Georges Tron, jugé pour viols et agressions
sexuelles, est acquitté
VIDÉO. L'avocat général avait requis six ans de
prison ferme à l'encontre de l'ancien secrétaire d'État, qui comparaissait
devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
À l'issue du verdict, ils ont longuement embrassé leurs proches venus les soutenir. L'une des plaignantes, Eva Loubrieu, est rapidement sortie de la salle d'audience tandis que Virginie Ettel pleurait sur le banc des parties civiles. Elle a plus tard fait un malaise. « La déception est grande, beaucoup d'amertume. Le combat que je mène depuis des années, je tiens à dire que je ne lâcherai pas », a réagi très émue Eva Loubrieu. « Je ne lâcherai rien, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. » Le ministère public a dix jours pour faire appel.
La parole a été donnée une dernière fois jeudi matin à l'élu de l'Essonne et à son ancienne adjointe. Pendant les quatre semaines de débats, les accusés, 61 ans tous les deux, n'ont eu de cesse de clamer leur innocence, d'affirmer que le « ressentiment » d'anciennes employées avait été exploité par leurs opposants locaux d'extrême droite. Virginie Ettel et Éva Loubrieu, 41 et 44 ans, les accusent de leur avoir, ensemble, imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Le scandale avait contraint Georges Tron à démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique du gouvernement Fillon. Ancien député, il est toujours maire (LR) de Draveil et conseiller départemental. Faute d'éléments matériels au dossier, de type ADN, et de témoin direct, les débats ont essentiellement reposé sur des dizaines de témoignages, donnant lieu à un déballage où ce fut parole contre parole.
« Système Tron »
Georges
Tron a reconnu uniquement un « flirt » avec une ex-attachée
parlementaire et une relation extraconjugale, toujours en cours, avec son
adjointe à l'Urbanisme Sylvie Doncarli. Pour l'avocat général, l'élu a
« abusé de son pouvoir avec ses subordonnées » puis tenté de
« politiser une affaire purement sexuelle » en dénonçant un complot.
Ses réquisitions étaient très attendues, le ministère public s'étant toujours
opposé au renvoi devant les assises de l'élu et de son ex-adjointe. La tenue
d'un procès avait finalement été décidée en 2014 par la chambre de
l'instruction.Comme les parties civiles, il a dénoncé un « système Tron », où la pratique par le maire de la réflexologie plantaire sert de « piège » pour toucher les femmes et leur imposer, progressivement, davantage. Mercredi, les avocats de la défense ont tour à tour plaidé l'acquittement devant une salle comble. Ils ont relevé des incohérences dans les récits des plaignantes et leurs contacts répétés avec les opposants du maire. L'avocat de Georges Tron, Antoine Vey a dénoncé un « procès de la rumeur et de l'amalgame », un dossier « construit autour d'une mythologie », « une accumulation de riens ».
Son autre avocat, Éric Dupond-Moretti, a lui tempêté pêle-mêle contre un réquisitoire « démago », fustigeant ce qu'il a estimé être les ravages de la médiatisation et une sacralisation des déclarations des femmes qui se présentent comme victimes. L'affaire avait éclaté dix jours après la retentissante arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn, alors patron du Fonds monétaire international, accusé de viol par une femme de chambre. Ce verdict est attendu un an après la déflagration Harvey Weinstein, suivie d'une vague mondiale de libération de la parole de femmes victimes de viols, agressions et harcèlement sexuels.
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Ceci étant, car ce Mr, c'était offert le
champion des avocats qui obtiennent le plus d'acquittement !
Mais la justice est passée c'est ainsi,
bien que ce personnage ne soit pas un saint loin de là !
Jdeclef 16/11/2018 10h44
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