mercredi 27 novembre 2019

Tout le monde manifeste pour tout et n'importe quoi, alors pourquoi pas eux ?!


1 000 tracteurs débarquent à l'Arc de Triomphe pour défier Macron

VIDÉO. Les agriculteurs, en majorité céréaliers, doivent converger ce mercredi vers la capitale pour exprimer leur « ras-le-bol » de n'être pas entendus.

Zones de non-traitement aux pesticides, agressions d'éleveurs, accords internationaux… Les motifs de colère s'empilent comme bottes de paille, et les agriculteurs n'en peuvent plus. « On est prêts à rester jusqu'à ce que Macron nous réponde », affirme Cyrille Milard, président de la FDSEA de Seine-et-Marne, déterminé à passer la nuit dans son tracteur avenue Foch, à deux pas de l'Arc de Triomphe. Alors que les récoltes de betterave et de pomme de terre ont commencé, difficile de savoir si l'appel lancé au niveau national par les syndicats agricoles majoritaires sera fortement suivi.
Les exploitants de 20 départements des Hauts-de-France, du Grand Est, de Normandie et de Bourgogne-Franche-Comté se sont donné rendez-vous à Paris, où la circulation pourrait être difficile sur l'ensemble des routes d'accès. À Lyon, trois axes principaux seront bloqués par des barrages filtrants. Le Limousin mettra la pression sur les supermarchés, en allant coller des étiquettes sur les produits vraiment originaires de la région. « On n'en peut plus », soupire Cyrille Milard, endeuillé par le suicide d'un agriculteur de 58 ans, samedi, dans son entourage. « Près de 20 % des agriculteurs n'ont dégagé aucun revenu en 2017 », selon un rapport récent de l'Insee. Pis : les perspectives à long terme des filières françaises ne cessent de se dégrader. Pour la première fois depuis la guerre, l'an dernier, la balance commerciale est devenue négative avec les pays européens. Les terres agricoles s'amenuisent, les générations ne se renouvellent pas…
« Nous sommes écrasés de charges, sommés d'appliquer des normes de plus en plus drastiques qu'on n'impose pas à nos concurrents, et traités d'empoisonneurs par l'opinion. Comment voulez-vous ne pas craquer ? » Après deux premières manifestations, les 8 et 22 octobre, la date du 27 novembre a été soigneusement pesée, pour ne pas interférer avec le mouvement social du 5 décembre. « Nous n'avons rien à voir avec les casseurs, les black blocs, et nous touchons des retraites de 800 euros en moyenne. Pas question de défiler avec des gens qui ont trois fois ça ! », lance un agriculteur de l'Aisne favorable à la réforme des retraites et à la suppression des régimes spéciaux.
Comment voulez-vous ne pas craquer ?
Mais l'absence de mot d'ordre clair – ou plutôt l'empilement des récriminations – rend le dialogue difficile avec le gouvernement. Les revendications portent autant sur l'usage des pesticides, les accords de libre-échange signés ou négociés entre l'Union européenne et le Canada ou les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), que sur l'échec de la loi Egalim qui n'a pas permis d'augmenter leurs revenus ou les attaques incessantes « des médias publics contre les pratiques des agriculteurs ». Sans compter les violentes agressions contre des éleveurs, de plus en plus fréquentes : dans la Drôme ce week-end, deux incendies criminels ont causé la mort de 23 bovins. « La coupe est pleine », reconnaît le député LREM Jean-Baptiste Moreau, lui-même éleveur, qui doit rencontrer mercredi soir la ministre de la Justice Nicole Belloubet pour protester contre la relative clémence dont font montre les juges vis-à-vis de mouvements radicaux comme Extinction Rebellion, qui multiplie les intrusions.

Exaspérations

« En bloquant les routes, les agriculteurs risquent de braquer encore plus la population », s'alarme une source au ministère de l'Agriculture. « Ils veulent parler à Macron, mais l'État n'est pas responsable de l'agribashing ! » Des propos qui font s'étrangler les syndicalistes. « Qui nous met des boulets aux pieds ? Qui veut être le premier à sortir du glyphosate ? Qui installe des distorsions de concurrence en signant des accords qui ouvrent la porte à des produits ne respectant pas les règles sanitaires européennes ? Qui surtranspose les directives européennes ? C'est le gouvernement ! » S'emporte Cyrille Milard. La question des pesticides, qui hystérise l'opinion publique depuis des mois, est au cœur du conflit. Lancé par une poignée de militants antipesticides, le débat sur les zones de non-traitement autour des habitations, relayé par des élus en mal de notoriété en pleine campagne municipale, empoisonne les discussions. « C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », insiste le syndicat Jeunes Agriculteurs. Une consultation publique a été ouverte pour apaiser l'opinion.
Selon les informations du Point, le décret devant fixer les règles du jeu sera présenté le 20 décembre, pour être appliqué au 1er janvier. Il reprend les préconisations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui recommande une distance minimale à respecter entre habitations et zones d'épandage de produits phytosanitaires agricoles de 5 mètres pour les cultures basses et de 10 mètres pour les cultures hautes, mais des chartes départementales, dont une soixantaine sont négociées en ce moment, pourront prévoir des adaptations. Le gouvernement prépare l'échéance avec la plus grande prudence : « On ne pourra pas imposer ces distances, même de quelques mètres, aux agriculteurs sans prévoir en parallèle un grand plan d'investissement pour les aider à s'équiper de buses antidérives ou de filets de protection… »

Dialogue rompu

Pour l'instant, la FNSEA et les JA ne veulent pas entendre parler de ces contraintes : les agriculteurs qui investiront Paris sont majoritairement des céréaliers, dépendants des produits phytosanitaires pour leurs productions. Un rapport parlementaire a récemment montré que l'interdiction du glyphosate, décidée pour 2021 sans préparation, laisserait sans alternative de nombreux agriculteurs. « On nie leurs efforts, leur expertise et leur professionnalisme, décrypte Jean-Baptiste Moreau. Pour eux, c'est très violent. » D'autant plus quand leur situation économique se dégrade. La loi Egalim, portée à grands renforts de communication par la majorité et censée faire ruisseler les bénéfices de la hausse imposée aux distributeurs du seuil de revente à perte sur les agriculteurs, n'a pas eu les effets excomptés : l'argent a été utilisé pour répercuter les promotions sur d'autres produits. La FNSEA, qui souhaite laisser le temps au texte de s'appliquer, attend aussi le soutien du gouvernement pour faire pression sur la grande distribution, alors que les négociations agricoles doivent reprendre le 1er décembre, et durer jusqu'à la mi-février. Mais pour beaucoup, les « discours lénifiants » et les mots apaisants, tels que ceux prononcés par Emmanuel macron, récemment, depuis Mayotte, ne suffisent plus. Les syndicats demandent des actes, de la cohérence, et une stratégie.
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Ce sont eux qui nous nourrissent, mais qui ne profitent pas assez de leur travail !

Car entre la production et l'assiette des consommateurs d'autres sont passés en s'en mettant plein les poches et ils leur restent trop peu pour survivre !

Ce n'est pas nouveau, mais nos gouvernements de tous bords comme d'habitude ne sont pas capables ou ne veulent pas s'en charger de réguler cela, sans oublier l'Europe d'ailleurs qui décide de tout, alors nos présidents (hypocrites) vont passer des heures aux salons de l'agriculture en pérorant et gouttant à leurs produits pour les amadouer en tapant sur le cul des vaches !

De toute façon le monde agricole français diminue chaque année, mauvais défaut de notre société moderne pourtant on a besoin d'eux et ce serait une grosse erreur de s'en passer !

Jdeclef 27/11/2019 11h33

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