« On
bosse, on ne dit rien » : Pourquoi Macron est si discret
Le
président brille par sa discrétion et anesthésie le débat politique, au risque
de donner l’impression d’une impréparation et de démobiliser ses électeurs.
Se
hâter lentement. Telle pourrait être la devise de Macron II. Après avoir répété
durant la campagne vouloir « agir plus vite et plus fort » dans tous
les domaines, le président donne à voir un début de second mandat comme
ralenti, alors que la nouvelle donne économique augure nombre de difficultés.
Les priorités du chef de l'État sont connues – « écologie, santé,
éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité »,
telles qu'il les a formulées dans un tweet le 16 mai –, mais les modalités
et le chemin de la mise en œuvre restent nébuleux. « Il y a plein de
sujets sur la table, mais aucun point d'arrivée », résume un pilier de la
majorité présidentielle.
La grande crise qui nous menace
Dans un contexte inflationniste et à l'approche des élections
législatives – les 12 et 19 juin –, le camp Macron veut mettre
en avant son engagement pour protéger le portefeuille des ménages, au détriment
du report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, mis en
sourdine. Mardi, le locataire de l'Élysée a annoncé une « mission
flash » sur la crise des urgences depuis Cherbourg, avant de se
rendre jeudi dans une école à Marseille avec son nouveau Premier ministre de
l'Éducation Pap Ndiaye. Il n'avait pas effectué de déplacement sur le terrain national
depuis un mois.
Procès en attentisme
« On bosse, on ne dit rien, et on appuiera sur le bouton en
temps voulu », fait savoir un conseiller ministériel. La discrétion du
président depuis sa réélection amplifie le procès en attentisme intenté par l'opposition.
Marine Le Pen parle de « vacance du pouvoir », Jean-Luc
Mélenchon et sa nouvelle union sont en embuscade pour faire élire un maximum de
députés d'opposition. La période de réserve contraint certes à retarder les
annonces. « À l'Élysée, ils se sont rendu compte que les délais ne
permettaient pas de bouger sur quoi que ce soit avant les élections. Il
n'y a donc que des mots, des engagements. Emmanuel Macron tâtonne. Il n'y
a pas de ligne politique, donc pas de communication. Et ça lui va bien »,
décrypte un stratège qui a ses entrées au Château.
EXCLUSIF. Élisabeth Borne : « Sortir des énergies
fossiles exigera une transformation radicale »
« Les ministres bâtissent leur feuille de route en même temps
qu'ils associent les parties prenantes. La nouvelle méthode, ce ne sont pas que
des mots ! On nous a reproché de faire fi des corps intermédiaires, et
maintenant on nous en voudrait de prendre le temps de les consulter ? Le
procès en immobilisme alors qu'on a eu le procès en tournis, car ça allait trop
vite : quelle mauvaise foi ! » regrette-t-elle. « Il
ne faut pas basculer dans une culture de l'immédiateté et se hâter
d'annoncer des choses »
au prétexte de répondre aux injonctions des chaînes d'information en
continu, a de son côté défendu Christophe Béchu, délégué aux collectivités
territoriales, sur le plateau de Public Sénat.
Autour d'Emmanuel Macron, beaucoup considèrent désormais que la
scansion des réformes du début du précédent quinquennat a pu être
contre-productive. « C'était une bonne chose intellectuellement. Mais
politiquement, ça se discute, confie une ancienne ministre. À un moment donné,
on avait presque un nouveau texte à lancer par semaine en conseil des
ministres. Là, le rythme est tout aussi ambitieux, mais avec le souci de faire
respirer les gens. Le pays est encore fragile psychologiquement. » Dans la
foulée de sa nomination à Matignon, Édouard Philippe avait à l'époque présenté
les réformes pour libéraliser le marché du travail avec la ministre Muriel
Pénicaud, avant les législatives. Marqué par la crise des Gilets jaunes,
Emmanuel Macron avance désormais avec prudence, pétrifié à l'idée de devoir une
nouvelle fois stopper son action sur la pression de la rue. « En 2017, le
président a eu raison d'aller vite pour lancer les réformes du travail. Là, que
ce soit sur l'école, les retraites ou la santé, il faut prendre le temps du
diagnostic, faire en sorte qu'il soit partagé pour arbitrer ensuite et avoir
les moyens d'agir », juge Astrid Panosyan, cofondatrice d'En marche !
et candidate aux élections législatives à Paris.
Manque de souffle
Ce début de quinquennat à pas comptés a pour conséquence
d'anesthésier le débat politique et d'asphyxier totalement la campagne des
élections législatives, au risque de compliquer la tâche pour les candidats de
la majorité présidentielle. La dynamique nationale est à l'arrêt, la cote de
confiance d'Emmanuel Macron s'érode. « C'est très inquiétant, ça manque de
souffle, se lamente un candidat qui se présente pour la première fois. On
devrait être trois ou quatre points au-dessus du score du président dans les
intentions de vote. Il nous faudrait une ou deux mesures fortes à porter,
présenter plus en détail les mesures pour le pouvoir d'achat. » Sans
message politique puissant si ce n'est celui d'octroyer une majorité au
président qui vient d'être élu, certains misent donc sur leur personnalité et
adaptent leur campagne au cas par cas. « Ce n'est pas au président d'aller
à la bataille ! On a des députés sortants, c'est à nous de faire le
travail. On ne peut pas dire qu'on veut une Assemblée forte et attendre que le
président vienne nous aider à nous faire élire ou réélire », objecte
Jean-Baptiste Moreau, candidat à sa réélection dans la Creuse, qui appelle à
relativiser les études prédisant une future majorité relative. Il n'empêche,
l'angoisse gagne les conseillers politiques de l'Élysée, qui redoutent des
scores importants des candidats de la Nupes, notamment à Paris et dans certains
départements limitrophes, comme la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis.
Sur la défensive
En théorisant le vide, l'ampleur des polémiques est décuplée.
« Damien Abad accusé de viol, ça a tétanisé tout le monde », confie
un conseiller du pouvoir. Sur le terrain ou dans les médias, les porte-voix de
la majorité se retrouvent sur la défensive, interpellés depuis ce week-end sur
le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. « On
est dans une phase où le moindre sujet prend une proportion politique », confirme Benjamin Haddad,
candidat de la majorité à Paris. Dans le 16e arrondissement,
certains électeurs lui ont aussi fait part de leur interrogation sur le choix
de Pap Ndiaye au ministère de l'Éducation.
Autre argument mis en avant par l'entourage du chef de
l'État : la volonté de laisser monter Jean-Luc Mélenchon et ses troupes.
« Les Insoumis nous aident, ça mobilise ceux qui ne veulent surtout
pas de Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre. Ceux qui sont pour un parti
de gouvernement veulent une majorité présidentielle », décrit le ministre de
l'Intérieur Gérald Darmanin, en marge d'un déplacement de campagne dans le
Nord, vendredi. À l'entendre, agiter le chiffon rouge de la gauche radicale
suffirait donc à mobiliser l'électorat modéré et à créer un réflexe de vote
utile dans les urnes.
Le programme de Mélenchon, c’est
un crédit à la consommation et on crame des milliards.
Lundi à 15 heures, lors de la réunion de coordination
hebdomadaire qui se tient autour du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler,
consigne a donc été donnée de cogner davantage sur les porte-drapeaux de la
Nupes. « Le programme de Mélenchon, c'est un crédit à la consommation et
on crame des milliards. C'est 20 nouvelles
taxes, 35 interdictions. Il veut une minorité qui puisse bloquer le
Parlement. Or, bloquer le Parlement, c'est bloquer la France », étrille Olivia Grégoire.
Les petites mains de la majorité ont passé les propositions des Insoumis au
peigne fin. Une campagne sur les réseaux sociaux a été lancée mercredi.
« Rendez-vous compte, Mélenchon veut nous interdire de couper du bois chez
nous », répètent en boucle les partisans d'Emmanuel Macron.
« Jean-Luc Mélenchon est un Chavez gaulois », attaque dans Le Figaro
Bruno Le Maire.
Mélenchon : Macron face au « péril rouge »
Au cours de cette même réunion élyséenne, les participants
présents autour de la table ont compris que le chef de l'État allait
s'impliquer davantage dans la campagne. Un entretien dans la presse ce samedi
est à l'étude. « Emmanuel Macron est notre meilleur atout, et on va le
voir de plus en plus », se convainc Benjamin Haddad. Au point d'appeler à
voter et de descendre dans l'arène comme dans la dernière ligne droite de la
campagne des européennes de 2019 ?
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S'écoutant
parler pour ne rien dire d'utile !
Alors
quand il se tait, cela fait du bien, de quoi se plaint il, il a été réélu (bien
qu'il ne le méritât peut-être pas !?)
Car par
défaut, comme d'autres avant lui, par des Français qui ne savent plus voter,
par crainte du lendemain, ne voulant pas prendre de risque ?!
La
vedette c'est la Reine d'Angleterre et son jubilé qui montre encore ce que
valent encore les pays démocratiques et même des monarchies constitutionnelles
qui peuvent encore s'opposer efficacement aux divers dictateurs qui poussent
comme des mauvaises herbes qu'il faut couper à la racine en s’alliant contre
ces maux internationaux qui grandissent dangereusement !
Car notre
petit bourgeois monarque sans couronne ne semble pas armé pour nous défendre efficacement
et nous protéger ainsi que son gouvernement qui patauge déjà depuis le début
logiquement car c’est presque le même que l’ancien du 1er
quinquennat !
La rentrée
habituelle risque d’être dure en automne (si on arrive jusqu’à elle) il faut
que les Français s’en rendent compte il n’est jamais trop tard pour agir ce que
ne font pas nos dirigeants qui ne pensent qu’aux élections à leurs carrières
politiques et leurs postes de députés godillots !
Jdeclef 02/06/2022
14h50
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