lundi 20 avril 2020

Bravo pour le titre, çà prêterait à rire si ce n'était pas sérieux....


Je ne sais rien, mais je vous dis tout

TRIBUNE. Le grand Covid show de Philippe et de Véran, dimanche 19 avril 2020, révèle que rien n'abaisse autant l'autorité d'un pouvoir que de parler pour ne rien dire.

Lors de sa dernière intervention, le président de la République s'est adonné à sa lubie, pour ne pas dire sa manie : le « en même temps ». Le 11 mai, je déconfine. En même temps, je déconfine si les conditions sont réunies. Ce sera donc certainement le 11 mai. Et en même temps, ce ne sera sûrement pas le 11 mai.
Le chef de l'État s'est refusé à détailler les conditions permettant de tenir cet engagement et à exposer celles qui différeraient sa mise en œuvre. Emmanuel Macron dégoupillait une grenade.
Le lendemain, le ministre de l'Intérieur Castaner tentait de remettre prudemment la goupille : « Le 11 mai, c'est une date qui reste à conquérir. » Blanquer, son collègue de l'Éducation nationale, volait à son secours : « Le retour à l'école le 11 mai ne sera pas obligatoire. » Attendant sa livraison de masques made in China pour la fin du mois de juin, leur confrère du Quai d'Orsay n'aurait pas mieux dit.
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Deux heures de conférence de presse

Jongler avec une grenade, c'est un exercice des plus périlleux. C'est effectivement ce que l'on a vérifié, dimanche 19 avril, pendant les deux heures durant lesquelles Édouard Philippe et Olivier Véran se sont fébrilement refilé la patate explosive. Deux heures de conférence de presse conjointe si l'on peut qualifier ainsi l'effort désespéré déployé par le Premier ministre et par son ministre de la Santé pour se conformer à l'improbable cahier des charges imposé par le chef de l'État.
« Conférence de presse » est un terme convenu pour décrire la réponse élaborée par les deux hommes pour tenter de résoudre ce problème formulé par un examinateur sadique : « Sachant que vous ne pouvez ni maintenir l'économie confinée, ni déconfiner sans masque et sans test sans faire exploser la mortalité, sachant que, d'ici le 11 mai, vous n'aurez ni test, ni masque, ni vaccin, ni thérapie, il vous appartiendra de justifier la levée du confinement le 11 mai. Vous vous attacherez également à justifier son maintien au-delà de cette date. Vous avez deux heures pour cet exercice. »
Le résultat se voulait clair et pédagogique. À l'arrivée, on obtiendra un happening amphigourique. Le conseiller d'État et le médecin se sont ainsi livrés à un mélange de concours d'éloquence et de performance d'art contemporain, le tout en mobilisant les recettes les plus éprouvées du management commercial. Tactiques, le Premier ministre et son ministre de la Santé ont commencé par botter en touche : ne nous demandez pas comment nous allons déconfiner, nous l'ignorons encore. Nous y travaillons, repassez dans 15 jours. Après avoir avoué qu'ils allaient consciencieusement escamoter le cœur de leur sujet, les deux « intervenants » (c'est comme cela que l'on dit dans le sabir entrepreneurial) ont débuté leur « prèze ».
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Il faut choisir entre la peste du Covid et le choléra de la récession.
Les deux duettistes se sont d'abord efforcés de montrer que le confinement commençait à produire ses effets. Ils ont plutôt bien réussi cette partie de l'épreuve. Trop. Nous laissant imaginer ce qu'aurait été l'effarant bilan d'une absence de confinement. Avec un coefficient de 0,6 contaminé par personne infectée, au bout de quelques mois de circulation virale, le notaire de l'angoisse, le monsieur loyal de la pandémie, le professeur Salomon en personne, dénombre quasiment 20 000 décès par Covid. On frôlait la saturation des lits de réanimation. On tremble à l'idée de ce que donnerait, pendant plusieurs mois, un taux « plein » de 3 à 4 contaminés par patient infecté. Il faut donc rester confiné.
Dans un deuxième temps, les deux représentants de l'exécutif se sont attachés à nous expliquer que rien n'allait fondamentalement changer d'ici au 11 mai. Mais qu'il allait falloir tout de même déconfiner, car la crise provoquée par le confinement avait déjà engendré une récession brutale, la plus grave depuis 1945. Pour empêcher la nation de s'effondrer, il faut donc déconfiner. C'est la confirmation de ce que l'on sait déjà : il faut choisir entre la peste du Covid et le choléra de la récession. Rester confiné, c'est se suicider. Se déconfiner, c'est sauter par la fenêtre. Alors, comment rester confiné tout en se déconfinant ?
Pour masquer cette insoluble contradiction, le locataire de Matignon et son collègue de la Santé se sont ensuite adonnés à un frénétique remplissage de vide. Meubler, meubler et encore meubler pour faire illusion, pour détourner l'attention, pour dissimuler l'impréparation du gouvernement. Et pour ce faire, quoi de mieux que de projeter des slides PowerPoint, ces diapos utilisées par les consultants qui vendent du vent en vous réexpliquant ce que vous savez déjà. Le truc idéal pour faire diversion lorsque vous n'avez rien à dire. Le meilleur moyen de cadrer le néant, de mettre le vide en courbes. Vous n'avez rien de nouveau à apprendre à votre interlocuteur, montrez-lui des images, fabriquez des chiffres, dessinez des graphes.
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Séquence émotion

Pour détourner l'attention sur le mur du 11 mai qui s'approche à grande vitesse, invitons le téléspectateur à jeter un œil dans le rétroviseur. Réflexe réconfortant qui offrira l'occasion à nos deux ministres de se livrer à un exercice d'autosatisfaction. On aura même droit à un petit intermède avec Florence Ader, l'infectiologue en charge de superviser l'étude Discovery. Tout le monde s'y est mis. On avance très vite. On sait presque tout de cette maudite bestiole. Un traitement ? Non, pas encore. Un vaccin ? Non plus. Bon, alors, retournons au storytelling de la lutte française contre le Sars-2. Le système de santé français ? Cocorico. Les soignants ? Épatants. Le déplacement des malades ? Fantastique. Cartes, courbes, graphiques, storytelling. Les États membres de l'UE se sont lancés dans un honteux sauve-qui-peut, claquant leurs frontières au nez des uns des autres, cela fait désordre. Mais par Jupiter, pensons plus loin, pensons complexe, pensons stratégie, pensons oxymore amphigourique. L'Europe n'a rien fait, alors, remercions-la ! Y compris la Suisse. Donc, rien à voir avec l'UE ? Pas de populisme, la Suisse aussi, c'est de la souveraineté européenne. Quoi, vous êtes toujours sceptiques au sujet du 11 mai ? Très bien, alors, passons à la séquence émotion.
Ce n'est plus Big Mother, ni l'État compassionnel du care, avec Édouard Philippe et Olivier Véran, on entre dans l'État palliatif. C'est LREM plus le Rivotril. On n'a pas de solution, donc, on vous écoute. On ne sait pas quoi faire, on compatit. On n'a pas de solution, on verse une larme avec vous. Olivier Véran, trémolo dans la voix et œil de cocker, lâche : « On peut passer beaucoup de choses par le regard. » Le grand barbu, premier de la classe, s'y met à son tour : c'est dur de perdre un être cher. Traverser le Pacifique en pédalo aussi.
Après ces émoticônes pleurnichardes, vous voulez quand même en savoir plus sur les masques ? Vous êtes inquiets ? Bon, alors, allons-y, ouvrons la boîte de Pandore.
Leur utilité ? « Je ne la nie pas et je ne pourrais le faire. » Même pour Olivier Véran, il devient compliqué de la contester. Ces petits objets barrières qu'il fallait être au moins président pour porter. Les masques qui ne servaient à rien « pourraient être obligatoires, notamment dans les transports en commun ». Traduction du macronisme en français, les masques seront obligatoires, enfin, lorsqu'on les aura.
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Masques et tests

Alors, ces fameux masques justement, où sont-ils ? L'une des plus grandes puissances de l'univers qui fabrique l'arme absolue, des sous-marins à propulsion nucléaire capables de tirer des missiles intercontinentaux, cette puissance, mobilisée à bloc et lancée à pleine vapeur pendant un mois par son chef de guerre, va porter sa production de 7 millions à 8 millions de masques par semaine. Pendant ce temps-là, le Maroc en produit 21 millions. Cherchez l'erreur. En attendant de la trouver, tenez-le-vous pour dit : les FFP2 et les masques chirurgicaux, nous n'en avons pas assez. Et les masques grand public ? Il va falloir les fabriquer tout seul. Nous sommes en guerre, alors, tous aux machines à coudre, citoyens ! Les charlottes, les gants, les surblouses ? Nous n'en avons pas non plus. Ici encore, il faut retrouver la souveraineté et l'autonomie, lâche Véran. S'il faut la retrouver, c'est donc qu'elle est perdue.
Les tests ? Argument hallucinant, ils ne servent à rien, nous explique le ministre de la Santé, car ils ne sont pas totalement fiables et ne sont pas éternellement valables. Mais alors, à quoi bon les faire passer ? Pourquoi prescrire le test par écouvillon dans les Ehpad ? Mystère. Pourquoi les pays qui ont dix fois moins de morts que nous par million d'habitants les utilisent-ils en masse ? On n'en saura rien. Pourquoi 500 000 tests en Allemagne ? Inutile d'insister. L'homme qui ose-se-confronter-à-son-destin a dit : on teste uniquement les malades. Il faut sauver le général Macron, donc, le soldat Véran se lance : bien sûr qu'il faut tester, en priorité, les malades (avec 40 de fièvre, sont-ils vraiment souffrants ?) En même temps, ces vecteurs de contamination à la fois les plus nombreux et les plus sournois que sont les patients asymptomatiques n'ont qu'à patienter. Olivier Véran et Édouard Philippe ont beau se donner et se reprendre la parole jusqu'à nous donner le tournis, ils finissent par capituler. Au terme de cette interminable partie de bonneteau, nos deux compères retournent leur mauvaise carte : on ne sait pas ce que l'on va faire, on teste des scénarios, on enquête, on investigue, on cherche.
En résumé, rien n'aura vraiment changé le 11 mai depuis le début du confinement. Bon, mais on déconfinera tout de même. Ou pas.
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Pauvre 1er ministre qui est là pour dédouaner le président qui bien sûr, n'a rien à dire?!

Lui qui admet qu'il ne dit rien, donc cela n'a aucun intérêt, qu’il se taise puisqu'il ne sait rien et n'a rien à dire !

Mais bien que ses deux dirigeants de notre pays, soient totalement dépassés au point de dire tout et son contraire et qu'il faille parler à certains de concitoyens qui leurs reprocheraient, s'ils ne le faisaient pas !

Qu'ils se taisent et se contentent de rapports très succins ou dates de fin de confinement seul palliatif incertain pour diminuer la propagation du virus, mais qui ne l'éradique pas !?

Ils ont mal géré depuis le début de cette pandémie par surtout un manque de prévoyance, d'ailleurs comme avec le H1N1 en 2009 cela avait été médiocre ou plus simplement avec la canicule de 2003 qui n'était pas une crise sanitaire, mais cause quand même de mère nature qui dicte nos façons de vivre au quotidien !

Mais nous avons à la tête de nos pays souvent des dirigeants politiciens qui font de la mauvaise politique, arrogants, croyant tout savoir et bien-pensant donneurs de leçons se prenant pour des monarques sans couronne et oubliant le simple bon sens, parce que pour certains sortant de grandes écoles si lointaines des quotidiens de la vie d’un peuple lambda qui travaille et fait tourner le pays autrement qu’en bavardages creux !

Alors, qu’ils arrêtent de nous soûler, et qu’ils ne reparlent que quand ils auront quelque chose à dire de concret qui servent à remonter le moral des français plutôt que le contraire, car depuis le début par leurs incompétences passées et présentes, ils montrent qu’ils sont incapables de gérer correctement notre pays !

Jdeclef 20/04/2020 11h41LP

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