Présidentielle
– Nicolas Sarkozy et « le melon » de Valérie Pécresse
LA LETTRE DU PALAIS. Dans le camp de la candidate LR, un vent de paranoïa se lève : l’ancien président, féroce en privé, aurait-il déjà topé avec Macron ?
C'est
peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup. Pour son 67e
anniversaire, le 28 janvier, Nicolas Sarkozy a reçu un coup de téléphone
chaleureux d'Emmanuel Macron. Malgré un agenda diplomatique surchargé par un
appel d'importance avec Vladimir Poutine sur la crise russo-ukrainienne, le
président a pris le temps pour un de ses prédécesseurs. « Valérie, elle,
s'est contentée d'un texto », maugrée un sarkozyste historique. C'est dire
l'ampleur du froid entre l'ancien chef de l'État et la candidate LR, dont les
relations ont toujours été fraîches.
Certes, sitôt après sa victoire à la primaire, il l'a appelée puis
reçue discrètement, fin décembre, dans ses bureaux du 77, rue de Miromesnil (8e
arrondissement de Paris). Mais, à deux mois du premier tour de la
présidentielle, le père fondateur des Républicains, le « boss », comme
le surnomment toujours ses fans, n'a toujours pas apporté publiquement son
soutien à celle qui porte les couleurs de sa famille politique. Pire, ses
confidences au vitriol viennent polluer une campagne déjà lourde de trahisons.
« Valérie part dans tous les sens. Déjà, si, dans une campagne, tu arrives
à imprimer une ou deux idées, c'est un miracle ! Il faut marteler en
permanence. En 2007, on parlait de Sarko matin, midi et soir. Mais là, qui
parle de Valérie Pécresse ? Elle est inexistante », rapportait Le Figaro ce jeudi. L'ex-président, qui
compte deux présidentielles à son actif, dont une triomphale, a de longue date
théorisé la stratégie de la « cible mouvante » : un candidat,
pour l'emporter, doit contraindre ses adversaires à courir derrière ses idées
et ne jamais être là où on l'attend. Autant dire qu'il est pour le moins
dubitatif sur la stratégie un brin suiviste et sans surprise de la championne
des Républicains.
À quoi joue Sarko ?
Il y a pire. Chez certains pécressistes, une once de paranoïa commence
à s'installer. À quoi l'ancien locataire de l'Élysée joue-t-il donc ?
En plus de ne pas soutenir officiellement la candidate, chercherait-il à lui
nuire ? Les défections et transferts de proches de Nicolas Sarkozy
interpellent au QG de campagne de la rue Torricelli (17e arrondissement
de Paris) : Guillaume Peltier, parti rejoindre Éric Zemmour, n'était-il
pas l'un de ses disciples ? Éric Woerth, qui vient de rallier Emmanuel
Macron, tout autant. Ce vendredi, toujours dans Le Figaro, c'est la maire LR de Calais,
Natacha Bouchart, autre affidée de Sarkozy, qui exprime son souhait que Macron
soit réélu. Suivie dans la foulée de Nora Berra, ancienne secrétaire d'État
sous Sarkozy.
Et que dire de la sortie au canon de Rachida Dati, qui a ses entrées
au « 77 », contre Patrick Stefanini ? L'ancienne garde des
Sceaux s'en est prise au directeur de campagne de Pécresse en le
traitant de… « loser » ! Il est de notoriété publique à
droite que l'ancien président ne porte pas dans son cœur celui qui a piloté la
campagne de François Fillon à la primaire de 2016, à laquelle lui-même
concourait. Ce mardi, Sarkozy a reçu Stefanini à sa demande, fait inédit.
Présidentielle – Dans le camp de Valérie Pécresse, le grand
blues des élus
« L'ex » aurait-il topé en sous-main avec Emmanuel
Macron, avec qui il a entretenu tout au long du quinquennat un compagnonnage
inédit entre un président et un de ses prédécesseurs ? Si leurs
relations ont été marquées par des hauts et des bas – à partir de la crise du
Covid et de la condamnation en première instance de l'ancien président dans
l'affaire des écoutes dite Bismuth en mars 2021 –, ils ont
toujours maintenu un dialogue régulier. Habile, ce jeune président
« traite » – comme on dit dans le jargon politique – son illustre
aîné, en qui il voit un cheval de Troie contre une droite qu'il rêve de mettre
à terre. « Macron s'est fâché avec Édouard Philippe, alors il reporte tout
son amour sur Sarkozy ! » moque un pilier de l'équipe Pécresse. Pas
dupe, l'ex-président cultive cette relation qui lui permet de continuer à peser
dans le jeu politique en soufflant des nominations lors des remaniements –
rarement suivies – ou des conseils en géopolitique. Fin janvier, Macron l'a
convié à sa table. À l'occasion de ce rendez-vous, selon Les Échos, Sarkozy aurait suggéré le nom de
la patronne de la BCE Christine Lagarde pour succéder à Jean Castex à Matignon
en cas de réélection. Comment ne pas y voir une flèche contre Pécresse au
moment où le président sortant s'apprête à affronter plusieurs femmes
candidates ? D'autant que Lagarde était ministre de l'Économie de Sarkozy
lorsque Pécresse était à l'Enseignement supérieur.
« Une techno chiante et sans aspérités »
En Sarkozie, Pécresse la chiraquienne s'est toujours sentie comme
le vilain petit canard. L'ancien président, qui lui préférait les stars Rama
Yade et Rachida Dati, la jugeait « scolaire », « un peu
obsessionnelle », complexé peut-être par son côté « bac
+ 18 » (elle a obtenu le bac à 16 ans et a fait HEC et l'ENA,
dont elle est sortie deuxième au classement). À ses yeux, elle a toujours été
une parfaite exécutante, une conseillère d'État sans grand charisme. Mais sa
capacité de travail le rassurait. « Il la voyait comme une techno chiante
et sans aspérités, une bonne élève », résume un sarkozyste. Même sa
victoire francilienne de 2015, après une campagne brutale, ne trouve pas grâce
à ses yeux. En petit comité, il a ce propos grinçant : « Elle a pris
le melon, elle ne passe plus sous l'Arc de Triomphe ! Il faut lui dire
qu'elle s'occupe des trains ! » Lorsqu'elle se déclare candidate à
l'investiture LR, en juillet, il a ces mots plus cruels encore :
« Elle est sérieuse, mais qu'elle puisse penser à la présidentielle, ça en
dit long… » Il l'avait néanmoins reçue en septembre, comme les autres
postulants. Ambivalent, Sarkozy ? Pécresse n'a pas oublié les mots quasi
paternels qu'il avait eus en octobre 2019 en lui remettant la Légion
d'honneur en rez-de-jardin au siège du conseil régional à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) :
« Je te souhaite le plus fort, le plus haut. Quitte à rêver, autant
rêver grand, je sais que tu peux y arriver. Tu t'es construit une carapace, je
sais que c'est pour te protéger, mais montre-toi telle que tu es et les
Français t'aimeront. » Comme un passage de témoin.
Si Pécresse est élue, il sait
qu’il est mort politiquement.Un intime de Sarkozy
Telle est la somme des malentendus qui attendaient l'ancien
président et la candidate lors de leur entretien ce vendredi, à deux jours du grand
meeting prévu au Zénith de Paris. Invité, Sarkozy a décliné. « Il faut lui
baiser la babouche », presse un proche. Ce que Pécresse se refuse à faire
pour ne pas apparaître comme une petite fille « sous tutelle ». En
privé, « l'ex » s'offusque qu'elle cite davantage Chirac que lui dans
ses interventions. Qui l'a nommée ministre en la chargeant de la réforme de
l'autonomie des universités, puis ministre du Budget et porte-parole du
gouvernement ? « Il est remonté comme une pendule. Elle ne parle que
de Chirac, ça l'agace », tacle un fidèle. Quant à la sortie sur le Kärcher,
elle ne lui a pas plu. Il y a vu un hommage réducteur à son quinquennat.
« Macron, c'est un centriste libéral, Pécresse, c'est
une centriste autoritaire »
Que pèse encore Sarkozy dans l'électorat de droite ?
« C'est Johnny. Ses fans achètent tous ses disques », sourit un vieil
ami. Dans une campagne serrée, qui peut se jouer à quelques milliers de voix,
son soutien pèsera sans nul doute. Un stratège macroniste l'évalue à
« 1, 2 ou 3 points au premier tour », soit
500 000 à 1,5 million de voix. Dans le dernier tableau de bord
Ifop-Fiducial pour Paris Match
et Sud Radio, il culmine à la troisième place, derrière Édouard Philippe et
Roselyne Bachelot, avec 45 % d'opinions positives, devant Pécresse à
41 %. Chez les sympathisants LR, où il atteint 74 % à égalité
avec Philippe, il apparaît, en revanche, nettement derrière la candidate
LR, qui virevolte au score canon de 92 %. Gare, donc, alerte un conseiller
de la patronne de l'Île-de-France : « Ce serait une erreur énorme de
ne pas la soutenir, il se retrouverait tout seul. Toute la droite s'est
rassemblée derrière sa candidate ! » « Il est obligé de la
soutenir, il n'a pas le choix, abonde un ami de Sarkozy. Les militants et les
électeurs LR ne le lui pardonneraient pas. Il apparaîtrait comme un
traître. »
Les fins connaisseurs de l'homme estiment que le blocage serait
plus intime que politique. « Si Pécresse est élue, il sait qu'il est mort
politiquement. Il aura son contingent de Légions d'honneur à distribuer, mais
il ne sera plus le grand chef de la droite. Il se dit qu'il pourrait encore
faire quelque chose avec Macron, s'il est réélu, en lui imposant une
cohabitation. Il n'a pas totalement renoncé à cette idée, qui pourrait lui
permettre de tirer encore les ficelles », confie un intime. « Ça
relève de la psychanalyse : il n'a pas intérêt à la défaite de Macron, car
il n'a pas envie qu'il y ait un autre ancien président dans l'atmosphère. Il ne
serait plus le recours qu'il imagine. S'il perdait, vous croyez que Macron
resterait inactif ? Non ! Sarko a dealé avec lui, c'est
évident », spécule un haut responsable LR.
Lorsque Sarkozy et Pécresse se sont rencontrés pour la première
fois, en 2005, il venait de prendre les commandes de l'UMP. Elle était
porte-parole du parti, étiquetée chiraquienne. Rapidement, il la convoque. Elle
est convaincue qu'il va la pousser vers la sortie. Surprise, il lui livre une
leçon de politique qu'elle n'a jamais oubliée : on rassemble toujours la
famille. « Je veux que tu restes, je veux qu'il y ait dans le parti des
gens qui ne m'aiment pas », lui souffle-t-il, instruit de l'erreur de
Chirac qui n'a jamais pardonné aux balladuriens. C'est ce même conseil qu'il
lui a donné lorsqu'elle a été investie candidate, la pressant de prendre tout
décembre, si nécessaire, pour faire l'unité de son camp. Reste à savoir si
cette grande leçon de fraternité politique s'applique aussi aux anciens
présidents.
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Est-ce
que les Français lambda sont capables de voter pour un candidat ou candidate à
cette élection présidentielle qui en fait va décider de leur avenir, pour le
politicien élu avec trop de pouvoir qu'ils auront donné à un seul de ces candidats
par ce système pervers de ce scrutin de cette Veme république devenue
monarchique ce dont ils ne se sont pas rendu compte à 2 tours inutiles (un seul
suffirait) qui met face à face le président sortant avec l'opposant arrivé 1er
au 2eme tour qui élira le gagnant avec une fausse majorité loin de représenter tous
les Français !
Donc
comme en plus on revoit les mêmes depuis ces derniers quinquennats ou incidents
qui permettent l’élection par défaut d’un président néanmoins connus comme F.
HOLLANDE et l’affaire DSK rien ne change vraiment dans cette démocratie à la française !
Là, on a
atteint le pire avec la multiplicité des candidats qui font un concours de médiocrité
lamentable avec un président qui attend sereinement sa réélection s’il ne commet
pas d’erreurs de langage car parlant souvent trop à des gens qu’il dédaigne ne
l’écoutant plus, mais c’est le président sensé tout savoir… !?
Cela me
rappelle une anecdote il y a longtemps ou je travaillais encore et ou je
discutais avec une collègue amusante et sympathique sur l’élection
présidentielle de l’époque à venir « je lui avais demandé pour qui va-tu voter et
elle m’avait répondu J. CHIRAC et j’ai poursuivi en lui demandant pourquoi » ?
« Elle
m’a répondu parce qu’il est beau !? »
C’était une
autre époque mais les Français ont changé, mais pas en bien et si facile à manœuvrer
par ces politiciens chevronnés qui roulent essentiellement pour eux car les
électeurs sont devenus nuls !
Et MACRON
l’opportuniste plus malin qu’eux ainsi que ces électeurs niais (gens de peu
comme il a dit) ce qui va peut-être lui permettre d’être réélu !
Jdeclef11/02/2022
12h47
Ces abrutis bas de plafond de modérateurs du point qui censurent des vérités pas bonnes à dire mais avérées sont des hypocrites que ne supportent pas leurs rédactions tout en ne respectant pas la liberté d'expression pourtant inscrite dans notre constitution ce qui est inutile car diffusé sur d'autres médias bien plus efficaces !
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