Société
Lutte contre
le terrorisme: Faut-il encore plus durcir la politique pénale? (Oui et appliquer les sanctions sans
failles !)
SÉCURITÉ Le profil du
meurtrier de deux policiers à Magnanville la semaine dernière relance le
débat...
Une fois de plus,
après Magnanville, tout le monde s’interroge. Larossi Abballa, l’assassin
du commandant de police Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne
Jessica Schneider avait été condamné
en 2013 pour sa participation à une filière djihadiste vers le
Pakistan.Qui était Larossi Abballa ?
Le prévenu était sorti libre de son procès, puisqu’il avait purgé la totalité de sa peine en détention provisoire. En tout, trois ans de prison dont six mois avec sursis, avec une mise à l’épreuve de deux ans qu’il a parfaitement respectée, nous apprenait le procureur de la République de Paris François Molins la semaine dernière.
Comme un air de déjà-vu
Comme Chérif Kouachi
et Amédy
Coulibaly avant lui, le cas de Larossi Abballa relance le débat de
la récidive dans les affaires de terrorisme. Chérif Kouachi, l’un des deux
auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo, avait été condamné
en 2008 à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour
association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Un peine
couverte également par sa détention provisoire.Les renseignements face aux « terroristes isolées »
La tragédie de Magnanville a remis sur le devant de la scène des réponses proposées par plusieurs hommes politiques depuis plusieurs années. C’est le cas d’Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui demande l’instauration de « centres de rétention », pour le millier d’individus les plus dangereux parmi les 10.000 personnes fichées S.
Quand Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, préconise de son côté l’isolement de ces mêmes individus « sur un territoire lointain des bassins de population les plus dangereux »… Autant de solutions balayées d’un revers de main par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve : « Il ne peut y avoir de rétention pour des individus n’ayant commis aucune infraction pénale. »
L’article 411-4 du code
pénal
Les peines plus
sévères s’imposent à d’autres comme la solution. C’est d’ailleurs déjà le
cas du parquet de Paris, qui a tendance depuis les derniers événements à se montrer
plus sévère. « Le parquet demande actuellement des peines de sûreté.
Depuis le 13 novembre, une nouvelle politique pénale a été mise en place
dans certains cas pour éviter les reproches de laxisme », indique Denis
Salas, magistrat et écrivain, auteur du Courage de juger
(Ed. Bayard). Mais si des peines de sûreté sont prononcées pour
s’assurer que les personnes condamnées ne bénéficient pas de remise de peine,
l’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste reste
punissable au maximum de 10 ans de prison. Une peine que certains
jugent trop légère.Magnanville, un djihad de proximité signé Daesh
François Fillon, candidat à la primaire Les Républicains et Marine Le Pen, présidente du Front national, appellent tous deux à utiliser l’article 411-4 du Code pénal, qui punit de trente ans de détention criminelle « le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger (…) en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France ».
Entre anachronisme et
discours sécuritaire
« François
Hollande et Manuel Valls ne cessent de répéter que nous sommes en
guerre », rappelle Alain Rodier, directeur de recherches au Centre français de
recherches sur le renseignement (CF2R). Cet article 411-4 fait
effectivement référence à un contexte de « guerre inter-étatique »,
explique François Saint-Bonnet, professeur de droit à Paris II Assas. « Il
y a quelque chose d’anachronique à vouloir utiliser aujourd’hui un article pensé
contre les espions en période de Guerre froide. »« C’est une rhétorique guerrière, avec des propositions de reprise de droit guerrier liée à l’émotion subie après les attentats, estime Denis Salas. Il y a depuis plusieurs mois une montée en puissance du discours sécuritaire, mais cette proposition représenterait un palier supplémentaire grave franchi, puisqu’il s’agit d’une criminalisation quasi-politique. » Encore faudrait-il que le parquet, qui qualifie les infractions et les soumet au juge d’instruction, puisse proposer cette qualification, ce qui impliquerait une distorsion de « l’esprit » de l’article et de sa jurisprudence.
« On ne combat pas les
idées avec de la prison »
Si les peines longues
peuvent garantir la neutralisation pendant un certain temps, elles n’assurent
pas pour autant la non-récidive en bout de peine. « Nous nous plaçons là
dans une logique de droit pénal moderne, avec crainte de la mort. Les
djihadistes sont dans une logique eschatologique. C’est une erreur de
perspective de notre part, indique François Saint-Bonnet. Quand bien
même vous punirez ces individus de 30 ans de prison, ça ne modifiera sans
doute pas leur comportement, ça suscitera peut-être même des vocations.
Tel a été le cas de la politique d’alourdissement des peines aux
Etats-Unis dans les années 2000, après le 11-Septembre. L’état d’urgence et
trois nouvelles lois anti-terroristes n’ont pas empêché deux fonctionnaires de
police de se faire tuer la semaine dernière. Le droit pénal ne peut pas faire
grand-chose contre ça. »Si le droit pénal ne peut pas tout solutionner, sur quels outils compter ? La nouvelle loi de renforcement de la lutte contre le terrorisme donne davantage de pouvoirs aux renseignements. Mais eux aussi ont leurs limites, comme l’a également prouvé l’affaire Larossi Abballa. Pour François Saint-Bonnet, « ces gens-là ont été convaincus par des idées. On ne combat pas les idées avec de la prison. Il faut davantage se baser sur une logique de guerre idéologique et culturelle, que les spécialistes de l’islam radical et du djihadisme travaillent main dans la main avec les juristes, afin d’apporter des réponses adaptées à ce type de personnes. Mais il n’y a jamais de combat pour la liberté sans victimes. »
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C’est évident et sans états d’âmes, car le
terrorisme est un crime lâche, pas une idée !
Arrêtons de nous poser des questions de
bien-pensants hypocrites donneurs de leçon !
Un code pénal qui doit être adapté pour ce type de
crimes et jugé par une cour adaptée à ces faits avec des magistrats sans états
d’âmes, appliquant le maximum des peines, sans circonstances atténuantes !
Durcissons au maximum, les sanctions ou peines de
prison (sans diminution automatique, ni
sursit, ni prescriptions d’aucunes sortes) avec incarcération dans des
pénitenciers dédiés et construits à cet effet (si possible en dehors de la métropole) pour ne pas les mélanger
avec d’autres détenus de droits communs !
DJMAI5 | 23.06.2016 à 08:58
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