Afghanistan, Mali, Libye…
20 ans de guerres sans victoire
Un documentaire s’interroge
sur les opérations militaires de la France à l’étranger, avec un ex-président
et des généraux : peut-on encore gagner une guerre ?
« Quand
on décide de lancer une opération extérieure, souvent les responsables
politiques disent que ça ne va pas durer très longtemps, de l’ordre de quelques
mois. En réalité, ça dure des années. […] Donc, ce n’est pas le choix d’un
quinquennat, c’est un choix qui va durer sur un temps long. » Cette
analyse n’est pas tirée d’un pamphlet antimilitariste, elle est livrée, face
caméra, par François Hollande, ancien président de la République, ex-chef des
armées, qui a lui-même lancé une guerre dans un pays où les troupes françaises
sont toujours engagées. Le 11 janvier 2013, c’est lui qui annonce le début
de l’opération Serval pour sauver l’État malien menacé par l’avancée
djihadiste.
Huit ans plus tard, il revient sur cette décision et ses
conséquences, dans le documentaire Le Prix du sang, diffusé le
dimanche 10 octobre sur France 5. Aux côtés de l’ex-président, plusieurs
anciens ministres de la Défense (Hervé Morin, Michèle Alliot-Marie, Gérard
Longuet), un ancien chef d'état-major des armées (le général Henri Bentégeat),
plusieurs hauts gradés ainsi que de simples soldats font le bilan des dernières
guerres françaises. Un état des lieux assez sombre vingt ans après le
déclenchement de l’opération en Afghanistan et quelques semaines après la
déroute américaine dans le pays.
Côté français, ce
n’est guère plus glorieux. Unanimement, les intervenants se réjouissent que les
forces combattantes françaises aient quitté l’Afghanistan plus tôt que les
Américains, dès 2012 (11 ans de guerre, 89 morts côté
français). « On n’est pas partis trop vite, nous sommes même peut-être
partis trop tard », confie François Hollande. Les auteurs du documentaire
se sont rendus en Afghanistan, dans le district de Surobi, une vallée à l’est
de Kaboul où l’armée française a subi de lourdes pertes quand elle y était
déployée. Ils ont retrouvé un chef taliban qui assure avoir participé à la
terrible embuscade d’Uzbin dans laquelle 10 soldats français avaient
perdu la vie le 18 août 2008. Il parade aujourd’hui avec sa kalachnikov et
ressort de vieilles vidéos macabres. « Les Français ne reviendront pas,
c’est un échec pour eux », confie-t-il, assis sous son arbre en buvant le
thé.
« Ces talibans, quand on les écoute, on n’a pas l’impression qu’ils ont beaucoup changé de ceux que nous avons combattus », se désole Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense entre 2002 et 2007. D’où cette question qui revient souvent : « À quoi bon ? ». « La guerre en Afghanistan n’était pas gagnable et nous l’avons perdue. À quoi ont servi la centaine de morts français et les milliards qui ont été dépensés ? » s’interroge Vincent Desportes, général de division et ancien directeur du collège interarmées de défense.
Luc de Barochez – L’impossible dialogue avec les talibans
La France, une puissance moyenne ?
Aujourd’hui, la question des objectifs fixés aux troupes
françaises déployées à l’étranger se pose au Sahel. Là aussi, le constat est
sombre. « Huit ans après, le cancer est toujours présent dans cette région
du monde », analyse Bernard Barrera, qui était le commandant des forces
terrestres au début de l’opération Serval, en 2013. Il rappelle le formidable
succès de ses troupes à leur arrivée, la libération en quelques jours des
villes du Nord et la liesse populaire qui accueillit le président Hollande venu
à Tombouctou donner un discours de victoire. L’euphorie est vite retombée. Le reportage
montre la situation actuelle à Gao, dans le nord du Mali, où les soldats
français patrouillent sans fin une zone où chaque maison peut abriter un
djihadiste, où chaque motard est contrôlé car considéré comme un terroriste
potentiel. Sur place, les gradés résument ainsi leur mission : occuper le
terrain pour montrer à l’ennemi qu’ils sont toujours là. Mais quel est
l’objectif à long terme au Mali et plus largement au Sahel ? Personne dans
le film ne semble en mesure de répondre à cette question.
La situation des forces françaises sur place est d’autant plus précaire
qu’un récent coup d’État à Bamako a mis au pouvoir des hommes qui se détournent
de Paris et semblent vouloir amorcer un rapprochement avec Moscou. La France
serait devenue une « puissance moyenne qui doit faire preuve de
modestie », selon les mots d’Hervé Morin, ministre de la Défense
entre 2007 et 2010. « On a plus à faire sur le champ national et
européen que d’aller se balader aussi souvent à travers le monde »,
plaide-t-il dans le documentaire. Il semble rejoint par Gérard Longuet, chef
des armées entre 2011 et 2012 et qui assure avoir eu des doutes dès
le début de l’opération décidée par Nicolas Sarkozy en Libye. « Assez
rapidement s’est posée la question : mais quel est l’objectif ?
[…] Très honnêtement, ce n’était pas clair… »
Malgré les doutes et les remises en question, l’engagement
français se poursuit au Mali, où 2 400 civils ont été tués en 2020,
l’année la plus sanglante depuis le début du conflit. Pas de quoi lancer le
débat sur les guerres de la France dans la campagne présidentielle qui s’ouvre,
selon les auteurs du documentaire qui estiment que ces questions intéressent
peu l’opinion publique. Selon eux, elles sont « l’angle mort » du
débat politique. À défaut de débat, l’actuelle ministre des Armées continue de
se rendre régulièrement aux funérailles des soldats français tués en opération
extérieure. Il y en a eu 10 en 2020 et 3depuis le début
de l’année 2021. À chaque fois, la République rend hommage à ses morts, et
François Hollande ressent une profonde tristesse, confie-t-il. « Encore
aujourd’hui, quand il y a un blessé ou un mort, soldat français, je m’en sens
nécessairement responsable. »
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Les Européens et la grande Amérique (USA) devenue
puissante ne savent plus la faire depuis les deux dernières mondiales 14/18 et
39/45 et mêmes les américains contre le JAPON qui a capitulé en 1945 par la
bombe atomique qu’ils ont utilisé et les armes nucléaires que les pays la possédant
maintenant stockent pour dissuader les autres de s’en servir par peur des
destructions massives et surtout des contaminations radioactives et ces
mêmes Etats unis ont renoncés enfin à vouloir être les gendarmes du monde récemment
!
Reste encore la Chine qui leur fait peur comme
aux autres !?
Car après les guerres coloniales européennes et
celles des Français en 1950 Indochine et Algérie se finissant par des échecs et
celle des USA au Vietnam par sa défaite cuisante tout en voulant continuer à
lutter au Moyen-Orient pendant 20 ans associés avec les Français anglais et
autres européens pour soi-disant lutter contre le terrorisme islamique sans résultat
définitif probant !?
Cela permet à nos pays bien qu’hypocrites de
faire les bienpensants en laissant les autres pays ne faisant pas partie de
leur clan des pays riches de s’entretuer et en plus pour les nôtres de
fabriquer des armes diverses classiques que l’on vend à qui paient bien ?!
Bien sûr on n’accepte plus de faire tuer nos
soldats en opérations extérieures en masse comme au début du XX eme siècle, ou
on ne comptait pas les morts et nous les honorons aux invalides quand certains
sont hélas tués en faisant leurs devoirs !?
Car nous sommes en paix, et ce n’est pas chez
nous en Europe ou pays occidentaux, loin et ailleurs et hypocrisie de notre société,
il n’y a pas de quoi être fier !
Jdeclef 10h10/2021 15h11
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