L’Iran
plus proche que jamais de la bombe
Pendant
que les négociations avec les États-Unis s’enlisent, la République islamique
augmente ses capacités de devenir une puissance nucléaire.
La
résolution condamnant l'Iran a été quelque peu éclipsée par la poursuite de la
guerre en Ukraine. Elle signale pourtant une inexorable montée des tensions
avec la République islamique au sujet de son programme nucléaire
controversé. Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de
l'énergie atomique (AIEA), le gendarme onusien du nucléaire, a adopté
le 8 juin dernier par 30 voix sur 35 un texte
dénonçant le manque de coopération de Téhéran pour expliquer la découverte
en 2019 de traces d'uranium enrichi sur trois sites non déclarés,
pour lesquelles le directeur général de l'agence, Rafael Grossi, avait
déploré trois jours plus tôt l'absence de réponses « techniquement
crédibles » de l'Iran.
« Nous exhortons l'Iran à répondre à l'appel de la
communauté internationale à respecter ses obligations juridiques, et à coopérer
avec l'AIEA pour clarifier et résoudre pleinement ces questions sans délai
supplémentaire », ont réagi dans la foulée les ministères des Affaires
étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, les
quatre pays à l'origine du dépôt de la résolution, à laquelle seules la
Chine et la Russie, soutiens traditionnels de la République islamique, se sont
opposées.
« L'Iran
n'a pas intérêt à signer un accord sur le nucléaire »
« L'Iran a fait le choix très dommageable de mettre fin à ce
processus de transparence permis par la mise en place de caméras en
février 2021 selon l'accord de garantie conclu avec
l'AIEA », regrette une source diplomatique française. « C'est
l'inverse de ce qui était attendu par l'Agence, ce qui est d'autant plus
regrettable que la résolution était modérée sur le ton et factuelle sur le
fond, dans le but de soutenir le travail indépendant du directeur général de
l'AIEA. » Ce rappel à l'ordre de l'agence – le premier en deux ans –
accentue d'autant plus la pression sur l'Iran que les négociations engagées en
parallèle pour la résolution du dossier du nucléaire iranien sont au point
mort depuis maintenant trois mois.
EXCLUSIF.
« Oui, les sanctions tuent en Iran »
« Nous avons
un accord viable sur la table prêt à être signé depuis le 4 mars et il ne
reste plus que quelques questions à régler entre les États-Unis et
l'Iran », rappelle la source diplomatique française. « L'engagement à
un accord reste entier et notre préoccupation est que l'Iran ferme
progressivement la porte du JCPOA (l'accord sur le nucléaire iranien) qui était
entrouverte. Il nous reste peu de temps pour franchir les quelques centimètres
restants de ce marathon. »
Signé en juillet 2015 par la République islamique et les
grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et
Allemagne), le JCPOA a permis de réduire drastiquement les activités
nucléaires suspectes de l'Iran et de les soumettre au régime d'inspection de
l'agence le plus poussé de l'histoire. En échange, Téhéran a bénéficié
d'une levée des sanctions internationales qui étouffaient son économie. Et les
résultats ont été au rendez-vous : à onze reprises, l'AIEA a certifié
dans ses rapports trimestriels que la République islamique respectait bien
ses engagements en matière de nucléaire.
Mais à la surprise générale, ce sont les États-Unis qui se
sont unilatéralement retirés de l'accord en mai 2018, le président
américain de l'époque, Donald Trump, jugeant que le texte ne traitait pas
des activités régionales « déstabilisatrices » de l'Iran au
Moyen-Orient et de son programme balistique menaçant les alliés de Washington
dans la région. Décidé à tordre le bras de la République islamique pour
obtenir un « meilleur accord », le républicain a dès lors
prononcé plus de 1 500 sanctions contre Téhéran, en vain. Après un an
d'attentisme, l'Iran finit par reprendre pas à pas ses activités nucléaires les
plus sensibles, s'affranchissant jour après jour de ses engagements inclus dans
le JCPOA, et sortant de fait de l'accord même s'il ne l'a jamais officiellement
quitté.
Actant l'échec de la « pression maximale » de Donald
Trump contre la République islamique, son successeur Joe Biden décide au contraire
dès son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2021 de reprendre
langue avec Téhéran. Des pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran sont
entamés en avril de la même année, sous l'égide de l'Union européenne et en
compagnie des autres pays signataires de l'accord. Ils aboutissent en
février 2022 à un projet de compromis portant sur la réduction
draconienne du stock iranien d'uranium hautement enrichi, sur la fin
de la production par l'Iran d'uranium métal ainsi que sur la réduction du
nombre de ses centrifugeuses les plus perfectionnées. En échange, les
États-Unis s'engagent à lever leurs sanctions relatives au nucléaire. Les
derniers obstacles étaient d'ordre politique, portant notamment sur la levée
des mesures punitives américaines prononcées contre des personnalités ou
entités iraniennes pour terrorisme et violation des droits de l'homme.
Élections américaines de mi-mandat
En tête des demandes iraniennes figure le retrait des Gardiens
de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, de la liste
américaine des organisations terroristes. Or, d'après nos informations, cette
requête a finalement été rejetée par le camp américain. « Avec la
guerre en Ukraine, la crise du nucléaire iranien n'est plus une priorité pour
les États-Unis », estime l'historien Pierre Razoux, directeur académique
de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES) qui vient de
publier un passionnant Atlas Stratégique 2022 de la Méditerranée et du
Moyen-Orient. « Le président américain sait qu'il est mort
politiquement s'il accorde la moindre concession à la République islamique, à
moins de cinq mois des élections américaines de mi-mandat. »
Côté iranien, on
comprend aujourd'hui que la fenêtre de tir pour arracher un accord et obtenir
la levée des sanctions américaines qui étouffent l'économie iranienne se
referme dramatiquement, et si les deux parties planchent actuellement sur la
levée d'autres sanctions américaines, plus acceptables par Washington, en
compensation, certains cercles en Iran s'interrogent aujourd'hui sur la
pertinence réelle d'un retour au JCPOA à deux ans de la prochaine présidentielle
américaine qui pourrait signer le retour au pouvoir à Washington d'un faucon
anti-iranien. « Si j'étais à la place du guide suprême M. Khamenei,
ou si j'étais son conseiller, je ne signerais pas l'accord sur le nucléaire
iranien (JCPOA) », déclarait récemment au Point
l'économiste iranien Saeed Laylaz, professeur à l'université Shahid
Beheshti de Téhéran, en rappelant que l'Iran vend aujourd'hui le double de
barils de pétrole par rapport à l'an dernier, à un prix deux fois plus
élevé. « L'Iran ne trouve pas d'intérêt [à un retour au
JCPOA]. L'équipe de Joe Biden elle-même affirme qu'il ne
durerait pas plus de deux ans […] Dans 24 mois, M. Biden ne
sera plus président. »
Seuil nucléaire
Dans ce contexte hautement instable, les centrifugeuses iraniennes
continuent à tourner à plein régime, rapprochant chaque jour l'Iran de
l'obtention de l'arme atomique, ce que Téhéran dément
farouchement. Dans son dernier rapport publié le 31 mai dernier,
l'AIEA affirme que les stocks d'uranium enrichi dépassent désormais de
plus de 18 fois la limite autorisée par l'accord nucléaire de 2015.
Selon l'agence, Téhéran disposerait désormais de 43,1 kg d'uranium
enrichi à 60 %, un seuil proche des 90 % nécessaires à la confection
d'une bombe nucléaire. « Le breakout time, soit le temps qu'il faudrait à l'Iran
pour accumuler assez de matière fissile pour la production d'une arme nucléaire
s'il le décidait, est aujourd'hui inférieur à une semaine », estime Ali
Vaez, directeur du projet Iran au sein du centre de réflexion
International Crisis Group.
Côté français, on affirme que ce délai se compte « en
semaines », et pourrait repasser à « des mois » si l'Iran
regagnait l'accord sur le nucléaire. « La situation économique du pays est
telle qu'un retour de l'Iran dans le cadre du JCPOA est dans l'intérêt du
régime et du gouvernement du président Ebrahim Raisi », estime au contraire
la source diplomatique française. « À aucun moment, nous n'avons vu lors
des négociations de signal clair selon lequel les Iraniens avaient fermé
la porte derrière eux. »
L'incroyable chantage
de la Russie sur le nucléaire iranien
À Téhéran, le désarroi iranien à la suite du retrait
inattendu de Donald Trump de l'accord il y a quatre ans a toutefois laissé des
traces, et certains au sein de l'appareil militaire du pays souhaiteraient
changer de paradigme en franchissant le « seuil nucléaire », le
moment à partir duquel un pays possède la capacité de fabriquer rapidement une
bombe. « La République islamique a adopté la stratégie de l'Allemagne et
du Japon », confie depuis Téhéran un analyste iranien sous le couvert de
l'anonymat. « Il n'a pas l'arme nucléaire mais possède la technologie, de
sorte qu'il pourra se défendre dans un délai court s'il fait face à une menace
sécuritaire sérieuse. » À Paris, on répond que « le programme
nucléaire militaire de l'Iran a été interrompu en 2003 à
la suite d'une décision politique selon laquelle le jeu n'en valait pas la
chandelle », rappelle la source diplomatique française, qui ajoute :
« Rien ne permet de dire que l'Iran possède déjà la bombe. »
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Ce qui
n'a pas empêché ce pays islamiste de continuer à progresser pour l'acquérir !
D'ailleurs
avec la Russie et son dictateur déjanté POUTINE qui a déjà mis dans la mouise
les pays libres occidentaux frontaliers et USA avec ces menaces de frappe
nucléaire et cette guerre Ukrainienne ce n’est qu’encore des ennuis de plus à
venir !
Sans
oublier que si TRUMP venait à être réélu à la place de BIDEN en novembre aux
élections US à mi-mandat !
La, COREE
du nord qui s’est moqué de lui en continuant à tester ces missiles balistiques
à longue portée et aussi avec la crise sous-jacente avec la CHINE à cause de TAÏWAN
ou la France à décider de renforcer sa présence militaire dans cette zone indopacifique !?
Pendent
ce temps-là notre président (chef des armées de par notre constitution ce qui prête
à rire qu’il m’excuse) fait le tour des popotes pour soutenir nos soldats en
ROUMANIE et aux frontières de l’EUROPE OCCIDENTALE contrôlées par l’OTAN mais
ne se précipite pas à KIEV en UKRAINE car il ne faut pas humilier POUTINE (ce criminel
patenté !)
Ajouter à
cela le renforcement du budget militaire de la France que voudrait E.MACRON ce
qui serait plus que temps car on n’a un retard de plus de trente ans pour la simple défense de notre pays la France !?
Là on
voit comme nous sommes protégés que ce soit diplomatiquement ou militairement
par nos dirigeants de tous bords depuis de décennies !?
Pour le
coté politique intérieure cela ne va pas mieux car le président se fait du
souci pour avoir une majorité confortable pour gouverner !?
Alors
tout va bien car les Français eux pensent à leurs congés d’été avec ces
chaleurs et peut être canicules qui arrivent et poserons peut-être d’autres
problèmes à nos services de santé déjà en faiblesse et à notre gouvernement de
pattes cassées !
Jdeclef 15/06/2022
16h07
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