien qu'en
diminution, mais assez importants pour ne pas faire cela!
Endormis par des kyrielles de bienpensants
hypocrites beaux parleurs...
Jdeclef 16/11/2018 16h44
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