Législatives :
« Macron, ce sera Chirac II en moins bien »
ENQUÊTE. De
sa réélection au crash du 19 juin, le récit des cinquante jours qui ont
ébranlé le président de la République et paralysé son second mandat
Ci-gît
Jupiter, dont le magistère aura duré cinq ans, un mois et cinq jours. Au soir
du premier tour des élections législatives dans le Salon vert de l'Élysée, peu
avant 20 heures, Emmanuel Macron se prend la tête entre les mains,
incrédule face à la longue liste de ses soldats au tapis : une
vingtaine de députés Ensemble sont éliminés, plusieurs ministres et
fidèles de la première heure menacés. Jamais il n'avait imaginé pareille
secousse, moins de cinquante jours après le sacre historique de sa réélection.
Bruno Questel dans l'Eure, Olivier Damaisin dans le Lot-et-Garonne… Tout de
même ! Il ne comprend tout simplement pas…
Jean-Luc Mélenchon apparaît sur les écrans télévisés. Accoudé à un
guéridon, le secrétaire général Alexis Kohler l'écoute, stoïque. « Tu
entends ? Il parle de colère ! Il parle de toi »,
s'esclaffe l'un des happy few conviés. « Il est meilleur pour les discours de défaite que de
semi-victoire ! » embraye le président pour tenter de
dérider la petite assemblée, tendue. Dans la pièce, tous ont intégré qu'une
page se tourne. C'en est fini des conseils de défense discrétionnaires, des
conventions citoyennes d'opérette, des cahiers de doléances post-Gilets jaunes
relégués aux archives nationales, comme de l'absurdie technocratique des pires
heures de la pandémie.
« Combinazione »
« Jamais il n'avait envisagé ce scénario. Il s'est peut-être
endormi sur ses lauriers… » concède un
intime. Comme si les Français avaient imposé un rééquilibrage à ce président au
pouvoir trop solitaire. Accusé d'avoir trop longtemps méprisé les corps
intermédiaires, élus comme syndicats, Emmanuel Macron comprend qu'il va
désormais devoir négocier s'il veut laisser un bilan. Lui qui voulait en finir
avec des partis démonétisés – qu'il comparaît en 2016 à une « amicale
des boulistes, sans l'amitié et sans les boules » – restera
comme celui qui a ressuscité les combinazione de la IVe République.
« Il va regretter ses Playmobil ! » cingle une
figure des Républicains en référence aux 345 députés dits « godillots »
qu'il avait jusqu'alors à sa main. Suprême ironie, le voici qui se retrouve
dans la peau de François Hollande, qui fut durant onze ans, à la tête du PS, le
roi de la synthèse entre courants. La sidération des macronistes éclate en
pleine lumière dès 20 h 01 ce 12 juin. Les Marcheurs conviés sur
les plateaux télévisés pataugent sur les consignes de vote en cas de duel entre
la Nupes mélenchoniste et le Rassemblement national mariniste. Que faire dans
les 61 circonscriptions où ils s'affrontent ? Barrage ou pas ?
Et à qui, d'ailleurs ?
« Comment
on fait pour gouverner, maintenant ? » : Macron au pied du mur
Nul n'a compris les éléments de langage délivrés dès
18 h 45 par le président lors d'un « conf-call ». À
l'antenne, ministres et ténors se contredisent. « Quel bordel ! C'était
pourtant facile de dire : “Pas une voix au RN et front républicain
avec les écolos et le PS, mais pas avec les Insoumis ! »
tonne un habitué de l'Élysée. Quel contraste avec la passation des pouvoirs du
7 mai, quand le chef de l'État dominait encore depuis son Aventin… Dans la
salle des fêtes, l'ancienne ministre Marisol Touraine, en veste jaune solaire,
lui avait agrippé le bras : « Tu as les mains libres. Tu peux faire tout ce que tu veux.
Le pays, tu peux l'embarquer ! » Gêné par tant de
sollicitude, Macron avait poliment acquiescé.
Chloroformer la campagne présidentielle ne l'avait pas desservi.
Aussi a-t-il plaqué la même stratégie aux législatives, réfugié derrière le
bouclier supposé protecteur des institutions de 1958. La jurisprudence
électorale ne veut-elle pas que les électeurs donnent toujours au président élu
une majorité, à l'exception notable de François Mitterrand en 1988 ? « Le
pays est fatigué, il a besoin de calme », excuse son entourage
pour justifier qu'il mette vingt-six longues journées à accoucher du nouveau
gouvernement, piloté par l'austère Élisabeth Borne. De vieux amis s'étonnent de
recevoir des coups de fil de sa part pour tester un nom, dénicher de nouvelles
recrues.
Comme s'il doutait de ses choix et était à sec d'idées
disruptives pour boucler un casting qu'il a eu des mois pour imaginer avant sa
réélection du 24 avril avec 58,5 % des suffrages. « L'inflation
flambe, l'école et l'hôpital sont en crise, et nous on ne fait rien ! Les
ministres sortants gèrent les affaires courantes. Est-ce qu'on peut se
permettre de ne pas travailler pendant six semaines ? » s'offusque
un lieutenant.
Dans la « Zad de l'Assemblée »
Confiant dans la providence qui ne lui a jamais fait défaut,
Emmanuel Macron rebaptise même son parti « Renaissance ». Las, il ne
réalise qu'avec retard le coup de génie politique que constitue l'alliance
nouée à gauche au sein de la Nupes, sous l'égide du troisième homme de la
présidentielle. Puis il subit le tollé sur Damien Abad et tarde à
mesurer la mèche lente que représente le fiasco sécuritaire du Stade de France
dans l'opinion.« On
a péché par arrogance », concède un proche.
Au terme de la réunion, le président, fait rare, passe une tête. Pas question d'annuler sa visite officielle de deux jours en Roumanie et en Moldavie en plein entre-deux-tours, prévient-il, d'autant qu'une escale secrète est prévue en Ukraine. Tant attendue, elle promet de tout écraser. « D'un côté on aura les candidats qui soutiennent Poutine, de l'autre un président sous les bombes avec Zelensky », vante un lieutenant.
Voilà comment il s’est retrouvé à
parler devant un avion aux moteurs allumés, alors qu’on visait les électeurs de
gauche sur le climat. Un naufrage…
Alors que le second tour des législatives se profile à grands pas,
plusieurs le pressent de parler aux Français. « Il faut qu'il fasse son
discours de Verdun-sur-le-Doubs », s'époumone Richard Ferrand
depuis des jours, sentant le vent du boulet électoral. « Il
sait qu'il énerve les Français, il ne veut pas personnaliser la
campagne », tergiverse un stratège. Le temps presse. L'idée
d'une interview ou d'une lettre aux Français est écartée. Le « PR »,
privé de son conseiller en communication en chef, Clément Léonarduzzi, reparti
dans le privé, opte pour une allocution sur le tarmac de l'aéroport d'Orly
devant son Airbus A330 floqué aux couleurs de la République, dans une mise en
scène martiale à l'américaine.
Sa plume Jonathan Guémas rédige une trame, que Macron
retouche à la hâte en conseil des ministres pour alerter sur une « paralysie »
institutionnelle. « Voilà comment il s'est retrouvé à parler devant un avion
aux moteurs allumés, alors qu'on visait les électeurs de gauche sur le climat.
Un naufrage… » soupire un Marcheur, consterné par le mélange
des genres. « Il
vient faire le cake en mode : “Je n'ai pas le temps, mais je viens vous
donner une leçon pour vous dire que vous êtes tous des cons” »,
s'étrangle un responsable des Républicains, quand d'autres ironisent sur « la
fuite à Baden-Baden ».
Comme prise de panique, la macronie donne dans la surenchère
verbale. Haro sur les Insoumis ! « On risque la crise de régime. Mélenchon est un dictateur in
nucleo ! » alerte un important ministre. « Il va
zadifier l'Assemblée, ça va être le cirque », s'affole un
conseiller. « Ce
sera cataclysmique, cauchemardesque, ingérable. Borne n'arrivera pas au bout de
son discours de politique générale », redoute un ancien de
Matignon, époque Jean Castex, qu'on imagine fort soulagé de ne plus être aux
manettes.
« On aura de 290 à 323 députés »
Dès le soir du premier tour des législatives, les stratèges de
l'exécutif comprennent qu'il faudra composer avec la droite pour pouvoir
gouverner. Sans attendre, ils échafaudent le scénario du pire : une
majorité de bric et de broc avec des députés LR et quelques divers gauche en
rupture de ban avec LFI. Prévoir le pire en espérant le meilleur. En coulisses,
la chasse aux prises de guerre est lancée. Décision, par exemple, est prise de
donner un coup de main au candidat LR dans le Rhône, Alexandre Vincendet, qui
voit surgir Édouard Philippe.
« Et que vont faire les amis de François Hollande et de
Bernard Cazeneuve ? Quelques-uns seront réélus qui ne nous ont pas encore
rejoints ! On a une douzaine de candidats, à droite comme à gauche, qui
peuvent faire la jointure », calcule un
des limiers de la majorité en érigeant en exemple le dissident divers gauche
Dominique Potier, qui a refusé l'investiture de la Nupes en Meurthe-et-Moselle.
En leur for intérieur, les macronistes espèrent encore une « correction »,
une « remontada ».
« On aura de 290 à 323 députés », spécule
l'un à quelques jours du verdict des urnes. « Les majorités les plus courtes sont aussi les plus
disciplinées », fait mine de se rassurer le président. Y
croit-il seulement ?
INFO
LE POINT. Remaniement en vue à l'Élysée
Dans cet entre-deux-tours qui précède la catastrophe, ses
visiteurs dépeignent un Emmanuel Macron « extrêmement inquiet, un peu désemparé, ne sachant par quel
bout prendre le problème, entre un contexte économique épouvantable et les
dingues qui vont atterrir à l'Assemblée ». Comme au pire de la
crise des Gilets jaunes, lorsque Nicolas Sarkozy s'était vanté de l'avoir
trouvé le moral au-dessous de zéro. Comment faire adopter les mesures urgentes
qu'il a promises dès l'été pour soutenir le pouvoir d'achat ? Il redoute
la surenchère des Insoumis, prompts à promettre hausses du smic et blocages des
prix.
Discrètement, le lundi 13 juin en fin d'après-midi, il convie
son meilleur ennemi, Gérard Larcher. Il n'a pas oublié la commission d'enquête
du Sénat sur l'affaire Benalla, pas plus que la réforme des institutions que le
patron de la Haute Assemblée a fait capoter. Il garde aussi sur l'estomac les
mots de ce proche de Valérie Pécresse mettant en doute la « légitimité »
de sa réélection. Pragmatique, Macron a compris que Larcher était la plus haute
autorité de la droite en fonction, le meilleur rempart contre Laurent
Wauquiez et Éric Ciotti, tenants d'une ligne plus droitière qui pourrait mettre
ses plans en échec.
Macron se moque de nous ! Si
on tope avec lui, on sera avalés et digérés. Il va devoir apprendre à
travailler avec le Parlement.
Le patron de LR, Christian Jacob, est sur le départ. Et Nicolas
Sarkozy, avec qui Emmanuel Macron a entretenu un flirt assumé depuis 2017, a
perdu tout crédit dans son camp à force de lui faire les yeux doux. Quant à
Gérard Larcher, s'il ne veut pas d'accord politique en bonne et due forme avec
LREM-Renaissance, il n'entend pas laisser la Nupes bloquer le pays et prépare
déjà les sénatoriales de 2023, lors desquelles il pourrait briguer un
nouveau mandat au « Plateau ». « Et il déteste Édouard Philippe autant que
nous ! » glisse un conseiller du Château. Le président
n'avait-il pas émis l'idée de le nommer à la tête d'un gouvernement d'union
nationale s'il y avait eu des morts en décembre 2018, au pic de la révolte des
Gilets jaunes ?
Dans le huis clos de leur entretien, les deux hommes brossent le
calendrier parlementaire, évoquent l'hypothèse d'instituer la proportionnelle
aux législatives, ainsi que le nouveau « bébé » du président, le
Conseil national de la refondation… dont ses propres alliés François Bayrou et
Édouard Philippe pensent pis que pendre. En politique roué, Larcher n'est
pourtant pas homme à se laisser attendrir par les tentatives de séduction
présidentielles. « Macron
se moque de nous ! Si on tope avec lui, on sera avalés et digérés. Il va
devoir apprendre à travailler avec le Parlement », tranche un
influent sénateur LR.
Conseil
national de la refondation : Macron, quelle Histoire ?
« On va prendre le contrôle des textes et nouer des accords
au cas par cas, sur nos bases », abonde
un dirigeant LR, qui doute de la sincérité de ce jeune président. Comment
expliquer, sinon, qu'il n'ait pas pris la peine depuis le premier tour des
législatives de passer un seul coup de fil à Jean-François Copé, qu'il connaît
bien, alors qu'il est le seul à avoir proposé un pacte entre la macronie et les
Républicains pour gouverner le pays ? « S'il ne décroche pas son téléphone, tant pis pour
lui ! » rétorque le député et maire de Meaux, qui se
targue d'avoir vu venir de loin la crise politique qui couve : « Je
vais pouvoir me reconvertir en voyante ! »
Canard boiteux
Au soir du second tour des législatives, Emmanuel Macron est
projeté dans ses pires cauchemars. La France menace d'être ingouvernable. Il se
retrouve pris en tenaille entre les « crasseux à catogan » et les « fachos
fâchés » – dixit un parlementaire – à la merci
des 61 députés LR rescapés. Avec 245 élus,
soit 100 de moins que sous la précédente législature, sa coalition
Ensemble ! rate la majorité absolue de 44 voix, là où il en
avait manqué 14 à Mitterrand. Modeste consolation, Jean-Luc Mélenchon
subit une contre-performance même si le nombre député LFI
augmente (72 contre 17), après s'être rêvé en grand chef de la majorité à
Matignon. Au terme d'un scrutin dominé par une abstention massive, les extrêmes
font une entrée en force dans l'Hémicycle.
Législatives :
le nouveau visage de l'Assemblée nationale
Avec 89 députés, surprise de taille, Marine Le Pen est
en droit de réclamer la présidence si convoitée de la commission des Finances.
Comment ne pas y déceler un désaveu personnel d'Emmanuel Macron, qui, au soir
de sa première élection de mai 2017, s'était engagé à tout faire pour que plus
aucun Français n'ait la tentation de voter pour le Rassemblement national ou La
France insoumise ? Comme si, à force de jouer le match avec les extrêmes
et de dynamiter la gauche et la droite à coups de « et en même temps »,
l'apprenti artificier de l'Élysée avait reçu le mortier en pleine figure.
Un ébranlement intime pour cet homme qui n'a jamais connu l'échec,
sinon au concours d'entrée à Normale sup. « Avec ce vote, il vient de mesurer la détestation qu'il
inspire », murmure un conseiller. « Le sujet n'est pas de
maintenir Borne ou pas. Le vrai enjeu, c'est le président. Les Français qui ne
l'aiment pas se sont vengés. Macron va-t-il démissionner ? C'est une
question ! » défie, sous couvert de strict anonymat, un
éminent conseiller dans une bravade inimaginable il y a peu.
Le président, qui ne pourra pas briguer de troisième mandat,
n'ignorait pas que sa succession serait rapidement ouverte. Mais pas sitôt
après sa réélection. Le « maître des horloges » aurait-il perdu la
main ? Certains de ses proches confient ne plus le reconnaître, comme si
le quinquennat avait sur les occupants du Palais un effet corrosif. « Il est
jeune mais usé. Il n'a plus de vista, l'encéphalogramme est plat »,
assène un visiteur régulier.
Une leçon d'humilité pour la start-up nation
En propulsant au Palais-Bourbon des élus qui leur ressemblent, à
l'instar de l'emblématique Rachel Kéké, femme de chambre égérie de la grève de
l'hôtel Ibis Paris, les électeurs ont envoyé un puissant signal anti-élites,
au-delà des têtes d'affiche Sandrine Rousseau, Raquel Garrido ou Aymeric
Caron. Une leçon d'humilité pour la start-up nation et ses élus pressés aux
costumes cintrés et comptes TikTok, si éloignés des réalités des Français.
À
19 h 30 en ce funeste dimanche 19 juin, de retour du Touquet,
Emmanuel Macron réunit sa garde rapprochée au premier étage du Palais. Tous ou
presque sont là : Élisabeth Borne, François Bayrou, le conseiller
politique Stéphane Séjourné, le ministre Sébastien Lecornu, promu aux Armées,
et même, – car l'heure est grave -, Édouard Philippe. Brigitte Macron passe une
tête. Les ministres Clément Beaune et Stanislas Guerini sont là en début de
soirée, ils ne savent pas encore qu'ils seront miraculés des urnes. Trois de
leurs collègues, qui occupaient des postes clés au gouvernement, ont échoué,
dont Amélie de Montchalin (Transition écologique) et Brigitte Bourguignon
(Santé). Il y a plus grave aux yeux du président. Une blessure intime :
les premiers apôtres du macronisme, Richard Ferrand et Christophe Castaner, qui
avaient cru en lui quand il n'était encore qu'un jeune ministre de François
Hollande, sont tombés au champ d'honneur. Une rupture de plus pour ce chef de
l'État condamné à la solitude qui a déjà dû se séparer de ses Mormons, dont son
l'ex-porte-parole Sibeth Ndiaye ou, récemment, son ami Julien Denormandie, avec
qui il avait projeté en 2014 de fonder une start-up.
C’est comme si les
électeurs nous avaient fait livrer un meuble en kit Ikea et qu’il
fallait qu’on invente le mode d’emploi.
La macronie est décapitée, son premier cercle décimé. Elle n'a
plus de président de l'Assemblée ni de chef des députés. Macron passe de
longues minutes au téléphone avec Richard Ferrand, dès 20 heures. « J'ai
mal pour mes amis, les premiers cow-boys, balayés », souffle
« saint François » Patriat, chef des sénateurs LREM. « Il y
avait une telle défiance vis-à-vis de Macron que ça sentait le ball-trap au
second tour. Ses proches ont fini au tir aux pigeons »,
décrypte un sénateur. « Il ne va pas rester beaucoup de macronistes dans la
macronie… », philosophe un conseiller. « C'est
comme si les électeurs nous avaient fait livrer un meuble en kit Ikea
et qu'il fallait qu'on invente le mode d'emploi », illustre le
ministre Clément Beaune.
Officiellement,
la situation est sous contrôle. En début de soirée dimanche, les éléments de
langage sont répétés en boucle dans les médias par les communicants et
ténors sur l'air du : « Le président travaille, il est serein et réfléchit à la
suite. Il est déterminé à agir dans l'intérêt des Français. » « Faut
arrêter, c'est un séisme, une crise institutionnelle ! »
balaie un conseiller. Il va falloir composer avec une Assemblée balkanisée et
de nouveaux élus que les fastes du pouvoir n'impressionnent guère. Dans les
couloirs de la soirée électorale de France Télévisions, Bruno Le Maire croise
Clémentine Autain. « Comment allez-vous ? » entame l'homme
fort de Bercy. « Certainement
bien mieux que vous ! » défie l'Insoumise. Exit le
programme de réformes, certes maigrelet, que le président comptait laisser en
héritage au terme de son second quinquennat ?
Christine
Clerc – Le second quinquennat de Macron aura duré 8 semaines
En petit comité, il promettait de passer de la foudre de Jupiter à
la forge d'Héphaïstos, d'un pouvoir trop vertical à l'action. Au terme de ce
scrutin, on serait tenté de le comparer plutôt à Sisyphe, tant il risque de se
retrouver, faute de majorité, dans la main d'oppositions qui peuvent se
coaliser contre lui pour le faire trébucher. Comment faire voter la retraite à
65 ans promise aux Français ? Avec 17 députés, La France
insoumise avait déposé 23 000 amendements sur la précédente début 2020…
Dès dimanche soir, dans les rangs de la majorité, la question du maintien à
Matignon d'Élisabeth Borne s'est donc posée, tant le vote de confiance sur la
déclaration de politique générale prévue le 5 juillet s'annonce incertain.
« S'il
avait pris Christine Lagarde comme je lui avais conseillé, ç'aurait été
différent ! » tonne Nicolas Sarkozy en privé. « On ne
peut pas dissoudre avant un an, relève un conseiller. Nos juristes
ont vérifié… »
« Macron sera ce que les Anglo-Saxons appellent un lame
duck [canard boiteux], sauf en politique étrangère, analyse l'un de ses
proches en référence aux présidents américains, dévitalisés en fin de mandat. Il sera un
superministre des Affaires étrangères pendant cinq ans. Ce sera Chirac II, en
moins bien. » « J'ai beau me dire que, politiquement, les affaires
reprennent, au fond je suis malheureux. Ce pays ne mérite pas ça… »,
soupire un sénateur en songeant au sourire qu'a dû arborer Vladimir Poutine.
Lequel se plaît à rappeler à tous les présidents français qui défilent au
Kremlin qu'ils sont des nains de passage pour cinq ans face à lui, tsar de la
grande Russie. « La
France va ressembler à la Belgique, preuve qu'on est très
Européens ! » grince un conseiller du Palais. Rire pour
ne pas sombrer.
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mal aimé
du peuple lambda comme l'est E.MACRON ce prenant trop pour un petit monarque
bourgeois parvenu sans couronne qui a déjà trop dédaigné le peuple depuis son 1er
quinquennat qu'il soit « d'en bas ou gens de peu » comme il a dit et
même en critiquant les classes moyennes !
Car il
était bien plus près du peuple qu'il côtoyait ainsi que de la campagne
française profonde et ses agriculteurs !
La leçon
électorale que vient de subir le président réélu est excellente justement ce
donneur de leçons bienpensant !
Même si
la gouvernance du pays va être difficile il faudra qu'il se prenne s'il le peut
pour chef d'état pas un monarque de l'ancien régime car les Français ont un tempérament
frondeur et ne baissent pas facilement la tête en disant Amen !?
Dans leur
histoire ils ont fait la révolution coupé la tête à leur roi un empire même Napoléon
disait qu’ils étaient difficilement gouvernables ont essayé une restauration monarchique
éphémère qui a aussi capoté repris un 2 eme empire colonial jusqu’au IXX eme siècle
pour finir par user 4 républiques et finir à celle-ci initié par de GAULLE et l’élection
des présidents de celle-ci au suffrage universel !
Mais qui
au bout de 64 ans est usée et que le petit MACRON si érudit connaissant l’histoire
de son pays vient de faire dérailler celle-ci parce qu’il n’a pas compris le
facteur essentiel les Français eux-mêmes qui peut être ne veulent pas d’un ersatz
de fausses démocratures que l’on voit trop pousser partout comme de la mauvaise
herbe dans ce monde instable !
Les
Français sont surement indisciplinés râleurs versatiles mais peut être viennent
de montrer qui leur reste un soupçon de bon sens ce que n’a pas compris notre président
qui va souffrir jusqu’en 2027 !?
Jdeclef 21/06/2022
16h34
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