Niger :
la Cedeao prête à lancer l’opération militaire « dans les plus brefs
délais » !?
Le bloc
ouest-africain se réunira samedi au Ghana, deux jours après le feu vert donné
par ses dirigeants à une intervention militaire au Niger.
CEDEAO : La
Communauté des États d'Afrique de l'Ouest
de ces 15 pays africains hétéroclite :
Une
force de frappe d'environ 2 500 hommes !?
La Force en attente de la
Cédéao (FAC) est "composée
de militaires, de policiers et de civils" issus des Etats
membres (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée,
Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo),
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Lors que les dirigeants de la Cedeao ont donné leur accord à une
intervention militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger, les
chefs d'état-major de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest
(Cedeao) se réuniront samedi au Ghana, a-t-on appris vendredi de sources
militaires régionales.
Jeudi soir, le président ivoirien Alassane Ouattara a précisé que la Côte
d'Ivoire « fournira un bataillon » de 850 à 1 100
hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que « d'autres
pays » les rejoindront. « Les putschistes peuvent décider de partir
dès demain matin et il n'y aura pas d'intervention militaire, tout dépend
d'eux », a martelé Alassane Ouattara.
La Cedeao soutenue par
l'Occident
La France a de son côté apporté « son plein soutien à l'ensemble des
conclusions » de la Cedeao et réitéré « sa ferme condamnation de la
tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du
président (Mohamed) Bazoum et de sa famille ». Le chef de la diplomatie
américaine, Antony Blinken, a lui déclaré que les États-Unis soutiennent
« le leadership et le travail de la Cedeao » pour le « retour à
l'ordre constitutionnel ». Le bloc ouest-africain n'écarte pas la
voie diplomatique pour rétablir M. Bazoum, le président élu renversé le
26 juillet et détenu depuis.
Niger : Paris dément les accusations des putschistes
À l'issue du sommet d'Abuja, le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure
la présidence tournante de la Cedeao, a dit espérer « parvenir à une
résolution pacifique », ajoutant qu'un recours à la force en
« dernier ressort » n'était pas exclu.
La menace d'un recours à la force avait été brandie la première fois le
30 juillet lors d'un précédent sommet de la Cedeao : un ultimatum de
sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président
Bazoum, sous peine d'intervention armée. Mais rien ne s'est passé à son
expiration dimanche.
Dans ses efforts pour rétablir le président Bazoum, la Cedeao peut
donc compter sur le soutien des puissances occidentales, en premier lieu
les États-Unis et la France qui avaient fait du Niger un pivot de leur
dispositif dans la lutte contre les djihadistes armés qui sèment la mort dans
un Sahel déstabilisé.
Un nouveau gouvernement formé par le Niger
Les nouveaux maîtres du Niger ont semblé fermés aux tentatives de
négociations. Mardi, une délégation conjointe de la Cedeao, de l'Union
africaine (UA) et des Nations unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain,
les militaires leur barrant la route en invoquant des raisons de « sécurité ». Dans
la nuit de mercredi à jeudi, les auteurs du coup d'État ont également annoncé la
formation d'un nouveau gouvernement, quelques heures avant le début du sommet
d'Abuja.
Cheikh Guèye : « On reproche à la France de ne pas
vouloir changer d'époque »
Le gouvernement formé à Niamey est dirigé par un Premier ministre civil,
l'économiste Ali Mahaman Lamine Zeine, et comprend vingt ministres. Ceux de la
Défense et de l'Intérieur sont des généraux du Conseil national pour la
sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir, respectivement le général
Salifou Mody et le général Mohamed Toumba.
L'annonce de sa formation confirme la détermination du régime militaire qui
a renversé Mohamed Bazoum, et apparaît comme un signe de défiance à l'égard des
dirigeants de la Cedeao. Mais tous les pays d'Afrique de l'Ouest ne sont pas
hostiles au nouveau pouvoir nigérien : le Mali et le Burkina Faso voisins,
eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec
Niamey. Ils ont même affirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao,
ce serait « une déclaration de guerre » pour eux.
Mardi, ils ont adressé des lettres conjointes à l'ONU et à l'UA en appelant
à leur « responsabilité » pour empêcher « toute intervention
militaire contre le Niger dont l'ampleur des conséquences sécuritaires et
humanitaires serait imprévisible ».
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