samedi 11 juin 2022

Il serait préférable de dire les belligérants car les canons des deux pays en guerre tirent les un sur les autres car la guerre est une horreur !

 

« Les Russes visent à la fois les humanitaires et les journalistes »

ENTRETIEN. Olga Rudenko, rédactrice en chef du « Kyiv Independent », le média ukrainien le plus influent depuis le début de la guerre, se confie au « Point ».

Propulsée au rang de star en même temps que son journal, Olga Rudenko, 33 ans, est devenue l'un des visages de la résistance ukrainienne. Elle a fait la une du magazine américain Time et reçoit des invitations du monde entier pour parler de son travail, de son pays et de la guerre. Depuis Madrid, où elle est la vedette de la cérémonie de remise du Prix de la presse européenne, elle a accepté d'inverser les rôles et de se mettre dans la situation de la personne interviewée. Entretien.

Le Point : Votre média est devenu une référence mondiale. Expliquez-nous comment il fonctionne.

Olga Rudenko : Le Kyiv Independent ne compte que 24 salariés, dont 20 journalistes. La rédaction, basée à Kiev, est composée principalement d'Ukrainiens, mais pas seulement : il y a des Américains, des Britanniques, un Français, un Japonais et même un Russe. Ce sont pour plusieurs des anciens du Kyiv Post[Olga Rudenko a été rédactrice en chef adjointe de ce journal, fermé temporairement en novembre 2021, NDLR]. Au début, nous n'avions qu'une newsletter, car c'est assez simple à mettre en place. Nous avons bien grandi en quelques mois. Aujourd'hui, la plupart de nos lecteurs se trouvent en dehors du pays, nous sommes une fenêtre sur la guerre.

L'un de vos articles, publié neuf jours avant le déclenchement de l'offensive russe, est assez troublant. Il prédit à peu de chose près le scénario des premières semaines de la guerre. Vous étiez sûrs que Poutine allait attaquer ?

Nous étions aux premières loges de l'escalade, nous savions que quelque chose allait arriver. Il suffisait de suivre de près l'actualité de la région, d'écouter les discours de Poutine pour savoir qu'il n'allait pas se contenter du Donbass. Depuis le début, il rêve de s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine.

Comment avez-vous vécu la journée du 24 février dernier ?

J'ai quitté la rédaction vers 3 heures du matin après une longue journée de travail. Dans le taxi, je reçois une alerte indiquant que Blinken s'attend à une attaque la nuit même. Le temps que j'arrive à la maison, Poutine avait déclaré le début de son « opération spéciale ». On s'est branchés avec le reste de l'équipe et on a tenu notre première conférence de rédaction de guerre. À la fin de celle-ci, j'ai posé une question à tous les journalistes : « Si Kiev est attaqué, qui reste ? » Quatre journalistes ont dit leur intention de demeurer dans la capitale coûte que coûte. Ils n'étaient finalement plus que trois au plus fort de l'invasion russe, car l'un d'entre eux a rapidement rejoint la défense territoriale. Quant à moi, j'ai géré le début de la guerre depuis l'ouest du pays.

Quel est le message que vous voulez faire passer à vos lecteurs non ukrainiens ?

Nous voulons raconter cette guerre en détail afin que les gens réalisent qu'elle est proche de chez eux. La torture, les viols, les exécutions, tout cela existe vraiment et se passe pas loin de chez vous. On sent en ce moment un peu moins d'intérêt dans l'opinion publique internationale, nous voulons lutter contre ce phénomène. La guerre continue.

Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff a été tué en Ukraine alors qu'il suivait une opération humanitaire. La Russie vise-t-elle délibérément les humanitaires et les journalistes ?

Tout à fait. Les Russes visent à la fois les humanitaires et les journalistes. Il faut comprendre que le régime russe déteste les journalistes et en assassine régulièrement sur son territoire. La propagande russe présente l'Occident et les journalistes comme des ennemis. Les soldats russes baignent dans cette propagande depuis des années. Lorsqu'ils sont en mission, ils considèrent que ce sont des cibles légitimes.

Subissez-vous des pressions de la part du pouvoir ukrainien ?

Nous ne subissons pas de pression. Nous rapportons la parole officielle, bien sûr, mais nous citons toujours la source de nos informations et précisons si nous avons pu voir les faits rapportés de nos propres yeux. Nous connaissons bien les différents dirigeants du pays, nous savons ceux qui sont fiables et ceux qui exagèrent facilement.

Avant la guerre, votre précédent journal, le Kyiv Post, était critiqué par le président ukrainien. Quels sont les rapports aujourd'hui entre le Kyiv Independent et Volodymyr Zelensky ?

Le Kyiv Post était très critique du pouvoir, notamment sur les sujets de corruption. Au Kyiv Independent, nous n'avons pas de relation particulière avec le président. Il sait que nous existons mais ne nous accorde pas de traitement de faveur. Nous sommes tous passés en mode survie. Notre média n'est pas aux ordres, mais nous avons une cause commune : l'Ukraine doit survivre§

Il y a six mois, simple lettre d'information d'à peine 500 abonnés, le Kyiv Independent est aujourd'hui l'un des médias les plus suivis au monde (2,1 millions d'abonnés sur Twitter). Ses meilleurs articles sont réunis et publiés en France aux éditions Nouveau Monde.

« Même si la Russie attaque, la défaite de l'Ukraine n'est pas écrite », par Illia Ponomarenko, le 15 février 2022, soit neuf jours avant le début de l'offensive russe.

Essayez d'imaginer ce qui se passerait si la Russie déclenchait une guerre totale. Selon les estimations, l'Ukraine pourrait se retrouver avec près de 500 000 hommes et femmes armés. N'oubliez pas que les combattants ukrainiens se battraient sur leur territoire, contrairement à leurs adversaires russes, dont beaucoup viendraient de l'Extrême-Orient russe. Je ne recommande pas de sous-estimer la rage des condamnés qui se battent pour leurs familles et leurs maisons. Penser que les chars russes arriveront à Kyiv en quelques heures comme une Ford Focus sur une bonne autoroute est une erreur.

[…] Un plan intelligent de blitzkrieg, comme cela s'est déjà produit dans l'Histoire, ne s'avérerait intelligent que sur les cartes des quartiers généraux militaires. Et le temps jouerait en notre faveur.

« Journal de guerre : une journée à Irpin avec ces volontaires qui sauvent des vies », par Igor Kossov, le 22 mars 2022.

Plus le van approche de l'adresse, plus il devient clair que la zone est toujours sous l'emprise des Russes. La route monte sinistrement, c'est le paradis des snipers. Andrii se faufile dans les rues secondaires au fur et à mesure que nous montons. Nous nous arrêtons au bord d'une intersection. Oleksandr a un mauvais pressentiment, une raison suffisante pour ne pas y aller. Tout à coup, Andrii « veut essayer quelque chose ». Avant que quiconque ne puisse l'arrêter, il fait avancer le van, fait un écart à gauche sur la rue Tchekhov, puis presque immédiatement un écart à droite sur une autre rue secondaire, derrière un grand immeuble d'habitation, et arrête le van. Moins d'une minute plus tard, nous entendons le « gémissement » du missile ennemi, suivi d'une explosion quelque part à proximité. « Oh, des mortiers, fait Oleksandr. Je ne les ai pas entendus depuis un moment. » Il y a un deuxième sifflement entrant, suivi d'un troisième. « Est-ce qu'ils nous visent ? » je me demande à voix haute. C'est difficile à dire. Une chose est sûre, les habitants de la rue Tchekhov vont devoir attendre un peu plus longtemps pour être secourus. Après avoir nous-mêmes patienté un peu, nous sautons dans le véhicule et faisons demi-tour vers notre seule issue. Simultanément, la porte de la camionnette s'ouvre, déversant deux racks métalliques sur la route. Andrii fait s'arrêter la camionnette. « Laisse-les, dit Oleksandr. Laisse-les. » Mais Andrii est déjà en train de les ramasser. « Ils ne sont pas à nous, voilà le problème. S'ils étaient à moi… » Il les pousse à travers la fenêtre vers nous. « On peut y aller maintenant, s'il vous plaît ? » demande Oleksandr. « Regardez, je vois quelque chose », dit Andrii, en sautant à nouveau du van. « Tu te fous de ma gueule », je dis. « Il le fait exprès ? » Andrii saute à l'intérieur. « J'ai trouvé des chocolats ! » Il jette un paquet scellé de quelques snacks gourmets sur le tableau de bord. Andrii s'arrête et on fonce dans la rue, avant que les mortiers et les snipers ne puissent nous repérer.

« Cachez les filles », par Anna Myroniuk, avec Igor Kossov, le 20 avril 2022.

« Un soldat russe est venu et a dit, en me désignant : "Ne laissez pas sortir la jeune fille" », raconte Tetiana Aleksandrova, 38 ans, une habitante de Boutcha, au Kyiv Independent. Elle s'est cachée dans un abri situé dans un jardin d'enfants, avec son mari et d'autres habitants. Elle enfilait en permanence plusieurs vestes pour masquer sa silhouette, et la femme qui dirigeait l'abri l'enduisait de suie lorsque les soldats russes passaient. Les femmes des villages voisins racontent toutes des histoires similaires, à l'instar d'Inga Odinokova, mère d'une fille de 25 ans et habitante de Velykyi Lis, à 35 kilomètres au nord-ouest de Boutcha. « Les Russes ont dit à mon mari : "Cachez les filles." » Les soldats ont précisé, à l'intention de cette mère, que les kadyrovites - membres d'une organisation paramilitaire de Tchétchénie nommée ainsi en hommage à leur chef, Ramzan Kadyrov - s'étaient installés dans la localité voisine de Shybene et que c'étaient des « violeurs »§

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Des obus qui tombent partout, les destructions importantes dans certaines villes de l'UKRAINE le montre et le prouve et même dans le DOMBASS annexé par la Russie !

La guerre est une horreur dont les hommes ne semblent vouloir se passer depuis que le monde est monde et surement leur principal défaut !

Les discours de bienpensant moralistes donneurs de leçons hypocrites européens ne sont pas de mise surtout en fournissant en armes diverses à ce pauvre pays qui essaie de se défendre car bien sûr ce pays ukrainien n'a pas les moyens d'atteindre militairement la RUSSIE dans son pays puisque ces alliés Européens et US passe leur temps à dire ne pas vouloir attaquer la Russie et surtout sa puissance nucléaire par peur (logique) de déclencher une 3 eme guerre mondiale !

Donc au lieu de faire des discours creux moraliste c’est ce fou maitre du KREMLIN POUTINE qu’il faut désigner ouvertement et non la Russie et ses habitants qui sont habitués à baisser la tête depuis plus de 75 ans sous tous les dirigeants remontant même à leurs Tsar que ce soit sous l’aire soviétique après la guerre froide et après la chute du mur de Berlin et même maintenant qui n’a fait que raviver la nostalgie envahissante de l’ex-empire Russe perdu à ce chef d’état devenu dictateur !

Les Russes et la Russie ne sont pas libres et sous régime totalitaire depuis trop longtemps ce qui est une tare et culture historique pernicieuse dont ils n’arrivent pas à se défaire à la différence des pays occidentaux libres et démocratiques qui eux aussi ne sont pas parfaits mais qui ont évolué au fil des siècles nettement meilleurs pour leurs peuples !

Les guerres mondiales n’ont pas servi de leçons à nos dirigeants et à ces dictateurs qui poussent comme les mauvaises herbes c'est cela la réalité!

Jdeclef 11/06/2022 13h59


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