mercredi 27 octobre 2021

Les autosatisfactions de nos dirigeants de tous bords et de leurs gouvernements sont toujours les mêmes quelque soient les présidents qui se sont succédé depuis plus de trente ans !

 

Plan de relance : les « satisfecit » du comité d’évaluation à Le Maire

Les aides distribuées via France Relance sont jugées massives et rapides mais risquent de ne pas transformer l’économie française autant qu’attendu.

 

Que vaut le plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans annoncé par Emmanuel Macron dès l’été 2020 et présenté en septembre 2020 par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire ? Dans la droite ligne du comité d’évaluation des mesures économiques d’urgence contre les effets de la pandémie de Covid sur l’économie (chômage partiel, fonds de solidarité, report de cotisations sociales, PGE), un nouveau comité indépendant a tenté de répondre à cette question dans un premier rapport. Toujours présidé par Benoît Cœuré, haut fonctionnaire et ex-membre du directoire de la Banque centrale européenne, il décerne plusieurs « satisfecit » au gouvernement, même s’il pointe aussi certaines faiblesses du plan baptisé France Relance qui a privilégié le décaissement rapide des aides afin d’atteindre l’objectif de stimuler l’économie, au risque de dégrader la qualité des projets soutenus.

Fin août 2020, 47 % des fonds de France Relance ont été engagés, souligne le comité, composé de représentants de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, d'associations d’élus locaux, de partenaires sociaux, ainsi que de trois personnalités qualifiées, assistés par France Stratégie et l’Inspection générale des finances. L’objectif d’engager (et non de dépenser) 70 % des fonds du plan de relance d’ici à la fin de l’année fixé par le gouvernement est donc jugé « atteignable ».

Le plan de relance français enfin validé par Bruxelles

Sur l’impact économique global du plan, le comité se borne à constater que le plan français, financé à hauteur de 4,1 % de PIB, s’avère d’ampleur comparable à ceux de nos voisins européens, à l’exception de l’Italie qui compte y consacrer 14 % de son PIB grâce à la manne de la solidarité européenne, dont elle bénéficie davantage que la France. Si le plan français recouvre essentiellement les mêmes priorités que celui des autres pays européens, il est plutôt plus tourné, comme au Royaume-Uni, vers le soutien à l’offre productive que vers le soutien à la demande, ce qui avait été assez critiqué par les oppositions lors de son lancement. Mais cette distinction entre soutien aux entreprises et soutien aux ménages, pour caricaturer, est « en partie artificielle, beaucoup de mesures jouant à la fois sur l’offre et sur la demande », balaie le comité. C’est, par exemple, le cas de MaPrimeRénov, qui permet aux Français d’être aidés dans la rénovation thermique de leur logement.

Selon le comité, les plans allemand et français se distinguent surtout par leur vitesse de décaissement – pour l’Hexagone, 80 % des montants disponibles devraient l’être d’ici fin 2022, soit 69 milliards d’euros. Le plan italien, lui, est beaucoup plus étalé puisque 72 % de ses fonds seront dépensés de 2023 à 2026.

Ses experts se sont spécifiquement penchés sur quelques mesures emblématiques du plan de relance : la rénovation énergétique des bâtiments, le soutien à l’industrie et le plan 1 jeune, 1 solution pour éviter une « génération sacrifiée ».

Le plan de relance comporte trois volets :

- l’écologie, dotée de 30 milliards d’euros ;

- la compétitivité, pour 34 milliards ;

- la cohésion pour 36 milliards.

Des rénovations thermiques nombreuses mais à l’efficacité incertaine

La première mesure évaluée concerne la rénovation énergétique des bâtiments privés via MaPrimeRénov. Le comité constate que les demandes affluent. Tant et si bien que l’objectif de 700 000 dossiers validés à fin 2022 devrait être atteint dès la fin de cette année. 551 000 dossiers ont en effet été déjà validés jusqu’en septembre. Fait rare, le comité souligne « la clarté et la facilité des démarches dématérialisées de demande de subventions des dossiers déposés » qui ressortent d’une enquête de satisfaction auprès des utilisateurs. Autre « satisfecit » décerné par le comité : « Malgré son extension aux ménages à revenus intermédiaires et supérieurs, MaPrimeRénov conserve son caractère social. » Les ménages aux revenus très modestes restent les principaux bénéficiaires du dispositif avec 59 % des montants accordés. Les « ménages modestes », quant à eux, représentent 22 % du montant total et les ménages « intermédiaires », 18 %. Les ménages « supérieurs » ne captent que 1 % de la prime.

En revanche, l’efficacité de cette prime est sujette à caution sur le plan de la qualité des travaux car elle n’est « pour l’essentiel pas conditionnée à l’atteinte d’objectifs de gain énergétique ». Le gain théorique estimé par le comité sur le premier semestre 2021 ne représente que 0,4 % de la consommation énergétique des résidences principales en France en 2019…

Rénovation thermique des bâtiments : cette fois, c’est la bonne ?

Cela s’explique par la quasi-absence de rénovations globales (0,1 % des travaux soutenus). Le dispositif soutient, à 86 %, des « rénovations mono-gestes » (le fait de ne changer qu’un élément sans stratégie globale d’efficacité énergétique). Comme la prime n’est pas toujours conditionnée à la réalisation d’un audit, il n’est d’ailleurs pas possible d’évaluer le nombre de sorties des passoires thermiques. Ce serait le cas de seulement 0,2 % des travaux soutenus lorsque l’objectif est clairement fixé au début des travaux. « Le diagnostic n’est pas pour autant négatif sur ce dispositif, relativise toutefois Benoît Cœuré. Quand on regarde le type de travaux retenus, on trouve des travaux mono-gestes efficaces énergétiquement, comme l’installation de pompes à chaleur ou de chaudières à gaz. »

À Bercy, on assume d’ailleurs totalement d’avoir misé surtout sur le nombre de rénovations. « Si on avait concentré les aides sur les rénovations globales, on aurait eu beaucoup moins de travaux. On a privilégié la massification. Lancer autant de chantiers de rénovation a permis de structurer la filière, ce qui sera très utile alors qu’il va falloir opérer 700 000 rénovations par an pour résorber les quelque 4,8 millions de passoires énergétiques à l’horizon 2030 », défend-on dans l’entourage de Bruno Le Maire. Face au succès du dispositif, 2 milliards d’euros ont été ajoutés au budget pour prolonger MaPrimRénov dans le budget 2022.

Résultat mitigé pour la rénovation des bâtiments publics

Qu’en est-il de la rénovation énergétique des bâtiments publics (universités, casernes, écoles, etc.), dotée de 4 milliards d’euros (2,7 pour les bâtiments de l’État et 1,3 pour ceux des collectivités) ? Deux critères ont été retenus pour sélectionner les projets – la capacité à les mettre en œuvre rapidement pour soutenir la filière du bâtiment public et la performance énergétique –, souligne le comité d’évaluation.

2,8 milliards d’euros de devis ont ainsi été effectués pour plus de 4 000 projets retenus pour les bâtiments de l’État. Jusqu’à présent, les enveloppes du plan de relance consacrées aux bâtiments des collectivités ont été engagées à 96 % par les communes et à 94 % par les départements. Le comité relève que l’impératif d’aller vite n’a pas permis de toujours sélectionner les projets les plus efficaces pour réduire la consommation d’énergie.

Soutien à l’investissement industriel

C’est un des volets phares du plan de relance. En tout, plus de 3 milliards d’euros ont été mis sur la table, en plus de la baisse pérenne de 10 milliards d’euros par an des impôts de production. Une première enveloppe de 2,45 milliards est consacrée, au travers d’appels à projets des industriels, à relocaliser des productions dans des secteurs identifiés comme « stratégiques » (agroalimentaire, électronique, santé, 5G, intrants critiques industriels) ou au soutien de secteurs en mutation (aéronautique et automobile), ainsi qu’à des projets destinés aux territoires d’industries. Une seconde enveloppe de 900 millions d’euros devait quant à elle subventionner directement l’achat de matériels et de technologies « du futur » par les petites et moyennes entreprises (PME) et celles de taille intermédiaire (ETI). Le succès de ces deux guichets a été tel que les enveloppes ont dû être gonflées en 2021, respectivement de 450 millions d’euros et de 600 millions d’euros. Les nouveaux lauréats d’un nouvel appel à projets sur les secteurs « critiques » ont d’ailleurs été dévoilés par Bercy mardi matin.

Montée des critiques contre le plan de relance

Les entreprises sont-elles les grandes gagnantes ? Non, constate le comité. Les deux tiers des lauréats des appels à projets sont des PME, dont la moitié à moins de 50 salariés. Les grandes entreprises ne représentent que 13 % des bénéficiaires et 26 % des aides. D’après les entretiens du comité auprès des bénéficiaires, ce sont surtout des entreprises qui étaient en forme avant la crise qui en ont profité, même si elles ont été davantage touchées par la crise sanitaire.

L’État a-t-il arrosé sans contrôler la qualité des projets présentés par les industriels ? A priori, non, puisque seulement un tiers des projets ont été retenus pour les appels à projets nationaux, et 17 % pour les projets territoriaux. Le taux de subvention varie de 5 % du montant total de l’investissement à 80 %. Selon le comité, les taux les plus importants ont été accordés au secteur aéronautique, très touché par la crise, et au secteur automobile, au début des appels à projets.

Pour le guichet industrie du futur, 51 % des bénéficiaires ont moins de 50 salariés. Les lauréats ont touché une subvention moyenne de 114 000 euros. Pour le comité, qui a scanné les dossiers de candidature, ce guichet a financé la modernisation de chaînes de production des petites entreprises industrielles « plutôt qu’un réel passage à l’industrie du futur ». Un moindre mal pour Bercy. « On a permis à beaucoup de PME d’effectuer un rattrapage plutôt que de passer à l’industrie du futur 4.0. Pour y parvenir, il fallait passer par cette phase de rattrapage », justifie l’entourage de Bruno Le Maire.

Après la gestion de crise, les véritables défis pour l’économie française

L’effet global de ce volet industriel est en tout cas significatif. L’ensemble de ces aides versées a permis de financer 11 milliards d’euros d’investissements industriels (soit tout de même 12 % de l’investissement industriel d’avant-crise). Cela a « pleinement répondu à l’objectif d’une relance rapide de l’investissement industriel », salue le comité dans son rapport. Il note, au passage, « la simplicité » des démarches pour le guichet industrie du futur, qui a ouvert à un grand nombre d’entreprises la possibilité d’obtenir une subvention. En revanche, estime Benoît Cœuré, « il y a sans doute aussi des effets d’aubaine avec la possibilité de réaliser sur financement public des investissements de modernisation qui auraient été faits de toute façon ». Au deuxième trimestre 2021, l’investissement global des entreprises était supérieur de 2 points à son niveau d’avant-crise, même s’il est difficile d’attribuer cette performance au plan de relance.

Si l’objectif de relancer l’économie à court terme semble tenu, celui de contribuer à une transformation structurelle de l’industrie française, notamment du point de vue de l’environnement, semble avoir été moins respecté. Une minorité de projets portés par l’industrie aéronautique ou automobile aurait ainsi participé à la transformation de ces secteurs vers la mobilité décarbonée alors qu’ils ont été financés sur l’enveloppe écologie du plan de relance. L’analyse du processus de sélection de projets bénéficiaires « ne permet pas de garantir, à ce stade, un impact significatif du dispositif sur l’environnement ou la résilience des chaînes de valeur industrielles », regrette le comité.

Une cible sur deux atteinte

Malgré tout, Benoît Cœuré décerne un « satisfecit à Bercy en tant que coordinateur et aux différentes administrations en charge de distribuer les aides ». Le président du comité souligne que les objectifs quantitatifs fixés pour leur distribution sont « en passe d’être atteints ». En revanche, le comité a identifié « un risque, inhérent aux choix de ce plan de relance, qui privilégie un décaissement rapide et une massification des aides ». Il pourrait donc ne pas atteindre son deuxième objectif qui était de faire progresser l’industrie vers les technologies d’avenir et de parvenir à une économie moins carbonée. « Ce n’est pas une surprise car le plan de relance est un objet intermédiaire entre les aides d’urgence de 2020, d’une part, et une logique de transformation et de soutien à la productivité de l’économie et de relocalisation incarnée par France 2030 [le nouveau plan d’investissements dévoilé le 12 octobre par Emmanuel Macron, NDLR], de l’autre », conclut Benoît Cœuré.

« France 2030 » : grandes ambitions, petits effets ?

Dans les prochaines années, il va falloir notamment continuer la rénovation énergétique des bâtiments malgré l’extinction du plan de relance si la France veut atteindre sa cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport aux niveaux atteints en 1990 d’ici à 2030, comme elle s’y est engagée. En 2050, elle devra même atteindre la neutralité carbone. Un défi considérable.

2 millions d’aides pour les jeunes

Le comité d’évaluation du plan de relance a commencé à évaluer le plan 1 jeune, 1 solution, doté de plus de 10 milliards d’euros de 2020 à 2022. Fin août, 5 milliards d’euros ont été engagés, dont 3,6 milliards effectivement décaissés. Cette manne devait notamment servir à financer des primes à l’embauche versées aux employeurs qui recrutaient un jeune pour un CDD de plus de 3 mois ou pour des contrats d’apprentissage (en tout, 7,6 milliards d’euros).
Elle permettait aussi de protéger des jeunes éloignés de l’emploi via des contrats aidés, ou la garantie jeune (qui permet à un jeune de toucher 500 euros s’il suit un parcours d’insertion à la mission locale). 1,3 milliard a été prévu pour cette deuxième enveloppe, complétée par une troisième de 1,5 milliard d’euros destinée à des formations pour les jeunes vers les métiers d’avenir et à lutter contre le décrochage scolaire.

En tout, plus de 2 millions de « solutions » ont ainsi été trouvées, dont 450 000 primes à l’embauche. Quant aux aides à l’alternance, elles ont été prolongées jusqu’en juin 2022 et l’enveloppe a dû être complétée avec 3,9 milliards d’euros pour la porter à 6 milliards d’euros tant le succès est important. 850 000 contrats ont déjà été signés depuis mi-2020, alors que la cible était fixée à 950 000. Les différents dispositifs d’accompagnement des jeunes ont permis, eux, d’attribuer 620 000 aides en 2021, notamment via les missions locales. Les objectifs chiffrés définis dans le plan de relance devraient donc être atteints à la fin de l’année. Mais cette massification des dispositifs existants avant la crise risque de dégrader la qualité de l’accompagnement et donc l’insertion durable des jeunes sur le marché du travail.

En attendant, le taux d’emploi des jeunes a retrouvé son niveau d’avant-crise dès le premier trimestre 2021 après avoir baissé de près de 4 points pendant la période du premier confinement. Il est toutefois très difficile d’attribuer ce résultat au plan 1 jeune, 1 solution.

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Et malgré les crises économiques mais maintenant sanitaire qui a accentuée la faiblesse de la France, ou a déjà vue en 2003 avec la canicule et la grippe saisonnière, car mal gérée et gouvernés par des politiciens bornés ou simplement inefficaces par leurs présidents gonflés d’orgueil comme des baudruches crevées par ce qui les as dépassés et dont leur manque d’amour propre les as aveuglés !

Mais aussi hélas à cause du peuple français lambda (trop gâté) qui a toujours besoin d’être assisté ayant perdu le courage ou volonté de se battre pour redresser leur pays qui glisse immanquablement vers un abime sans fond !

Car que MACRON soit réélu ne changera rien il continue à pérorer en promettant ce qu’il ne pourra tenir et en faisant des plans fumeux à coups de discours alambiqués dont il a le secret en bon politicien sorti du même moule habituel de cette classe politique médiocre !

Mais en plus s’il est battu et si les Français en choisisse (un autre correct) son successeur ne fera pas de miracle 2022 sera pire car les gouvernements passés et macronien ont camouflé par des artifices les trous dans notre économie malade car on a accumulé trop de crises depuis 40 ans avec en plus une sanitaire non prévue par notre imprévoyance mais pas terminée car semblant repartie car mal maitrisée !

Nous voilà repartie à espérer un miracle car de cette classe politique de tous bords est vraiment usée comme notre Vème république obsolète (et compter sur un seul homme pour nous sortir du gouffre est insuffisant !)

Les Français sont des niais sans mémoire commettant toujours les mêmes erreurs dans leurs choix politique et leurs dirigeants (pourquoi cela changerait-il ?!) 

Jdeclef 27/10/2021 10h30CLP


1 commentaire:

  1. Les modérateurs du point son encore plus déplorables et pleutres que l'on pouvait penser non contents de ne pas respecter la liberté d'expression beaux mots que peu de médias respectent ils masquent des vérités qui ne leurs plaisent pas dans notre France pays libre et démocratique mais corseté par des dirigeants bienpensants hypocrites donneurs de leçons partisans du politiquement correct la pire attitude qu'ils puissent avoir de lamentable !

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