Notre-Dame-des-Landes
: le Conseil d'État se penche sur la légalité du "référendum"
La
juridiction examine un recours en référé déposé par les opposants au projet
d'aéroport visant à suspendre la consultation de dimanche.
Le Conseil d'État doit
décider lundi si le référendum consultatif sur le projet controversé de transfert
de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes peut bien se tenir dimanche
prochain. L'affaire est pressante, en plus d'être politiquement sensible, mais
la plus haute juridiction administrative n'a pas voulu rendre de décision
hâtive. Saisie en urgence par des opposants au projet d'aéroport, qui espèrent
faire annuler la consultation, elle a estimé le 13 juin que ce dossier méritait
d'être renvoyé à une formation collégiale de neuf membres, plus solennelle.
C'est donc cette dernière qui se penche lundi sur la question, et décidera dans
la foulée d'annuler ou non cette consultation, la première du genre en France. Près de 968 000 personnes
inscrites sur les listes électorales en Loire-Atlantique sont invitées à se
prononcer sur le transfert ou non de l'actuel aéroport nantais vers le site de
Notre-Dame-des-Landes.
Le
Conseil d'État a été saisi par les deux principales associations
opposées au projet, l'Acipa et le Cédpa, ainsi que par Attac 44 et trois
couples, expulsables depuis le 25 janvier. Ils n'attaquent pas le projet
lui-même, mais un décret organisant la consultation populaire, juridiquement
non contraignante mais dont François Hollande
a affirmé qu'elle serait décisive. Le 13 juin, le juge du Conseil d'État avait
réclamé au ministère de l'Environnement des éclaircissements sur certaines
questions posées par les requérants. La première se résume ainsi : si le projet
Notre-Dame-des-Landes est déjà
bouclé, comme l'estiment les opposants, quel sens cela a-t-il de consulter les
citoyens?
Autre
recours à venir
L'avocat des
demandeurs, Erwann Le Moigne, avait rappelé qu'il y avait déjà eu pour le futur
aéroport « quatre arrêtés de démarrage des travaux », et des fonds publics
engagés. Le directeur des affaires juridiques du ministère avait pour sa part
curieusement répondu que le projet n'était pas encore finalisé, puisqu'il
manquait pour commencer les travaux une dérogation concernant un petit rongeur,
le campagnol amphibie, espèce protégée qui vit sur le site choisi.Autre question à laquelle doit répondre la juridiction administrative : les citoyens savent-ils vraiment sur quel projet ils sont consultés ? Les associations et riverains soutiennent que les contours du chantier n'ont cessé de changer : la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a ainsi annoncé le 6 avril que l'aéroport ne devrait avoir qu'une piste, contre deux prévues initialement. Selon les opposants en outre, les citoyens ne sont pas clairement informés du nécessaire maintien d'une activité aérienne sur l'actuel aéroport de Nantes, du fait de la présence d'un site de production de l'avionneur Airbus. Le ministère a répliqué en s'appuyant sur un document d'information d'une quinzaine de pages, mis en ligne tout récemment par la Commission nationale du débat public.
Une
construction juridique inédite
D'autres requêtes, en
« référé », c'est-à-dire en urgence, ont été déposées devant le Conseil d'État
par Attac France et d'autres associations, attaquant non pas le seul décret qui
organise le référendum consultatif, mais la base de l'édifice légal : une
ordonnance du 21 avril, qui modifie le Code de l'environnement. Ce texte,
taillé sur mesure pour Notre-Dame-des-Landes, permet à l'État de « consulter
les électeurs d'une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis
sur un projet d'infrastructure ou d'équipement susceptible d'avoir une
incidence sur l'environnement ».Il s'agit d'une construction juridique inédite, qui donne au gouvernement la capacité de lancer des consultations locales sur certains projets. À ne confondre ni avec le référendum national ni avec le « référendum local » organisé par les collectivités, dont les résultats sont, eux, contraignants. Ces requêtes contre l'ordonnance ne seront examinées que mercredi par la plus haute juridiction administrative, soit quatre jours seulement avant la date prévue pour la consultation.
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Ça c'est une honte pour notre pays, car cela
représente la décadence de notre société qui n'arrive pas et avec nos
concitoyens responsables à s'entendre sur n'importe quel sujet !
Il avait été au final décidé de faire un
referendum, mais hélas il faut encore attendre l'aval de ce conseil d'état !
(Les
conseillers d'État sont encore des hauts fonctionnaires, mais on en a tellement
déjà dans les multiples institutions qui ralentissent une quantité de projet
divers et important)
En fait notre pays est devenu un aréopage
« d’empêcheurs de tourner en rond » kafkaiens qui se noient dans les
méandres tentaculaires des diverses administrations et surtout sans oublier nos
politiciens de tous bords élus « cerise sur le gâteau »!
Il convient urgemment de changer tout cela pour
éclaircir ce marigot boueux !
Cette V eme
république est obsolète, il faudrait enfin le comprendre !
Jdeclef20/06/2016 11h27
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