mardi 19 novembre 2019

Les iraniens avaient destitué le Shah d'Iran en 1979 roi absolu pour devenir une république islamique toute aussi totalitaire, des ayatollahs, si ce n’est plus !


Comment l'Iran s'est embrasé

D'importantes manifestations ont éclaté ce week-end à travers le pays contre l'augmentation du prix de l'essence. La répression a été sanglante.

Totalement inattendue, l'annonce du président iranien a fait l'effet d'une bombe. Vendredi, à peine la nuit tombée, Hassan Rohani a annoncé une baisse drastique des subventions gouvernementales sur les prix de l'essence. Dès le lendemain, les tarifs à la pompe ont augmenté de moitié, atteignant les 1 500 toumans par litre (onze centimes d'euro). Détenteur des quatrièmes réserves de pétrole au monde, l'Iran propose à sa population l'un des carburants les moins chers de la planète. Mais cette dernière hausse en cache une autre de bien plus grande ampleur. Au-delà de soixante litres consommés par mois, les conducteurs devront cette fois débourser la bagatelle de 3 000 toumans par litre, soit 22 centimes d'euros. Officiellement, il s'agit pour le gouvernement de reverser les 2,3 milliards d'euros d'économies réalisées chaque année aux couches sociales les plus défavorisées de la population.
 « En Irak, les chiites rejettent l'ingérence de l'Iran 
Or, dans un pays frappé de plein fouet par les sanctions américaines, où l'inflation dépasse les 40 % et l'économie est en récession (- 9,5 % prévus cette année par le FMI), la mesure a mis le feu aux poudres. Dès vendredi soir, de nombreux usagers sont descendus manifester dans une dizaine de villes pour exprimer leur mécontentement, fait rare dans une République islamique où les manifestations, pourtant autorisées par la Constitution, sont sévèrement réprimées. À Ahvaz, dans la région pétrolifère du Khouzestan, qui est paradoxalement l'une des plus pauvres du pays, des conducteurs en colère ont bloqué des rues et scandé : « Fier Ahvazi, éteins ta voiture ! », avant que les forces de l'ordre n'exhortent la foule à évacuer les lieux.
Loin de s'apaiser, le mouvement de colère a repris de plus belle dès le lendemain, se propageant dans une cinquantaine de villes, dont Tabriz (Nord-Ouest), pourtant peu familière des manifestations. À Téhéran, sous la neige samedi, les manifestants ont eux aussi bloqué d'importants axes routiers. Fustigeant tout d'abord la hausse du prix de l'essence, les manifestants ont ensuite étendu leurs slogans à la politique régionale de la République islamique, aux cris de « L'argent du pétrole a été perdu, il a été dépensé pour la Palestine ! » Une critique à peine voilée au soutien financier et militaire de Téhéran aux groupes palestiniens islamistes Hamas et Djihad islamique dans la bande de Gaza alors que la population iranienne connaît une crise économique sans précédent.

Une répression violente

Étonnamment, les revendications économiques sont également au cœur des mouvements de contestation au Liban et en Irak, deux pays où les manifestants déplorent l'ingérence de la République islamique, aujourd'hui également dénoncée par des contestataires en Iran. Après avoir fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements, la police antiémeute s'en est violemment prise aux frondeurs, n'hésitant pas à les attaquer à l'intérieur de leurs véhicules avec leur matraque, comme à Tabriz.
Si certaines manifestations sont restées pacifiques, à Behbahan, dans le sud de l'Iran, les contestataires n'ont pas hésité à mettre le feu à plusieurs bâtiments appartenant à des banques locales, provoquant un important incendie. D'après l'agence de presse Fars News, proche des Gardiens de la révolution, au moins cent bâtiments publics ont été incendiés à travers le pays. Les heurts se sont parfois changés en véritable bataille rangée entre manifestants et forces de l'ordre, qui n'ont pas hésité à faire usage de tirs à balles réelles. Ce fut notamment le cas à Shiraz, boulevard Maliabad, où un manifestant s'écrie : « Ils ont visé le peuple avec des tirs ! » en filmant un corps ensanglanté.
Une scène similaire s'est produite à Ispahan (centre), où un contestataire s'égosille : « Ils l'ont tué ! » devant un corps inerte. Ces images tragiques rappellent les dernières manifestations de masse contre la vie chère qui ont frappé l'Iran en décembre 2017 et dont la répression sévère a fait 25 morts. Cette fois, seuls deux décès sont officiellement à déplorer – un manifestant vendredi à Sirjan (centre) ainsi qu'un policier dimanche à Kermanshah. Pourtant, plusieurs sources en Iran évoquent la mort d'au moins une dizaine de contestataires, si ce n'est plus.
La police a eu beau déclarer que ses forces n'ont pas obtenu l'autorisation de tirer, plusieurs vidéos montrent des agents visant délibérément les manifestants avec leur arme, comme dans le quartier de Tehranpars, samedi, à Téhéran. Du côté des contestataires, les slogans lancés, après avoir tout d'abord ciblé le gouvernement du président « modéré » Hassan Rohani, ont peu à peu visé l'ensemble du régime iranien et notamment sa plus haute figure, l'ayatollah Khamenei. À Islamshahr, dans le sud de Téhéran, des manifestants sont allés jusqu'à brûler son portrait.

Une « coupure quasi totale d'Internet »

Ali Khamenei, véritable chef de l'État iranien, a sifflé le lendemain la fin de la partie. Dans un discours cité par la télévision d'État, le Guide suprême a indiqué qu'il soutenait la décision du gouvernement d'augmenter le prix de l'essence. « Je ne suis pas un expert et il existe des opinions différentes, mais j'ai dit que si les chefs des trois branches prennent une décision, je la soutiens », a-t-il déclaré au sujet de la mesure décidée en catimini par le président Hassan Rohani, le président du Parlement Ali Larijani et le chef de la Justice Ebrahim Raïssi, et dont le Parlement iranien n'a visiblement pas été informé. « Certaines personnes seront assurément contrariées par cette décision […], mais endommager et mettre le feu n'est pas [une réaction] de personne normale, mais de hooligan », a-t-il ajouté, ouvrant la voie à une répression accrue du mouvement.
Dès lors, le porte-parole de la police, Ahmad Nourian, a prévenu dimanche que les forces de sécurité n'hésiteraient « pas à faire face à ceux qui perturbent la paix et la sécurité ». En parallèle, le pouvoir iranien a entièrement privé le pays d'Internet, coupant l'herbe sous le pied des manifestants, qui utilisent massivement les réseaux sociaux pour se rassembler et communiquer entre eux, malgré la censure gouvernementale déjà existante. D'après l'ONG NetBlocks, spécialisée dans la cybersécurité, l'Iran a été victime ce week-end d'une « coupure quasi totale d'Internet ».
Pourtant, dimanche, des vidéos indiquaient que le bazar de Téhéran, poumon économique du pays, était fermé en raison de la crise, alors que d'autres images montraient la poursuite de manifestations dans le pays. À Shiraz, au troisième jour de la révolte, une foule impressionnante lançait : « Fier Shirazi, soutiens-nous ! Soutiens-nous ! », tandis qu'à Téhéran, rue Lalezar, on scandait : « Mort au dictateur ! » À Abadan, des manifestants, assis en nombre, prévenaient : « Nous prendrons nos droits et n'accepterons pas l'indignité. »
Ce rare mouvement de contestation en Iran a reçu le soutien – attendu – de la Maison-Blanche qui, dans un communiqué, a estimé que le régime iranien avait « abandonné son peuple ». Washington est en effet à la tête de la stratégie de « pression maximale » infligée à la République islamique depuis que Donald Trump s'est unilatéralement retiré en mai 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien, que respectait néanmoins Téhéran, et a prononcé plusieurs vagues de sanctions visant à étouffer l'économie iranienne. Pourtant, il semble bien que les manifestants de ces deux derniers jours en Iran dénoncent avant tout l'incurie des dirigeants de la République islamique plutôt que l'effet, pourtant dévastateur, des sanctions américaines.
Dix ans après le mouvement vert de contestation contre l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, des Iraniens ont montré que le mécontentement était encore vif en Iran. Ce lundi, les Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique de la République islamique, responsable avec les miliciens bassidjis de la répression en 2009, sont sortis de leur réserve en menaçant dans un communiqué les contestataires d'une « action décisive » s'ils ne cessaient pas leurs actions. D'après un rapport des renseignements iraniens cité par Fars news, 87 000 personnes ont pris part aux manifestations dans une centaine de villes du pays, principalement dans les provinces du Khouzestan (Sud), de Fars (Sud), de Téhéran et de Kerman (centre). Près d'un millier de personnes auraient été arrêtées à travers le pays. Dans la matinée, le porte-parole du gouvernement iranien a assuré que le pays ne faisait plus face qu'à « quelques problèmes mineurs », mais que la situation était « à 80 % plus calme » que la veille.
Pour apaiser les manifestants, le gouvernement a indiqué que les premiers versements d'aides à 18 millions de familles à faible revenu, fruit de l'augmentation des prix à la pompe, débuteraient dès ce lundi. À en croire l'exécutif, le montant devrait osciller entre 55 000 toumans (environ 4,20 euros) pour les couples et 200 000 toumans (15,80 euros) pour les foyers de cinq personnes et plus. Ce geste sera-t-il suffisant pour calmer leur profonde colère ?
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La jeunesse de ce pays importante a besoin de liberté et si on leur ajoute de la précarité déjà présente en plus, cela fait beaucoup trop !

Mais, ils ne se débarrasserons pas aussi facilement des ayatollahs, car la religion islamique chiite est encore puissante bien que rigide et obscurantiste !

Parallèlement à cela étrangler ce pays comme l'on fait les USA par des rétentions économiques importantes encore augmenté par TRUMP est une erreur, car ce peuple peut se révolter car comme dit le proverbe « quand il n'y a plus de foin au râtelier les chevaux se battent » !

Et les ayatollahs vont monter leur peuple en l'unissant contre les USA et l'occident qu'ils rendent responsables de leurs problèmes économiques, et ils savent porter le terrorisme chez leurs ennemis, et faire ce type de guerre, ils l'ont déjà fait dans le passé !

Car là,ce n'est plus la possession de l'arme nucléaire, c'est un pays qui veut survivre !

Cela pourrait être pire que DAESH et son état islamique, car l'IRAN est un grand pays pas sous-développé, loin de là, descendant des Perses et de DARIUS et son grand empire avec une histoire ancienne qui a marqué cette région remontant à l'antiquité !

Jdeclef 19/11/2019 14h00

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