dimanche 17 octobre 2021

Dans ce cas il faut encadrer plus strictement tous les réseaux sociaux ou médias divers ! (mais ce la semble bien trop tard le mal est fait...)

 

Pourquoi l’utilisation d’Instagram doit être encadrée (pas seulement celui-là ..!?)

Le réseau social de partage de photographies est sous le feu des critiques du fait de son impact toxique sur la santé mentale des plus jeunes.

Facebook vient de suspendre son projet « Instagram Kids » après les révélations d’une lanceuse d’alerte faisant notamment état de documents internes qui, selon les propres recherches de l’entreprise, établissent un lien nocif entre santé mentale et utilisation d’Instagram. On ne sera donc pas surpris que le scoop du Wall Street Journal ait entraîné une levée de boucliers bipartisane contre Facebook et que les effets néfastes des réseaux sociaux soient de plus en plus couramment qualifiés de « problème de santé publique de notre époque ».

Depuis des années, des psychologues mettent en garde contre les réseaux sociaux, et Instagram en particulier, accusés de contribuer à une augmentation de la dépression et de l’anxiété chez les adolescents, surtout chez les filles. Jean Twenge, professeure de psychologie à l’université d’État de San Diego, décrit dans iGen, son livre paru en 2017, des retards dans des comportements préparant les jeunes à l’âge adulte, comme la conduite automobile, les rendez-vous amoureux, la socialisation lors de fêtes ou même le travail professionnel.

Phébé – L’incroyable frilosité de la génération Internet

Des tendances accompagnant pour cette cohorte une grande augmentation de l’anxiété et de la dépression, mais aussi d’un sentiment général de solitude. Selon Twenge, elles correspondent à des changements comportementaux généralisés induits par les smartphones, ainsi qu’à l’adoption en masse des réseaux sociaux par les adolescents. Aucune autre hypothèse plausible pour ces tendances n’a émergé, et, depuis 2017, elles se sont accentuées. Les propres recherches de Facebook semblent aujourd’hui confirmer l’hypothèse de Twenge.

Approbation sociale délétère

Selon Jonathan Haidt, psychologue social à l’université de New York, Instagram exacerberait chez les adolescentes les angoisses habituelles que suscitent leur apparence et leur statut, tout en alimentant les persécutions à bas bruit que sont les ragots et l’exclusion sociale. Selon Haidt, ce qu’il y a de spécifique à Instagram par rapport à d’autres médias sociaux comme les jeux vidéo, c’est ce qui différencie des comportements sociaux synchrones en temps réel des interactions sociales asynchrones post-commentaires. Au lieu de se perdre dans un monde imaginaire avec des amis, comme le font de nombreux adolescents amateurs de jeux vidéo, Instagram encourage ses utilisateurs à mettre en scène leur vie et à ensuite attendre une approbation sociale, ce qui intensifie les complexes des adolescents.

En outre, les effets d’Instagram vont au-delà de l’utilisateur individuel. Haidt met en garde contre l’impact qu’a Instagram sur les filles même si elles ne l’utilisent pas très souvent, les effets systémiques de l’application plaçant, selon lui, chaque jeune femme dans une « économie de prestige basée sur son apparence ». En d’autres termes, étant donné que le statut sur l’application se transforme en statut dans la vie réelle, le prestige social à l’école ou à l’université découle désormais fréquemment du nombre de followers Instagram.

Pourquoi protéger nos enfants (et nos étudiants) est dangereux

Le stress psychologique est le fruit de comparaisons sociales incessantes qu’induit Instagram, en plus d’être littéralement fait pour susciter l’addiction. Instagram, comme Facebook et Twitter, ne s’arrête jamais. Des fonctionnalités telles que le « défilement infini » sont conçues pour rendre les utilisateurs dépendants d’un puits sans fond de nouveautés. Les petits points et cœurs rouges nous branchent à un flux de récompenses en perfusion – il suffit d’appuyer ou de cliquer, et notre comportement répétitif est renforcé.

L’anticipation d’une récompense

Les premières études sur le comportement de recherche de récompense sont issues d’une série d’expériences désormais classiques menées dans les années 1950. Deux scientifiques de l’université McGill, James Olds et Peter Milner, découvrirent qu’en posant des électrodes sur certaines parties du cerveau d’un rat, celui-ci appuyait volontairement sur un levier lui donnant de petites décharges.

Les scientifiques étudièrent les parties du cerveau que les rats voulaient stimuler pour observer jusqu’où les rongeurs étaient prêts à aller. Fait troublant, Olds et Milner allaient découvrir que lorsque l’hypothalamus latéral était stimulé, les rats appuyaient sur le levier plusieurs milliers de fois par heure, des jours durant, jusqu’à en oublier de manger ou de boire. Les rats pouvaient même traverser un grillage électrifié – et se brûler – afin d’atteindre leur but. Selon Olds, les rats étaient plongés dans un état d’extase. Mais cette hypothèse n’était pas tout à fait juste. Les scientifiques savent désormais que ce n’est pas la récompense elle-même, mais l’anticipation d’une récompense qui stimule le comportement dirigé vers un but. Les rats n’étaient pas dans un état d’extase, mais dans un état de désir.

En route vers l’« Apocalypse cognitive »

La dopamine, hormone du bien-être et neurotransmetteur impliqué dans les circuits de récompense du cerveau, augmente en prévision d’une récompense telle que l’approbation sociale, mais pas forcément en réaction à la récompense stricto sensu. Pour le dire comme Robert Sapolsky, professeur de biologie à Stanford : « La dopamine ne concerne pas le plaisir, mais l’anticipation du plaisir, la poursuite du bonheur, plutôt que le bonheur lui-même. » Et elle augmente également beaucoup plus dans l’anticipation d’une récompense incertaine ou intermittente – un mécanisme bien connu des fabricants de machines à sous.

Chaque fois que nous regardons notre téléphone et que nous voyons un point rouge indiquant un nouveau « like » ou un nouveau message sur une application sociale, nous ressentons les effets de substances chimiques. La nature intermittente de ces récompenses signifie que notre comportement est davantage renforcé que si elles étaient constantes ou certaines. Un jour, nous pouvons recevoir trente likes sur un post, le lendemain, seulement deux. Le renforcement intermittent explique pourquoi nous consultons ces applications de manière compulsive, même si elles peuvent nous donner une mauvaise image de nous-mêmes. Dans certains cas, nous y retournons même si nous y sommes harcelés. Comme un joueur de bandit manchot arrivé à épuisement, ou un rat de laboratoire au comportement frénétique, notre cerveau nous répète sans cesse d’appuyer sur le levier.

Études sur la corrélation

Avant la découverte des recherches internes de Facebook établissant un lien entre Instagram et la dépression et l’anxiété chez les adolescents, les preuves de ses effets néfastes provenaient principalement d’études corrélationnelles. L’une d’entre elles, portant sur 120 115 adolescents anglais, observait qu’une utilisation quotidienne modérée des réseaux sociaux était associée à davantage de bien-être que l’absence d’utilisation, mais que l’effet s’inversait lorsque l’utilisation dépassait deux heures – les gros utilisateurs (cinq heures ou plus) présentant les niveaux de bien-être les plus bas de la cohorte.

« On ne cherche plus à conquérir le monde, mais à s’en protéger »

Grâce à l’échantillonnage aléatoire, nous savons qu’il ne s’agit pas de fausses corrélations. Dans une expérience, des étudiants avaient été répartis au hasard dans un groupe où ils limitaient leur utilisation des médias sociaux à dix minutes par jour, tandis que dans un autre ils avaient pour instruction d’utiliser les médias sociaux comme d’ordinaire. Ceux qui s’étaient limités à dix minutes par jour ont consigné une diminution significative des sentiments de solitude, de dépression et d’anxiété par rapport aux étudiants qui n’avaient rien changé à leur comportement. Dans une autre étude menée sur des participants ayant désactivé leur compte Facebook, cette désactivation se soldait par un bien-être subjectif accru, une plus grande fréquentation des amis et de la famille et montrait que, lorsque les sujets revenaient sur Facebook, ils passaient beaucoup moins de temps sur la plateforme qu’auparavant.

Il convient cependant de noter que certains travaux n’ont trouvé que peu d’effets néfastes des médias sociaux, et que d’autres ont constaté des effets différents selon leur mode d’utilisation – la passive étant plus prédictive d’idées suicidaires. D’autres analyses constatent que lorsqu’on tient compte de variables telles que l’expérience du harcèlement en ligne, le sommeil et le fait de voir des amis, les effets délétères disparaissent complètement.

Des tendances inquiétantes chez les adolescents

Pourtant, l’impact des réseaux sociaux ne se limite pas au niveau individuel. À l’instar de la météo, notre monde social est un système complexe, où des changements même infimes d’une variable peuvent avoir des effets systémiques en cascade. Et certains comportements prédictifs d’une mauvaise santé mentale peuvent avoir un caractère contagieux. Si les troubles de l’humeur comme l’anxiété et la dépression sont en hausse, il est plausible que les réseaux sociaux créent une boucle de rétroaction où les jeunes sont de plus en plus exposés à d’autres déprimés et anxieux, ce qui les rend plus susceptibles de l’être eux-mêmes.

Des études sociologiques montrent en effet que la dépression est susceptible d’être contagieuse parmi les groupes sociaux d’adolescents. La contagion sociale est également connue pour favoriser l’automutilation et le suicide. Et l’augmentation de l’automutilation chez les adolescentes est frappante. En Australie, l’Institut australien de la santé et du bien-être (AIHW) consignait que, entre 2007 et 2008, 359 filles sur 100 000 avaient été hospitalisées pour automutilation. Dans les années 2016-2017, après qu’Instagram est devenu la plateforme la plus populaire auprès des adolescents, ce chiffre a doublé pour atteindre 686 hospitalisations pour 100 000. Les taux d’hospitalisation pour automutilation ont également doublé aux États-Unis et triplé au Royaume-Uni sur cette même période.

En Australie, ces tendances inquiétantes ont été aggravées par de longues périodes de confinement dues à la pandémie de Covid-19. Au cours des six premiers mois de 2021, le taux de tentatives de suicide chez les adolescents de l’État de Victoria aurait augmenté de 184 %. Si les admissions à l’hôpital pour des soins de santé mentale aigus n’ont augmenté que de 2 % pour la population générale en 2021, pour les enfants et les adolescents, elles ont bondi de 43 %. Mais si les confinements peuvent être levés et le sommeil contrôlé, de nombreuses variables ayant un impact sur la santé mentale restent difficiles à traiter, au niveau aussi bien individuel que sociétal. Nous savons que les gènes influent sur notre bien-être subjectif ainsi que sur la probabilité de souffrir de dépression ou d’anxiété. Nous savons également que la pauvreté, la stabilité familiale, les maltraitances subies pendant l’enfance, ainsi que les traumatismes, ont tous un poids important sur la santé mentale.

Enquête sur Amazon, Facebook et Google : comment redevenir libres

Adam Mosseri, directeur d’Instagram, a pu comparer les réseaux sociaux à l’industrie automobile. Les voitures, bien sûr, créent une valeur énorme en nous amenant d’un point A à un point B et en nous facilitant la vie. Mais les voitures causent aussi des accidents et des décès sur la route.

De même, les réseaux sociaux réduisent la distance entre les amis du monde entier et nous aident à maintenir des liens qui se seraient facilement distendus avec l’éloignement et le tourbillon de la vie. Il ne fait également aucun doute que les médias sociaux ont permis à des gens de monétiser plus facilement leurs loisirs, ce qui est bénéfique pour ceux qui cherchent des voies professionnelles non conventionnelles. Et il est vrai que lorsqu’ils sont utilisés de manière judicieuse, et non en remplacement d’une interaction dans le monde réel, ils peuvent renforcer les relations et réduire l’isolement.

Le magazine dans lequel cet article est publié – Quillette – n’existerait probablement pas sans les réseaux sociaux, et notamment Facebook. Par le passé, seules les sociétés disposant d’un capital important pouvaient s’offrir les réseaux de distribution permettant à une publication d’atteindre des lecteurs dans le monde entier. Grâce à la connectivité d’Internet et à la possibilité pour des personnes intellectuellement proches de se trouver, ces barrières d’entrée ont sauté et des entreprises comme la nôtre ont pu prospérer.

Réglementation nécessaire

Quand les critiques de Facebook émanent du secteur médiatique, on y voit souvent l’effet d’un ressentiment professionnel. On part du principe que les journalistes travaillant pour des entreprises médiatiques traditionnelles (pré-Internet) sont menacés par le nouveau paysage médiatique (post-Internet), qui a démocratisé leur métier et permis à mille fleurs de s’épanouir. Ce qui est peut-être vrai dans certains cas. Mais les journalistes sont aussi des parents et des citoyens, tout comme les entrepreneurs ayant créé leur activité grâce aux médias sociaux. Outre le fait qu’ils ont intérêt à vivre dans une société saine et fonctionnelle, la plupart des créateurs de contenu qui utilisent les réseaux sociaux pour leur travail quotidien ont également un intérêt commercial à ce que les plateformes exercent un contrôle de qualité sur leurs produits et services.

Une chanteuse professionnelle, par exemple, peut être reconnaissante de pouvoir chanter dans un bar où les clients lui laissent de généreux pourboires. Mais elle sautera moins de joie si le bar sert de l’alcool aux mineurs et ne cesse de remplir les verres des soûlards. Lorsque ces externalités toxiques deviennent trop lourdes à supporter pour la communauté, le bar risque de fermer et la chanteuse, de se retrouver dans une situation financière encore plus précaire qu’auparavant. Les réseaux sociaux ne sont pas différents. Des plateformes comme Instagram créent des écosystèmes où les créateurs de contenu peuvent prospérer. Mais si cet écosystème est si toxique qu’il en devient ingérable, c’est toute son économie qui est en péril.

L’autre panne que redoute Facebook

Un problème éthique majeur posé par Instagram est que les adolescents ne sont pas assez mûrs pour consentir en connaissance de cause à ce que leurs préférences soient exploitées par une société spécialisée dans la manipulation de l’attention. Que des adultes acceptent d’être éblouis par un flux d’images inaccessibles est une chose, mais la limonade n’a pas la même composition quand il s’agit de gamins de 14 ans.

L’analogie avec la voiture de Mosseri a été sévèrement critiquée, mais elle est exacte à bien des égards et mérite d’être examinée. Nous reconnaissons que les voitures apportent une grande valeur, mais nous les savons également être des machines à tuer dans certains contextes. Au fil des ans, les sociétés ont élaboré des réglementations pour les voitures afin de garantir leur sécurité et leur bon état de marche, notamment en ce qui concerne les systèmes d’éclairage et les ceintures de sécurité. Nous exigeons également que les conducteurs soient titulaires d’un permis, qu’ils aient des plaques d’immatriculation, qu’ils respectent les lois sur l’alcool au volant et le code de la route. Et, surtout, nous ne laissons pas les enfants conduire. En Australie, il faut généralement à un jeune de 16 ans environ 12 mois et 100 heures de pratique pour obtenir son permis, qui n’est alors que provisoire. En revanche, un enfant de 11 ans peut s’inscrire sur Instagram en quelques minutes, sans aucune surveillance et sans que Facebook vérifie son âge. À la lumière de ces éléments, l’analogie automobile de Mosseri doit être prise au sérieux. Si Instagram veut être considéré comme analogue à l’industrie automobile, alors nous devrions légiférer en conséquence.

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Mais là, on s'acheminerait vers du totalitarisme ou au mieux des démocratures comme certains grands pays sans parler des dictatures que l'on n'a pas encore libérées du joug de leurs dictateurs !

Internet est une arme à double tranchant qui par trop de liberté à tout va à un coté pervers qui coupe comme un rasoir aiguisé et piège à gogos qui s'y laissent prendre !

Les hommes et l'humanité en général ont besoin d’être dirigés et encadrés comme notre histoire ancienne le prouve (que l’on n'apprend plus ou mal) par des chefs, rois, empereurs, présidents 1er ministres ou religieux etc. et aussi par des profiteurs qui avilissent leurs congénères jusqu'à les avoir mis en esclavage pour certains dans le passé !

Tous encadrés comme pour des enfants ou jeunes par leur parents ou responsables de leurs éducations !

Internet et la communication à tout va est dévoyée, (rançon du progrès dit-on) par des malfaisants illuminés ce qui est la faiblesse de notre société, comme les religions bien plus anciennes depuis plus de 2000 ans !

Comme la liberté d'expression qui est notre principale liberté qu’il faut protéger car c’est tout ce qui nous reste de plus précieux pour essayer de sauver nos libertés que certains s'ingénient à censurer parce qu’elles ne correspondent pas à leurs idées !

Mais dans nos sociétés libres et démocratiques, il faut conserver des gardes fous pour éviter des dérapages trop fréquents pour le bien de tout le monde et la protection, des Français et autres résidents dans notre pays, car il y a trop d’illuminés incontrôlables !

Jdeclef 17/10/2021 10h57


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