jeudi 11 mai 2017

Logique car tous les partis se fracturent et se divisent, alors pourquoi pas le FN ?!

Marion Maréchal-Le Pen : un départ qui va laisser des traces

La députée du Vaucluse se retire pour des raisons "personnelles" et "politiques", laissant de nombreux militants orphelins. Le choc est brutal pour le FN.

La scène se déroule le soir du mercredi 3 mai, au 152 boulevard Gilloux et Raymond, l'adresse de la permanence de Marion Maréchal-Le Pen à Carpentras. Une soixantaine de cadres et militants frontistes y retrouvent leur députée préférée pour regarder le débat de l'entre-deux tours. On mange, on boit, l'ambiance est joyeuse avant le début du combat. Mais la soirée, qui avait commencé dans l'espérance et l'allégresse, ne se passe pas comme prévu : « Marion », comme on l'appelle au FN, est exaspérée par l'attitude agressive de sa tante et les thèmes qu'elle met en avant. Elle prend congé de l'assistance médusée bien avant la fin du pugilat.
Elle savait depuis plusieurs mois qu'elle reprendrait sa liberté après la présidentielle. Sauf que cet « accident industriel », dixit un frontiste, a provoqué chez elle une réaction épidermique. Cette porte claquée devant les cadres et militants est un acte de rupture publique. Elle a d'ailleurs été l'une des premières à exprimer ses « regrets » après le débat et sa « déception » du résultat après le second tour. Ultime témoignage de désapprobation : elle était absente au Chalet du Lac de Vincennes lors de la soirée électorale.
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Plus tôt dans la campagne, elle avait déjà séché certains événements importants comme l'inauguration du QG frontiste. Mais si elle est restée loyale jusqu'au bout, notamment par le choix du timing de son départ, elle refuse tout de même d'assumer la défaite. Son choix de partir n'est pas une déclaration de guerre. C'est une scission blanche : une démonstration silencieuse de sa désapprobation.

Cette fois, Marion Maréchal-Le Pen ne se laissera pas convaincre

Il serait réducteur d'expliquer le départ de la frontiste la plus populaire du parti exclusivement par des raisons politiques. Marion Maréchal-Le Pen se plaint depuis longtemps de sacrifier sa vie privée à ses fonctions électives et partisanes. Elle a récemment divorcé et regrette régulièrement de ne pas avoir assez de temps à accorder à sa fille, Olympe. Mais il serait tout aussi réducteur de croire la propagande des cadres du FN qui expliquent que les considérations politiques sont « totalement étrangères » à ce choix.
Dans un parti où le privé et le public ont toujours été imbriqués, c'est encore un mélange des deux qui a entraîné ce nouveau coup de théâtre. Marion Maréchal sait qu'elle ne pourra pas imposer ses idées droitières et identitaires sans renverser sa tante. Car si Marine Le Pen a annoncé le soir de la défaite que « le FN doit profondément se renouveler », les changements ne seront que cosmétiques.
Le nouveau rassemblement s'adressera autant « aux insoumis » qu'aux « patriotes de droite », selon des cadres interrogés par Le Point. Or, pour l'instant, Marion Maréchal-Le Pen ne veut pas jouer la confrontation. Elle a trop souffert lors de l'exclusion de son grand-père, qualifié en pleine plaidoirie de « détail de l'histoire du Front national » par l'avocat de Marine Le Pen, pour provoquer un nouveau déchirement politico-familial de grande ampleur et dit vouloir profiter de la vie. Un choix que Jean-Marie Le Pen désapprouve. Contrairement à sa petite-fille, le Menhir aime la bagarre, et a toujours privilégié son engagement politique à sa vie de famille. Mais cette fois, Marion Maréchal-Le Pen ne se laissera pas convaincre.

« Marine Le Pen ne parle pas d'une certaine idée de la France »

Si la cohabitation entre les deux femmes a atteint ses limites, ce n'est pas que pour des raisons idéologiques. Marine Le Pen est comme une seconde mère pour « Marion ». Toutefois, la candidate frontiste perdante ne parvient pas à réprimer une certaine jalousie à son égard. Marion Maréchal-Le Pen est jeune, elle a été élue députée, ce que sa tante n'a jamais réussi à faire. Elle a même fait plus de voix aux régionales dans son département que Marine Le Pen lors du premier tour de la présidentielle. Surtout, c'est la personnalité la plus populaire du FN. Ses meetings de campagne dans le Sud étaient tous pleins à craquer. La ferveur y était bien supérieure que lors des meetings de sa tante. « Dans ses discours, Marine Le Pen parle d'elle, des ennemis de la France, mais elle ne parle pas d'une certaine idée de la France. Marion Maréchal-Le Pen convoque régulièrement l'histoire de France et parle du peuple français », résume l'historien Nicolas Lebourg.
Pour nourrir ses allocutions, Marion Maréchal-Le Pen lit beaucoup pendant ses interminables déplacements dans les trains (ses derniers livres : La Cause du peuple de Patrick Buisson, Le marché n'a pas de morale de Mathieu Detchessahar et Église et immigration : le grand malaise de Laurent Dandrieu). Lorsqu'elle voyage, Marine Le Pen passe le plus clair de son temps sur son téléphone et son iPad à survoler les articles qui parlent d'elle ou jouer au solitaire.
Si elle contient ses inavouables sentiments depuis longtemps, Marine Le Pen a craqué pendant la campagne : elle a déclaré à Femmes actuelles que sa nièce était « raide » et surtout « trop inexpérimentée » pour être nommée ministre. Marion Maréchal-Le Pen est pourtant la seule députée du Front national (Gilbert Collard n'a pas sa carte du parti). Sa tante brigue désormais la présidence d'un groupe frontiste à l'Assemblée, la nièce n'a donc pas grand-chose à espérer de plus sur le plan politique.

« Elle est harcelée par une bande de pitbulls qui crèvent de jalousie »

Partant de ce postulat, la députée du Vaucluse ne compte pas donner de sa personne plus longtemps surtout si c'est pour être traitée comme une pestiférée. « Elle est harcelée par une bande de pitbulls qui crèvent de jalousie », s'indigne un historique du FN. Si elle peut encore accepter certaines critiques de sa tante, elle digère moins celles de son conseiller, Florian Philippot, et de son équipe, qui lui mènent depuis longtemps la vie dure.
Entre ces deux-là, peu de positions communes : Philippot se moque de « l'abrogation du mariage homosexuel comme de la culture du bonzaï », alors que Marion Maréchal-Le Pen est l'égérie de La manif pour tous. Lorsque la jeune catholique parle de limiter l'IVG, le « mazarin de Marine » se précipite pour expliquer que « cette personne est isolée au Front national ». Florian Philippot s'est engagé auprès de Marine Le Pen pour sortir de l'euro et de l'Union européenne. Pour Marion Maréchal-Le Pen, c'est l'identité qui prime, pas la souveraineté. « Je me fiche de savoir si ma fille un jour devra payer sa burqa en francs ou en euros », a-t-elle déclaré lors d'un comité interne.
Selon certains médias, celui qui fait des plateaux télé tous les jours aurait tout fait pour empêcher sa rivale de passer dans certaines émissions. Pourtant, si Philippot s'est momentanément débarrassé de cette empêcheuse de sortir de l'euro en rond, il ne s'est pas réjoui de son départ. « Il suffisait de voir sa tête pour comprendre que ce n'est pas un service qu'elle lui rend. Aucun des frères Philippot ne sera candidat aux législatives. Marine Le Pen ne veut pas donner le sentiment qu'il y a un gagnant ou un perdant », explique « en off », un des plus proches conseillers de la patronne. « Et puis comme il est assez contesté, il était bien content d'avoir un punching-ball », poursuit notre interlocuteur.

Nicolas Dupont-Aignan n'a entraîné personne dans son sillage

Donner l'impression que Philippot, contesté en interne, a eu la peau de la star du FN ferait en effet mauvais genre dans le contexte actuel. Aujourd'hui, la base militante a peu de raisons de vouloir se remobiliser derrière l'équipe responsable de la cuisante défaite. Quant aux cadres locaux, ils étaient déjà nombreux depuis des mois à quitter le navire à cause du clientélisme, du népotisme, des magouilles, de l'amateurisme, du mépris de la base ou de la persistance de certaines nostalgies nazies. En deux ans, 28 % des élus municipaux ont pris leurs clics et surtout leur claque. Cadres et militants auraient également été nombreux à déchirer leur carte ou à refuser de voter après le crash de Marine Le Pen lors du débat.
Pour l'aile droitière, majoritaire dans le Sud, le départ de celle qui portait le seul espoir de réorienter la ligne politique selon leurs souhaits ne va pas arranger les choses. Quant aux cadres importants, s'ils restent pour l'instant silencieux afin de ne pas perturber les législatives, ils l'ont souvent mauvaise. Autre repoussoir frontiste : la bande de « gudards » de Marine Le Pen, dont une partie est mise en examen ou déjà renvoyé devant les tribunaux, est à nouveau aux manettes pour les législatives. Et selon Le Canard enchaîné, les alliances, indispensables pour arriver au pouvoir, sont au point mort. Avant le second tour, une cinquantaine de circonscriptions avaient été « gelées », dont celle de Thierry Mariani, Véronique Besse et Jacques Myard, pour tenter de faire alliance avec ces élus jugés fronto-compatibles, rapporte le plumitif. Mais Nicolas Dupont-Aignan n'a entraîné personne dans son sillage.

« On pourrait assister à une saignée mégretiste de basse intensité »

Si le leadership de Marine Le Pen n'est plus vraiment contesté, faute de concurrent crédible, les conséquences de ces errements pourraient donc affecter la base. « On pourrait assister à une saignée mégretiste de basse intensité », prévient Karim Ouchikh, président du Ciel, un parti souverainiste qui fut longtemps allié au FN. « À partir du moment où il n'y a plus de perspectives pour incarner cette droite souverainiste au FN, cadres et militants désespérés feront le choix de quitter le parti sur la pointe des pieds. Contrairement à l'épisode Mégret qui s'est fait dans la brutalité, ça se fera sur plusieurs mois », poursuit-il.
Si certains cadres du Sud font comme si de rien n'était, d'autres ne peuvent réprimer leur envie d'aller voir d'autres horizons beaucoup moins bleu marine. « Je l'ai très sévèrement mauvaise. Je ne continuerai pas avec les 35 heures, la retraite à 60 ans, l'ISF ou la sortie de l'euro. Je suis un néo-poujadiste, un homme de droite », s'indigne un élu frontiste important du sud de la France. « Qui peut croire en ces conneries de raisons personnelles ? » éructe-t-il en référence au départ de Marion Maréchal-Le Pen ?
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Surtout après une défaite importante de sa leader M.LE PEN, d’autre part sa nièce était déjà différente et pas sur la même ligne idéologique, elle ne s’en n’est pas cachée, elle avait déjà annoncé à demi-mot sa défection avant l’élection présidentielle !

Les partis politiques français sont en pleine mutation et certains risquent même de disparaitre, car les français ne les supportent plus avec leurs histoires d’appareils et d’égos de leurs leaders et leurs affaires douteuses qui ne pensent qu’à eux !

Le FN doit aussi changer et même son nom en tirant définitivement un trait sur le passé et son créateur JM LE PEN en se renouvelant de la cave au grenier s’il veut continuer à exister (et avoir un petit espoir de gouverner un jour en cas d’échec de la nouvelle présidence et son nouveau gouvernement ?!)

La seule chose de bien qui est arrivée, c’est l’arrivée de ce nouveau président E.MACRON (inconnu ou presque) synonyme d’espoir de changement dans cette classe politique sclérosée par des vieux politiciens médiocres « chevaux de retour » dans son ensemble !

Pour le reste même si rien n’est acquit, on verra à l’usage, mais cela ne sera pas pire que les deux ex présidents de la décennie passée et en tout cas mieux que d’avoir repris les mêmes chez cette kyrielle de politiciens ex élus médiocres !


Jdeclef 11/05/2017 10h30LP

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