samedi 26 février 2022

Arrêtons de jouer les étonnés en bons européens naïfs occidentaux et USA ! Nous sommes à la merci de dirigeants irresponsables....

 

« Chine et Russie ont désormais une quasi-alliance »

Affichant une neutralité de façade, Xi Jinping soutient Vladimir Poutine, avec lequel il a noué une « quasi-alliance », avertit l’analyste Alexey Muraviev.

La Chine, une fois de plus, appelle toutes les parties à la retenue. » À la veille de l'invasion russe, la déclaration du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi voudrait encore faire croire que Pékin évite de se mouiller dans la crise ukrainienne. Les analystes occidentaux débattent depuis plusieurs semaines sur l'éventuel soutien que pourrait apporter Xi Jinping à son homologue russe.

Contre l'évidence d'un alignement avec Moscou, certains objectent le passif de la Guerre froide, de la rupture entre l'Union soviétique et la République populaire de Chine dans les années 1960 et de la méfiance profonde qui s'était alors installée entre les deux grands États communistes. Et soulignent des intérêts divergents entre une Russie lancée dans une aventure risquée et une Chine soucieuse de stabilité, particulièrement à la veille d'un congrès du Parti qui, à l'automne, devrait renouveler pour cinq ans le mandat de l'exécutif chinois.

L'Ukraine peut-elle résister militairement à la Russie ?

Pourtant, Alexey Muraviev, professeur à l'université Curtin de Perth, en Australie, spécialiste des études stratégiques russes, avertit : Chine et Russie sont désormais engagées l'une et l'autre dans une « quasi-alliance ». Le 4 février, Xi et Poutine ont signé un accord historique assurant à Moscou un client pour ses hydrocarbures, et donc une ligne de crédit pour survivre face aux sanctions occidentales. En outre, dans leur communiqué joint, la Chine a fait siennes les inquiétudes russes contre l'extension de l'Otan, prétexte à la guerre contre l'Ukraine. La Russie, elle, a reconnu les prétentions chinoises sur Taïwan, qui pourrait être la prochaine proie au menu des recettes éprouvées par Poutine en Ukraine. Entretien.

Le Point : Est-ce que Xi Jinping soutient Vladimir Poutine sur l'Ukraine ?

Alexey Muraviev : Xi Jinping se soutient d'abord lui-même. Il se saisit de l'opportunité que crée l'escalade actuelle pour la Chine. On ne doit pas imaginer que des troupes chinoises vont se joindre à une invasion russe de l'Ukraine, ou des troupes russes à une annexion de Taïwan. Il s'agit plus d'une approche qui vise à couvrir mutuellement les arrières des politiques russes et chinoises durant les quinze dernières années, se soutenant politiquement et économiquement. Enfin, et surtout, il y a le symbolisme, auquel les Chinois sont très attachés : Xi Jinping était l'invité d'honneur des Jeux de Sotchi en 2014, Poutine l'a été pour les Jeux d'hiver de Pékin qui viennent de s'achever. Mais cela ne s'arrête pas là, et je ne voudrais pas donner l'impression qu'il s'agit simplement d'une relation intéressée, sans rien de plus sérieux. La concentration de troupes russes en Biélorussie s'est opérée par le transfert d'éléments importants jusque-là assignés au district militaire oriental, dans l'Extrême-Orient russe et en Sibérie, principalement autour de la frontière sino-russe. Cela n'a pu se produire que parce que la Russie a une confiance stratégique dans la Chine, et réciproquement. Comment exposeriez-vous votre frontière orientale, où existaient d'anciens conflits avec la Chine, si vous n'étiez pas certain que le voisin n'en tirerait pas avantage ?

Xi Jinping se soutient d’abord lui-même. Il se saisit de l’opportunité que crée l’escalade actuelle pour la Chine.Alexey Muraviev

Qu'est-ce qui les rend si confiants ?

Chine et Russie ont désormais une quasi-alliance. Elles y ont travaillé fermement durant trente ans. Mais les Russes ne prennent rien pour argent comptant. Ils ont un instrument de dissuasion contre toute action militaire chinoise : des armes nucléaires tactiques et stratégiques.

En somme, c'est une amitié à couteaux tirés ?

C'est une amitié intéressée. Ils ne se vouent pas une confiance sans borne. Mais ils en tirent des avantages certains. Les deux pays sont membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, et donc peuvent s'abstenir ou employer leur veto l'un pour l'autre. Le 4 février, les Russes ont signé un gigantesque accord énergétique avec les Chinois de 117,5 milliards de dollars [104 milliards d'euros, NDLR] de gaz et de pétrole. C'est une garantie économique en cas de sanctions américaines et occidentales. Pour la Russie, cela lui permet de repositionner ses forces à l'ouest. Et pour la Chine, les préoccupations américaines avec la Russie signifient qu'elle va pouvoir exploiter les faiblesses des États-Unis dans le Pacifique. La crise en Ukraine a démontré que les ressources américaines sont trop étendues. Ils n'ont pu déployer que 8 000 hommes en Europe de l'Est, parce qu'ils ont investi tout ce qu'ils ont pour contrebalancer la Chine dans le Pacifique. Ce ne sont pas des chiffres qui vont faire peur à une superpuissance militaire comme la Russie.

Ukraine-Russie : ce que mijote Poutine

Qu'y a-t-il dans la déclaration commune du 4 février ?

Cette déclaration commune ajoute une perspective sur l'avenir : les deux pays déclarent qu'ils vont construire un nouvel ordre mondial et réformer le système international actuel. La Chine y considère comme légitimes les inquiétudes de la Russie sur l'expansion de l'Otan. Quant à la Russie, elle soutient la Chine sur la question de Taïwan, le « principe d'une seule Chine » et la réunification, ce qui est vraiment très significatif, parce que c'est la première fois que la Russie prend le parti de la Chine sur cette question. Enfin, les deux puissances prennent position sur l'Indo-Pacifique et font même une référence explicite à l'accord Aukus, entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Donc la Russie prend aussi le parti de la Chine sur l'Aukus.

N'est-ce pas une alliance de facto ?

Ce n'est pas une alliance, c'est une nouvelle forme de relation, parce qu'il n'y a pas d'obligations légales en temps de guerre.

Ce n’est pas une alliance, c’est une nouvelle forme de relation, parce qu’il n’y a pas d’obligations légales en temps de guerre.Alexey Muraviev

Ne pourrait-il y avoir des clauses secrètes, comme c'est déjà arrivé dans l'histoire ?

Il pourrait bien y en avoir, mais personne ne le sait. Aucune preuve n'existe que les deux pays auraient signé une sorte de mémorandum secret. Je ne peux commenter que ce qui est dans le domaine public.

Est-il possible de briser cette quasi-alliance ?

On en parle depuis longtemps. Cela a soulevé l'argument que si l'on se confrontait trop avec la Russie ou qu'on la sanctionnait trop sévèrement, cela la jetterait dans les bras de la Chine. Les États-Unis voulaient éviter cela à tout prix parce qu'ils ne peuvent faire face à ces deux rivaux militaires en même temps. Mais je pense qu'il est maintenant trop tard. Chinois et Russes ont rebâti leur confiance mutuelle. Et entre eux et les Occidentaux, il y a désormais une méfiance trop profonde.

La Chine est opposée à l'indépendance de Taïwan. Ce qui fait dire à certains qu'elle ne peut qu'être gênée par le soutien russe à l'indépendance des entités séparatistes d'Ukraine. Comment expliquer cette contradiction ?

Quand les Chinois évoquent leur crainte pour la souveraineté et l'intégrité territoriale, cela ne concerne que leur propre problématique sur l'unité de la Chine. Sur la Russie et l'Ukraine, ils se contentent de parler des préoccupations russes sur la sécurité et ne commentent pas le droit à l'autodétermination des républiques de Donetsk et Lougansk, pour qu'on ne leur renvoie pas à la face le droit à l'autodétermination de Taïwan. Ensuite, même si les Chinois ont beaucoup d'intérêts économiques en Ukraine à protéger, ils ont un différend avec le gouvernement de Volodymyr Zelensky. Il y a un an, alors que des investisseurs chinois avaient acheté l'entreprise militaire ukrainienne Motor Sich, un fabricant de moteurs, en particulier pour hélicoptères, les États-Unis ont obligé Zelensky à la nationaliser pour éviter que la Chine ne transfère ses technologies. Enfin, quand la Chine soutenait pour la forme les accords de Minsk, c'était toujours la lecture russe de ces accords.

Jean-Pierre Cabestan : « Si Xi Jinping restait rationnel, il éviterait la guerre »

La Chine ne reste donc pas neutre ?

La Chine évite de paraître soutenir trop ouvertement la Russie, pour ménager aussi sa propre image, en particulier en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Afrique, où elle ne veut pas apparaître comme expansionniste ou trop agressive.

Y a-t-il un risque d'attaque coordonnée sur l'Ukraine et Taïwan ?

On ne peut pas l'exclure. Quand les tensions autour de l'Ukraine se sont accentuées en janvier, l'aviation chinoise a relancé ses incursions de grande ampleur dans la zone d'identification de défense aérienne autour de Taïwan. Et un navire de guerre chinois a dirigé un laser de combat sur un avion australien dans la zone économique exclusive de l'Australie. Si les Chinois sentent que les États-Unis ne viendront pas en aide à Taïwan, ils saisiront l'opportunité. Mais surtout, l'armée chinoise apprend tout des Russes. Et Xi tire des leçons de la gestion de crise par la Russie. Il pourrait utiliser la stratégie russe développée sur l'Ukraine pour Taïwan : masser des troupes, faire monter la tension, s'arrêter juste avant l'invasion directe, mais forcer l'autre camp à se soumettre.

Xi tire des leçons de la gestion de crise par la Russie. Il pourrait utiliser la stratégie russe développée sur l’Ukraine pour Taïwan : masser des troupes, faire monter la tension, s’arrêter juste avant l’invasion directe, mais forcer l’autre camp à se soumettre.Alexey Muraviev

Quelles leçons Xi Jinping pourrait-il apprendre de Vladimir Poutine ?

Jusque-là, la Russie a très bien joué. Elle a acquis des territoires sans tirer un seul coup de feu ! Et l'Ouest a été absolument paralysé. Cela incitera les Chinois à être audacieux. On promettait à la Russie des sanctions apocalyptiques. Et on a finalement dégainé des mini-sanctions, symboliques et pathétiques. L'exemple russe montre à Pékin que tant que l'on a des capacités militaires et nucléaires, on peut être effronté et agressif, et s'en tirer. Alors imaginez ce qu'il en serait pour la Chine, qui est économiquement bien plus puissante que la Russie.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Du temps de l’URSS étant donné l’idéologie communiste et leur partis communistes étaient similaires donc alliés de fait mais la CHINE n’a pas subi la guerre froide et a grandi au point de rappeler cet adage : « quand la Chine s’éveillera le monde tremblera » et bien c’est le cas devenue 1ere puissance du monde que l’arrogance des occidentaux et USA n’a pu empêcher avec un dictateur à vie !

Après la chute du mur de BERLIN la réunification des deux Allemagnes et la fin de la guerre froide le communisme international a décliné hormis en CHINE et même CUBA qui a décliné depuis la mort de Castro et la Corée du NORD !

En France le parti communiste français à résisté en s’affaiblissant jusqu’au mitterrandisme pour après diminuer jusqu’à devenir marginal un peu comme le parti communiste italien !

Seuls les USA sont viscéralement anti communiste bien qu’ayant mis de l’eau dans leur vin car ce parti était interdit pour des considérations essentiellement financières et commerciales !

Avec POUTINE ce nouveau dictateur le PC soviétique plutôt de son ex-empire russe renait avec force comme une grande claque donnée dans la face des occidentaux et USA !

Donc nos dirigeants mous du genou palabrent et protestent croyant encore que le maitre du Kremlin les écouterait et qui confirme ce qui est plus grave que ces dirigeants pleutres et bavards ne nous protègent pas assez en Europe les Américains alliés étant bien loin de chez nous et pas enclins à lever même le petit doigt car ne voulant pas continuer à faire les gendarmes du monde ceci confirmé par leur président BIDEN !

Jdeclef 26/02/2022 12h08


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire