Pascal
Perrineau : « La responsabilité d’Emmanuel Macron est immense »
ENTRETIEN.
La crise politique née des législatives pourrait devenir institutionnelle
si les oppositions ne font pas preuve de responsabilité, selon le politologue.
IL
N’A RIEN VU VENIR CAR GOUVERNER C’EST PREVOIR DIT-ON ?!
Le
séisme électoral des élections législatives risque-t-il de paralyser le travail
parlementaire, d'entraver l'action du pouvoir exécutif et de bloquer l'administration
du pays ? Faut-il s'inquiéter de cette « situation inédite »,
selon les propres termes de la Première ministre Élisabeth Borne.
Il manque en effet 44 sièges au camp présidentiel pour
bénéficier d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale ? Cela ne s'est
présenté qu'une seule fois sous la Ve République,
de 1988 à 1991, sous François Mitterrand et Michel Rocard, et le
déficit n'était alors que de 14 sièges. La France est-elle devenue
ingérable ? Les réponses du politologue Pascal Perrineau, qui a récemment
publié un Que sais-je ?, Le Populisme, aux éditions PUF.
Le Point : La crise politique peut-elle se transformer en
crise de régime ?
« Un
enfer ! » Quand Huchon eut à gérer la majorité relative de Rocard
Oui, bien sûr. Il faudrait alors en sortir en prenant le pays à
témoin. Ce serait possible avec une dissolution de l'Assemblée, qu'Emmanuel
Macron peut enclencher quand il veut dans les jours qui viennent, interpellant
ainsi le pays et provoquant des élections législatives anticipées. Je n'y crois
pas, pour le moment.
Emmanuel
Macron peut-il démissionner et se représenter ?
Il le peut toujours, mais il courrait alors un très haut risque
car les anti-Macron, nombreux dans le pays, se ligueraient contre lui.
Juridiquement, ce serait aussi très compliqué : Emmanuel Macron a entamé
son deuxième mandat, il ne pourrait donc pas prétendre à un troisième. Ce n'est
pas une perspective à retenir.
Lisez-vous dans les résultats des
législatives une insurrection de type Gilets jaunes dans les urnes ?
Oui, en ce qui concerne le succès en particulier du Rassemblement
national. On pensait que le mouvement de Marine Le Pen
aurait 40 à 50 députés, il en a le double. Il y a donc
eu une insurrection électorale silencieuse. On l'avait déjà perçu au premier
tour des élections législatives, elle s'est amplifiée. Reste à savoir ce que vont
devenir ces protestations dans l'enceinte institutionnalisée du Parlement. Ces
partis radicaux vont-ils se crisper dans une guérilla parlementaire
permanente ? Ou bien, au contraire, basculer dans une opposition plus
raisonnable ? Voilà l'enjeu.
Six cartes et
graphique pour comprendre les bouleversements des législatives
Trouver des majorités d'idées, proposer un pacte de gouvernement
avec une autre force politique… Mais il faut qu'il dispose d'un chef de
gouvernement qui fasse le travail à l'Assemblée nationale. Le tout est de
savoir si Élisabeth Borne va devenir une politique qui, par ses talents de
négociation, parviendra à fédérer autour d'elle une ou des majorités ou si elle
est incapable de le faire. Pour l'instant, nous n'en savons rien, et il ne faut
pas insulter l'avenir. Mais il y a des décisions à prendre en termes de
réformes sociales, économiques, régaliennes, éducatives. Il y a aussi un enjeu
sur l'image de la France à l'étranger, à voir les réactions très négatives de
la presse internationale. Les taux d'intérêt sur la dette française risquent de
se dégrader, il faut donc faire très attention. C'est du sérieux.
Nous sommes dans une crise
politique, pas encore institutionnelle.
La France est-elle devenue ingouvernable ?
Pour l'instant, on ne peut pas le dire. La Constitution donne des
moyens à l'exécutif. Il y a l'article 49,3, même si son usage depuis la
réforme constitutionnelle de 2008 est très limité. Le gouvernement
peut aussi légiférer par ordonnance. Il dispose aussi de toutes les armes du
« parlementarisme rationalisé » qui sont autant de techniques
juridiques qui permettent d'éviter une trop grande instabilité gouvernementale.
Nous sommes dans une crise politique, pas encore institutionnelle.
Quelle est la responsabilité d'Emmanuel Macron dans cette
crise ?
Elle est immense. Depuis cinq ans, Emmanuel Macron a négligé
l'implantation dans les territoires, il n'a pas créé un parti du président avec
des relais locaux. Il n'a pas su établir une ligne idéologique claire ; on
ne sait pas où il habite. Il a rendu la tâche très difficile sur le terrain à
ceux qui défendent sa politique. Il n'a pas su non plus faire taire l'anti-macronisme
dans le pays. On attend toujours le « nouveau président » et la
« nouvelle méthode » d'exercice du pouvoir qu'il a promise. Il a mené
une campagne législative déplorable en croyant que, s'il ne bougeait pas,
s'il ne faisait pas de vagues, cela marcherait. Il a suivi une stratégie
étrange de silence choisi. Est-ce la fatigue liée aux épreuves traversées au
cours du premier mandat ? Est-ce le produit d'une déception générée par
l'absence d'engouement qui a suivi sa réélection, qui n'a été saluée par aucun
« effet de lune de miel » avec le pays ? Emmanuel Macron reste
un homme qui a du mal à comprendre ce qui se passe en bas de la société. Des
législatives, ce sont des élections dans 577 territoires différents. Ce
sont des élections des sols français. Or Emmanuel Macron peut donner
parfois l'impression d'être un peu « hors-sol ». Il y a peut-être de
tout cela dans son relatif désarroi face à la situation politique actuelle.
Législatives :
l'éclatante victoire du marinisme
Vous qui avez une longue expérience d'observation de la vie
politique, êtes-vous inquiet ?
Oui, on peut être inquiet. Certes, avec la présence de toutes ces
radicalités, l'Assemblée nationale 2022 est le reflet plus juste des
rapports de force politiques dans le pays. De nouveaux visages, souvent jeunes,
vont faire leur apparition dans les débats parlementaires. C'est une bonne
chose. Mais, si ces radicalités s'enferment dans une attitude négative, cela va
conduire à une crise de la représentation politique. L'esprit de contestation
doit céder la place à l'esprit de responsabilité.
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Divisé
pour mieux régner comme un petit pseudo monarque sans couronne dans une Veme
république devenue monarchique au fil du temps et des quinquennats passés qui a
donné trop de pouvoir à un seul homme qu’il a mal utilisé !?
Mais qui
lors de son 1er quinquennat s’est trop moqué de français en les dédaignant
ce qui a déclenché multiples colères ou manifestations sociétales ce qui a commencé
tôt depuis 2018 et n’a pas cessé périodiquement jusqu’en 2022 !
Mais il a
été réélu en 2022 sans effort se croyant peut-être indétrônable et comptant sur
une opposition de tous bords de politiciens médiocres !?
Il s’est
fait piéger à son propre jeu car il a oublié le principal ces Français qui ont
manifesté leurs mécontentements lors de son 1er quinquennat et peut être
qu’il a fait aussi indirectement commis l’erreur de mettre en lice les extrémistes
gauches droites surtout LFI et cette NUPES mélenchoniste et le RN de M.LE PEN
qui n’en espérait pas tant !
Son égo de
président si commun à tous nos anciens présidents lui est revenu dans la face avec
ces élus extrémistes gauche/droite qui lui ont coupé l’herbe sous le pied l’empêchant
de gouverner seul et qui devra compter sur le parlement qu’il avait oublié
semble-t-il et qui appartient néanmoins aux députés élus par tous les Français (pas
seulement les siens godillots inféodés à sa personne !?)
C’est un progrès
retrouvé dans notre démocratie républicaine pseudo monarchique et tant pis pour
les pisses vinaigres faux jetons bienpensants hypocrites !
Dommage d’en
arriver là pour les Français dont on se moque depuis trop longtemps !
Jdeclef 22/06/2022
15h16
Cela fait trois fois que je commente sur des sujets différents mais concernant le président MACRON qui a subit un revers électoral cuisant qui le met en difficulté c'est un fait mais je suis censuré par les modérateurs du point bornés et leur rédactions dont on connait les idées que je respecte mais faut-il quelle respecte celles des autres en n'oubliant pas la liberté d'expression droit inaliénable pour tous les Français de part leur constitution surtout que ces censures arbitraires ne servent à rien car ce commentaire peut être lu sur mon blog, face book, twitter et bien sur google et que moi abonné au point je respecte tout le monde poliment !
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