Delhommais - Euro : la volte-face monétaire de
Marine Le Pen
La candidate vient de repousser aux calendes grecques son
projet de sortie de l'euro sur lequel reposait pourtant tout son programme
économique.
Heureusement
pour Marine Le Pen
que le ridicule monétaire ne tue pas. Après avoir expliqué pendant des mois que
la sortie de l'euro et le retour au franc étaient au cœur de son projet
économique, car seuls ils permettraient de se libérer de la tutelle
« européiste » et de retrouver une souveraineté indispensable à la
relance de l'industrie nationale, la patronne du Front national vient
d'effectuer à huit jours du scrutin ce qui s'apparente plus à un demi-tour
complet qu'à un simple recul.Le texte de son projet de gouvernement avec Nicolas Dupont-Aignan explique que « la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne n'est pas un préalable à toute politique économique » et que « le calendrier sera adapté aux priorités et défis immédiats que le gouvernement de la France devra relever ».
Présidentielle : l'aventure antigaulliste de Dupont-Aignan
Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a même donné quelques détails sur ce nouveau calendrier. « Marine Le Pen attendra les élections européennes en 2018 dans l'espoir de voir arriver aux affaires nos alliés, notamment en Italie. À partir de là, elle entamera des négociations pour défendre les intérêts de la France sur (…) la question de la monnaie. Après ces négociations, Marine Le Pen reviendra devant les Français pour leur laisser le choix. De toute façon, quelle que soit la position des Français sur ce sujet, ils auront leur mot à dire et il y aura un long débat, vraisemblablement peut-être de plusieurs mois, ou peut-être plusieurs années avant que nous prenions cette décision historique. » En clair, la sortie de l'euro est repoussée aux calendes grecques et au-delà même de la durée d'un éventuel quinquennat de Marine Le Pen.
Légèreté
idéologique
Outre l'extraordinaire
incohérence et l'extrême légèreté idéologiques que révèle cette
volte-face sur un sujet aussi essentiel, ce renoncement, de facto, à sortir de
l'euro et à rétablir une monnaie nationale fait s'écrouler toute la
stratégie de relance économique du Front national qui reposait
sur deux piliers principaux : la possibilité de
dévaluer le franc pour redonner de la compétitivité aux entreprises et le
pouvoir d'emprunter directement auprès de la Banque de
France pour financer les déficits publics et la dette. Avec le
maintien de la France dans la zone euro, tout cela devient impossible.On aurait sans doute tort d'attribuer le revirement monétaire de Mme Le Pen à une condition posée par Nicolas Dupont-Aignan pour son ralliement. D'une part, le leader de Debout la France était visiblement prêt à tout pour se faire rembourser ses frais de campagne, réserver pour son mouvement quelques circonscriptions aux législatives et s'attirer l'éphémère gloriole d'apparaître aux yeux des Français comme un Premier ministre potentiel.
D'autre part, les convictions monétaires de M. Dupont-Aignan sont aussi peu solides que fluctuantes. En 2012, il estimait que « la sortie de l'euro [était] la seule solution pour échapper au racket des marchés financiers ». Cinq ans plus tard, il a changé d'avis et souhaite conserver l'euro pour, de façon assez énigmatique, en « garder les bons côtés ». La marche arrière de Mme Le Pen doit surtout à un calcul électoral et à la prise de conscience extrêmement tardive que l'abandon de l'euro, alors que 73 % des Français s'y disent attachés, constituait en vue du second tour un plafond de verre monétaire qu'il convenait de faire sauter.
L'exemple
du SME et de l'ECU
Quant
à son projet extrêmement flou d'instaurer en Europe
« une monnaie commune » pour les États et les grandes
entreprises qui cohabiterait avec des monnaies nationales pour les
particuliers, il n'est pas sans rappeler le Système monétaire européen
(SME) qui prévalait avant la naissance de l'euro – à la différence près
toutefois que l'ECU était une unité de compte et non une véritable
monnaie. Un SME qui se caractérisait par des
règles extrêmement rigides et contraignantes pour les pays qui
en étaient membres, par une grande instabilité et surtout
par la domination monétaire absolue de l'Allemagne et de la
Bundesbank dans toute l'Europe. En aucun cas la très hypothétique
création d'une monnaie commune ne permettrait de redonner de la souveraineté
monétaire à la France, bien au contraire. Il est vrai que Marine le
Pen, qui, il y a quelques semaines, avait été capable d'affirmer sans
rire à la télévision que plus d'inflation en France ne
ferait pas monter les taux d'intérêt, n'est pas à
un gros bobard monétaire près.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Malgré un discours puissant ce changement d’opinion dans son programme fait douter sur sa parole et ses promesses utopiques, car il faut bien plaire aux français, mais qui ne veulent pas l'abandon de l'euro, ni la sortie de l'UE pour la majorité d’entre eux!
Comme disait C.PASQUA en son temps « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » !
Et justement M.LE PEN en a fait trop intenables car elle sait que les français aiment les entendre, mais nos concitoyens ne se laisseront plus leurrer par ce type d’annonces non suivies d’effet !
Et ils ne veulent pas commettre une erreur de plus qui les mènerait dans une aventure risquée alors qu’ils ont commencé à se débarrasser de cette caste de politiciens médiocres qui se sont moqués d’eux depuis trente ans, et veulent peut-être enfin le changement tant attendu !
Il faut avoir confiance dans ce peuple qui veut prendre ce destin en main, MACRON n’est pas parfait mais surement moins pire que de ce tourner vers une extrême droite FN qui n’a pas changé sur le fond, il faut en être conscient et qui prendrait une revanche dure du fait que depuis si longtemps, il auront attendu cela !
Il faudrait enfin avoir du bon sens que les français endormis avaient perdu, il ne faut pas se laisser encore avoir par des sirènes qui appellerait et augmenterait le marasme ou se trouve déjà la France et creuserait celui-ci en nous mettant en plus à dos la communauté internationale démocratique occidentale en nous enfermant dans un nationalisme restreint !
Jdeclef 01/05/2017 17h47
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