mercredi 22 juin 2016

Décision hasardeuse qui risque de provoquer l'effet contraire :

Loi travail : la manifestation de jeudi interdite à Paris


Après avoir proposé un "rassemblement statique" refusé par les organisations syndicales, le préfet de police a décidé d'employer la manière forte.

Finalement, c'est « non » ! Le gouvernement a mis sa menace à exécution: la manifestation parisienne prévue jeudi par les opposants à la loi travail a été interdite, une mesure exceptionnelle qui a aussitôt provoqué un tollé dans le monde syndical. Après deux jours de tractations avec les syndicats, le préfet de police de Paris a finalement annoncé mercredi matin l'interdiction du défilé.
Les « représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives d'itinéraires » qui n'ont pu faire l'objet d'un consensus, le préfet de police « considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation », a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.

Une faute historique

Les secrétaires généraux de la CGT et de Force ouvrière, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, ont immédiatement demandé à être reçus « rapidement » par le ministre de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve s'entretiendra avec eux à 11 heures, place Beauveau. Depuis « 1958, on n'a pas eu d'interdiction de manifestation pour une confédération syndicale (...). Si c'était le cas, la France rejoindrait le peloton de certains pays qu'on ne peut pas qualifier de démocratie », avait souligné Jean-Claude Mailly, un peu plus tôt, en fustigeant sur RMC « un Premier ministre enferré dans son autoritarisme ».
« Les syndicats sont beaucoup plus souples que ne l'est le Premier ministre. Puisque nous, nous faisons des contre-propositions sur le texte et sur les manifestants », avait estimé le patron de FO en rappelant que les sept syndicats contestataires (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) avaient proposé « deux autres trajets, plus sécurisés, plus courts » pour manifester jeudi. « Je considère, et je pèse vraiment mes mots, que c'est une faute historique », a réagi le député socialiste Christian Paul, chef de file des « frondeurs ».
Dès mardi, plusieurs députés socialistes s'étaient inquiétés qu'un gouvernement de gauche puisse interdire une manifestation. L'interdiction ferait de la CGT « le bouc émissaire et la victime de la gauche au pouvoir » et serait « mortifère pour l'histoire et notre culture de gauche », avait mis en garde le député Pascal Terrasse. Marine Le Pen, la présidente du Front national, a dénoncé sur son compte Twitter une « atteinte grave à la démocratie ».

Sarkozy soutient les syndicats

Après les violences du 14 juin, le ton s'était nettement durci entre gouvernement et syndicats, en lutte depuis mars contre une réforme du droit du travail qu'ils jugent trop favorable aux employeurs et dangereuse pour les droits des salariés. Les uns et les autres se sont renvoyé la responsabilité des incidents et des dégradations provoquées par les casseurs. Le Premier ministre Manuel Valls a reproché à la CGT son « attitude ambiguë », les leaders syndicaux Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly mettant en doute les consignes données aux forces de police.
François Hollande et le gouvernement ont alors brandi la menace d'une interdiction de manifester dans la capitale. « Ne faisons pas comme si la forme de la manifestation était devenue un enjeu de la démocratie », a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine en estimant que les syndicats avaient tendance à tout tourner « en opposition politique ».
Les syndicats ont reçu le soutien inattendu de Nicolas Sarkozy. Depuis Berlin, l'ancien chef de l'État a pris le contrepied des principales personnalités de son parti en jugeant « pas raisonnable » d'interdire de manifester.

Manifestations et grèves dans tout le pays

Jeudi, pour la nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail, examiné au Sénat jusqu'à vendredi avant un vote le 29, manifestations et arrêts de travail sont programmés un peu partout dans le pays. Ainsi c'est à Bordeaux que le secrétaire général de la CGT défilera, avant de célébrer le 80e anniversaire du Front populaire à Mérignac, une décision prise avant la polémique sur la manifestation parisienne, selon la CGT de Gironde.
Les cheminots, les salariés des services publics et de l'énergie notamment sont appelés à se mobiliser. Comme pour chaque mobilisation, les opposants à la loi travail ont rendez-vous à Lyon, Lille, Toulouse, Marseille ou encore le Havre et Rennes.
 
Finalement comme çà, la police aura deux taches plus difficiles : contre les casseurs et les manifestants !

Qui causera plus de désordre que de calme, car il suffit d'interdire arbitrairement ce droit de manifester pour que beaucoup viennent braver l'état !

Car c'est enlever un droit constitutionnel, si l'état n'est pas capable de contenir arrêter, empêcher les « casseurs encagoulés » de sévir alors que là, une loi existe pour les empêcher de nuire, c’est l'état de droit qui devient responsable de son impuissance à maintenir l'ordre !
C'est désolant car il s'agit de la sécurité de tous (on a bien vu comment par exemple) que ce même « état »dépassé à subit les émeutes des hooligans de l'euro de foot avec des casseurs encore plus dangereux !

Ce n'est qu'une excuse politique pour faire taire les syndicats contre cette loi travail que M.VALLS, CAZENEUVE et consorts ne servent pas de la pseudo sécurité, comme justificatif, ils se trompent de cible !
Jdeclef 22/06/2016 11h34

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