vendredi 24 juin 2022

Si vraiment c'est le fond ultime de sa pensée c'est qu'il est : "Comme un chien perdu qui coure après sa queue !? qu'il excuse me grivoiserie...

 

« Le président pourrait soumettre ses projets de réforme au référendum »

ENTRETIEN. Emmanuelle Mignon, avocate et ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, passe en revue les options qui se présentent à Emmanuel Macron.

BEN VOYONS UNE FORME DE FUITE EN AVANT !?

Elle a été à l'œuvre pour réformer, en 2008, le mode de fonctionnement du Parlement. Avec la question prioritaire de constitutionnalité, la niche parlementaire réservée à l'opposition ou encore l'ordre du jour partagé entre majorité et opposition, cette réforme entendait rééquilibrer les pouvoirs en faveur du Parlement. Douze ans plus tard, Emmanuelle Mignon, avocate associée au cabinet August Debouzy, spécialisée en droit public et constitutionnel, regrette que les députés n'aient pas assez utilisé ces avancées. « Le vice du système, c'est le poids du président de la République », explique l'ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Élysée. La composition nouvelle de l'Assemblée nationale réalise en quelque sorte ce que la réforme de 2008 n'a pas su construire en redonnant du pouvoir aux parlementaires. Mais Emmanuelle Mignon ne s'en satisfait pas, au contraire : elle craint un blocage des institutions. Elle s'en explique.

Le Point : La configuration de l'Assemblée issue des législatives réduit les pouvoirs du président de la République, obligé de composer avec une majorité relative. Assiste-t-on à un glissement d'un régime semi-présidentiel vers un régime parlementaire ?

Emmanuelle Mignon, avocate associée au cabinet August Debouzy.

Emmanuelle Mignon : Il est clair que le Parlement retrouve un pouvoir politique, parce qu'il est dans une situation de force par rapport au président de la République. Pour autant, il est difficile de savoir vers quoi on glisse. Le régime parlementaire, c'est lorsque l'exécutif incarné par le Premier ministre a une majorité absolue au Parlement. C'est l'hypothèse de la cohabitation. Or, au cas présent, le problème est précisément qu'il n'existe aucune majorité puisque le camp présidentiel n'a pas la majorité absolue, mais il n'y a pas non plus de majorité alternative. C'est une situation inédite, très différente de celle de 1988-1993, puisque l'écart de voix pour atteindre la majorité absolue est beaucoup plus important.

Un accord sur une coalition n’interviendrait pas avant des mois, mais il marquerait un véritable changement, salutaire pour le fonctionnement de la Ve République.

Il faut aussi noter qu'en 2008 la Constitution a changé et affaibli les moyens de pression dont l'exécutif bénéficiait pour contraindre le Parlement. Tout va donc dépendre de la façon dont les différents acteurs vont jouer. Soit Ensemble et LR décident de faire une coalition – un accord n'interviendrait pas avant des mois, mais il marquerait un véritable changement, salutaire pour le fonctionnement de la VRépublique –, soit le président est contraint de rechercher des compromis au cas par cas pour chacun des textes qu'il veut faire adopter. Au jour où nous parlons, cette seconde hypothèse se confirme puisque LR ne semble pas vouloir former une coalition, ou alors à un prix que le chef de l'État ne veut pas payer. Si cela ne fonctionne pas et que le pays est paralysé, Emmanuel Macron n'aura pas d'autre choix que de dissoudre. Il peut le faire dès maintenant.

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Coalition ou dissolution, aucune autre voie n'est-elle possible ?

Le compromis au cas par cas n'est pas impossible et le président, qui n'a aucun intérêt à dissoudre maintenant, va le tenter, mais il va être épuisant. Je l'ai expérimenté avec la réforme constitutionnelle de 2008, où nous avons bataillé pendant des semaines pour grappiller les voix de la vingtaine de parlementaires qui hésitaient. Tout le monde a dû s'y mettre, à l'Élysée, à Matignon. Ce sont des centaines de coups de téléphone, des rendez-vous pour les plus susceptibles, un suivi arithmétique quotidien des voix « pour », des voix « contre », des abstentions, des compromis à trouver sur chaque virgule, des accords de principe repris du jour au lendemain parce qu'on a bougé tel ou tel bout de phrase. Franchement, tous les jours, pour chaque texte, cela va être très compliqué. Et il est peu probable que cela puisse fonctionner sur les textes emblématiques, comme la réforme des retraites.

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L'article 49.3 de la Constitution a été réformé en 2008. Que change cette modification ?

Le 49.3 permet au gouvernement, à n'importe quel moment du débat, de faire adopter un texte législatif par l'Assemblée nationale sans vote. Pour les parlementaires, la seule manière de s'y opposer est de déposer, et surtout d'adopter, une motion de censure. Mais cela suppose d'avoir une majorité absolue. Concrètement, il faudrait que le RN, la Nupes et LR votent ensemble une telle motion, ce qui a priori n'est pas envisageable. Le problème est que le champ d'application du 49.3, que Michel Rocard avait beaucoup utilisé entre 1988 et 1991, a en effet été réduit en 2008. Il reste possible pour toutes les lois de finances et les lois de financement de la Sécurité sociale, ce qui est déterminant car, pour le coup, si le gouvernement ne pouvait pas faire voter le budget, cela poserait des difficultés considérables. Et, dans le souci, justement, de parvenir à un compromis entre ceux qui étaient favorables à la réduction du 49.3, comme Nicolas Sarkozy, et ceux qui étaient contre, comme François Fillon, nous avons maintenu cette possibilité pour un texte ordinaire par session, ce qui comporte les sessions ordinaires, mais aussi les extraordinaires, soit en moyenne deux textes par an. La question juridique qui se pose est de savoir si ce texte doit porter sur un sujet déterminé ou bien s'il peut porter sur 25 000 sujets tous regroupés dans un seul texte.

La dissolution, personne n’y a intérêt, mais les parlementaires la redoutent encore plus que le président.

Quelle est votre position ?

Si on lit la Constitution, je n'ai aucun doute : il est possible d'intégrer plusieurs sujets dans un seul texte sous réserve de le faire dès le départ (et pas par amendement). Mais le Conseil constitutionnel peut avoir une autre lecture. Se pose aussi la question du risque politique. Si le texte est trop chargé, avec des enjeux lourds, le RN, la Nupes et LR pourraient être tentés d'adopter ensemble une motion de censure. Ce serait la paralysie et la question de la dissolution se poserait. Personne n'y a intérêt, mais les parlementaires la redoutent encore plus que le président. S'il dissout et perd les législatives, Emmanuel Macron reste président, alors que tout parlementaire peut ne plus l'être. Les députés vont donc forcément être prudents avec l'utilisation de la motion de censure. Le fait, pour le RN, de rechercher la respectabilité et de ne pas inciter au blocage va aussi jouer un grand rôle, ce n'est pas le moindre des paradoxes.

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À part le 49.3, l'exécutif est-il totalement dépourvu de moyens d'action ?

L'exécutif dispose du pouvoir réglementaire et de l'administration. C'est déjà énorme et, d'ailleurs, ce ne serait pas plus mal qu'il profite de cette situation pour faire moins de lois et se préoccuper davantage de leur application. On n'a pas besoin de nouvelles lois pour rétablir les services publics, réformer l'école, donner à la justice les moyens de fonctionner, autant de sujets sur lesquels les Français ont des attentes.

Le gouvernement peut aussi légiférer par ordonnance, au risque de braquer les parlementaires…

Pour ce faire, le gouvernement doit obtenir une habilitation du Parlement. On retrouve le même problème. Le gouvernement pourrait préparer un projet de loi l'habilitant à édicter des ordonnances sur un grand nombre de sujets et choisir d'utiliser son droit de tirage sur le 49.3 pour ce texte. Mais c'est un procédé très violent pour le Parlement et, pour le coup, le risque d'adoption d'une motion de censure serait élevé.

Il faudrait dédramatiser l’enjeu : ce n’est pas parce qu’un référendum échoue que le président doit démissionner.

Enfin, on en parle peu, le président pourrait soumettre ses projets majeurs de réforme au référendum. Tant qu'il ne touche pas à la Constitution, c'est possible sur de très nombreuses thématiques. Évidemment, c'est politiquement risqué, mais, là encore, ce serait une occasion. À chaque échéance présidentielle, les candidats clament leur volonté de gouverner par référendum, mais ils ne le font jamais. Emmanuel Macron a aujourd'hui l'occasion d'installer cette pratique sous réserve de dédramatiser l'enjeu : ce n'est pas parce qu'un référendum échoue que le président doit démissionner.

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Quelles sont les armes dont les parlementaires de l'opposition disposent de leur côté ?

La première arme, ce sont des moyens et des postes dans le fonctionnement de l'Assemblée : vice-présidences, présidences de commissions, questures… Le principe, et il est sain, est que la répartition des responsabilités se fasse au prorata du poids de chaque groupe dans la composition de l'Assemblée. Comme LFI et le RN sont forts, ils auront des postes. Ils peuvent aussi s'allier pour en avoir plus. Tous ces élus forment la Conférence des présidents, qui dispose d'un certain nombre de pouvoirs pour l'organisation du travail législatif. En général, les parlementaires s'entendent de manière courtoise pour se répartir les rôles en bonne intelligence, mais, si Ensemble ne veut pas complètement perdre la main, il n'est pas sûr que ces usages résistent à la nouvelle donne politique. C'est l'enjeu de la présidence de la commission des Finances, dont la seule certitude est qu'elle revient à un parti d'opposition.

Le droit d'amendement ne devrait pas être un problème trop dirimant car il est peu probable, pour les mêmes raisons que celles déjà évoquées, que LR, la Nupes et le RN s'allient pour adopter des amendements abracadabrantesques qui ne conviennent pas au gouvernement. Depuis la réforme de 2008, il est possible de contourner l'obstruction par ce que l'on appelle le temps législatif programmé.

Chaque groupe d'opposition a aussi la possibilité de demander et d'obtenir une commission d'enquête ou une mission d'information par session ordinaire. Enfin, sous certaines conditions, tous les parlementaires peuvent évidemment multiplier les propositions de résolution, les saisines du Conseil constitutionnel, les questions parlementaires. Tout cela peut créer un brouhaha permanent, mais n'est pas de nature à empêcher le gouvernement d'agir. Encore une fois, le principal problème est l'adoption des textes.

Tout le monde veut la proportionnelle, mais personne ne semble en avoir anticipé les conséquences.

Vous semblez écarter la perspective d'une coalition de plusieurs partis, sur le modèle allemand. N'y croyez-vous pas ?

Je constate que, pour le moment, LR ne veut pas y aller, mais j'y crois totalement sur le fond à condition de se mettre d'accord sur un programme et de se répartir les responsabilités pour le mettre en œuvre. J'observe aussi que la situation actuelle, que tout le monde qualifie de très problématique, n'est pas très différente de ce que serait un scrutin proportionnel. Tout le monde l'appelle de ses vœux depuis des années, mais personne ne semble en avoir anticipé les conséquences. En revanche, ce qu'il faut, à mon sens, à tout prix éviter, c'est le débauchage individuel, anti-modèle de la coalition, pratiqué par François Mitterrand, puis Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, et qui a fait un tort considérable à notre démocratie. La politique, c'est un mélange de conviction, d'engagement et de loyauté, c'est-à-dire l'inverse de ce qu'incarne le débauchage.

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perdu et ne sait plus où il va notre « Jupiter » national car il navigue à vue !?

Car ayant perdu une partie de son pouvoir qu'il croyait absolu dont il s'était habitué trop vite après sa réélection trop facile qui l'a piégé !

Peut-être trop sûr de lui car ne connaissant pas assez bien les Français au tempérament frondeur, ne s'est pas méfié de ces élections législatives qui indirectement par sa faute ont mis en lice ces extrémistes de gauche et droite qui ont fait gripper sa mécanique électorale de parti majoritaire gouvernementale et ont permis aux Français mécontents de s'exprimer contre sa politique !

Pour résumer il s'est trompé ce n'est pas la première fois dans son 1er quinquennat depuis déjà 2018 ou les colères des Français par des manifestations très houleuses se sont succédées !

Car ignorer entre autres le parlement qui appartient aux Français qui élisent leurs députés et dont il dédaignait leurs opinions ce qu'il vient de subir semble-t-il ?

Pour un bienpensant donneur de leçon (c'est dur à avaler les leçons des autres français lambda !?)

L’humilité n’étant pas une qualité qui transparait chez nos ex-présidents de notre Vème république devenue monarchique usée et obsolète il est issu du même moule mais pas si malin que çà notre petit opportuniste !?

A suivre donc car ce n’est pas fini pour les Français qui subissent ce mauvais jeu de politique politicienne médiocre !

Jdeclef 24/06/2022 13h09


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