« Ingérence ! »,
« Dérapage ! »… : la colère d’Alger contre Macron
RÉACTION. Alger ne décolère
pas à la suite des propos d’Emmanuel Macron sur le pouvoir algérien et
l’histoire. Des mesures de rétorsion seraient déjà à l’étude.
On
s’achemine vers une nouvelle crise franco-algérienne avec toujours les mêmes
ingrédients, histoire, visas, mémoire, sur fond de turbulences politiques et
crise migratoire. » Ce tweet de l’ancien ambassadeur français à
Alger, Xavier Driencourt, résume parfaitement la situation qui prévaut
actuellement entre Alger et Paris, où les signes de tensions se multiplient
depuis quelques jours.
Le double déclencheur de cette nouvelle crise s’articule autour de
la décision de la France de réduire de 50 % les visas octroyés aux
Algériens et les récentes déclarations du président Emmanuel Macron lors de sa
rencontre, le 30 septembre à l’Élysée, avec des jeunes Français d’origine
algérienne, binationaux, et des Algériens pour échanger sur la question
mémorielle.
Vu d’Alger : le « pardon » de Macron aux harkis, une
« provocation »
Jusqu’au samedi 2 octobre, la situation en était là avant que
les événements ne s’accélèrent, installant les « mêmes ingrédients »
de litige, pour reprendre le tweet de l’ancien ambassadeur Driencourt.
Accompagné par l’historien Benjamin Stora, Emmanuel Macron rencontre,
jeudi 30 septembre, des jeunes issus des communautés ayant un lien fort
avec l’histoire franco-algérienne pour débattre et échanger sur la question
mémorielle. Sur la réduction drastique des visas, Macron déclare, selon Le Monde : « On va s’attacher à
ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt
ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de
demander des visas facilement. » Ajoutant, en parlant des dirigeants
algériens (marocains et tunisiens, également concernés par cette décision) :
« Si vous ne coopérez pas pour éloigner des gens qui sont en situation
irrégulière et dangereux, on ne va pas vous faciliter la vie. » Mais
surtout, ce sont les déclarations du président français sur la question de la
mémoire et de la colonisation qui détonnent. Il regrette qu’Alger n’ait pas
emprunté le chemin qu’a pris Paris pour affronter son histoire
franco-algérienne et dénonce une « histoire officielle » en Algérie,
« totalement réécrit[e] qui ne s’appuie pas sur des vérités »,
mais sur « un discours qui, il faut bien le dire, repose sur une haine de
la France ». « La nation algérienne post-1962 s’est construite sur
une rente mémorielle […] tout le problème, c’est la France. »
Historiens algériens en colère : « Les archives sont
embastillées »
Macron va plus loin : « La construction de l’Algérie
comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation
algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question. Il y
avait de précédentes colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la capacité
qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et
la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls
colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. » Et répondant à un
jeune Algérois qui lui explique que la jeunesse française n’a pas de haine contre
la France, Macron lui déclare : « Je ne parle pas de la société
algérienne dans ses profondeurs mais du système politico-militaire qui s’est
construit sur cette rente mémorielle. On voit que le système algérien est
fatigué, le hirak l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le président
Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur. »
Dix jours auparavant, les deux présidents avaient repris contact par téléphone
après un énième coup de froid qui avait duré des mois…
Rapport Stora sur la mémoire de la colonisation : scepticisme à
Alger
Alger dénonce une « ingérence inadmissible »
Ces sorties de Macron n’ont évidemment pas laissé Alger
indifférent. Samedi 2 octobre, Alger rappelle son ambassadeur à Paris,
Mohamed-Antar Daoud, pour « consultation », et la présidence
algérienne se fend d’un long communiqué critiquant les déclarations
du président français aussi bien sur l’histoire algérienne que sur la nature même
du pouvoir en place. « L’Algérie exprime son rejet catégorique de
l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits
propos », lit-on dans le communiqué. « Les propos en question portent
une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs
qui ont sacrifié leur vie dans leur résistance héroïque à l’invasion
coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération
nationale », écrit encore la présidence algérienne.
Coup de froid entre le Maghreb et la France
La coopération militaire ciblée ?
« Par sa sortie inédite, le président français a employé des
propos irresponsables qualifiant les autorités algériennes de système politico-militaire,
tentant de créer la discorde entre les décideurs algériens en distinguant les
composants civil et militaire », estime le quotidien Echourrouk, qui prévoit « de
dangereuses répercussions sur l’avenir de la relation bilatérale ».
« Macron laisse entendre en filigrane de ses piques qu’il pourrait se passer des
bonnes relations
avec l’Algérie », écrit l’éditorialiste de Liberté.
De son côté, le président du Mouvement pour la société de la paix
(MSP, tendance Frères musulmans), Abderrezak Makri, a qualifié les
propos de Macron de « déclaration de guerre contre l’État et le peuple
algériens ». « Un président qui ignore l’histoire, arrogant, qui
humilie le président algérien et rentre dans une confrontation inédite avec
l’ensemble du système politique [algérien] », poursuit le leader
islamiste. « [Macron] se comporte avec l’Algérie comme s’il s’agissait
d’un pays sans souveraineté […] L’honneur des Algériens est en jeu s’il n’y a
pas de position à la hauteur de cette humiliation », conclut Makri.
Samedi soir, des informations, relayées par Russia Today, ont
circulé sur la fermeture, par Alger, de son espace aérien aux avions militaires
français engagés dans l’opération Barkhane dans le Sahel, « un privilège
accordé à la France depuis le règne de l’ancien président Abdelaziz
Bouteflika », selon des sources anonymes citées par ce média russe.
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Quant à cette interdiction de vol du territoire
algérien par l'aviation militaire française, cela n'a pas beaucoup d'importance
sur ces régions africaines non pacifiées ou notre armée perd son temps du fait
de l’immensité du Sahel et ces multiples pays avec leurs frontières poreuses !
Le président a peut-être voulu marquer d’un
trait qu’il faut enfin tirer sur ce Maghreb et indirectement les ex-colonies africaines
AOF/AEF et en profite avec ces visas que ces pays et d’autres refusent de
donner et de récupérer leurs ressortissants condamnés par la justice ou débouté
par refus du droit d’asile à être reconduit dans leurs pays d’origines !?
Bien sur nous sommes en période électorale présidentielle
et peut être la future réélection hypothétique d’E.MACRON n’est pas neutre, en espérant
que cela ne sera pas un pétard mouillé ou baudruche qui se dégonflera comme d’habitude,
dont notre monarque sans couronne a le secret, car l’immigration des migrants magrébins
et africains sont un problème de moins en moins bien supporté par les Français
métropolitains car le trop devient trop depuis des décennies !
De toute façon pour les Français européens, il
faut un passeport pour aller en Angleterre à partir du 1 octobre ce n’est pas
pire il faut que les africains et autres pays se comportent comme des étrangers
normaux internationaux, les empires coloniaux européens ont donné en moyenne depuis
60 ans leurs indépendances à ces ex-colonies, donc il faut tourner la page !
Jdeclef 03/10/2021 16h26
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