Cotta – Qui arrêtera le train
Zemmour ?
CHRONIQUE. Le dernier sondage
qui donne le polémiste à 17 % d’intentions de vote au premier tour donne
un autre tour à l’élection présidentielle.
Keep
calm », dit Michel Barnier. « Rester zen », ajoute-t-on du côté
de chez Xavier Bertrand. « Laissons faire les choses, pour le moment, chez
nous, rien ne bouge », tempère Sébastien Chenu, du Rassemblement national.
Façon de conjurer le péril Zemmour ? Ou de le
minimiser ? En réalité, et quoi qu’en disent les premiers touchés, Les
Républicains et le Rassemblement national, une certaine panique, à ce stade
d’emballement des sondages, s’empare des milieux politiques. Dans les rangs de
la gauche, même, on finit par se demander, dans les multiples chapelles qui la
composent, si l’irrésistible ascension d’Éric Zemmour ne finira pas par la
toucher, à l’autre bout du spectre politique. À l’Élysée aussi, jusqu’ici
épargné, d’un coup, la campagne présidentielle pas encore commencée prend un
autre tour.
L’inattendu arrive
La première semaine, bon, Zemmour était à 7 %. Mais il est
arrivé à tant d’autres que lui de décoller à une vitesse folle et de retomber
sèchement, quelques semaines plus tard ! Chacun se répétait, alors, qu’il
n’y a pas de course à l’Élysée sans surprise, que toujours l’inattendu arrive,
et que souvent il prend la forme d’un nouveau concurrent, condamné, le pauvre,
à ne rester en piste que pour occuper le terrain et à rejoindre assez vite la
cour des petits à l’arrivée des grands.
Puis le journaliste, avec près de 15 % des intentions de
vote, derrière Marine Le Pen, distança le candidat de la droite, quel qu’il
soit, républicaine. Nouvelle émotion, plus forte cette fois. On parla de
séisme. C’était la semaine dernière.
Cotta – Jusqu’où montera Éric
Zemmour ?
Vases communicants
Aujourd’hui, nouveau remue-ménage : Éric Zemmour s’est
installé entre 17 et 18 % des voix, renvoyant la présidente du
Rassemblement national en troisième position, entre 15 et 16 %
des intentions de vote. Une vraie dégringolade. Quant aux différents
prétendants LR, ils sont plus loin encore. À qui l’animal prend-il ses
voix ? À Marine Le Pen, d’abord, évidemment, comme une facile analyse le
montre. Fini, les 22-23 % depuis des mois, auxquels elle était
abonnée depuis quatre ans, juste derrière, et parfois juste devant, le
président de la République. Entre les électeurs lepénistes et zemmouriens,
existe, clair comme le jour, un vase communicant.
Éric Zemmour séduit aussi une partie des Républicains, ceux qui,
en 2017, s’étaient rangés, malgré les circonstances difficiles pour le candidat
LR, derrière François Fillon. Si on en reste à ces chiffres, le duel, celui de
2017, n’aurait donc pas lieu. Les Français, disaient-ils, n’en voulaient
pas : ils sont entendus aujourd’hui au-delà de leurs espérances.
Les chiffres sont assez parlants pour qu’une sorte de peur panique
tombe sur les états-majors des partis les plus bousculés. Plus personne ne peut
s’en sortir par une remarque désinvolte, du genre : ce n’est qu’un
sondage, on en a tant vu, des sondages qui se sont révélés faux, et puis, six
mois encore nous séparent de la présidentielle etc. L’intérêt des Français
pour Zemmour repose plus profondément sur autre chose qu’une simple volonté de
brouiller les cartes. Il est d’abord le reflet d’une peur, puis celui d’un
manque.
Quand Zemmour réactive la peur
française de l’invasion
L’exploitation des peurs
Les peurs ne manquent pas dans la France d’aujourd’hui. D’une
enquête d’opinion récente (cf. le livre de Frédéric Dabie, La Fracture,
qui traduit le malaise des jeunes et leur peur de l’avenir, aux innombrables
images de banlieue, où on ne joue plus simplement au jeu des gendarmes et des
voleurs, mais où on se canarde à coups d’armes de guerre) on comprend que
la peur est l’arme fatale pour Zemmour : peur de l’immigration, du
grand remplacement, du déclin français, de la mondialisation, de la Chine,
pourquoi pas. Paradoxe : La France n’a pas dit son dernier mot, c’est le titre
du livre d’Éric Zemmour. Il démontre pourtant systématiquement le
contraire : pour lui, la France n’a plus rien à dire, elle ne compte plus
que pour du beurre. L’exploitation de ces peurs-là, réelles ou imaginaires,
marche à tous les coups.
Jean-François Kahn – Zemmour entre
les lignes
Mais le phénomène Éric Zemmour est aussi le reflet d’un terrible
manque dans notre univers politique : en quatre ans, depuis qu’Emmanuel
Macron est à l’Élysée, ni l’opposition de droite extrême ou républicaine ni
l’opposition de gauche ne sont parvenues à trouver leur figure de proue, à
désigner leur chef. Marine Le Pen s’est installée en 2017 comme le
challenger tout désigné d’Emmanuel Macron, mais elle n’a remporté, depuis,
aucune victoire évidente lors d'élections intermédiaires qui se sont succédé,
municipales ou européennes. Elle ne s’est jamais remise en cause, ne pensant
pas une seconde qu’une telle chute la menaçait. Aujourd’hui, suivra-t-elle le
conseil d’un de ses proches, qui lui a recommandé de « faire du Chirac
face à la montée de Balladur », c’est-à-dire de parcourir la France
en attendant que les choses se calment d’elles-mêmes ? Et si elles ne se
calmaient pas ?
Effarement et ridicule
Chez les Républicains, les choses sont plus graves encore. Empêtrés
dans leurs problèmes d’organisation, de « départage », ils ne
montrent plus que leurs divisions. Et leur faiblesse : ils ne sont
capables, au mieux, que de désigner leur candidat dans deux mois. Où sera,
d’ici là, le train Zemmour ? Il aura déraillé, espèrent les états-majors,
toujours optimistes. Et s’il était en avance de plusieurs gares, au
contraire ?
Congrès de LR : quand Éric
Ciotti surfe sur la vague Zemmour
Facteur aggravant : cette incapacité à choisir n’est pas
l‘apanage de la droite. La gauche, extrême ou pas, est dans la même situation
de division, de chapelles. Quatre, cinq partants pour le même poste, qui peut
défendre cette dispersion ? On oscille entre l’effarement et le ridicule.
Conclusion : c’est le spectacle de la classe politique tout entière qui
est aujourd’hui la traduction du vide sidéral des idées et des stratégies.
On dira peut-être que c’est Emmanuel Macron qui, en 2017, a
renvoyé les partis politiques au siècle précédent, en leur raflant la victoire.
Conclusion : il ne peut plus, aujourd’hui, talonné par un potentiel
candidat, considérer que l’ascension d’Éric Zemmour ne le concerne pas. La
prochaine étape du feuilleton sera-t-elle donc Macron contre Zemmour ?
Suite la semaine prochaine.
Sébastien Le Fol – En attendant le
Zemmour de Macron
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Qui n'y connait rien à la façon de gérer ou
gouverner le peuple si versatile et partisan du chacun pour soi individualiste et
un pays comme la FRANCE (si ce n’est que pour augmenter son malheur déjà
présent en filigrane comme de la fausse monnaie !?)
Encore une fois de plus les Français (qui ont
changé mais pas en intelligence car depuis l’avènement de cette Vème république)
ce sont de bons clients de ses politiciens de tous bords médiocres, car ils
sont près à avaler n'importe quelle couleuvre !
Changer pour qui au 2eme tour de cette Vème république
usée obsolète pour opposer ce nouveau clown triste de ZEMMOUR à la place de
M.LE PEN !?
Je ne sais pas ou Mr MACRON voit comment le
pouvoir d’achat des Français a augmenté avec la multitude des taxes indirectes
diverses qui ont augmenté sans cesse ?!
Arrêtons ces hypocrisies du pouvoir trop
nombreuses, moi qui suis retraité depuis 2006 mes pensions de retraites ont
diminuées et je n’ai droit à rien de plus comme des millions de français âgés,
c’est tellement facile de taper sur les plus faibles qui ne peuvent se défendre
par les nantis qui nous gouvernent qui ne se battent que pour conserver leurs
avantages si lucratifs souvent indus !
Alors ces sondages médiatiques (orientés)
montrent une fois de plus la médiocrité de cette campagne électorale pour
désigner un homme qui aura trop de pouvoir que les Français lui auront donné, même
si ce n’est pas la majorité, de toute façon, le reste des Français gogos sont
incurables et n’auront que ce qu’ils méritent en avril 2022, ce qui ne changera
rien ce serait étonnant !?
Jdeclef 07/10/2021 11h20
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