« La
macronie est en panique » : à Paris, le ministre Beaune en difficulté
REPORTAGE.
Devancé au premier tour par la candidate Nupes Caroline Mécary, le ministre de
l’Europe joue son avenir aux législatives dans la capitale.
Ici se joue quelque chose
des plus symboliques. » En costume, sans cravate, Édouard Philippe prend
la parole face à une poignée de militants réunis dans un bar du 12e
arrondissement parisien, niché sous les voûtes d'une ancienne voie de chemin de
fer. En pleine tournée pour les législatives, l'ancien Premier ministre fait
étape dans la 7e circonscription de la capitale pour soutenir le
candidat d'Ensemble Clément Beaune, debout à ses côtés. Pour sa première
élection, le ministre délégué chargé de l'Europe a voulu se présenter dans ce
coin bobo de l'est de Paris, sa ville de cœur. C'était sans compter
le coup de tonnerre au soir du premier tour : la candidate de la
Nupes, Caroline Mécary, est arrivée en tête (41,4 % contre 35,8 %).
Clément Beaune sait qu'il joue gros. L'Élysée a prévenu : les ministres
battus devront quitter le gouvernement. Alors, Édouard Philippe, avec qui les
relations n'ont pas toujours été au beau fixe, sort le grand jeu. Le maire du
Havre met en garde contre le chaos que « celui qui voudrait gagner
cette élection sans être candidat alors qu'il a perdu l'élection à laquelle il
était candidat » – c'est comme cela qu'il appelle Jean-Luc Mélenchon
désormais – imposerait avec ses députés Nupes à l'Assemblée. Et de vanter, à
l'inverse, « la stabilité et la solidité » d'un camp Macron conforté
dans sa majorité.
« Clément Beaune, il ne sera jamais là »
À la veille du premier tour déjà, Clément Beaune avait reçu la visite
d'un collègue ministre, Bruno Le Maire. Son adversaire y voit un signe de
fébrilité. « La macronie est en panique, sourit Caroline Mécary. Je n'ai
pas le ministre candidat en face de moi, j'ai tout l'Élysée ! » Sa
chemise colorée à motifs de roses tranche avec le costume tiré à quatre
épingles du ministre. Elle arpente inlassablement les allées du marché
d'Aligre, poumon de l'arrondissement, tracts à la main. « Clément Beaune a
commencé à faire campagne dimanche, quand il s'est rendu compte de notre écart.
Nous, on est sur le terrain depuis des mois. »
Encore déboussolée par l'essaim de caméras qui bourdonne autour d'elle,
butinant de passants en commerçants, avec qui elle discute inlassablement,
Caroline Mécary semble infatigable. À 59 ans, l'avocate parisienne,
passée trois ans par EELV et investie par LFI, dont elle n'est pas membre,
n'est pas une novice des combats politiques. C'est elle qui, en 2004, a défendu
Noël Mamère qui avait célébré un mariage homosexuel, avant de s'illustrer dans
plusieurs batailles juridiques autour de l'homoparentalité. « Défendre les
gens, je l'ai en moi depuis toute petite », lâche-t-elle, concédant que
devenir députée serait un peu la continuité de sa carrière d'avocate.
« Par mes combats, j'ai contribué à changer la loi ; là, je vais
la faire. Mais être députée, c'est aussi créer un lien avec son territoire,
être là pour eux. Clément Beaune, il est ministre, il ne sera jamais
là ! »
Le « danger » d'une victoire de la Nupes
Conscient que, plus que d'autres candidats Ensemble, il peut
représenter un symbole à faire tomber, le ministre insiste sur ses racines parisiennes.
« Je n'ai jamais abordé un électeur en disant “j'aime bien la vie de
ministre, sauvez-moi”, ça n'a aucun sens. » Et d'insister sur les
« incohérences » du programme de la Nupes, l'accusant de vouloir
sortir de l'Europe. Clément Beaune prévient du « danger » qui
guette la France en cas, dimanche 19 juin, de « victoire au cœur de
Paris de candidats qui ont tenu des propos radicaux, à tendance
complotiste ». « Nous n'avons jamais dit que nous voulions sortir de
l'Europe ! » s'étrangle Caroline Mécary, pour qui « le vrai
danger, c'est Macron, un néolibéral autoritaire ».
Sur le marché, une cliente qui se dit « dégoûtée de la politique »
refuse le tract de l'avocate. Elle ne veut plus voter. « Mais il faut
voter, dimanche, on aura la possibilité d'imposer une majorité au
président. » « On peut croire à ça ? interroge la mère de
famille. On a l'impression que Macron est au-dessus de tout… » Caroline
Mécary s'enflamme. « Mes deux mains à couper que oui, si on a la majorité,
on peut le faire ! » Convaincre ces abstentionnistes, c'est le
véritable défi de cette campagne d'entre-deux-tours. C'est là l'une des seules
réserves de voix de la gauche.
Clément Beaune, lui, est confiant. « On peut parler fort, crier, mais
la vérité, c'est qu'il n'y a pas de dynamique » pour la Nupes. Caroline
Mécary, aussi. « Les gens avec qui j'ai échangé, ils ont senti que je
serais là pour eux. » Rien n'est joué d'avance, prévient l'avocate, mais
la victoire, croit-elle, est inscrite dans la géographie de son territoire.
« Regardez la carte de la circonscription : elle a la forme d'un V. Le
V de la Nupes. »
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Un conseiller
à l'EUROPE à l'Élysée ?!
Personne ne le connait à part peut-être les bobos macroniens ?!
De toute
façon le pouvoir de notre président envisage un remaniement après le résultat
de ses élections législatives alors si ce ministre n'est pas réélu cela ne
changera pas grand-chose !
Le
président a des réserves dans la kyrielle de pseudos politiciens inféodés à sa
personne, médiocres qui n'attendent qu'un poste si lucratif !?
Ce sera
néanmoins moins facile de gouverner pour lui s’il n’obtient qu’une majorité
relative à l’Assemblée nationale de députés de sa majorité présidentielle Ensemble
ex REM (on s’y perd un peu avec les noms de tous ces partis ringards) pour désorienter
les Français lambda avec cette politique politicienne désespérante à géométrie variable !
C’est peut-être
pour cela que des français de plus en plus nombreux se tournent vers des extrémismes
de tous bords pour aiguillonner le président par « un ras le bol de
trop de citoyens qui fait déborder un vase trop plein » !
Et si cela
se confirme le 19/6 il l’aura mérité mais l’aura-t-il compris ce petit bourgeois
opportuniste et son orgueil de donneur de leçons pas sur car pouvant le rendre encore plus rigide comme
dans d’autres pays avec des parlements similaires !?)
Jdeclef 17/06/2022
12h01
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