Succession
de Macron : la guerre est déclarée
Édouard
Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin… Trois hommes de droite se
positionnent sur la ligne de départ pour 2027, mais aucun ne fait figure
d’héritier.
C’EST
BIEN CONNU QUAND LE BATEAU COULE LES RATS QUITTENT LE NAVIRE !
En
macronie, c'est le mot interdit : la succession. L'échéance de 2027 ?
Totalement taboue. Emmanuel Macron, pas plus que la cour de fidèles qui
l'entoure, n'aborde jamais la question. « S'il y en a un qui veut aller en parler au patron, qu'il y
aille, je le laisse volontiers passer devant moi ! »
ironise un conseiller du Château, plié de rire en imaginant l'ire
présidentielle. « C'est
un non-dit dans nos discussions », observe pudiquement un
ministre. Le chef de l'État le sait, chaque jour qui passe le rapproche un peu
plus du terme de son règne. Depuis sa mine fermée au Champ-de-Mars au soir de
sa réélection, tout le monde a intégré que c'était le début de la fin.
La claque dans les urnes aux législatives n'a fait qu'aggraver ce sentiment. Il
va devoir s'y faire : Constitution oblige, à moins de 50 ans, le
président devra céder son fauteuil. Et depuis sa réélection, c'est comme si
cette date de péremption paralysait toute prise d'initiative. La tétanie a
gagné le sommet de l'État. « Tout va désormais être interprété à l'aune de la course des
petits chevaux », se désespère l'un de ses amis.
Le chef de l'État est obsédé par le précédent américain. Deux
mandats consécutifs de Barack Obama, leader progressiste comme lui, un pays en
proie aux fractures, puis l'élection d'un populiste, Donald Trump, dans le
chaos le plus total. Avec l'explosion des extrêmes, un tel scénario est loin
d'être exclu en France. « Filer les clés du camion à un dingue, l'idée lui est
insupportable. Pour lui, c'est inconcevable », tranche l'un
des rares stratèges du camp présidentiel qui ont pu évoquer le sujet de
l'héritage politique du macronisme avec l'intéressé. Emmanuel Macron refuse
d'être réduit à une « parenthèse » de l'histoire.
« Jupiter,
c'est fini » : la presse étrangère analyse le revers de Macron
Édouard Philippe, à l'ancienne
Le signe d'un réchauffement entre les deux hommes ? Emmanuel
Macron n'a jamais supporté l'insolente popularité du maire du Havre depuis le
confinement. Pas plus qu'il n'a digéré la publication de son livre, la création
d'un parti, Horizons, et la campagne permanente à laquelle il se consacre pour
récupérer sa place en 2027. Des raisons suffisantes aux yeux du patron des
Marcheurs pour largement malmener son ancien numéro deux depuis la campagne
présidentielle. Premier sur le ring, Édouard Philippe, boxeur amateur, devient
une cible et tente de tracer sa route. « S'il disait tout ce qu'il pense, il serait dans
l'opposition », riposte l'un de ses intimes. Les deux
hommes ne se supportent plus, tout le monde le sait. Mais
avec 248 députés seulement dans la coalition présidentielle et tant
de pertes en ligne, impossible de faire la fine bouche devant le contingent
philippiste. « Je
ne pensais pas qu'on atteindrait 29 députés », parade
un lieutenant d'Horizons, faussement modeste.
Édouard Philippe rode ses
arguments. Il ne l’assumera pas comme tel, mais sa stratégie consiste à faire
de l’anti-Macron.
Édouard Philippe peut désormais former un groupe à l'Assemblée,
soit l'assurance de financer sa boutique. Vu le contexte, ses députés
devront sûrement observer un temps de décence avant de faire entendre leur
différence et de s'organiser en écurie indépendante du président. Seule
bonne nouvelle de l'élection, pour Emmanuel Macron : le maire du Havre n'a
pas la possibilité d'être en position de groupe charnière.
Rompre
ou ne pas rompre avec Macron : dans la tête d'Édouard Philippe
Le pays s'est en
effet rallié à son panache – ou plutôt, à sa barbe banche. Une gageure,
tant les macronistes pur sucre considèrent qu'il est à l'origine des pires
mesures antisociales du quinquennat : limitation à 80 km/h sur les
routes, âge pivot à 64 ans dans la réforme des retraites, taxe carbone,
obsession pour la bonne tenue des comptes publics. Édouard Philippe aurait
réussi à réécrire l'histoire. « La présidentielle ? Je ne dis pas que je la ferai, ni
que je ne la ferai pas », répond-il, en bon
Normand. Méthodique, il prépare déjà les sénatoriales. Un an avant
l'élection suprême, celle des municipales en 2026 aura valeur de test
pour son parti largement composé d'élus. Ensuite, il devra faire un choix entre
tenter de reconstituer la droite et s'inscrire dans la poursuite de
l'œuvre macroniste.
Gérald Darmanin, le bagarreur
« Édouard Philippe est un grand serviteur de l'État qui a
rendu de grands services au département du Nord et à la France. Et mon petit
doigt me dit qu'il en rendra d'autres demain et après-demain. »
Celui qui parle, c'est Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, devant un
parterre de sympathisants de la majorité. Celui qui a été réélu député dans le
Nord avait accueilli sur ses terres son ancien patron et ami le 27 mai.
Les deux fauves ont cheminé ensemble, se sont mesurés l'un l'autre, tels des
prédateurs. Édouard Philippe, grand sourire, fait mine de jouer les
entremetteurs. « Vous
connaissez M. Darmanin ? » Le numéro de duettistes
est tordant, quand on connaît leurs arrière-pensées. Juste avant de
déambuler dans le Vieux-Lille, ils ont déjeuné en tête à tête à La
Baratte, une bonne table de Tourcoing. Gérald Darmanin, 39 ans, rêve lui
aussi de devenir président. « Ils sont capables d'en rire, mais chacun a en tête que ça
peut être un affrontement », rapporte un ami des deux hommes.
Le numéro un de Beauvau, le plus bagarreur, se verrait bien lui
aussi sur la ligne de départ. En dépit de ses faux pas récurrents – le plus
récent, et pas des moindres, étant le fiasco du Stade de France –, ce proche de
Nicolas Sarkozy et de Xavier Bertrand a pris du poids politique depuis sa
nomination en 2017 comme ministre du Budget. Réélu maire de Tourcoing
en 2020, député dimanche, cet ambitieux met en avant son ancrage local et
cherche à incarner la droite sociale. Avant que les Gilets jaunes ne déferlent
sur les ronds-points, il avait prévenu que le prix de l'essence était un
irritant. Il avait aussi prédit que le Rassemblement national ferait un
gros score aux législatives.
Contrairement à son aîné normand, il n'est ni énarque ni haut
fonctionnaire, mais fils d'une femme de ménage et issu d'un milieu populaire.
Ce roué politique qui ne laisse pas un SMS sans réponse ne dit rien de ses
intentions pour la suite. Il se voit bien rester patron de Beauvau jusqu'en
2024, année des Jeux olympiques. Pour le reste, il répond « inch'Allah ».
Faire figure de présidentiable n'est pas déplaisant.
Encarté à Renaissance, le nouveau nom de La République en marche,
Gérald Darmanin soigne ses réseaux, mais n'a pas de troupes. Il regarde de près
la structuration du nouveau parti macroniste : en bon élu de droite, sa
culture est celle du parti majoritaire. Il s'est renseigné et envisage de
briguer des responsabilités, pour peser.
« Bruno Le Maire, c'est le meilleur ! »
La direction du parti aiguise aussi les appétits d'une autre
personnalité emblématique du gouvernement : Bruno Le Maire. Le
ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté, conforté à son
poste alors qu'il a manqué de peu d'être sèchement remercié, a déjà brigué
l'Élysée en tentant une candidature – malheureuse – à la primaire de la droite
et du centre en 2016. En dépit d'un score minuscule – 2 % –, l'homme fort
de Bercy « n'a
renoncé à aucune ambition », a-t-il dit à un ami. Ce qui
lui vaut de n'avoir jamais été promu à Matignon par Emmanuel Macron.
Bruno
Le Maire : « La victoire contre les empires du digital est
possible »
Ce solitaire a réussi à placer quelques-uns de ses proches à
l'Assemblée. Contrairement à Édouard Philippe, qui joue au contre-président,
Bruno Le Maire tente d'épouser l'espace politique du chef de l'État et de
préempter l'héritage, comme François Fillon avec Nicolas Sarkozy. Au point
d'être apprécié jusqu'à l'aile gauche de la majorité. « “BLM”,
c'est le meilleur, il est solide, on ne peut rien lui reprocher ! »
encense François Patriat, patron des sénateurs Renaissance.
Avec le « quoi qu'il en coûte », difficile d'être
impopulaire. Les temps qui courent risquent d'être plus pénibles, Bruno
Le Maire s'y prépare. Dans deux ans, beaucoup le voient prendre du champ à
l'international, au FMI ou à la Commission européenne, avant de revenir pour la
course à la présidentielle.
Sept nains
Sur le papier, l'avantage revient à Philippe, qui a déjà son
autonomie politique et ses propres moyens. Mais Gérald Darmanin et Bruno
Le Maire, en embuscade, misent sur le parti présidentiel pour
s'imposer d'ici 2027. « La présidentielle se joue à six mois, pas à cinq
ans », a coutume de dire le ministre de l'Économie, qui refuse
d'ouvrir le sujet de la désignation du futur candidat de Renaissance. Côté
MoDem, François Bayrou, trois présidentielles au compteur, n'a jamais fermé la
porte à une nouvelle candidature.
Qui sera le Nicolas Sarkozy d'Emmanuel Macron ? L'ancienne
figure tutélaire des Républicains, en trépignant à l'idée de succéder à Jacques
Chirac, avait complètement parasité son septennat. Raison pour laquelle la
multiplication des prétendants est plutôt bien vue du côté de l'Élysée. « C'est
les sept nains ! Personne n'émerge, se moque un conseiller. Cette guerre
est une bonne chose, elle retarde le moment pour le président où ne pas pouvoir
se représenter sera problématique. » « Il faut qu'on organise l'arène
entre les trois. Je ne veux pas que ce qu'on a construit s'effondre sur l'autel
de cette guerre », s'inquiète pour sa part une historique de
la macronie.
Un joker nommé… Castex
Dans son jeu, Emmanuel Macron conserve précieusement une carte
secrète : celle de Jean Castex. « Un joker, une arme anti-Philippe », se
délecte un visiteur du soir. Le président n'attendrait qu'une
chose : que son ancien Premier ministre détrône Édouard Philippe dans les
classements de popularité. Selon nos informations, le chef de l'État lui a
d'ailleurs demandé de prendre des responsabilités au sein du parti
Renaissance. L'intéressé, pour le moment, refuse. « Jean, si tu le souhaites,
demain, tu as un directeur de campagne, un président de comité de
soutien… », a insisté un ami de l'ex-hôte de Matignon. Depuis
son départ, il a pu tester sa popularité lors d'une réunion publique de soutien
à Gabriel Attal. Autographes, selfies, bises… Personne n'est rentré bredouille.
« Ça me
manque, les campagnes », a glissé imprudemment l'homme de
Prades, qui a pourtant juré qu'il quitterait la vie politique nationale.
C'est un fait, tous les présidents qui ont voulu se mêler de leur
succession ont échoué. La malédiction vaut aussi à l'étranger. François
Mitterrand n'a pas réussi à installer d'héritier. « Philippe, Le Maire,
Darmanin, aucun ne porte la croix du macronisme », fait-on
subtilement remarquer. « Emmanuel Macron doit encaisser les coups pendant deux ans,
puis désigner quelqu'un. Que ça réussisse, ou que ça ne réussisse pas »,
presse un grognard. Autrement dit, si Emmanuel Macron veut un dauphin, il doit
le chercher parmi son propre vivier. L'ancien ministre Julien
Denormandie, parti pour s'occuper de sa famille, n'est-il pas en réserve ?
À moins que le talentueux Gabriel Attal ne soit appelé à reprendre le
flambeau du macronisme ? Conseil d'un intime du président : « Ceux
qui veulent prendre la place d'Emmanuel Macron doivent faire preuve de
prudence. » En 2032, il n'aura que 54 ans… Et tous
les droits pour tenter un retour.
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Président
des Français jusqu'en 2027 car réélu par des Français par peur du lendemain
accrochés à une bouée de sauvetage percée qui n'en n'est pas une, mais qui
viennent de le désavouer au parlement qui leur appartient (ce qu'il avait
oublié) par suite du résultat des élections législatives qu'il a perdu
partiellement ne lui permettant pas de gouverner seul dans les mois voire
années à venir jusqu’en 2027 !
C'est
trois personnages E.PHILIPPE B.LE MAIRE G.DARMANIN représente bien une partie de ces ministres
des gouvernements macronien ou ces Français qui ne pensent qu'à leur chacun
pour soi si commun à beaucoup de Français principal de leurs défauts avec leur versatilité
habituelle !
Mais le
plus extraordinaire c’est que notre président bienpensant donneur de leçon n’a même
pas voulu voir venir ce changement avec en plus le 4eme larron qui voulait
semer le souk qu’il a réussi grand tribun aboyeur de foire MELENCHON l’extrémiste
de gauche LFI avec sa NUPES que certains Français aiment et avec la cerise sur
ce gâteau déjà empoisonné l’extrême droite RN de M.LE PEN ?!
EN 2017 l’opportuniste
MACRON nouvel inconnu sorti de nulle part sur la déconfiture de la gauche
hollandaise et de son président qui avait jeté l’éponge, n’a eu qu’à pousser un
peu les gogos croyant au père noël qui ne manquaient pas et croyaient encore au
changement !?
Il a été
réélu en 2022 facilement et se croyait à l’abri mais n’a pas vu le boomerang
que lui ont lancé les Français mécontents en se servant de ces législatives !
Il devrait
réapprendre à faire de la politique politicienne efficace s’il veut continuer à
peut être plus tard gouverner et apprendre à mieux connaitre les Français qu’il
dédaigne et être un chef d’état pas un monarque de l’ancien régime ou pire !
Jdeclef 22/06/2022
13h15
Inadmissible censure des modérateurs du point qui ne respecte pas la liberté d'expression sur des faits évident c'est une honte de cette rédaction du point qui ne fait pas de l'information mais de la mauvaise politique orientée !
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