Quand
l’Ukraine percute la présidentielle : avantage Macron ?
LA LETTRE
DU PALAIS. L’union sacrée face aux crises internationales
favorise mécaniquement les sortants en période d’élections. Retour sur les
précédents.
C'est
une première dans l'histoire de la Ve République. L'élection
présidentielle, dont le premier tour doit se tenir dans moins de quarante-cinq
jours, se déroule désormais sur fond de conflit armé aux portes de l'Union
européenne. Jamais campagne pour la magistrature suprême ne s'était retrouvée
percutée par une crise internationale de cette ampleur. « C'est absolument
sans précédent, souligne Dominique Moïsi, géopoliticien et conseiller spécial
de l'Institut Montaigne. Une période longue de notre histoire européenne vient
de s'achever. La fin de l'après-guerre vient de commencer. »
En lançant une opération militaire de grande ampleur en Ukraine,
Vladimir Poutine a rompu la charte de l'ONU et violé l'acte final de la conférence
d'Helsinki de 1975, qui garantit le respect de l'indépendance, de la
souveraineté et de l'intégrité territoriale des États, le non-recours à la
menace ou à l'emploi de la force, l'inviolabilité de leurs frontières et le
droit de chacun d'eux à adopter le système politique et les alliances qu'il
souhaite. Il a, par la même occasion, percuté la campagne présidentielle
française.
Les tentatives de
médiation d'Emmanuel Macron – qui s'entretenait encore ce jeudi matin avec le
président ukrainien Volodymyr Zelensky – n'ont pas été récompensées.
Mais le chef de l'État, qui sera contraint de déclarer sa candidature le
4 mars au plus tard dans ce contexte exceptionnel, pourrait bénéficier du
« rally round the flag effect » (effet de ralliement autour du
drapeau). Une notion forgée dans les années 1970 par le politologue
américain John Mueller. Ce dernier avait établi un lien entre les événements
dramatiques éprouvés par un pays et la courbe de popularité de son dirigeant.
Exemples et contre-exemples
« Il n'y a pas de loi en la matière. L'histoire est riche
d'exemples et de contre-exemples », nuance Bertrand Badie, professeur
émérite à Sciences Po et auteur de Les puissances mondiales : repenser la sécurité
internationale (Odile-Jacob). S'agissant de
François Hollande, sa décision d'engager les troupes françaises au Mali en
janvier 2013 n'avait pas permis d'enrayer la chute constante de sa
cote de popularité (alors à 38 % de satisfaits, selon l'Ifop) depuis
son élection en mai 2012. L'ancien président socialiste avait fini son
mandat à un niveau historiquement faible avec 22 % seulement.
Après l'incursion
de la Russie en territoire géorgien en août 2008, Nicolas Sarkozy, qui s'était
interposé diplomatiquement en tant que président en exercice de l'Union
européenne, avait connu sur toute la fin de l'année une embellie de sa cote de
popularité. L'ancien président, qui s'était posé en capitaine de tempête
affrontant des crises « d'une violence inouïe », selon son mot,
avait pourtant échoué à obtenir un second mandat.
Jacques Chirac avait aussi connu un bond très net en s'opposant
fermement à l'intervention américaine en Irak de 2003, mais il s'agissait
de son dernier mandat. François Mitterrand, pour sa part, avait gagné 19
points en deux mois – vite reperdus ensuite – au début de la guerre du
Golfe en 1991. À l'étranger, George W. Bush a explosé tous les
compteurs en arrachant 39 points supplémentaires (selon l'institut
Gallup) sitôt après les attentats du 11 septembre 2001. Il sera réélu
pour un second mandat trois ans plus tard.
« Les États-Unis nous ont offert l'exemple le plus
convaincant de cet effet de ralliement autour du drapeau, rappelle Bertrand
Badie. Les Américains ont choisi de reconduire Franklin D. Roosevelt en 1940,
et en 1944, alors qu'il n'avait pas le droit de briguer ces troisième et
quatrième mandats. » Le contre-exemple parfait étant Lyndon B.
Johnson, dont la guerre du Vietnam doucha les ambitions de réélection. Autre
exemple notable : la défaite de George W. Bush huit mois après la fin de
la guerre du Golfe. Outre-Atlantique comme dans l'Hexagone, il ne faut pas
confondre guerre gagnée avec cote de popularité et chance de réélection.
Miroir grossissant
« Rien n'indique pour l'instant que le futur sort de
l'Ukraine puisse être un facteur déterminant du vote des Français. Mais
l'aggravation de la situation internationale apparaît comme un miroir
grossissant de l'écart existant entre la gravité du président et la
légèreté de certains de ses principaux opposants », juge Dominique Moïsi.
La crise ukrainienne offre selon lui une tribune inédite à Emmanuel
Macron pour surclasser ses concurrents, prompts il y a quelques jours à le
caricaturer en « idiot utile » de Poutine – et pour renforcer sa
stature internationale. Si l'ensemble de la classe politique a fermement
condamné l'invasion russe, Jean-Luc Mélenchon ou Éric Zemmour étaient jusqu'à
présent restés relativement cois, relativisant les propos du chef du Kremlin et
accusant le président français de faire de la communication.
« Macron espère vraisemblablement que les Français se diront : Il n'a pas réussi à éviter la guerre, mais il a tout essayé »,
achève Dominique Moïsi. Face à une crise d'une telle ampleur, gare à ne pas
donner le sentiment de briser la concorde nationale.
Mais le locataire
de l'Élysée se retrouve aussi face à une équation paradoxale ! Comment
battre la campagne et haranguer la foule dans un costume de candidat – son
premier meeting est prévu à Marseille ce 5 mars –, alors
que Poutine menace quiconque gênerait ses plans de conquête de « conséquences
qu'[ils] n'ont jamais connues » ? La compétition électorale est, sur
le papier du moins, renvoyée aux calendes grecques et tout concourt au maintien
du statut de président/chef de guerre, renforcé par sa présidence du Conseil de
l'Union européenne.
Emmanuel Macron a un autre atout dans sa manche : en
s'exprimant en tant que président, il peut espérer contourner la vigilance de
l'Arcom – l'instance qui a remplacé le CSA –, en occupant l'espace
médiatique en tant que chef des armées. Ce qui peut toutefois se retourner contre
lui s'il ne parvient pas à trouver le bon dosage entre le président qui gère
une crise internationale et le candidat qui présente sa vision de long
terme pour la France. « Le calendrier lui était déjà favorable, mais la
guerre russo-ukrainienne peut lui offrir un second mandat sur un
plateau », parie Dominique Moïsi. Encore faudra-t-il à la fois
parvenir à gérer les sautes d'humeur de l'ours russe et les rodomontades de
ceux qui aspirent à récupérer son fauteuil à l'Élysée. Une véritable gageure.
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Ce
personnage dangereux à demi fou qui s'est moqué de lui directement mais qui n’a
pas entamé l’amour propre de notre président qui n’en n’avait déjà plus et de
tous les autres dirigeants encore plus orgueilleux que lui se croyant
invincibles qui pour l'instant aboient en promettant des sanctions
majoritairement économiques d'ailleurs pas tous d'accord sur celles à prendre
comme d'habitude bien que dénonçant cette agression que le maitre du Kremlin
avait prévu et planifié depuis longtemps.
Mais ne
veulent pas engager des forces militaires notamment comme les USA et BIDEN qui
a déjà subi une humiliation avec sa fuite en AFGHANISTAN et donc comme les
autres occidentaux et leur OTAN devenu épouvantail qu’ils agitent sans s’en
servir ne peut que convaincre POUTINE que poursuivre son invasion de l’UKRAINE
en éliminant leur président courageux et le remplaçant par un fantoche à la
solde de la mère Russie poutinienne !
On a vue
par exemple la coalition occidentale contre DAESH EI et la division des
occidentaux pour en arriver à presque rien en SYRIE IRAK et AFGHANISTAN contre le
terrorisme islamique ou les Russes encore eux ont repris partiellement la main
et ne parlons pas de la France et son armée au MALI dans cet immense SAHEL !?
Et l’on voit
encore MACRON qui continue à téléphoner à Poutine en pure perte pour montrer qu’il
fait quelque chose (mais surtout pour gagner sa réélection comme certains
médias le souligne à juste titre !)
Résumons
les occidentaux croyaient après la guerre froide et la chute du mur de BERLIN avoir
obtenu une paix durable inébranlable faite de consensus ou de négociations en cas
de désaccords entre l’EST et l’OUEST et plus de guerres qu’ils ne savent plus
faire comme les peuples qui ne savent plus voter pour des dirigeants compétents
qui ne soient pas des donneurs de leçon bavards partisans du politiquement
correct hypocrite stérile se croyant dans un monde de bisounours ou tout le ce
monde n’est pas beau et gentil !
Jdeclef 25/02/2022
11h29
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