"La Chapelle, c'est la nouvelle
frontière"
18eme arrondissement quartier nord de
paris ?
"Je me suis sentie sale"
Lorsqu’elle a lu "Des femmes victimes de harcèlement
dans les rues du quartier Chapelle-Pajol" dans le journal, Lucie, 30 ans, s’est sentie
soulagée. Enfin, un article mettait le doigt sur un problème qui la
travaille depuis longtemps. Contrairement à de nombreux riverains ou
associations de quartier, Lucie "n’a
pas été choquée par l’article" et a même signé la pétition
lancée par SOS La Chapelle et Demain La Chapelle pour alerter les autorités sur
la situation des femmes dans ce quartier. Mais quand elle a vu que les signataires étaient taxés de racisme, que certains les accusaient de lier le sexisme à la présence de migrants, cette habitante de la rue Pajol s’est sentie attaquée. Sur son compte Twitter anonyme, elle écrit : "Si dénoncer ce qui se passe dans un quartier comme la Chapelle dérange, eh bien je continuerai à déranger."
D’ailleurs, lorsqu’on cherche à la rencontrer, Lucie est plutôt méfiante et tente de savoir si l’on n’est pas du côté de “ceux qui ont manifesté” contre la pétition. Assise sur un banc rouge de la halle Pajol, elle ne cesse de tourner un porte-clé en peluche dans sa main : "Entendre que tout va bien dans ce quartier de manière globale, c'est du mensonge et c'est écœurant pour les femmes, comme moi, qui ne peuvent sortir dans la rue sans se prendre une insulte, une remarque ou autre."
Lucie est
lasse de voir la parole des femmes remise en question. Depuis son
installation dans le quartier, il y a deux ans, cette chargée de communication
ne compte plus le nombre de fois où elle s’est fait insulter ou siffler. "Ça va de l’interpellation – 'eh
coquine', 't’es charmante' – à l’insulte – 'baisse les yeux salope', raconte-t-elle. Au début, je répondais, je leur disais 'ta
gueule', 'espèce de connard', mais en fait, ça ne servait à rien. Le lendemain,
un autre recommençait." Il y a aussi les gestes, les
regards, les souffles dans le cou ou les murmures qu'elle seule peut entendre. "Les hommes ne crient pas quand ils
agressent. Ils font bien en sorte que seule la femme visée puisse entendre,
c'est très pervers. Je me suis sentie sale plusieurs fois", décrit-elle.
Depuis un an, Lucie
contourne la place de la Chapelle lorsqu’elle rentre chez elle. "C’est une pression
psychologique, même mon conjoint ne se sent pas en sécurité
là-bas." Alors, quand certains assimilent son attitude à
du racisme déguisé, elle explose : "Le
harcèlement, il y en a partout, mais ici, il y en a plus. Ce ne sont pas des
communautés particulières qu'on vise, mais les hommes qui font ça. C’est
une question de densité de population et de misère sociale."
C’est choquant de dire
que des femmes sont chassées, mais lorsqu’on évite de passer à un endroit parce
qu’on ne se sent pas en sécurité, implicitement, on l'est.
Lucie
"On nous traite de fachos, de
racistes, mais on est juste impuissants"
Laurence a le regard perdu. "Quatorze
ans que je vis ici et c’est la première fois que j’ai peur. J’ai peur qu’on
cherche à me faire taire, souffle cette femme frêle aux cheveux
blonds. Je
suis écœurée par tout ce qui se passe, de voir des affiches qui dénoncent une
'lepénisation des esprits'. Avec tout ce qu’on vit, c’est insultant."Habitante d’un immeuble donnant sur la place de la Chapelle, Laurence prend sur elle, mais sa voix douce tremble entre deux phrases. "On ne peut pas prendre plaisir à se promener ici quand on est une femme. Depuis près de deux ans, notre immeuble est le territoire de bandes de trafiquants. Chaque jour, à partir de 16 heures, des gamins forcent la porte d’entrée et s’installent dans le hall pour dealer. Ils nous menacent, ils fument du shit, ils nous défient."
Bien
sûr, cette situation n’est pas nouvelle. La Chapelle a toujours été le quartier
privilégié des trafics en tout genre. Constitué de quelques rues prises en étau
entre la gare du Nord et les voies ferrées menant à la gare de l’Est, la
Chapelle est un carrefour enclavé. Les restaurants du monde entier côtoient les
immeubles haussmanniens. Les arrière-cours abritant des gourbis se cachent
derrière des immeubles tout juste rénovés où vient s'installer une
nouvelle classe moyenne. Sur ses trottoirs, des migrants venus chercher un
document administratif, des vendeurs de cigarettes à la sauvette, et quelques
dealers qu'on reconnaît à l'habitude…
Une zone de non droit occupée par des communautés intolérantes qui veulent imposer leurs règles qui va grandissant pas seulement de ce quartier ?!
Là, on voit bien l’inertie des gouvernements quelques soient leurs bords politiques depuis des décennies (Maires ou dirigeants de l’état au plus haut de la hiérarchie !)
Cette France engluée dans ce paysage de bien-pensant hypocrite partisan d’un politiquement correct sans action qui depuis des décennies a laissé faire jusqu’à ce que cela devienne difficilement gérable ?!
Paris va-t-elle détenir des ghettos, comme certaines grandes villes étrangères pour ne pas les citer ?!
Jdeclef 11/06/2017 10h57 LPC
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