La situation à Calais déshonore notre pays
Le Défenseur des droits s'élève contre l'attitude des forces
de l'ordre qui refuseraient notamment aux migrants d'accéder à
la nourriture et à l'eau.
Le
Défenseur des droits, autorité administrative indépendante chargée de veiller
au respect des droits de l'homme en France,
s'est rendu sur le site de l'ancienne « jungle » de Calais, dit aussi
la « lande », et ne s'est pas privé de faire part de sa
consternation.Le compte rendu de cette visite décrit des migrants dormant à même le sol dans des campements sauvages, « traqués » jour et nuit dans les sous-bois de la ville par des autorités qui font le maximum pour dissuader les associations de leur venir en aide. Une seule distribution d'eau et de nourriture est autorisée par jour, mais pendant une heure seulement, ce qui est insuffisant par rapport au nombre de personnes concernées et conduit à ce que nombre d'entre elles, y compris des enfants, se voient empêchées par les forces de l'ordre d'accéder à la nourriture et à l'eau, au nom de « consignes préfectorales ». Il a fallu l'intervention d'un prêtre pour qu'une distribution de vivres puisse reprendre, sur un parvis d'église.
Rien
ne justifie que l'on persécute ces migrants
Si
l'objectif poursuivi par les pouvoirs publics, empêcher la reconstitution d'une
« jungle » à Calais, est compréhensible, la méthode ne peut pas être
tolérée. Il n'est pas admissible que des fonctionnaires de l'État français
reçoivent comme mission d'empêcher que soient données de l'eau et de la
nourriture à des enfants, ou de pourchasser des individus la nuit alors que
ceux-ci ne sont pas des criminels en fuite, mais tout simplement des gens qui
n'ont rien – c'est pour cette raison qu'ils sont venus en Europe, au terme de périples
souvent terribles. Le problème est bien sûr insoluble : nous ne souhaitons
pas les accueillir, nous avons déjà beaucoup de difficultés, nous n'avons pas
d'emplois ni de logements à leur proposer, plus de place dans nos écoles, plus
de lits dans nos hôpitaux, etc. Aucune de ces objections ne justifie que l'on
persécute ces migrants, ni que l'on empêche ceux qui cherchent à les aider de
les aider. Que l'on considère qu'il ne faut rien faire pour ne pas créer
d'« appel d'air » passe encore, mais qu'en plus on entrave l'action
des associations qui leur fournissent une infime assistance, c'est abject. Ce
n'est pas verser dans le politiquement correct que de se souvenir que la France
est admirée et aimée quand elle est ce grand pays enveloppant qui a toujours
une parole et un geste pour les damnés de la terre. Elle révèle, au contraire,
des caractères hideux quand elle laisse parler ce qui n'est rien d'autre que
son vieux fond vichyste en envoyant des agents publics faire du mal à des
faibles, qui ne peuvent pas se défendre ni même s'exprimer.L'intervention du Défenseur des droits vient donc en quelque sorte sauver l'honneur. Elle témoigne de ce que nous sommes encore un État de droit où un certain équilibre des pouvoirs et l'existence d'institutions spécialement dédiées permettent de faire respecter un minimum la dignité humaine de toutes les personnes présentes sur le territoire français. Il faut espérer que l'organisme sera entendu dans ses protestations. Ce n'est pas acquis : le niveau de violence et d'hébétude qui a gagné la société française l'a rendue indifférente aux scandales et c'est à peine si nous considérons les migrants comme des êtres humains. Tout ce qui nous intéresse, ce sont les mutuelles de Richard Ferrand et les costumes de François Fillon, marquis contemporains dont une foule lyncheuse attend avidement l'exécution judiciaire, pour se conforter dans l'idée qu'elle n'a rien à se reprocher.
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Quant à CALAIS c'est un fiasco redondant, car le flux des migrants ne cesse pas!
Nous verrons ce que fera le gouvernement MACRON, mais celui-ci semble-t-il ne s'est pas avancé sur ce sujet épineux qui n'a été réglé sous aucun gouvernements passés !
Et le brexit anglais et la crise gouvernementale britannique de la 1ere ministre n'ont pas arrangé cela !
Jdeclef 17/06/2017 10h06
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