Il a raison sa tête commence à enfler.....
« France
2030 » : grandes ambitions, petits effets ?
ANALYSE. Le plan d’investissements d’Emmanuel Macron devrait avoir un effet macroéconomique limité. Le bilan des investissements d'avenir incite à la prudence.
Trente
milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans pour faire émerger de nouvelles
filières industrielles et financer l’innovation « de rupture », tel
est l’objectif du plan d’investissements dévoilé par le chef de l’État, mardi
12 octobre. France 2030 – c’est son nom – peut-il contribuer à
refaire de la France un pays d’innovation et de production à la fois ?
Peut-il faire émerger les champions hexagonaux de demain ?
François
Ecalle, auteur de Fipeco.fr, le site de référence sur les finances
publiques, avertit que l’impact macroéconomique de ce plan « sera
minuscule ». « L’investissement public total au sens strict atteint
aujourd’hui 90 milliards d’euros par an. En 2027, l’État ne dépensera pas
30 milliards de plus, soit 120 milliards ! » Ce
spécialiste des comptes publics explique que les dépenses d’investissements
vont, en réalité, augmenter de 6 milliards d’euros [30 milliards
divisés par 5, NDLR] en régime de croisière pour se maintenir à ce niveau
chaque année jusqu’en 2027. Ce qui réduit l’effet entre 0,2 et 0,3 point de PIB
par an. « C’est en tout cas ce que l’État avait fait avec le programme d’investissements
d’avenir (PIA) », souligne-t-il.
France
2030 : les écueils du plan d’investissements de Macron
C’est
d’ailleurs bien ce que dit Bruno Le Maire. Le ministre des Finances a précisé
que l’objectif était toujours de revenir sous 3 % du PIB de déficit
en 2027. Or, la dernière trajectoire budgétaire communiquée par Bercy prévoyait
d’arriver à 2,6 % du PIB. Ce qui laisse une marge de manœuvre de 0,4 point
cette année-là…
L’impact
limité du PIA
Un rapport
express de la Cour des comptes (un « référé »), dont les conclusions
ont été opportunément publiées jeudi, alors qu’il a été communiqué au Premier
ministre fin juillet, vient d’ailleurs de faire le bilan de la mise en œuvre,
jusqu’en 2020, du programme d’investissements d’avenir, qui ressemble assez à
France 2030, même s’il devrait financer davantage « d’innovations de
rupture », que personne ne peut deviner.
Delhommais
– Les programmes d’investissements d’avenir ne servent à rien
Né
en 2010 sous Nicolas Sarkozy, le PIA a constamment
été prolongé, d’abord par François Hollande, puis par Emmanuel
Macron. En dix ans, ce programme a mobilisé 57 milliards
d’euros, une somme qui peut sembler gigantesque, mais répartie sur dix
ans. Bilan : « Compte tenu du poids de l’investissement public local,
les variations observées en longue période [de l’investissement public] sont
davantage déterminées par le rythme d’investissement des administrations
publiques locales que par l’effet du PIA », prévient Pierre Moscovici. Une
façon de dire que le programme d’investissements d’avenir n’a pas eu d’effet
macroéconomique ou très peu…
Seulement
26,9 milliards décaissés sur 57
Cet
argent n’est d’ailleurs pas uniquement constitué de crédits budgétaires
classiques. Les PIA successifs, (on en compte quatre, dont le dernier est
intégré au plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans) ont
mobilisé des subventions budgétaires classiques, mais aussi des dotations
non consommables (capital placé, dont seuls les intérêts sont utilisés comme
financement d’un projet), des avances remboursables (prêts remboursables en
fonction du succès du projet) ; des prêts ou des investissements dans
les fonds propres d’entreprises.
Selon
le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui a adressé
les constats de son institution au Premier ministre, « les objectifs
initiaux devraient être globalement atteints, mais avec un retard de quelques
années par rapport au programme initial, du fait de la complexité du montage
des projets et de la durée des investissements ». Fin 2020, sur
57 milliards, 48,3 milliards avaient été engagés, mais
seulement 26,9 milliards d’euros réellement décaissés (en
comptant seulement les intérêts des dotations non consommables).
Les
investissements en fonds propres dans les entreprises tiennent un rôle
important dans les investissements d’avenir. Selon la Cour des comptes, ils ont
favorisé le dynamisme du secteur français du capital investissement. Dans sa
réponse, le Premier ministre, Jean Castex, insiste sur le fait que « le
PIA est le principal vecteur de développement du marché du capital
risque » et qu’il répond ainsi « à une faille de marché, en
particulier pour les jeunes entreprises innovantes développant des technologies
risquées ». Reste que, sur près de 9 milliards dédiés à cette
technique d’intervention de l’État, seuls 6 milliards ont déjà été
engagés, près de 4 milliards datant du troisième plan d’investissements
d’avenir lancé pour 2017 par François Hollande.
« Les
Français ont pris l’habitude de voir les milliards tomber du ciel »
La
Cour des comptes estime que les programmes d’investissements d’avenir
ont eu des effets positifs en jouant « un rôle de structuration, en
particulier dans le monde de la recherche, qui s’est adapté à des méthodes de
priorisation des financements propices à la recherche de l’excellence, ou dans
certains domaines industriels (transports notamment) ».
Un
soutien aux start-up innovantes
En
revanche, si le PIA a pu avoir des effets d’entraînement sur d’autres
financements de l’innovation, l’effet de levier attendu, c’est-à-dire sa
capacité à catalyser des financements privés, doit être relativisé. Il a
surtout entraîné dans son sillage d’autres interventions publiques, comme celle
de la Banque publique d’investissement ou de la Banque européenne
d’investissement, considère la Cour des comptes.
Que
l’État investisse dans des start-up, c’est bien, mais s’il n’y a pas
d’investisseurs privés français pour prendre le relais, cela ne sert à rien. À
cause d’un manque de financement de marché, certaines jeunes pousses ont ainsi
été vendues à des groupes étrangers… Un constat dont a conscience Jean Castex.
« La priorité est donnée, désormais, au développement des capacités de
soutien au capital des entreprises dans les phases ultérieures de leur
développement (capital croissance) ou les fonds d’investissements nationaux
n’ont pas la taille critique pour financer les besoins grandissant des
entreprises technologiques, au risque de les voir passer sous contrôle
d’investisseurs étrangers. Des initiatives ont été récemment prises par le
gouvernement », assure-t-il.
Peu
d’évaluations et peu de solutions viables économiquement
Le
secrétariat général pour l’investissement (SGPI), la structure qui pilote le
programme d’investissements d’avenir, s’est jusqu’ici révélé incapable
d’évaluer correctement les résultats concrets alors que « la démarche
d’évaluation des actions financées devait faire l’originalité et la valeur
ajoutée du PIA », rappelle Pierre Moscovici.
La
Cour critique également le manque de diffusion de l’innovation « vers des
solutions viables au niveau économique ». Elle déplore, par exemple, les
résultats « mitigés » du volet automobile, programme censé développer
les « véhicules et transports du futur », et met en cause « les
stratégies non coordonnées », ayant abouti à un échec du cloud souverain.
Cloud :
« Un saut dans l’inconnu dont on ne mesure pas les conséquences »
Comme
le souligne l’institution de la rue Cambon, le programme d’investissements
d’avenir était né dans le contexte de la crise financière de 2008. Deux
ans plus tard, en 2010, alors que l’heure est déjà à la réduction du déficit
public, la création du PIA doit garantir que l’investissement public ne
sera pas le grand sacrifié. « En dépit du fait que le contexte de départ a
profondément évolué […], les gouvernements successifs ont fait le choix de
poursuivre le recours au PIA sans en modifier substantiellement les lignes
générales. Le lancement récent du PIA 4 confirme cette orientation
qui tend implicitement à pérenniser un outil conçu à l’origine comme
exceptionnel », relève Pierre Moscovici. Ce qui risque d’en faire des
dépenses récurrentes alors qu’elles devaient être exceptionnelles… Selon lui,
la question de leur réintégration dans la politique d’investissement de droit
commun de l’État est donc posée ainsi que celle de l’abandon de certains
projets aux résultats décevants.
Des
start-up qui peinent à grandir en France
Il
pointe aussi la nécessité de faire le tri dans la multiplication des
initiatives de soutien public à l’investissement. Il y a eu le grand plan
d’investissements (GPI) lancé par Emmanuel Macron en 2018, le fonds pour
l’innovation et l’industrie (FII), le plan d’investissements pour l’Europe (PIE
ou plan Juncker) en 2015, ou encore InvestEU en 2020, et maintenant, France
2030. Une liste à la Prévert, qui en fait perdre leur latin aux spécialistes.
« Cette multiplication d’instruments aux visées stratégiques proches rend
difficile l’appréciation d’ensemble des politiques de soutien à
l’investissement et de leurs modes de pilotage. Elle contribue également à
élargir la notion d’investissement stratégique à de nouvelles catégories de
dépenses (dépenses d’éducation, de formation) », s’inquiète Pierre
Moscovici, qui en appelle à la définition d’une doctrine globale
d’investissement… On aurait pu penser qu’elle était en place depuis longtemps…
Point positif, cela devrait « commencer à être dans le PIA 4 »,
considère Pierre Moscovici. Cela reste toutefois insuffisant :
« L’actualisation de la doctrine d’investissement du PIA amorcée
en 2020 revêt encore […] une portée trop limitée, loin du souhait
d’une refondation complète exprimée par le comité de surveillance du
PIA. »
La
gouvernance de France 2030, un enjeu majeur
La
gouvernance du plan d’investissements France 2030, qui vient s’ajouter au
PIA 4, sera déterminante pour sa réussite. Mardi 12 octobre, Emmanuel
Macron a renvoyé sa définition à début 2020. « Le risque existe de voir se
poursuivre deux tendances à l’œuvre : la prolongation du PIA d’une part,
le développement parallèle d’outils nouveaux, nationaux ou européens de soutien
à l’investissement d’autre part », avertissait Pierre Moscovici dans son
courrier à Jean Castex, en juillet. À l’Élysée, on jure préparer une refonte du
pilotage des plans d’investissements, avec « un esprit commando »,
afin que l’argent irrigue rapidement l’innovation et son passage à la phase
industrielle. À voir.
Dans
sa réponse, le Premier ministre, Jean Castex, défend bec et ongles le PIA. Il
estime que, « dix ans après sa création, [il] peut être considéré comme
une réussite ». « Il a enclenché une profonde mutation de l’enseignement
supérieur, de la recherche et de sa valorisation, en plaçant l’excellence, la
sélectivité et la transparence au cœur de sa doctrine d’investissement »,
assure-t-il notamment. « Les outils soutenus par le PIA ont favorisé
l’orientation de chercheurs vers la création de valeur économique à partir de
leurs résultats scientifiques, voire vers l’entrepreneuriat. » Il assure
que l’évaluation des programmes a été systématisée depuis 2019 et que
la gouvernance du programme a été rénovée.
Qu’est
devenu le grand plan d’investissements (GPI) lancé par Emmanuel Macron en
2018 ? Officiellement doté de 57 milliards d’euros sur cinq ans (en
incluant les crédits du troisième plan d’investissements d’avenir), cette
promesse de campagne était assez différente du PIA.
Elle reposait en effet sur une définition très large de l’investissement. Par
exemple, près de 15 milliards étaient dédiés à la formation des jeunes et
des chômeurs. Les crédits budgétaires qui y étaient consacrés
(30 milliards d’euros en tout) ont dû être compensés par une baisse
des dépenses classiques des ministères. Par exemple, le ministère du Travail a
dû faire beaucoup d’économies en échange de son plan d’investissements dans les
compétences. Le chef de l’État a d’ailleurs été très critiqué pour avoir
largement coupé dans les emplois aidés au début de son mandat. La différence
entre les 30 milliards de crédits budgétaires et l’enveloppe totale de
57 milliards s’explique par le recours à d’autres instruments
d’intervention de l’État que les crédits budgétaires, comme des prêts, des
garanties et des dotations en capital, qui n’ont pas tous eu la même
efficacité. Censés financer la rénovation énergétique des bâtiments publics,
les prêts de la Caisse des dépôts et consignations, à hauteur de 2,5 milliards
d’euros, ont par exemple fait un flop. Il faut dire que les taux d’intérêt de
marché étaient plus faibles que ceux proposés par la Caisse des dépôts !
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Ce ne serait
pas raisonnable de reprendre ce personnage qui a un caractère qui ne changera
pas, car aveuglé par son orgueil démesuré défauts de nos présidents qui se sont
tous pris pour des rois sans couronne ou petits Napoléon pour certains voire des
bourgeois donneurs de leçons bienpensant et autres que l’on subit déjà depuis
trop longtemps et notamment depuis ces dernières décennies !
Car cette
Vème république obsolète donne trop de pouvoir à un seul homme que nous élisons
(mal !)
Mais il a
raison de se représenter car il a bien dit que certains français étaient des
gens de peu et il sait en fait qu’ils sont stupides quand ils vont voter, car être
élu ce n’est pas le plus compliqué, des promesses hypothétiques, avec beaux
discours alambiqués avec phrases et mots qui impressionnent le peuple ça marche
on l’a vu en 2017 !
On disait
qu’il ne connaissait pas les Français en fait si, il connait leurs défauts et
en joue, mais cela ne sert qu’à lui, pas aux français qu’il dédaigne !
Et il lui
reste encore pas mal de gogos qu’il convaincra facilement surtout que l’opposition
politique est médiocre car les français sont les électeurs les plus stupides de
l’U.E. démocratique, versatiles ne pensant qu’à « leur chacun pour toi »
individualiste et leur petit confort et cela ne s’est pas arrangé car
encore trop gâtés !
(Car bons
clients de ces politiciens de tous bords !)
Jdeclef 18/10/2021
13h39
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