Chez Les Républicains, la
fièvre de la « Barnier mania »
L’ancien « Monsieur
Brexit » bénéficie à droite de courants porteurs, au point que des ténors
l’imaginent déjà vainqueur. Une prophétie autoréalisatrice ?
Les
psychologues parlent d’« effet Pygmalion » – ne surtout pas confondre
avec Bygmalion dans le cas d’espèce –, du nom de ce sculpteur de la mythologie
grecque si follement épris de l’une de ses statues que celle-ci se mua en
véritable femme par la grâce de la déesse Aphrodite. Selon cette théorie, le
simple fait de croire en sa réussite et d’en persuader les autres accroît
considérablement vos chances de succès.
Ainsi va Michel Barnier, d’abord Petit Poucet de la primaire LR – puisqu’il
s’agit bien d’une primaire, mais de luxe, à 30 euros la participation
avant défiscalisation – en passe de devenir le favori des bookmakers à droite
pour le titre de champion des Républicains pour l’Élysée. Et ce, sans que nul
ne parvienne à argumenter précisément les raisons de cette conviction intime.
« Ce sera Barnier ! » assènent des figures du parti avec l’air
entendu de ceux qui disposent d’éléments confidentiels. « C’est l’histoire
de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours ! On ne sait pas ce qui va en
sortir », relativise un cadre LR, qui s’avoue lui-même dans le noir
complet sur l’issue du vote prévu du 1er au 4 décembre.
Michel
Barnier : « Nicolas Sarkozy m’a dit : “Trace ta route” »
Peu importe, Michel Barnier y croit, au point de se projeter dans
la suite de la bataille présidentielle, au-delà du congrès LR. « Il
prépare déjà son gouvernement », sourient ses détracteurs. « Il a
proposé le poste de Premier ministre à Valérie Pécresse, qui l’a refusé »,
jure un habitué de l’Élysée. « Il est persuadé qu’il gagnera le congrès et
la présidentielle. Il a un calendrier qui enjambe le 4 décembre et il fait
attention à ne pas griller ses cartouches trop vite », confirme l’un de
ses conseillers politiques.
Bref, l’homme veut qu’on sache qu’il n’est pas en campagne pour
six semaines, mais pour six mois. Le maire du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel
Fasquelle, l’un de ses plus fervents soutiens, tient les comptes de cette
« Barnier mania », évoquant un « effet boule de neige »
chez les cadres et élus : 52 parlementaires LR le soutiennent
(sur 249 en comptant les apparentés, soit un cinquième). Selon nos
confrères du site France Info, 28 présidents de fédération
départementale LR sur 95 interrogés rouleraient pour lui,
contre 18 pour Xavier Bertrand, 13 pour Valérie Pécresse
et 2 pour Éric Ciotti. À supposer que leurs militants votent
exactement comme eux, ce qui reste à prouver. « Les militants sont plus
libres que par le passé », met en garde un cadre du parti.
Congrès
de LR : « Les adhérents sont déterminés à aller voter »
Miss France de la droite
« C’est la tortue de la fable de La Fontaine : il est
méthodique, il ne lâche rien, il est imperturbable. Il a une densité, c’est ce
qu’on cherche dans cette période troublée », juge Jean-François Copé, qui
l’accueillera ce lundi dans sa ville de Meaux (Seine-et-Marne). L’outsider
Barnier balaie les sondages, qui lui promettent un score modeste au premier
tour de la présidentielle, loin du seuil de qualification pour le second. Reste
qu’il se trouve désormais au même niveau que Valérie Pécresse (à égalité à
10 % d’intentions de vote, selon Ifop-Fiducial pour TF1/LCI et 8 %,
selon OpinionWay pour Les Échos), se hissant de la troisième à la deuxième
place ex æquo sur le podium. Ses proches rappellent à raison que François
Fillon n’était crédité que de 12 % des voix par l’institut Ipsos-Steria
pour le Cevipof en octobre 2016, un mois avant de remporter haut la main la
primaire de la droite et du centre…
Les quatre débats télévisés organisés par LR à compter du
8 novembre seront déterminants. Ses équipes n’en voulaient que deux
« pour éviter de lasser » – parce qu’il ne serait pas prêt sur tous
les sujets, récusent ses rivaux –, mais y voient un avantage : combler un
déficit de notoriété persistant malgré un prestigieux CV de presque cinquante
ans de vie politique.
« Michel
Barnier, c’est Jacques Chirac, mais sans le swag »
L’effet « belle gueule » ? À 70 ans, Michel
Barnier porte beau et en joue, au point d’avoir été croqué par un caricaturiste
taquin en Miss France de la droite. « On serait fiers de lui sur le perron
de l’Élysée », assume Daniel Fasquelle. « Il a un des plus beaux CV,
le calme et la stature », vante un ancien ministre sarkozyste qui se tâte
à le soutenir publiquement. Ses soutiens entretiennent la légende d’un homme
« granitique » à la « force tranquille » en ces temps
d’hystérisation.
On l’a vu posant en bon père de famille dans Paris Match
avec son épouse Isabelle, qui préside une association humanitaire pour Haïti.
« Il a un côté Chirac. Il est grand, il a une autorité naturelle »,
se pâme un soutien. L’idée avait été envisagée de lui organiser des
déplacements auprès de leaders étrangers pour l’installer dans le costume
présidentiel, mais les quatre débats s’annoncent chronophages. « Ce sera
pour après. Il faut déjà gagner le congrès, mais il a une capacité à se
projeter sur la scène internationale que les autres n’ont pas. Il va surclasser
Zemmour, Le Pen et se mettre au niveau de Macron », glisse un proche.
L’étude
qui passe l’électorat Zemmour aux rayons X
Si les « barnieristes » sont si sûrs d’eux,
c’est qu’ils sont convaincus que la rancune est robuste chez les quelque
95 000 militants LR contre Xavier Bertrand et Valérie Pécresse pour avoir
claqué la porte du parti (ils viennent de reprendre leur carte). Le
soutien discret mais bienveillant de Laurent Wauquiez, ancien patron du parti
aux réseaux toujours supposément puissants, alimente ce sentiment que la
victoire serait à portée. Un coup de canif dans le contrat ? Barnier,
qui se targue de militer chez les gaullistes depuis ses 15 ans, aurait,
selon nos confrères de France Info, omis d’acquitter sa cotisation en 2019. Une
peccadille ? « Une boule puante », contre-attaque sa garde
rapprochée, qui plaide un banal oubli au moment où l’ancien négociateur
européen était dans le dur du Brexit.
Flirt avec la macronie
Un jeu dangereux ? Dans le premier cercle d’Emmanuel Macron,
on relève que l’année 2019 correspond à l’époque où l’ancien ministre
aurait entretenu un compagnonnage ambigu avec la macronie. « Au
moment des élections européennes, la question de la tête de la liste
Renaissance de LREM s’est posée. Il espérait le soutien de Macron pour la
présidence de la Commission européenne, mais ce dernier lui a préféré Ursula
von der Leyen, assure un proche confident du président. Quand la question de
remplacer Édouard Philippe s’est posée, il a aussi fait savoir qu’il voulait
Bercy, le Quai d’Orsay ou Matignon, sinon il se présentait à la
présidentielle. » Ce à quoi ses proches objectent que leur champion a
soutenu la liste LR de François-Xavier Bellamy aux européennes de mai 2019 et a
repris sa carte depuis sans discontinuer.
En macronie, on se garde cependant de trop l’attaquer. Mieux, on
croise les doigts. « Barnier va gagner le congrès, parce qu’il y a une
cohérence dans son parcours. Et dans un second tour face à Macron, vous croyez
que les gens vont choisir qui : celui qui dort quatre heures par
nuit ou celui qui bosse quatre heures par jour ? C’est un
grand-père », ose un proche du président, brutal, au risque de reproduire
l’erreur funeste de Lionel Jospin qui avait payé très cher d’avoir moqué
l’âge de Jacques Chirac « fatigué, usé, vieilli » en 2002. Lucide,
Barnier fait de son âge un atout. « Tu es un peu notre Joe
Biden ! » lui a lancé un jour Brice Hortefeux. Réponse amusée de
l’aspirant candidat LR : « Oui, mais avec huit ans de
moins ! »
Il s’est tellement renié sur
l’Europe qu’il sortirait en lambeaux d’un face-à-face avec Zemmour.Un
ancien ministre
Reste que l’homme a des faiblesses dans la cuirasse, susceptibles
de le mettre en danger dans les débats de la primaire. Pas toujours à l’aise en
interview, il peut se montrer un brin cassant. Ses adversaires lui reprochent
de ne pas aligner encore un corpus complet de propositions. Lui
répond qu’il expose une vision et qu’il appartient aux ministres, et pas
au chef de l’État, de descendre dans le détail. « Il ne parle pas assez
aux catégories populaires et aux jeunes », poursuit un fidèle.
Ses volte-face sur l’Europe, enfin, troublent. Il a certes réussi
un coup politique en proposant de passer outre la justice européenne pour
imposer en France un moratoire de trois à cinq ans sur l’immigration, brisant
son image de grand technocrate européen, quitte à choquer Bruxelles. Mais il a
donné le sentiment de se contredire en tançant récemment la volonté de la
Pologne de s’affranchir des traités européens. Des contradictions qu’Éric
Zemmour s’est fait un plaisir de relever. « Barnier s’est tellement renié
sur l’Europe qu’il sortirait en lambeaux d’un face-à-face avec lui »,
alerte un ancien ministre.
Michel
Barnier et les migrants, un électrochoc européen
Peu lui chaut. Le doyen de la primaire accélère et sillonne les
grandes fédérations LR. « C’est un tout petit corps électoral de
100 000 votants, c’est une élection municipale ! Il faut faire le
plus de quartiers possible, aller dans toutes les fédérations de plus de mille
adhérents », explique le député LR Olivier Marleix, qui l’épaule. Michel
Barnier surfe sur son image de candidat de compromis, susceptible de réunir
sous sa bannière des fillonistes jusqu’aux juppéistes. Il s’est entretenu il y
a peu avec François Baroin, Rachida Dati ou l’influent et droitier député LR du
Vaucluse Julien Aubert.
Nadine Morano elle-même, fidèle de Nicolas Sarkozy, aux positions
droitières assumées, en dit publiquement du bien, à l’immense agacement des
sarkozystes partis rejoindre Valérie Pécresse. « Tu t’es mise à
l’espéranto, Nadine, tu es devenue européiste ? Tu es pour l’adhésion de
la Turquie dans l’Union européenne ? » l’a tancée un sarkozyste. Un
proche de Barnier promet de prochains ralliements de taille : « On en
a sous le coude. Il y a encore des poids lourds qui vont se révéler. »
Vraie promesse ou écran de fumée ?
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Et
surtout si les Français voulaient se donner la peine de réfléchir en pensant au
bien commun de tous les concitoyens tout en redorant le blason de la France
dont le vernis s'écaille !
Car il a
une qualité que n'ont pas les autres de tous bords il ne parle pas pour ne rien
dire en promettant ce qu'il ne pourra tenir et il a le courage de vouloir
prendre la suite de la situation globale du pays qui se dégrade au fil des
jours passés du quinquennat d'E.MACRON qui en fait n'a jamais su s'en sortir et
n'a fait que subir le mécontentement de beaucoup de français qui se taisent
dans cette majorité silencieuse dont certains en étaient arrivés à ne plus
aller voter encore disant c'est toujours les mêmes, que l'on revoit sans cesse sans progrès pour
la France et cette Veme république obsolète usée !
Car cela
fait des décennies et par ses quinquennats passés que rien ne change sauf la litanie
des mécontents avec leur manifestations périodiques qui se succèdent pendant
les mandatures des derniers présidents de tous bords !
BARNIER est
nouveau en fait pas tout à fait mais avec une grande expérience politique française
alors pourquoi ne pas l’essayer plutôt que réélire MACRON ce bourgeois parvenu
opportuniste qui ne changera pas de son caractère sans décisions fermes, car
sans courage, pleutre qui n’a pas compris que gouverner c’est agir et non pas
tergiverser ce qu’il ne sait que faire et que de toute façon en tant que
président on ne peut plaire à tout le monde surtout quand c’est le peuple
français très individualiste et partisan du chacun pour soi sans compter sa
versatilité !
E.MACRON
est a classer dans la catégorie des présidents ,sans couleur ni saveur un
peu comme F.HOLLANDE dont il avait fait partie de son gouvernement s’il
est réélu il se prendra encore plus comme un monarque sans couronne et il n’en
fera pas plus, un peu comme Chirac, quand il avait battu JM LEPEN, mais jusqu’en
2027 tant mieux car le trop c’est trop !
Jdeclef 23/10/2021
15h03
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