Pourquoi
on meurt davantage du coronavirus en Seine-Saint-Denis
Pénurie de
médecins, salariés en première ligne, pauvreté et santé fragile… Le département
connaît une forte surmortalité liée au Covid-19. Enquête.
La Seine-Saint-Denis est au centre de toutes les attentions. Comme
le note la préfecture, le 8 avril, dans son « point de
situation » quotidien consacré au Covid-19, « le département fait
l'objet d'une couverture médiatique importante eu égard à la fragilité de la
population ». C'est Jérôme Salomon, le directeur général de la santé lors
de l'une de ses conférences quotidiennes, qui avait lancé l'alerte.Sur la semaine du 21 mars, le taux de mortalité au nord de Paris a crû de 63 %, par rapport à la semaine précédente. Dans les départements voisins, le Val-d'Oise et Paris, la hausse a été moindre, respectivement de 47 % et 32 %. Ce qui fait dire à la préfecture de police de Paris, reprenant des données de l'Agence régionale de santé (ARS), que « l'Île-de-France est actuellement dans une situation de surmortalité exceptionnelle, notamment à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val d'Oise. »
Les malades consultent à la dernière minute
Plusieurs facteurs expliquent cette surmortalité, selon les
services sanitaires du département. Les patients symptomatiques se manifestent
très tardivement auprès des hôpitaux et autres structures médicales. « En
majorité, ils vont à l'hôpital au dernier moment », nous
dit-on. Cet usage de la médecine d'urgence avait déjà été constaté bien
avant la pandémie de coronavirus.En 2013, l'observatoire départemental de la santé notait ainsi un taux de recours aux urgences de 339,5 %, supérieur aux taux francilien (320,7 %) et de la France métropolitaine (288,6 %). L'une des explications est la pénurie dans la médecine de ville. En Seine-Saint-Denis, la densité de médecins libéraux est inférieure aux moyennes régionale et nationale.
Elle est en fait la plus faible d'Île-de-France, avec 125,2 généralistes et 145,9 spécialistes pour 100 000 habitants Ces chiffres sont inférieurs aux moyennes régionales, respectivement 152,1 et 247,2 pour 100 000 habitants et nationales, respectivement 155,9 et 183,2 pour 100 000 habitants.
Deux fois plus d'obèses
L'état de santé général de la population est aussi un facteur
aggravant. On compte dans ce département deux fois plus
d'obèses qu'au niveau national. De 22,4 % en 2013, le taux d'obésité
se situerait aujourd'hui entre 25 à 30 % de la population.
L'obésité induit une pression artérielle élevée et génère du diabète.Si le département reste le « plus jeune de France », la Seine-Saint-Denis connaît une croissance forte des personnes âgées de 75 ans ou plus, + 13,7 % contre + 10,2 % en moyenne en petite couronne.
Entre 2006 et 2011, le département a gagné 9 965 personnes de 75 ans ou plus. À l'exception de cinq communes, toutes les villes de Seine-Saint-Denis voient les 75 ans ou plus progresser plus rapidement que la population globale, sans aucune logique géographique est/ouest. Quatorze communes enregistrent même un taux supérieur de 10 points à la moyenne francilienne, selon des statistiques du conseil départemental.
Des personnes âgées qui meurent seules
En Seine-Saint-Denis comme plus généralement en Île-de-France,
46 % des personnes âgées vivent seules contre 43 % au niveau
national. Ces dernières semaines, les services de police sont intervenus à
plusieurs reprises dans plusieurs villes du département pour constater le décès
de personnes seules infectées par le Covid-19. Ainsi, le 3 avril, à La
Courneuve, un homme de 80 ans, en détresse respiratoire, est décédé à son
domicile, le médecin de famille avait suspecté un cas de Covid-19.Contre l'isolement des personnes âgées, des « appels de bienveillance »
À Saint-Ouen, un homme âgé de 86 ans est décédé à son domicile. Il gisait sur le sol. L'octogénaire ne donnait plus signe de vie depuis plusieurs jours. Sur place, le médecin a suspecté un cas de coronavirus. Le 4 avril, c'était à Montreuil, une femme âgée de 85 ans a été retrouvée morte, seule, à son domicile. Le médecin a déclaré aux policiers locaux que ce décès était lié au virus.
Des initiatives communales ont vu le jour, pour éviter que ces situations tragiques se reproduisent trop souvent. À Bondy ou Bobigny, les mairies ont établi une liste de personnes fragiles, handicapées, âgées ou isolées afin de les appeler quotidiennement. Néanmoins, c'est dans le 93 qu'on constate le plus fort taux de personnes âgées prises en charge ou vivant avec des proches. À cet égard, la préfecture a constaté un déficit d'Ehpad dans le département.
Sous le seuil de pauvreté
L'année dernière, Le Parisien avait
rendu compte, dans son édition locale, des projections démographiques de
l'Insee pour le 93. En 2019, le département comptait 280 000
personnes de plus de 60 ans. En 2035, ce chiffre pourrait passer à
400 000. Certes, le département compte 17 % de personnes âgées, mais
elles sont en moyenne plus précaires qu'ailleurs en Île-de-France puisque le
taux de pauvreté atteint 22 % pour les 60-74 ans et 12 % pour les
75 ans et plus. On compte 19 % de retraités dans le département.La forte proportion d'employés du commerce et des services liés à la logistique (23 %) parmi la population active explique également la potentialité pour les Séquano-Dyonisiens d'être en contact immédiat avec un virus.
Travail et mauvaise santé
Au conseil départemental, on ne dit pas autre chose :
« La population du 93 est en première ligne. Nous comptons
beaucoup d'infirmières, d'agents d'entretien, d'employés qui ont continué de
travailler après le 16 mars. En Seine-Saint-Denis, force est de constater
qu'on meurt davantage parce qu'on continue de travailler et qu'on est en
mauvaise santé. De notre côté, on fait le maximum pour atténuer le choc. »Si les règles du confinement sont globalement respectées, la préfecture de police a prévu un durcissement des règles ces jours prochains en Seine-Saint-Denis. Un nouvel arrêté impose la fermeture des commerces alimentaires à 20 heures au lieu de 21 heures Le dimanche et le lundi de Pâques, ce sera 13 heures afin d'éviter des attroupements. Le 8 avril, la préfecture a comptabilisé 16 verbalisations pour non-respect du confinement et 41 récidives dans le 93, 11 dans le 92 et 7 dans le 94.
Barbecues sur les toits d'immeubles et drones
La police a constaté une recrudescence de rassemblements dans les
cités et des barbecues sur les toits des immeubles. Des vols d'hélicos et/ou de
drones sont prévus pour repérer les contrevenants. Certes, le niveau des
violences urbaines est inférieur à ce qu'il était avant le confinement, mais
des émeutes sporadiques éclatent de plus en plus régulièrement en période de
confinement.Confinement en banlieue : les cités vont craquer
Pour la seule nuit du 8 avril, plusieurs attaques contre les policiers ont eu lieu à Clichy-sous-Bois, aux Lilas, à Bagnolet et à Saint-Ouen. La nuit du 6 avril a également été mouvementée dans le département avec des affrontements à Pierrefitte, Saint-Denis et Aulnay-sous-Bois. Les forces de l'ordre se dégagent en usant de moyens de défense intermédiaires, comme le LBD ou les grenades de désencerclement.
Depuis le 15 mars, les services de police ont effectué 1 015 000 contrôles, qui ont abouti à 92 900 verbalisations. La PP, pour éviter les affrontements, a rappelé à ses effectifs les consignes de ne pas contester ni contrôler le caractère de première nécessité des achats. Pourtant très récemment, un individu s'est fait contrôler alors qu'il transportait des boîtes de conserve dans son cabas. À l'intérieur, bien caché, du cannabis, prêt à être revendu.
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Il faut avoir le courage d’appeler « un chat un chat » !
Habités par "des gens de peu", souvent issus de l’immigration, comme se
plait à dire notre président bobo bien-pensant donneur de leçon, à sa décharge
cela ne date pas d'aujourd'hui, mais d’héritages de ces prédécesseurs !
Touché bien sûr par le chômage qui ne peut qu'augmenter, qui ne vivent
majoritairement pour certains que des aides de l'état !
Qui hésitent à aller consulter des médecins !
Et pour la jeunesse qui par ce confinement ne respectent pas à la lettre
celui-ci et n’empêche pas les trafics illicites ou autres économies parallèles
souterraines !
Mais ça, l'état et les gouvernements passés et présents de tous bord ont
laissé aller depuis trente ans au moins, alors, ce virus étant donné le nombre
peut proliférer plus qu'ailleurs dans cette population pauvre !
Car depuis longtemps, les forces de l'ordre ne sont plus assez présentes
et même absentes dans certaines zones dites de non droit alors pour les contrôles
..?!
Ceci étant j’habite dans une cité de l’Essonne : 16 immeubles en copropriétés
de particuliers (pas des HLM) sans délinquance, accolé au commissariat de
région depuis le début de la pandémie je n’ai pas vu, moi de ma fenêtre,
confiné dans mon appartement depuis mars aucunes voitures de police municipale
ou nationale passer ou faire des contrôles, ni par des agents à pied même à l’entrée
du super marché « Carrefour-Market » situé en face de ma résidence ou
il manque toujours des denrées essentielles depuis le début de cette crise !
Alors que les médias cessent de diffuser des infos erronées et les
ministres de l’état voire nos dirigeants au plus haut avec leurs discours, des
mensonges ou omissions, car cela est pire que le confinement lui-même!
Jdeclef 11/04/2020 13h22 CLP
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