Entre Édouard Philippe et la
macronie, la guerre est déclarée
LETTRE DU PALAIS. Plus de
2 500 sympathisants se sont inscrits au lancement du parti de l’ancien
Premier ministre au Havre, samedi. Les Marcheurs ont été cordialement invités…
Il
y a un an, Édouard Philippe reprenait la parole après son départ de Matignon et
plus de deux mois de silence. Très sombre, l’ancien Premier ministre prédisait
une « tempête », « des temps difficiles ». Surtout, le
maire du Havre s’était livré à un sévère réquisitoire contre les partis
politiques, « les logiques partisanes », « les responsables
politiques qui sont parfois loin des électeurs », avec dans son
viseur Les Républicains. C’était avant.
Samedi, l’ex-chef du gouvernement d’Emmanuel Macron, l’une des
chevilles ouvrières de l’UMP, annoncera la création de son propre parti
politique, quatre ans après avoir été exclu des Républicains et sans
jamais avoir adhéré à La République en marche. « Cette fois, c’est le
sien. On verra s’il peut faire mieux que les autres, s’il peut réhabiliter les
partis politiques », espère l’eurodéputé Gilles Boyer, voué à jouer un
rôle de premier plan au sein de cette nouvelle structure.
Nouvelle offre politique
Édouard Philippe a choisi le Carré des docks au Havre, un centre
des congrès qu’il a inauguré en 2016, pour se lancer. Un nom sera dévoilé,
ainsi que de grands principes égrenés dans un « discours de
vérité ». La question des statuts du parti, des instances, sera tranchée à
l’occasion d’un congrès fondateur d’ici à la fin de l’année. L’adhésion sera
payante. Pour le reste, « tout est mystérieux », jure un maire invité
et pourtant membre du premier cercle, qui n’a « aucune information ».
Il faut dire que la garde rapprochée de l’élu normand, qui
grouille d’anciens cadres de la campagne d’Alain Juppé, a le culte du secret.
Tout juste Édouard Philippe a-t-il annoncé la couleur – si l’on peut dire – sur
son compte Twitter : « Voir loin pour faire bien. Dépasser le court
terme. Construire une stratégie pour la France. Participer à la constitution
d’une nouvelle offre politique. Aider le président pour permettre à la France
de réussir. » Tout un programme. Plus de 2 500 sympathisants se sont
inscrits à l’événement. Les « philippistes » promettent « des
surprises » tant sur la forme que parmi les personnalités présentes.
Le plan secret d’Emmanuel Macron pour l’Association des
maires de France
« Ça peut être une belle démonstration de force, se réjouit
un maire proche d’Édouard Philippe. Il prend une liberté, son indépendance. La
question, est-ce que ça va être une épine dans le pied du président de la
République ? » Cet élu, membre des Républicains, va adhérer au parti
du maire du Havre, mais sans pour autant soutenir Emmanuel Macron. Au moment où
les ténors de La République en marche et du MoDem tentent de bâtir « une
maison commune » pour la réélection du chef de l’État, la démarche de
l’ancien Premier ministre, qui se décrit comme « loyal et libre »,
dérange.
Son soutien « complet » à Emmanuel Macron, exprimé le
12 septembre sur TF1, n’a pas suffi à lever les suspicions. Il avait pris
soin d’en informer l’intéressé en amont ainsi que son ami ministre Gérald
Darmanin. Depuis, et à deux jours de la rentrée des Marcheurs à Avignon,
Édouard Philippe a fait entendre sa petite musique dans un entretien à Challenges, plaidant pour
le recul de l’âge de départ à la retraite à « 65, 66 ou
67 ans » et sonnant l’alerte sur l’ampleur de la dette publique.
« Ça a clairement agacé Emmanuel Macron », souffle un proche du chef
de l’État.
La sortie a ravivé la détestation – déjà vive – avec François
Bayrou, patron du MoDem, qui a dénoncé « une atteinte au contrat social du
pays » sur LCI. « Je ne crois pas que ce soit la réforme que
Philippe a portée en 2019, riposte un député Marcheur. Et, par
ailleurs, il faut d’abord se poser la question de l’emploi des séniors car les
entreprises ne les recrutent pas. » L’ancien Premier ministre s’est
aussi permis de griffer le revenu d’engagement pour les jeunes que concocte le
gouvernement. « Il n’a visiblement pas les bonnes informations sur le
dispositif ! » éructe la ministre du Travail, Élisabeth Borne,
en privé.
Je suis surpris par tant de
fébrilité. On a l’impression d’être des adversaires.Un philippiste
Les tensions entre l’homme politique le plus populaire de France
et la macronie ont donc repris de la vigueur. « Je suis surpris par tant
de fébrilité, commente un philippiste. On a l’impression d’être des
adversaires. » L’intéressé le sait et a pris un malin plaisir à convier
les Marcheurs au Havre dans une vidéo diffusée à la rentrée de LREM, qu’il a
lui-même séchée. « Philippe est loyal, mais, si on le provoque, ça
déclenche une réaction inverse », s’amuse l’un de ses amis. Qualifiée
d'« initiative amicale » par Stanislas Guerini, l’invitation n’est
pas passée dans les rangs du parti d’Emmanuel Macron. « Il fait du
braconnage chez nous ? » interroge un député LREM, pas dupe des
manœuvres de l’ex-chef de la majorité.
Emmanuel Macron face au « syndrome Saint-Maclou »
Dans un premier temps, membres du gouvernement comme
parlementaires ont été plutôt dissuadés de se rendre au Havre. Réflexion faite,
une « délégation » a ensuite été désignée, avec Christophe Castaner,
chef de file des députés LREM, ainsi que ses homologues du MoDem, Patrick
Mignola, et d'Agir, Olivier Becht. « Un vrai signal, même si on n’ignore
pas les crispations », salue un pro-Philippe. La députée Marie Guévenoux,
ancienne juppéiste et dirigeante de LREM, sera présente, mais n’a pas réussi à
convaincre Stanislas Guerini de l’accompagner.
Le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, a aussi
confirmé sa présence. « C’est la stratégie de
l’encerclement ! » ironise un ami d’Édouard Philippe. Au sein du
gouvernement, toutefois, seul le ministre Franck Riester, avec sa casquette de
patron d’Agir, devrait être de la partie. Marc Fesneau, pourtant proche
d’Édouard Philippe, considère qu’il n’a pas sa place au lancement d’un
« parti de droite » et Olivier Dussopt est accaparé par le congrès de
Territoires de progrès, l’aile gauche de la majorité. Le ministre du Budget a
tout de même ostensiblement déjeuné avec son ancien chef mercredi, au Bourbon,
pour marquer son amitié.
Élargir
« Si j’étais LREM, je taperais moins sur Édouard Philippe.
Car c’est lui qui va arrimer un réseau d’élus de centre droit aujourd’hui
orphelin de la vie partisane », déclare un maire philippiste.
« Édouard va attirer des élus qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron en
2017, qui sont restés à LR mais qui voient bien qu’il n’y a plus
d’espoir », abonde Aurélie Taquillain, élue francilienne LREM venue de la
droite. L’équipe de Philippe compte d’ailleurs sur la présence de nombreux élus
LR samedi et espère tirer profit des difficultés au sein du parti.
Pour Christophe Béchu, maire d’Angers et soutien d’Édouard
Philippe, « il y a un vrai danger que les électeurs de droite ne se
retrouvent pas dans l’offre politique. LREM, le MoDem, ce ne sont pas leur
famille politique. Et Agir manquait de visibilité. Il faut donc assumer un
parti, mais en faisant différemment ». La structure devrait s’appuyer sur
les maires, l’échelon de la commune plutôt que celui du département.
« L’enjeu n’est pas de faire un En marche ! de droite, mais de
construire une majorité hors les murs qui aura une adresse, un toit pour
se retrouver. L’initiative vise à élargir », confie Christophe Béchu, à la
tête de l’association La République des maires.
Brouillade au sommet à l’Élysée
Les futurs cadres du parti d’Édouard Philippe ne s’en cachent
plus : leur priorité, c’est clairement les élections législatives et
la future majorité à l’Assemblée nationale. « Tout ça, ce n’est pas pour
faire des ronds dans l’eau. On vise un groupe parlementaire », affirme
tout de go un maire pro-Philippe. En échange d’un réseau d’élus de droite pour
le compte du président de la République, l’ancien Premier ministre compte bien
placer ses soutiens et au-delà au Palais-Bourbon. Le maire du Havre encourage
ses amis à se porter candidats. Le maire de Niort (Deux-Sèvres) Jérôme Baloge
« y réfléchit ». Karl Olive, maire de Poissy (Yvelines),
et Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau (Hauts-de-Seine), pourraient
aussi être tentés. Ce qui n’a pas échappé à la macronie. « Avant les
élections législatives, il y a l’élection présidentielle. Avant 2027, il y a
2022 », a recadré dans Le Parisien Christophe Castaner, qui se fait
fort de défendre les députés LREM sortants.
D’un autre côté, si LR perd pour la troisième fois consécutive
l’élection présidentielle, Édouard Philippe est convaincu qu’il peut, en sus,
récupérer dans son sillon un bataillon d’élus. « C’est simple, il ira voir
les 100 députés de notre groupe et dira "si tu es gentil, tu
viens avec nous et tu sauves ta peau aux législatives" », prédit un
cacique LR. D’autres vont jusqu’à parier sur un accord avec le président du
Sénat, Gérard Larcher, pour mettre la main sur la chambre haute… Pour Édouard
Philippe, résume un proche, « le lendemain de l’élection présidentielle,
c’est le premier jour du reste de sa vie ».
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi affirme-t-il qu'il soutiendra le
président dans sa campagne électorale?!
Il admet de fait que le parti du président est
fantôme, voire inutile et incompétent, pourtant, il a travaillé avec les
ministres qu’E.MACRON avait choisi quand il était son 1er ministre !?
Ces genres de politiciens ex dirigeants de
notre pays sont des girouettes qui ne savent que tourner dans le sens du vent
politique du moment, mais lui n'a pas le cran de choisir son camp, croyant
comme d'autres faux-jetons du style du MODEM par exemple et son leader Bayrou
qui coure depuis des lustres après le pouvoir suprême en tournant
continuellement sa veste !?
C’est ex 1er ministre macronien ex
LR godillot est comme les autres « franc comme un âne qui recule »
qui n’a pas le courage de définir et décider exactement ce qu’il veut faire
dans l’avenir, alors on se demande comment les français ont du mal à choisir
ceux qui devront les gouverner (après Macron) s’il n’est pas réélu, jusqu’à
choisir peut-être les aboyeurs de foire télévisuel qu’on leur propose dans les
sondages médiatiques chez des apprentis politiciens déjantés, ce n’est pas
étonnant !
Tant pis pour la France qui continue à glisser
vers le fond entrainant les français lambda gogos qui continuent à se faire
avoir par cette classe politique plus que médiocre (ils votent, enfin ceux
qui le font encore, donc ils ont ce qu’ils méritent !)
Jdeclef 08/10/2021 12h23LP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire