Michel Richard
– Une campagne étrangement fantôme
CHRONIQUE. Morne
campagne qui se languit et patine. Ce n’est pas seulement parce que Macron se
fait attendre. C’est plus grave.
Elle
est poussive, en demi-teinte, hors-sol, en faux plat : tout le vocabulaire
de la déprime est mobilisé, décidément, pour qualifier la campagne
présidentielle au point où elle en est. Aucun débat n'émerge. Rien ni personne
n'imprime : aucune proposition, aucun candidat. Pas la moindre dynamique
personnelle – ou alors si fugitive – ni programmatique. Chacun y va de son
catéchisme sans qu'on n'en retienne rien : l'immigration, les droits de
succession, le pouvoir d'achat ou le nucléaire…, qui dit quoi ? Rien
n'accroche l'attention ni l'intérêt. Morne campagne, campagne introuvable. Les
sondages le disent, les états-majors de campagne s'en inquiètent.
Même les sujets d'actualité qui s'invitent dans les débats et
s'imposent aux candidats – le prix du diesel, les Ehpad, l'Ukraine, le Mali ou
le passe vaccinal – n'accrochent pas, ou pas longtemps. Un tour de piste et on
passe à autre chose. Seuls, finalement, quelques mots plus hauts que d'autres,
quelques outrances, prises de becs ou ralliements font brièvement bouger le
sismographe de l'attention publique. L'attention, pas l'intérêt.
Emmanuel Macron, dans le rôle du candidat introuvable qui joue à
cache-cache, est jugé premier coupable de cette atonie électorale. Tout serait
figé dans l'attente de sa candidature, pas n'importe quelle candidature, il est
vrai, celle du président sortant, l'adversaire de tous les autres. Ce seul
candidat d'importance leur manquant, tout en serait paralysé : leur propre
talent et la passion publique. Mais, promis-juré, on va voir ce qu'on va voir
quand l'animal se décidera à sortir du bois.
Présidentielle : Denormandie pressenti pour diriger la
campagne de Macron
D'abord parce que, dès aujourd'hui et sans l'attendre, tout leur
est bon pour dénoncer un président qui a tout faux, qui a tout fait mal, abîmé
la France – que d'ailleurs il n'aime pas – et méprisé les Français – qu'il ne
connaît pas ! Difficile de croire qu'on puisse en rajouter beaucoup
sur pareils réquisitoires définitifs ! En outre, une fois Macron
déclaré, ses compétiteurs perdront l'un de leur procès favoris, contre un
président vrai-faux candidat qui profite éhontément de sa fonction.
Dur, dur d'exister, décidément, face à ce candidat qui se
démultiplie façon hologramme ! Brûlant prématurément leurs cartouches,
avant même qu'il en ait décidé, d'aucuns accusent Macron de « mépris
démocratique » s'il ne participait pas à un débat inédit de premier tour
le confrontant à la meute de ses adversaires.
Mais il n'y a pas que Macron, le Covid et l'Ukraine. Il y a
plus grave que ça. Plus grave que le déficit d'incarnation, de souffle et de
ferveur dont souffrirait la campagne. Macron et les autres sont affectés d'une
maladie qui anémie leur parole et vicie leurs débats. Le virus bien connu de
l'incrédulité et de la déception : on a assez payé pour n'être pas encore
déçu, merci ! Mais s'ajoute un doute nouveau : à quoi bon des
promesses (de dépenses, de recettes, de réformes…) qui sont faites sans se préoccuper
de savoir si elles ont une chance d'être acceptées par le peuple ? Les
partis politiques ne sont plus en état d'éclairer, d'encadrer l'opinion
publique, laquelle, du coup, comme jamais aujourd'hui, se manifeste comme elle
l'entend. Bonnets rouges, Gilets jaunes : quel homme politique, pourtant,
était hostile à la taxe carbone, cette mesure qui a chamboulé le pays ?
« Il est absurde que les candidats formulent leurs propositions en faisant
l'impasse sur les difficultés de la société à se réformer là où c'est
nécessaire », analyse fort justement Daniel Cohn-Bendit dans sa récente
interview au Point.
S'inquiéter au préalable de l'acceptabilité et de la faisabilité
des programmes politiques, c'est les rendre crédibles. Faute de quoi, les
promesses restent des promesses ; les programmes, des vitrines en
trompe-l'œil ; leurs échecs continus, des machines à abstention ; et
les campagnes électorales, de tristes moments.
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Donc le président
sortant pas encore candidat compte les points de ses adversaires politiciens de
tous bords d’une bêtise incurable aveuglés par leurs égos qui les étouffe ce
qui montre la pauvreté de cette classe politique française !
Et
E.Macron continue à se moquer des français « gens de peu » comme il a
dit qui n’ont plus d’amour propre et perdu leur bon sens en votant mal depuis
40 ans et cela ne s’améliore pas dans ceux qui votent encore, car l’abstention
risque encore d’être importante !
Là :
si le président est réélu ce qui semble en prendre le chemin tant ses opposants
sont si divisés et trop nombreux le changement que pourtant beaucoup de Français
demandait (bien qu’est-ce sur, car pas évident) ils attendront 2027 et
mériterons ce qu’ils auront par leur individualisme ou le chacun pour soi ainsi
que leur versatilité qui sont leurs défauts) dans cette Vème république
monarchique qui donne trop de pouvoir à un seul homme comme dans cet ancien
régime dont on n’arrive pas à se débarrasser malgré l’invention de notre
révolution vieille de 230 ans qui est de plus en plus gommée par une fausse
démocratie qui glisse vers une démocrature comme dans d’autres grands pays
connus ce qui plairait bien à notre président actuel pseudo monarque sans couronne !?
Jdeclef 06/02/2022
09h54
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