Coignard – Jean-Marc Sauvé, l’honneur
de la haute fonction publique
CHRONIQUE. Ce conseiller
d’État n’a pas eu la main qui tremble pour décrire la pédophilie systémique au
sein de l’Église et préconiser des réparations.
D’ordinaire,
les scandales, les révélations fracassantes, les dénonciations qui mettent
l’opinion publique en état de choc sont le fait de « lanceurs
d’alerte », personnages dont le statut est difficile à cerner et dont
les intérêts à se présenter comme des chevaliers blancs sont parfois troubles.
Rien de tel avec Jean-Marc Sauvé. Ce conseiller d’État à la carrière
prestigieuse – il a été, entre autres, secrétaire général du gouvernement – est
le seul haut fonctionnaire à avoir passé deux fois le concours de l’ENA.
Peu après avoir réussi l’épreuve une première fois, il interrompt
sa scolarité afin de rejoindre les jésuites. Puis, au terme de deux années de
noviciat, il acquiert la conviction que cette vie n’est pas faite pour lui.
Intéressé depuis toujours par les affaires publiques, il repasse le concours de
l’ENA trois ans après son premier succès. Il sort major de sa promotion et
intègre le Conseil d’État, dont il deviendra à la fin de son cursus
professionnel le vice-président, c’est-à-dire le patron véritable, puisque,
formellement, le président de cette institution n’est autre, sous la Ve République,
que le président de la République.
Catholique revendiqué, Jean-Marc Sauvé aurait pu se contenter de
se consacrer, au terme de son parcours professionnel exemplaire, à quelques
œuvres d’intérêt général, comme la présidence des Apprentis d’Auteuil. Mais il
accepte, en novembre 2018, de prendre la tête de la commission indépendante
chargée de faire la lumière sur les affaires de pédophilie dans l’Église depuis
les années 1950 (Ciase), à la demande de la Conférence des évêques de
France.
Une démarche sans concession
Au terme de deux ans et demi de travail, le rapport de 2 500
pages rédigé sous sa houlette est accablant : « L’Église catholique
est, hormis les cercles familiaux et amicaux, le milieu où la prévalence des
violences sexuelles est la plus élevée », considère-t-il, chiffres à
l’appui. 216 000 victimes recensées, et même 330 000 si on inclut
parmi les agresseurs les laïcs exerçant des fonctions liées à l’Église
(personnel des établissements scolaires, catéchistes, etc.). Il estime
donc que le phénomène, qualifié de « massif », présente « un
caractère systémique ». Il constate aussi que les réponses apportées par
l’institution ont été insuffisantes, car globalement indifférentes aux
victimes, puisqu’il s’agissait avant tout de préserver l’image de l’Église.
Pédocriminalité : « L’Église a été un lieu d’impunité et
peut l’être encore parfois »
Celle-ci est plus
qu’ébranlée par ce tremblement de terre, provoqué par l’un de ses fidèles. Le
pape François lui-même a exprimé, mardi, dans un communiqué, ses pensées pour
les victimes « avec un immense chagrin pour leurs blessures ». Par
son courage, son indépendance, son honnêteté intellectuelle, Jean-Marc Sauvé
n’est pas l’homme par qui le scandale arrive, mais celui qui met fin à des
décennies de silence, d’hypocrisie et de souffrances. Sa démarche ne peut que
forcer le respect de tous, au-delà de toute appartenance religieuse.
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Elle l'était sous la monarchie et n'a pas perdu
de son influence, même après la révolution de 1789 qui voulait changer tout en
faisant table rase, ce qui n'a pas permis de l’empêcher de renaitre de ses
cendres peu de temps après sous l'empire et jusqu'à ce jour !
Les religions et mysticisme sont les plaies des
hommes depuis 2000 ans, mais cette église chrétienne est maitre dans
l’hypocrisie pour cacher ces tares déplorables depuis toujours dont nos
dirigeants bienpensant s’inspirent de leur précepte pour appliquer les mêmes
règles de moralité dite chrétienne de cette religion dont on a caché pendant
des décennies les perversités et horreurs, de ses prêtres jusqu’à maintenant en
ne préférant les faire juger par la justice civile des hommes pour des crimes ,car
ils sont déplorables et odieux sur des populations souvent de jeunes innocents et
en commettant de la part des autorités et mêmes des parents bigots aveugles ou
responsables de ces jeunes en disant « on ne savait pas ou en ne voulait
pas croire » ces enfants ou jeunes qui osaient en parler !
Ce monsieur SAUVE a effectué un travail
remarquable , il faut le remercier grandement et l’honorer !
Mais « il faut enfoncer le clou comme sur
la croix de Jésus des chrétiens » et punir en condamnant au pénal
sévèrement les auteurs de ces actes que cette institution religieuse a protégés
si longtemps, ainsi que les laïques civils qui ont fermé les yeux ou protégés
ces ecclésiastiques pervers et malhonnêtes sans leur accorder le moindre pardon,
en les remettant au même niveau que tous justiciables français sans application
de prescription pénale !
(Encore une honte à assumer par nos dirigeants
de tous bords depuis de décennies et arrogance de cette France donneuse de
leçons !)
Jdeclef 06/10/2021 10h50LP
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