mardi 21 juin 2022

Il faut comparer ce qui est comparable CHIRAC n'était pas : un petit bourgeois parvenu c'était un politicien chevronné qui avait gravi les échelons du pouvoir !

 

Législatives : « Macron, ce sera Chirac II en moins bien »

ENQUÊTE. De sa réélection au crash du 19 juin, le récit des cinquante jours qui ont ébranlé le président de la République et paralysé son second mandat

Ci-gît Jupiter, dont le magistère aura duré cinq ans, un mois et cinq jours. Au soir du premier tour des élections législatives dans le Salon vert de l'Élysée, peu avant 20 heures, Emmanuel Macron se prend la tête entre les mains, incrédule face à la longue liste de ses soldats au tapis : une vingtaine de députés Ensemble sont éliminés, plusieurs ministres et fidèles de la première heure menacés. Jamais il n'avait imaginé pareille secousse, moins de cinquante jours après le sacre historique de sa réélection. Bruno Questel dans l'Eure, Olivier Damaisin dans le Lot-et-Garonne… Tout de même ! Il ne comprend tout simplement pas…

Jean-Luc Mélenchon apparaît sur les écrans télévisés. Accoudé à un guéridon, le secrétaire général Alexis Kohler l'écoute, stoïque. « Tu entends ? Il parle de colère ! Il parle de toi », s'esclaffe l'un des happy few conviés. « Il est meilleur pour les discours de défaite que de semi-victoire ! » embraye le président pour tenter de dérider la petite assemblée, tendue. Dans la pièce, tous ont intégré qu'une page se tourne. C'en est fini des conseils de défense discrétionnaires, des conventions citoyennes d'opérette, des cahiers de doléances post-Gilets jaunes relégués aux archives nationales, comme de l'absurdie technocratique des pires heures de la pandémie.

« Combinazione »

« Jamais il n'avait envisagé ce scénario. Il s'est peut-être endormi sur ses lauriers… » concède un intime. Comme si les Français avaient imposé un rééquilibrage à ce président au pouvoir trop solitaire. Accusé d'avoir trop longtemps méprisé les corps intermédiaires, élus comme syndicats, Emmanuel Macron comprend qu'il va désormais devoir négocier s'il veut laisser un bilan. Lui qui voulait en finir avec des partis démonétisés – qu'il comparaît en 2016 à une « amicale des boulistes, sans l'amitié et sans les boules » – restera comme celui qui a ressuscité les combinazione de la IVe République.

« Il va regretter ses Playmobil ! » cingle une figure des Républicains en référence aux 345 députés dits « godillots » qu'il avait jusqu'alors à sa main. Suprême ironie, le voici qui se retrouve dans la peau de François Hollande, qui fut durant onze ans, à la tête du PS, le roi de la synthèse entre courants. La sidération des macronistes éclate en pleine lumière dès 20 h 01 ce 12 juin. Les Marcheurs conviés sur les plateaux télévisés pataugent sur les consignes de vote en cas de duel entre la Nupes mélenchoniste et le Rassemblement national mariniste. Que faire dans les 61 circonscriptions où ils s'affrontent ? Barrage ou pas ? Et à qui, d'ailleurs ?

« Comment on fait pour gouverner, maintenant ? » : Macron au pied du mur

Nul n'a compris les éléments de langage délivrés dès 18 h 45 par le président lors d'un « conf-call ». À l'antenne, ministres et ténors se contredisent. « Quel bordel ! C'était pourtant facile de dire : “Pas une voix au RN et front républicain avec les écolos et le PS, mais pas avec les Insoumis ! » tonne un habitué de l'Élysée. Quel contraste avec la passation des pouvoirs du 7 mai, quand le chef de l'État dominait encore depuis son Aventin… Dans la salle des fêtes, l'ancienne ministre Marisol Touraine, en veste jaune solaire, lui avait agrippé le bras : « Tu as les mains libres. Tu peux faire tout ce que tu veux. Le pays, tu peux l'embarquer ! » Gêné par tant de sollicitude, Macron avait poliment acquiescé.

Chloroformer la campagne présidentielle ne l'avait pas desservi. Aussi a-t-il plaqué la même stratégie aux législatives, réfugié derrière le bouclier supposé protecteur des institutions de 1958. La jurisprudence électorale ne veut-elle pas que les électeurs donnent toujours au président élu une majorité, à l'exception notable de François Mitterrand en 1988 ? « Le pays est fatigué, il a besoin de calme », excuse son entourage pour justifier qu'il mette vingt-six longues journées à accoucher du nouveau gouvernement, piloté par l'austère Élisabeth Borne. De vieux amis s'étonnent de recevoir des coups de fil de sa part pour tester un nom, dénicher de nouvelles recrues.

Comme s'il doutait de ses choix et était à sec d'idées disruptives pour boucler un casting qu'il a eu des mois pour imaginer avant sa réélection du 24 avril avec 58,5 % des suffrages. « L'inflation flambe, l'école et l'hôpital sont en crise, et nous on ne fait rien ! Les ministres sortants gèrent les affaires courantes. Est-ce qu'on peut se permettre de ne pas travailler pendant six semaines ? » s'offusque un lieutenant.

Dans la « Zad de l'Assemblée »

Confiant dans la providence qui ne lui a jamais fait défaut, Emmanuel Macron rebaptise même son parti « Renaissance ». Las, il ne réalise qu'avec retard le coup de génie politique que constitue l'alliance nouée à gauche au sein de la Nupes, sous l'égide du troisième homme de la présidentielle. Puis il subit le tollé sur Damien Abad et tarde à mesurer la mèche lente que représente le fiasco sécuritaire du Stade de France dans l'opinion.« On a péché par arrogance », concède un proche.

Au lendemain de l'avertissement du premier tour des législatives, une réunion se tient à huis clos à l'Élysée autour d'Alexis Kohler et de la nouvelle locataire de Matignon. Autour de la table, on hésite : faut-il adresser des signaux à l'électorat de droite ou de gauche ? Alors qu'une canicule s'annonce, décision est prise d'appâter l'électeur social-démocrate et écologiste modéré en programmant au conseil des ministres suivant un texte prévoyant la création d'îlots de fraîcheur. Il restera largement confidentiel. La « pensée complexe » en action…

Au terme de la réunion, le président, fait rare, passe une tête. Pas question d'annuler sa visite officielle de deux jours en Roumanie et en Moldavie en plein entre-deux-tours, prévient-il, d'autant qu'une escale secrète est prévue en Ukraine. Tant attendue, elle promet de tout écraser. « D'un côté on aura les candidats qui soutiennent Poutine, de l'autre un président sous les bombes avec Zelensky », vante un lieutenant.

Voilà comment il s’est retrouvé à parler devant un avion aux moteurs allumés, alors qu’on visait les électeurs de gauche sur le climat. Un naufrage…

Alors que le second tour des législatives se profile à grands pas, plusieurs le pressent de parler aux Français. « Il faut qu'il fasse son discours de Verdun-sur-le-Doubs », s'époumone Richard Ferrand depuis des jours, sentant le vent du boulet électoral. « Il sait qu'il énerve les Français, il ne veut pas personnaliser la campagne », tergiverse un stratège. Le temps presse. L'idée d'une interview ou d'une lettre aux Français est écartée. Le « PR », privé de son conseiller en communication en chef, Clément Léonarduzzi, reparti dans le privé, opte pour une allocution sur le tarmac de l'aéroport d'Orly devant son Airbus A330 floqué aux couleurs de la République, dans une mise en scène martiale à l'américaine.

Sa plume Jonathan Guémas rédige une trame, que Macron retouche à la hâte en conseil des ministres pour alerter sur une « paralysie » institutionnelle. « Voilà comment il s'est retrouvé à parler devant un avion aux moteurs allumés, alors qu'on visait les électeurs de gauche sur le climat. Un naufrage… » soupire un Marcheur, consterné par le mélange des genres. « Il vient faire le cake en mode : “Je n'ai pas le temps, mais je viens vous donner une leçon pour vous dire que vous êtes tous des cons” », s'étrangle un responsable des Républicains, quand d'autres ironisent sur « la fuite à Baden-Baden ».

Comme prise de panique, la macronie donne dans la surenchère verbale. Haro sur les Insoumis ! « On risque la crise de régime. Mélenchon est un dictateur in nucleo ! » alerte un important ministre. « Il va zadifier l'Assemblée, ça va être le cirque », s'affole un conseiller. « Ce sera cataclysmique, cauchemardesque, ingérable. Borne n'arrivera pas au bout de son discours de politique générale », redoute un ancien de Matignon, époque Jean Castex, qu'on imagine fort soulagé de ne plus être aux manettes.

« On aura de 290 à 323 députés »

Dès le soir du premier tour des législatives, les stratèges de l'exécutif comprennent qu'il faudra composer avec la droite pour pouvoir gouverner. Sans attendre, ils échafaudent le scénario du pire : une majorité de bric et de broc avec des députés LR et quelques divers gauche en rupture de ban avec LFI. Prévoir le pire en espérant le meilleur. En coulisses, la chasse aux prises de guerre est lancée. Décision, par exemple, est prise de donner un coup de main au candidat LR dans le Rhône, Alexandre Vincendet, qui voit surgir Édouard Philippe.

« Et que vont faire les amis de François Hollande et de Bernard Cazeneuve ? Quelques-uns seront réélus qui ne nous ont pas encore rejoints ! On a une douzaine de candidats, à droite comme à gauche, qui peuvent faire la jointure », calcule un des limiers de la majorité en érigeant en exemple le dissident divers gauche Dominique Potier, qui a refusé l'investiture de la Nupes en Meurthe-et-Moselle. En leur for intérieur, les macronistes espèrent encore une « correction », une « remontada ». « On aura de 290 à 323 députés », spécule l'un à quelques jours du verdict des urnes. « Les majorités les plus courtes sont aussi les plus disciplinées », fait mine de se rassurer le président. Y croit-il seulement ?

INFO LE POINT. Remaniement en vue à l'Élysée

Dans cet entre-deux-tours qui précède la catastrophe, ses visiteurs dépeignent un Emmanuel Macron « extrêmement inquiet, un peu désemparé, ne sachant par quel bout prendre le problème, entre un contexte économique épouvantable et les dingues qui vont atterrir à l'Assemblée ». Comme au pire de la crise des Gilets jaunes, lorsque Nicolas Sarkozy s'était vanté de l'avoir trouvé le moral au-dessous de zéro. Comment faire adopter les mesures urgentes qu'il a promises dès l'été pour soutenir le pouvoir d'achat ? Il redoute la surenchère des Insoumis, prompts à promettre hausses du smic et blocages des prix.

Discrètement, le lundi 13 juin en fin d'après-midi, il convie son meilleur ennemi, Gérard Larcher. Il n'a pas oublié la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, pas plus que la réforme des institutions que le patron de la Haute Assemblée a fait capoter. Il garde aussi sur l'estomac les mots de ce proche de Valérie Pécresse mettant en doute la « légitimité » de sa réélection. Pragmatique, Macron a compris que Larcher était la plus haute autorité de la droite en fonction, le meilleur rempart contre Laurent Wauquiez et Éric Ciotti, tenants d'une ligne plus droitière qui pourrait mettre ses plans en échec.

Macron se moque de nous ! Si on tope avec lui, on sera avalés et digérés. Il va devoir apprendre à travailler avec le Parlement.

Le patron de LR, Christian Jacob, est sur le départ. Et Nicolas Sarkozy, avec qui Emmanuel Macron a entretenu un flirt assumé depuis 2017, a perdu tout crédit dans son camp à force de lui faire les yeux doux. Quant à Gérard Larcher, s'il ne veut pas d'accord politique en bonne et due forme avec LREM-Renaissance, il n'entend pas laisser la Nupes bloquer le pays et prépare déjà les sénatoriales de 2023, lors desquelles il pourrait briguer un nouveau mandat au « Plateau ». « Et il déteste Édouard Philippe autant que nous ! » glisse un conseiller du Château. Le président n'avait-il pas émis l'idée de le nommer à la tête d'un gouvernement d'union nationale s'il y avait eu des morts en décembre 2018, au pic de la révolte des Gilets jaunes ?

Dans le huis clos de leur entretien, les deux hommes brossent le calendrier parlementaire, évoquent l'hypothèse d'instituer la proportionnelle aux législatives, ainsi que le nouveau « bébé » du président, le Conseil national de la refondation… dont ses propres alliés François Bayrou et Édouard Philippe pensent pis que pendre. En politique roué, Larcher n'est pourtant pas homme à se laisser attendrir par les tentatives de séduction présidentielles. « Macron se moque de nous ! Si on tope avec lui, on sera avalés et digérés. Il va devoir apprendre à travailler avec le Parlement », tranche un influent sénateur LR.

Conseil national de la refondation : Macron, quelle Histoire ?

« On va prendre le contrôle des textes et nouer des accords au cas par cas, sur nos bases », abonde un dirigeant LR, qui doute de la sincérité de ce jeune président. Comment expliquer, sinon, qu'il n'ait pas pris la peine depuis le premier tour des législatives de passer un seul coup de fil à Jean-François Copé, qu'il connaît bien, alors qu'il est le seul à avoir proposé un pacte entre la macronie et les Républicains pour gouverner le pays ? « S'il ne décroche pas son téléphone, tant pis pour lui ! » rétorque le député et maire de Meaux, qui se targue d'avoir vu venir de loin la crise politique qui couve : « Je vais pouvoir me reconvertir en voyante ! »

Canard boiteux

Au soir du second tour des législatives, Emmanuel Macron est projeté dans ses pires cauchemars. La France menace d'être ingouvernable. Il se retrouve pris en tenaille entre les « crasseux à catogan » et les « fachos fâchés » – dixit un parlementaire – à la merci des 61 députés LR rescapés. Avec 245 élus, soit 100 de moins que sous la précédente législature, sa coalition Ensemble ! rate la majorité absolue de 44 voix, là où il en avait manqué 14 à Mitterrand. Modeste consolation, Jean-Luc Mélenchon subit une contre-performance même si le nombre député LFI augmente (72 contre 17), après s'être rêvé en grand chef de la majorité à Matignon. Au terme d'un scrutin dominé par une abstention massive, les extrêmes font une entrée en force dans l'Hémicycle.

Législatives : le nouveau visage de l'Assemblée nationale

Avec 89 députés, surprise de taille, Marine Le Pen est en droit de réclamer la présidence si convoitée de la commission des Finances. Comment ne pas y déceler un désaveu personnel d'Emmanuel Macron, qui, au soir de sa première élection de mai 2017, s'était engagé à tout faire pour que plus aucun Français n'ait la tentation de voter pour le Rassemblement national ou La France insoumise ? Comme si, à force de jouer le match avec les extrêmes et de dynamiter la gauche et la droite à coups de « et en même temps », l'apprenti artificier de l'Élysée avait reçu le mortier en pleine figure.

Un ébranlement intime pour cet homme qui n'a jamais connu l'échec, sinon au concours d'entrée à Normale sup. « Avec ce vote, il vient de mesurer la détestation qu'il inspire », murmure un conseiller. « Le sujet n'est pas de maintenir Borne ou pas. Le vrai enjeu, c'est le président. Les Français qui ne l'aiment pas se sont vengés. Macron va-t-il démissionner ? C'est une question ! » défie, sous couvert de strict anonymat, un éminent conseiller dans une bravade inimaginable il y a peu.

Le président, qui ne pourra pas briguer de troisième mandat, n'ignorait pas que sa succession serait rapidement ouverte. Mais pas sitôt après sa réélection. Le « maître des horloges » aurait-il perdu la main ? Certains de ses proches confient ne plus le reconnaître, comme si le quinquennat avait sur les occupants du Palais un effet corrosif. « Il est jeune mais usé. Il n'a plus de vista, l'encéphalogramme est plat », assène un visiteur régulier.

Une leçon d'humilité pour la start-up nation

En propulsant au Palais-Bourbon des élus qui leur ressemblent, à l'instar de l'emblématique Rachel Kéké, femme de chambre égérie de la grève de l'hôtel Ibis Paris, les électeurs ont envoyé un puissant signal anti-élites, au-delà des têtes d'affiche Sandrine Rousseau, Raquel Garrido ou Aymeric Caron. Une leçon d'humilité pour la start-up nation et ses élus pressés aux costumes cintrés et comptes TikTok, si éloignés des réalités des Français.

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand a été battu. © FRED TANNEAU / AFP

À 19 h 30 en ce funeste dimanche 19 juin, de retour du Touquet, Emmanuel Macron réunit sa garde rapprochée au premier étage du Palais. Tous ou presque sont là : Élisabeth Borne, François Bayrou, le conseiller politique Stéphane Séjourné, le ministre Sébastien Lecornu, promu aux Armées, et même, – car l'heure est grave -, Édouard Philippe. Brigitte Macron passe une tête. Les ministres Clément Beaune et Stanislas Guerini sont là en début de soirée, ils ne savent pas encore qu'ils seront miraculés des urnes. Trois de leurs collègues, qui occupaient des postes clés au gouvernement, ont échoué, dont Amélie de Montchalin (Transition écologique) et Brigitte Bourguignon (Santé). Il y a plus grave aux yeux du président. Une blessure intime : les premiers apôtres du macronisme, Richard Ferrand et Christophe Castaner, qui avaient cru en lui quand il n'était encore qu'un jeune ministre de François Hollande, sont tombés au champ d'honneur. Une rupture de plus pour ce chef de l'État condamné à la solitude qui a déjà dû se séparer de ses Mormons, dont son l'ex-porte-parole Sibeth Ndiaye ou, récemment, son ami Julien Denormandie, avec qui il avait projeté en 2014 de fonder une start-up.

C’est comme si les électeurs nous avaient fait livrer un meuble en kit Ikea et qu’il fallait qu’on invente le mode d’emploi.

La macronie est décapitée, son premier cercle décimé. Elle n'a plus de président de l'Assemblée ni de chef des députés. Macron passe de longues minutes au téléphone avec Richard Ferrand, dès 20 heures. « J'ai mal pour mes amis, les premiers cow-boys, balayés », souffle « saint François » Patriat, chef des sénateurs LREM. « Il y avait une telle défiance vis-à-vis de Macron que ça sentait le ball-trap au second tour. Ses proches ont fini au tir aux pigeons », décrypte un sénateur. « Il ne va pas rester beaucoup de macronistes dans la macronie… », philosophe un conseiller. « C'est comme si les électeurs nous avaient fait livrer un meuble en kit Ikea et qu'il fallait qu'on invente le mode d'emploi », illustre le ministre Clément Beaune.

Elisabeth Borne arrives vote à Condé-sur-Vire © SAMEER AL-DOUMY / AFP

Officiellement, la situation est sous contrôle. En début de soirée dimanche, les éléments de langage sont répétés en boucle dans les médias par les communicants et ténors sur l'air du : « Le président travaille, il est serein et réfléchit à la suite. Il est déterminé à agir dans l'intérêt des Français. » « Faut arrêter, c'est un séisme, une crise institutionnelle ! » balaie un conseiller. Il va falloir composer avec une Assemblée balkanisée et de nouveaux élus que les fastes du pouvoir n'impressionnent guère. Dans les couloirs de la soirée électorale de France Télévisions, Bruno Le Maire croise Clémentine Autain. « Comment allez-vous ? » entame l'homme fort de Bercy. « Certainement bien mieux que vous ! » défie l'Insoumise. Exit le programme de réformes, certes maigrelet, que le président comptait laisser en héritage au terme de son second quinquennat ?

Christine Clerc – Le second quinquennat de Macron aura duré 8 semaines

En petit comité, il promettait de passer de la foudre de Jupiter à la forge d'Héphaïstos, d'un pouvoir trop vertical à l'action. Au terme de ce scrutin, on serait tenté de le comparer plutôt à Sisyphe, tant il risque de se retrouver, faute de majorité, dans la main d'oppositions qui peuvent se coaliser contre lui pour le faire trébucher. Comment faire voter la retraite à 65 ans promise aux Français ? Avec 17 députés, La France insoumise avait déposé 23 000 amendements sur la précédente début 2020… Dès dimanche soir, dans les rangs de la majorité, la question du maintien à Matignon d'Élisabeth Borne s'est donc posée, tant le vote de confiance sur la déclaration de politique générale prévue le 5 juillet s'annonce incertain. « S'il avait pris Christine Lagarde comme je lui avais conseillé, ç'aurait été différent ! » tonne Nicolas Sarkozy en privé. « On ne peut pas dissoudre avant un an, relève un conseiller. Nos juristes ont vérifié… »

« Macron sera ce que les Anglo-Saxons appellent un lame duck [canard boiteux], sauf en politique étrangère, analyse l'un de ses proches en référence aux présidents américains, dévitalisés en fin de mandat. Il sera un superministre des Affaires étrangères pendant cinq ans. Ce sera Chirac II, en moins bien. » « J'ai beau me dire que, politiquement, les affaires reprennent, au fond je suis malheureux. Ce pays ne mérite pas ça… », soupire un sénateur en songeant au sourire qu'a dû arborer Vladimir Poutine. Lequel se plaît à rappeler à tous les présidents français qui défilent au Kremlin qu'ils sont des nains de passage pour cinq ans face à lui, tsar de la grande Russie. « La France va ressembler à la Belgique, preuve qu'on est très Européens ! » grince un conseiller du Palais. Rire pour ne pas sombrer.

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mal aimé du peuple lambda comme l'est E.MACRON ce prenant trop pour un petit monarque bourgeois parvenu sans couronne qui a déjà trop dédaigné le peuple depuis son 1er quinquennat qu'il soit « d'en bas ou gens de peu » comme il a dit et même en critiquant les classes moyennes !

Car il était bien plus près du peuple qu'il côtoyait ainsi que de la campagne française profonde et ses agriculteurs !

La leçon électorale que vient de subir le président réélu est excellente justement ce donneur de leçons bienpensant !

Même si la gouvernance du pays va être difficile il faudra qu'il se prenne s'il le peut pour chef d'état pas un monarque de l'ancien régime car les Français ont un tempérament frondeur et ne baissent pas facilement la tête en disant Amen !?

Dans leur histoire ils ont fait la révolution coupé la tête à leur roi un empire même Napoléon disait qu’ils étaient difficilement gouvernables ont essayé une restauration monarchique éphémère qui a aussi capoté repris un 2 eme empire colonial jusqu’au IXX eme siècle pour finir par user 4 républiques et finir à celle-ci initié par de GAULLE et l’élection des présidents de celle-ci au suffrage universel !

Mais qui au bout de 64 ans est usée et que le petit MACRON si érudit connaissant l’histoire de son pays vient de faire dérailler celle-ci parce qu’il n’a pas compris le facteur essentiel les Français eux-mêmes qui peut être ne veulent pas d’un ersatz de fausses démocratures que l’on voit trop pousser partout comme de la mauvaise herbe dans ce monde instable !

Les Français sont surement indisciplinés râleurs versatiles mais peut être viennent de montrer qui leur reste un soupçon de bon sens ce que n’a pas compris notre président qui va souffrir jusqu’en 2027 !?

Jdeclef 21/06/2022 16h34

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