13 Novembre :
« Il n’y a pas d’honneur à condamner un misérable au désespoir »
Les
avocats de Salah Abdeslam ont plaidé, vendredi, contre la perpétuité
incompressible requise par le parquet : une « mort blanche »,
ont-ils dénoncé.
CE PROCES
EST-IL LA POUR FAIRE DU SPECTACLE MEDIATIQUE AUX AVOCATS QUI DEFENDENT UN
CRIMINEL LACHE OU RENDRE JUSTICE AUX VICTIMES ?!
L'heure approche donc où la
Cour devra juger cet homme-là. Vendredi, Salah Abdeslam se tient dans le box
les bras croisés, un peu plus voûté que d'ordinaire peut-être et le visage
clos derrière son masque blanc, lorsque ses avocats, Me Olivia Ronen et Me
Martin Vettes, se lèvent pour le défendre. Il a derrière lui une salle comble,
bruissante, électrisée comme aux premiers jours. Il risque la perpétuité
incompressible.
À quoi cela ressemble-t-il, de défendre Salah Abdeslam ? C'est d'abord
composer avec la parole compliquée qui est la sienne. Une parole pleine de
trous, pleine de maladresses, pleine de lacunes. « On n'essaiera pas
d'avoir réponse à tout », dit Olivia Ronen. Il s'agira de faire avec
« sa vérité ». Avec ce qu'il dit, mais aussi ce qu'il ne dit pas. Lui
que le parquet antiterroriste qualifie de « lâche » ne s'est pas
employé à charger les absents, soulignent ses avocats, « tout l'inverse
d'une stratégie de la défausse ».
« Nous l'avons respecté, parce que pour pouvoir vivre les longues
années qui l'attendent, il va devoir être en paix avec lui-même, souffle Martin
Vettes. Quand vous défendez Salah Abdeslam, vous pensez à son intérêt tout
court, à son intérêt au long cours dans la vie réduite qui va être la sienne
pour longtemps. »
Mais défendre cet accusé-là, c'est composer aussi avec le poids d'un procès
qualifié de hors norme, d'historique – la salle d'audience transformée en
bunker, le poids des milliers de victimes, le dossier d'un million de pages.
« Un million, on vous l'a martelé, comme si ce million de pages était
implacable, s'insurge Me Vettes. Ce dossier qui donne l'impression
que tous les chemins mènent à Salah Abdeslam, et qui se détourne de
Brahim. »
Le silence obstiné de l'accusé durant l'instruction n'aura pas aidé, sans
doute, à ce qu'une autre version émerge. Faut-il cependant tenir pour rien ce
qu'il a pu dire durant les neuf mois d'audience ? Ses avocats s'emploient
donc à défendre un autre récit. Celui, commence Martin Vettes, d'un jeune homme
sensible, sans appétit pour la violence, qui aime se parfumer et se faire beau
pour sortir. Chez qui on ne trouve, avant 2015, aucune trace de radicalisation
et qui a « glissé » pourtant. Comment ? Martin Vettes n'a pas de
mots assez durs contre le « fantasme du café des Béguines, qu'on a
présenté comme une centrifugeuse à djihadistes, voire la pointe avancée de
l'État islamique en Europe, sur la base de déclarations fumeuses ».
« La scène inaugurale, il vous l'a racontée ici », rappelle l'avocat.
Un soir de mai ou de juin 2015, Salah Abdeslam surprend Brahim dans sa chambre,
devant une vidéo de propagande – pas une vidéo de décapitation d'otages par
Daech, non, une scène de massacre de civils par l'armée de Bachar el-Assad.
13 Novembre : « Monsieur Abdeslam, je suis
sûre que vous voudriez me répondre »
« Je pensais que la défense devait se présenter comme une
muraille »
L'entrée dans le commando, c'est Olivia Ronen qui la décrit. Elle à qui
revient la lourde tâche d'être la dernière avocate à plaider. Elle que, les
premiers temps, la foule scrutait presque autant que son client :
très jeune, très brillante, un peu âpre aussi. « Je pensais au début que
la défense devait se présenter comme une muraille, une espèce de roc solide et
imperméable à tout, confie-t-elle dans ses premiers mots. Au fur et à mesure,
j'ai compris qu'il était vain de vouloir ressembler à une pierre et qu'il
allait falloir composer avec toutes les souffrances exprimées, d'où qu'elles
viennent. »
Olivia Ronen revient donc aux scènes qu'a racontées son client. Où sa
participation aux commandos se décide dans les dernières 48 heures, parce
que son frère et Abaaoud le lui ont demandé, et qu'il est trop tard pour
reculer. Où il dépose les kamikazes irakiens au Stade de France avant de
se rendre dans le café du 18e arrondissement repéré le matin même…
et de renoncer à se faire exploser en voyant les très jeunes gens qui
l'entourent. « Par humanité », a-t-il dit. « Mais tout ce que
qu'il dit est suspect. Par nature, on a cette position, de l'autre côté de la
barre : un doute systématique, un doute hyperbolique, un doute tout à fait
loin d'être méthodique parce qu'il ne concerne que les déclarations de Salah
Abdeslam. Le parquet doute, alors qu'il ne peut pas vous dire quelle mission
lui était attribuée. Mais n'importe quelle autre version aurait mieux
convenu. »
Évidemment, Salah Abdeslam a parlé bien tard. Mais des points demeurent
auxquels Olivia Ronen s'accroche. La ceinture explosive, ainsi. « On vous
demande aujourd'hui de considérer que ce n'est pas grave, que c'est pareil
qu'il ait essayé de la déclencher ou non. Mais vous ne pouvez pas traiter cette
information comme un vague détail ! » Tous les terroristes,
rappelle-t-elle, avaient pour consigne, si leur ceinture était défectueuse, de
provoquer l'explosion avec un briquet. Sur celle de Salah Abdeslam, nulle trace
de brûlure. Et pourquoi eût-il pris la peine de retirer sa pile et son
bouton-poussoir avant de l'abandonner, s'il avait été certain qu'elle était
inoffensive ?
Après avoir renoncé, il appelle à l'aide. L'attitude même que ses amis
décrivent pendant le trajet vers Bruxelles ne contredit-elle pas l'image d'un
tueur de sang-froid ? Pourquoi crier qu'il vengera son frère, quand
celui-ci s'est fait exploser après avoir perpétré un massacre ? Salah
Abdeslam rejoint une planque dont il connaissait l'adresse mais qu'il n'avait
pas fréquentée. « Avant, il ne baignait pas là-dedans, poursuit Me
Ronen. Il y avait une personne qui faisait tampon entre lui et la
cellule : son frère, qui servait à la fois de lien et de paravent. »
Les terroristes lui demanderont, poursuit-elle, des explications et des gages.
« Tout le monde a bien compris qu'il avait reculé. »
Salah Abdeslam : « On s'accroche à la
charia comme vous à la démocratie »
« Vous ne devez pas juger à hauteur des souffrances abyssales des
victimes »
Cette autre histoire-là est racontée avec force, avec passion. Il n'est pas
certain cependant que cela suffise à emporter la conviction, et c'est sur la
peine requise contre leur client que les deux avocats sont le plus efficaces.
Bien sûr, la condamnation sera très lourde : nul ne l'ignore, Salah
Abdeslam moins que quiconque. Mais faut-il revenir à une forme de loi du
Talion ? « J'entends tous les grands discours sur ce procès qui
serait la réponse de la civilisation à la barbarie, alors qu'on plaide pour un
retour à cette loi si peu civilisée, attaque Martin Vettes. Je vous demande
d'écarter la proposition d'un autre âge qui vous est faite : vous ne devez
pas juger à hauteur des souffrances abyssales des victimes, elles ne peuvent
pas être l'étalon de sanctions dans un État de droit. »
Le parquet estime Salah Abdeslam coauteur de l'ensemble des crimes du
13 Novembre. Une « grossière fiction, s'emporte Olivia Ronen, où l'on
voudrait faire entrer des ronds dans des carrés ». Coauteur du Stade de
France, soit. Mais des autres ? Pour l'accusation, les membres du commando
étaient « interchangeables ». Ce qui est très contestable, souligne
l'avocate. Mais ce qui signifie surtout que « parce qu'on aurait pu être
ailleurs, on doit être condamné comme si on avait été là. C'est ça,
l'interchangeabilité. On sait que vous n'y étiez pas, mais vous auriez pu. On
va créer une petite responsabilité pénale pour autrui en matière
terroriste. » Or « le droit pénal est un droit de la rigueur, plus
qu'un autre ».
« Torture blanche »
Ses avocats demandent donc que Salah Abdeslam soit jugé « à hauteur
d'homme ». En ne le traitant pas en « symbole », sous prétexte
qu'il est le seul survivant des commandos. En ne prononçant pas contre lui, qui
n'a tué personne, la perpétuité incompressible que l'on aurait pu attendre
contre les tueurs du Bataclan. Olivia Ronen rappelle ses conditions de
détention : à l'isolement total, sans contact humain, sans stimuli
physiques ou intellectuels, sans plus aucun droit à l'intimité, « avec
deux caméras sur lui qui feront que, même isolé, il ne sera jamais seul.
Imaginez-vous quelques secondes dans vos moments de solitude les plus intimes,
imaginez-vous observés et filmés. » Pour Salah Abdeslam, continue-t-elle,
« le principe a été de tordre les règles pour en créer de nouvelles. C'est
ça, l'État de droit ? Nous sommes montés d'un cran dans la torture blanche
pour être sûrs de le servir ici sur un plateau, dans le box. »
Salah Abdeslam, une lancinante énigme
Salah Abdeslam a assisté à l'audience, presque tous les jours. Il a écouté,
il a parlé. Le 15 avril, il présentait ses excuses aux victimes, en larmes.
« Pour être honnête, je n'en menais pas large, dit l'avocate. J'étais
inquiète de l'avoir mené trop loin, de l'avoir mis en danger. Et puis je me
suis rendu compte qu'il y était allé seul. Lui qui pendant six années n'avait
eu à sa disposition qu'un seul costume dans son placard, celui du soldat de
Daech, avait trouvé de quoi s'habiller autrement. » Le psychiatre Daniel
Zagury, « la crème de la crème des experts ! », l'a dit à la
barre : il n'est ni un psychopathe, ni un sociopathe, ni un grand pervers.
« Pourquoi lui mettrait-on un double verrou ? »
Salah Abdeslam continue d'osciller, bien sûr, entre son personnage de
djihadiste et le jeune garçon de Molenbeek qu'il était. « Bien sûr qu'il
oscille entre ces deux rivages, mais vous imaginez le chaos que ce serait s'il
se défaisait complètement du costume de l'État islamique ? Le quitter,
c'est pour Salah Abdeslam comme apprendre à nager : il se lâche, mais il
reste près du bord. » Peut-on cependant le juger comme s'il n'y avait plus
aucune passerelle possible entre lui et la communauté des hommes ? Et, en
abolissant la peine de mort, la France n'avait-elle pas résolu de ne pas y
substituer une mort blanche, une mort lente ? « On ne remplace pas un
supplice par un autre supplice. »
Au procès des attentats du 13 Novembre, la guerre des
experts du djihad
« Moi je ne vous demande pas du courage, je vous demande d'appliquer le
droit, avec tout ce que cela implique. La justice, ce n'est pas un mouvement de
foule, et il n'y a pas d'honneur à condamner un misérable au désespoir. Si vous
le condamnez à cette peine, c'est le terrorisme qui aura gagné, et on en
conclura que tout ceci n'était qu'une farce. » « Il paraît que le
châtiment a pour but de rendre meilleur celui qui châtie, avait plus doucement
conclu Martin Vettes, quelques minutes plus tôt. Puisque vous allez rendre la
justice au nom du peuple français, je vais vous demander de faire l'effort de
vous poser une autre question, parmi toutes celles auxquelles vous devrez
répondre : est-ce que la peine que vous allez prononcer nous rendra
meilleurs ? »
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bien sûr
dans notre état de droit tout le monde a droit à une défense et ce procès trop
long surtout pour les victimes et leurs familles doit s'arrêter et conclure car
le terrorisme islamique et toujours bien présent dans le monde de la part
d'éléments fanatisés de même de l'intérieur de France mais aussi de l'extérieur
le dernier ayant été commis très récemment par un Iranien en NORVEGE pays
civilisé libre et démocratique!
C'est une
plaie loin d'être refermée de certaines tares des hommes et leur mysticisme
religieux fanatique de certaines religions toujours bien présent !
Donc
Salah Abdelsam n'a peut-être pas eu le courage de se donner la mort, il a
préféré fuir et a été arrêté donc il a été jugé et on y a mis le temps,
peut-être trop peut-être mais cette condamnation, la plus importante de notre
code pénal criminel que notre justice a décidé est méritée!
Car on
lui a laissé la vie la condamnation à mort pour crimes de sang n’existe plus en
France depuis + de 40 ans dans notre pays civilisé c’est normal pour le pire
des criminels et notre pays s’engorge d’être le pays des droits de l’homme alors
on l’a respecté !
La plaidoirie
de l’avocate ne semble être là que pour sa notoriété médiatique (à elle) et a
fait son métier mais dans le pays ou la religion de l’accusé est pratiquée avec
radicalité le verdict aurait surement été plus strict car la peine de mort y est
de rigueur avec d’autres sévices moyenâgeux divers !
Jdeclef 25/06/2022
16h09
Dire la simple vérité et bon sens pour ce procès de terroriste islamiste n'est même pas toléré par les modérateurs du Point pitoyables qui font ce métier de censeurs moyenâgeux tout comme leur rédaction qui approuve l'indéfendable tant pis pour les victimes pauvre FRANCE de donneurs de leçons hypocrites mais on n'est pas à une honte près car en plus ils ne respectent pas la liberté d'expression donc notre constitution seul droit inaliénable des Français que des journaleux qui se disent d'informations ne peuvent supprimer on peut à la rigueur pardonner aux avocats mais eux font leur metier (pas toujours très beau mais les pires criminels y ont droit mais ces bavards comme ou les appelle dans le milieu des voyous mais quand ils en profite pour se faire un nom ou une notoriété là c'est laid surtout pour ce genre de procès hors normes !)
RépondreSupprimer