vendredi 23 novembre 2018

Mais non le macronisme n'est pas du hollandisme ni même du sarkozisme ?!


Delhommais - Le macronisme est-il un hollandisme ?

On peut juger trop timides les réformes engagées, mais elles ont le mérite d'exister et Emmanuel Macron les avait annoncées dans son programme présidentiel.


Les Français ont décidément la mémoire courte. On peut bien sûr comprendre qu'ils enfilent des gilets jaunes pour manifester leur colère contre la hausse des taxes sur les carburants et, de façon plus générale, contre la politique économique conduite par Emmanuel Macron et Edouard Philippe. Mais ils ne devraient pas non plus oublier que, il y a cinq ans, celle-ci était menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Il faut tout de même appartenir au minuscule fan-club de l'ex-président pour être nostalgique de cette période. Se rappeler au contraire un instant le vide absolu, en matière économique, des deux premières années du précédent quinquennat, marquées par une absence totale de réformes et par un matraquage fiscal en règle, suffit à faire ressortir par contraste de façon plutôt avantageuse le début du mandat d'Emmanuel Macron, malgré ses évidents ratés et le manque criant de résultats obtenus jusqu'à présent.
Il est permis de douter de la pertinence et de l'efficacité des réformes engagées depuis dix-huit mois pour moderniser l'économie française, de les juger par exemple bien trop timides, notamment en matière de réduction de la dépense publique, mais du moins ont-elles l'immense mérite d'exister. C'est déjà un net progrès de voir que le choix de l'immobilisme a cédé la place au souhait de faire bouger les choses. C'en est aussi un autre d'observer que la France a désormais une politique économique cohérente, avec un cap bien défini, celle d'une politique de l'offre clairement revendiquée, en faveur des entreprises et de l'appareil productif, avec l'espoir de stimuler l'investissement, la croissance et l'emploi.
Mécontentement. Voilà qui change agréablement des louvoiements incessants observés durant le mandat de François Hollande, quasi marxiste un jour, vaguement keynésien le lendemain, faussement libéral le surlendemain, avec ses constantes hésitations entre une politique de l'offre jamais totalement assumée et une politique de la demande jamais complètement abandonnée, le tout ayant conduit à une confusion totale et à une parfaite illisibilité. Le tout s'étant achevé par le mécontentement de tous : de la CGT comme du Medef, même des socialistes et surtout des Français. Si personne n'a jamais été en mesure de définir quelles étaient les convictions économiques profondes de François Hollande - ni d'ailleurs celles de Nicolas Sarkozy et encore moins de Jacques Chirac -, tout le monde sait quelles sont celles d'Emmanuel Macron : libérales, libérales à la française, ou sociales-libérales si l'on préfère, c'est-à-dire libérales avec modération.
Un autre changement majeur- et très heureux - par rapport aux pratiques antérieures est qu'Emmanuel Macron met en œuvre les mesures contenues dans le programme sur lequel il a été élu. Voir un président faire ce qu'il a dit qu'il ferait a de quoi effectivement décontenancer des Français qui n'y sont guère habitués. François Hollande avait rapidement perdu une grande partie de sa légitimité, auprès de son électorat, en tirant un trait sur certaines de ses promesses emblématiques de campagne, comme celle de mener « la guerre contre la finance ennemie ». A l'inverse, en seconde partie de mandat, il avait fini par perdre ses derniers soutiens à gauche et suscité la colère assez compréhensible des frondeurs en lançant des réformes d'inspiration libérale, comme le pacte de responsabilité puis la réforme El Khomri, qu'il n'avait à aucun moment évoquées lorsqu'il était candidat.
Paradoxe. Emmanuel Macron, lui, déroule son programme économique avec le sérieux et l'application du bon élève - un peu trop ? - sûr de son fait. On peut toujours contester le bien-fondé de la suppression de l'ISF ou de l'augmentation de la CSG, mais pas reprocher au chef de l'Etat d'avoir pris les Français par surprise. Ces deux mesures qui ont tellement marqué le début de son quinquennat et provoqué tant de polémiques étaient inscrites noir sur blanc dans son programme. Où l'on pouvait lire au chapitre « Fiscalité et prélèvements obligatoires » :« L'ISF coûte cher à nos entreprises et à notre économie. Nous le remplacerons par un impôt sur la fortune immobilière » et : « Nous supprimerons les cotisations salariales maladie et chômage pour les salariés du secteur privé et (…) le financerons par une augmentation de la CSG, de l'ordre de 1,7 point, qui ne touchera pas les retraités modestes. » Il en va de même pour la réforme du Code du travail et celles à venir de l'assurance-chômage et des retraites, précisément annoncées dans le programme du candidat Macron. Il serait pour le moins paradoxal de critiquer aujourd'hui le président de la République parce qu'il tient ses engagements de campagne après avoir vilipendé ses prédécesseurs parce qu'ils ne respectaient pas leurs promesses électorales.
Une autre différence de taille entre la politique économique d'Emmanuel Macron et celle de son prédécesseur concerne la communication qui l'accompagne. Celle de François Hollande, probablement liée à la très haute estime de soi du personnage, avait fort imprudemment et plus présomptueusement encore promis des résultats rapides et même fixé dans le détail un « agenda du redressement », formule qui, a posteriori, a de quoi faire sourire. Quatre mois seulement après son élection, l'ancien président avait ainsi prédit « une inversion de la courbe du chômage d'ici un an » qui, bien sûr, ne s'était pas produite, enlevant du même coup beaucoup de crédit à la parole présidentielle.
Patience. Echaudé par cette expérience douloureuse, Emmanuel Macron s'est au contraire bien gardé jusqu'à présent, malgré la pression des médias, de toute indication calendaire précise pour d'hypothétiques inversions de courbe. Il répète au contraire avec son Premier ministre que les réformes mises en œuvre mettront du temps à produire leurs effets positifs. Il est étonnant d'observer à quel point cet appel à faire preuve de patience passe si mal auprès de Français qui ont pourtant payé cher, avec François Hollande, pour savoir ce qu'il faut penser des promesses de redressement rapide.
La communication économique de François Hollande s'était également caractérisée par son optimisme indécrottable. Chacun garde en mémoire son tristement fameux « la reprise économique, elle est là » prononcé le14 juillet 2013, contre l'évidence des statistiques, suivi quelques mois plus tard d'un rieur :« La reprise est poussive, il faut donc la pousser. » Avec Emmanuel Macron, qui a de toute évidence beaucoup moins de sens de l'humour que son prédécesseur, mais sans doute, quoi qu'on en dise, plus le sens des réalités économiques, ce genre de commentaires blagueurs et autosatisfaits nous est épargné. L'actuel chef de l'Etat use d'un ton nettement moins frivole pour évoquer la conjoncture, et même parfois d'un ton rude, que beaucoup lui reprochent, pour rappeler aux Français quelques vérités économiques élémentaires que plusieurs décennies de mensonges de la part de leurs gouvernants leur ont fait oublier. Voilà qui suffit à prouver que le macronisme, si imparfait soit-il, n'est fort heureusement pas le visage rajeuni du hollandisme. Cela permet surtout d'espérer encore que le bilan économique final de l'actuel quinquennat sera moins affligeant que celui du précédent 
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Ce sont simplement des hommes que des gogos de français ont mis au pouvoir en croyant au changement depuis des décennies !

Mais ce qui ne change pas, c'est les français eux-mêmes qui se laissent piéger par ses politiciens faux monarques à égo démesuré qui par leur trop de pouvoir indétrônable se croient tout permis et en use et en abuse car protégé par notre V eme république faite pour eux !

D'ailleurs cela ne date pas d'aujourd'hui et d'ailleurs pour Mitterrand par exemple il avait été élu pour 7 ans à l'époque et réélu 7 ans par les français incurables semble-t-il ?!

Exemple Hollande veut même revenir !?

Même si cette fois-ci il a du progrès, car ils ont rejeté l'ancienne classe politique et ses dirigeants !

Par contre les méthodes pour taxer et ponctionner les français par nos présidents et leurs gouvernements passés sont toujours les mêmes et sur les mêmes !

Donc qu'ils ne se plaignent pas trop et apprennent à voter avec plus de rigueur pour vraiment changer nos institutions et notre constitution obsolète pour retrouver une plus grande démocratie réelle si possible ?

Moi ce que j'en dis, car c'est trop tard pour moi, étant trop vieux, mais il faut penser à nos enfants et petits-enfants ou pour résumer, à nos générations à venir autrement qu'en parole creuse et fumeuse sans résultat depuis plus de trente ans !

Jdeclef 23/11/2018 16h11LP

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