Députés
confinés, députés dépités : paroles d'élus LREM
Depuis
qu'ils ne peuvent plus légiférer, certains députés de la majorité commencent à
douter. Quand confinement sanitaire rime avec confinement politique…
Députés confinés, députés dépités ? Depuis que l'Assemblée
nationale a autorisé le gouvernement à légiférer par ordonnances, les députés
ont vu leur quotidien bouleversé. Ils ne peuvent plus légiférer et se
retrouvent tenus à l'écart du Palais-Bourbon. Cette situation en déboussole certains,
quand d'autres versent tout bonnement dans le découragement le plus total.
« Trois quarts de mes collègues sont dans l'émotion et la pure
contrition », explique un député excédé, au bord de la rupture avec son
groupe, « le quart restant, dont je fais partie, doute. Nous savons qu'il
n'y aura plus de réformes, que le programme sur lequel nous avons été élus est
mort, donc, on est mal », confie l'élu, qui dit ne pas avoir « la
moindre idée » de ce qui se passe à l'Élysée ou à Matignon. « En ce
moment, c'est “bas les masques !”, le gouvernement ne se donne même plus
la peine de jouer à un simulacre de démocratie », balaye-t-il.
« Le gouvernement est nul »
La communication gouvernementale a été sérieusement reprise en
main par Matignon. Le moindre déplacement ministériel ou plateau télé d'un
membre du gouvernement doit faire l'objet d'une autorisation de la part de
Matignon. Du côté du Parlement, officiellement, l'activité continue, notamment
grâce aux visioconférences : « On fait des réunions de commission
pour savoir comment on va faire d'autres réunions de commission. La vérité,
c'est qu'il n'y a rien à attendre de ces réunions ! C'est la buvette,
façon télétravail », se renfrogne le parlementaire, devenu spectateur
malgré lui d'une scène politique subitement réduite à un gouvernement en rangs
serrés : « Quand on m'interroge, je me mords la langue pour ne pas
dire que le gouvernement est nul… à l'exception notable d'Olivier Véran, seule
bonne nouvelle qui soit arrivée à Emmanuel Macron ces dernières
semaines », nuance tout de même le député, qui ne semble pas loin du
craquage. « J'ai bien compris qu'il fallait se préparer à une nouvelle
prolongation du confinement. On ne va plus tenir les gens, ils vont se jeter
par la fenêtre. »
« Pas de culture militante »
« Je vois des gens mourir. Les états d'âme de mes collègues,
je m'en fous », balaye avec son franc-parler Patrick Vignal, député (LREM)
de l'Hérault. Pour cet ancien militant socialiste, la crise sanitaire révèle
une des faiblesses du recrutement du personnel politique dans la société
civile : « La limite de ces profils, c'est qu'ils n'ont pas de
culture militante et donc pas de culture de terrain. Dans des moments comme
celui-ci, il faut oublier la politique, se remonter les manches et bosser dans
sa circonscription. Si des députés s'emmerdent, qu'ils s'intéressent aux associations
sur leur territoire », suggère l'élu, entre deux livraisons de jardinières
chez des personnes âgées.
Déchaînement sur les horticulteurs
« Je ne me sens pas du tout inutile. J'ai mon exploitation à
faire tourner et beaucoup de demandes locales auxquelles je dois
répondre », explique le député Jean-Baptiste Moreau, qui s'étonne que de
nombreux élus de la majorité passent « beaucoup trop de temps sur les
boucles Telegram ». L'agriculteur raconte qu'il lui suffit de s'éloigner
une heure et demie de son téléphone pour se retrouver
avec 150 messages non lus en provenance des boucles de travail avec
ses collègues… Des avalanches de messages se produisent souvent autour de
sujets inattendus : « On a assisté à un déchaînement de messages pour
demander la réouverture des horticulteurs… Sur le fond, c'est une bonne idée,
car le temps que les gens passent dans leur jardin, ils ne le passent pas à
sortir trois fois au supermarché. Mais ce genre de sujets se traitent au niveau
local, pas besoin de harceler les ministères avec ça », tempère l'élu, qui
explique s'être adressé directement à la préfète de son département, la
Creuse : « On a ouvert des drives, et les horticulteurs et les
pépiniéristes livrent sur appel téléphonique. »
Référents
Des cabinets ministériels submergés de demandes des élus qui ne
respectent pas toujours les règles mises en place par le groupe ?
« On a nommé plusieurs référents pour faire le lien entre l'exécutif et
les parlementaires. Les députés posent des questions dans des boucles Telegram,
et les référents les remontent aux cabinets des ministères, qui se montrent
plus réactifs qu'à l'accoutumée », explique le député de Paris et numéro
deux du mouvement présidentiel Pierre Person. Mais la discipline ne suit pas
forcément, et beaucoup de parlementaires passent outre les consignes et
contactent directement les ministères pour régler leurs problèmes locaux.
« C'est de l'héroïsme à la petite semaine », s'emporte notre député
au bord du craquage, persuadé que le comportement de la majorité du groupe
n'est pas à la hauteur des enjeux : « Chacun cherche à s'autosaisir
d'un microsujet pour exister, avec des arguments niveau café du commerce, c'est
insupportable. »
Confinement politique
Au confinement sanitaire s'ajouterait donc le confinement
politique ? « Si certains semblent découvrir les joies de la Ve
République, ça n'est pas mon cas : je vis sans état d'âme le fait que le
parlementaire a peu de pouvoir, nous en avons déjà fait l'expérience »,
explique la députée du Nord Valérie Petit, qui a quitté le mouvement tout en
restant affiliée au groupe LREM. Elle refuse de
s'épancher : « Je n'ai pas à raconter mes états d'âme et, si
j'en ai, je les gère en privé. Je suis élue de la majorité, je suis loyale, ce
qui ne signifie pas pour autant servile », explique cette
enseignante-chercheuse, spécialiste de la psychologie du pouvoir. Elle a publié
divers articles sur l'hubris, le charisme et les mécanismes de
l'obéissance, des lectures que l'on ne peut que recommander en période de
quasi-vacances forcées du personnel politique…
Érosion de la majorité
La majorité parlementaire, qui s'érodait de manière inquiétante
depuis le début de l'année, survivra-t-elle à cette nouvelle crise ? Ceux
qui se plaignaient de ne pouvoir infléchir la politique gouvernementale ne
risquent-ils pas d'être confortés dans leur déception ? « Ce
sentiment d'inutilité, ça fait quelques mois que certains le
ressentent sur différents sujets », explique Perrine Goulet, députée
de la Nièvre, qui salue le fait que les parlementaires ont aujourd'hui
« plus facilement accès aux ministres qu'en temps normal ». Pour
elle, il serait injuste d'accréditer l'idée que les parlementaires aient renoncé
à toute action politique en permettant au gouvernement de légiférer par
ordonnances : « On réussit à faire évoluer certaines choses. Par
exemple, on a réussi à faire garder les enfants de travailleurs sociaux dans
les écoles avec les enfants de soignants. Cette situation change les manières
de travailler, mais il est important de vérifier que les paroles sont bien
accompagnées des actes annoncés », explique-t-elle.
Clivage droite-gauche
Reste que la tension au sein même de la majorité parlementaire, entre
l'aile gauche et l'aile droite, a gardé ses droits. Ainsi, samedi, plusieurs
députés LREM, dont Aurélien Taché, Barbara Pompili, Guillaume Chiche et Émilie
Cariou, se sont associés à d'ex-Marcheurs, tels que Matthieu Orphelin, Sonia
Krimi, Jean-Michel Clément, pour lancer une plateforme collaborative pour préparer
l'après-crise. Au total, c'est une soixantaine de parlementaires de la
majorité, dont des cadres du groupe LREM, écologistes, socialistes et
communistes, qui ont signé la tribune lançant le projet. De quoi agacer
d'autres Marcheurs, plus proches du gouvernement, eux, qui travaillaient
justement à une initiative similaire intitulée « préparer l'après-crise
sanitaire » sous l'égide de la députée vice-présidente du groupe Bénédicte
Peyrol. Vexés, ces derniers se sont plaints au président de groupe Gilles
Legendre d'avoir été doublés par leurs propres collègues. D'autant que ce
week-end, la plateforme collaborative a été prise d'assaut avec plus de deux
millions de visiteurs. « Le problème, c'est la méthode et l'avantage
médiatique et politique que vous cherchez à en tirer à un moment où nous
voulons nous concentrer sur des objectifs d'urgence », a fait savoir,
mécontent, Le Gendre aux lanceurs de la plateforme. Informé de la plateforme
lancée ce week-end, Emmanuel Macron a, en privé, félicité « une action
encourageante ».
Moment historique
Depuis que le Parlement a temporairement renoncé à son activité
législative, beaucoup de députés ont le sentiment d'être mis de côté dans un
moment historique… Lors d'une visioconférence vendredi matin avec l'ensemble du
groupe, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a défendu les
choix institutionnels : « L'heure n'est pas à légiférer, mais notre
démocratie parlementaire doit continuer. Nous avons conservé les questions au
gouvernement dans un format extrêmement réduit et nous avons ouvert une mission
d'information. Les commissions vont pouvoir, à l'appui d'outils technologiques,
reprendre une activité centrée sur la crise », a-t-il promis. Mais la
fébrilité du groupe majoritaire n'a pas échappé aux cadres de la majorité, à
commencer par le Premier ministre, qui a tenté une opération câlinothérapie
lors de cette même réunion : « Je souhaite des députés qu'ils
continuent à faire remonter les messages du pays. Il faut rapporter les
inquiétudes et les angoisses. Cette richesse sera prise en compte dans les décisions
que nous aurons à prendre », a-t-il promis, avant d'ajouter :
« N'oubliez pas non plus d'expliquer les décisions que nous prenons, ce
que nous savons, comme ce que nous ne savons pas. » Certains apôtres
de la macronie commencent à perdre la foi.
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Le pays est en sommeil sauf nos soignants heureusement qui eux travaillent
et ne font pas de cette politique inutile qui nous soûlaient à longueur
d'années, avec leurs réformes fumeuses qui déclenchaient colères ou contestation
diverses !
Car pour l'instant nos dirigeants ministres et autres inféodés à notre
faux monarque sans couronne parvenu, sont dépassés par ces événements qu'ils n'avaient
pas prévus comme d'habitude, tout comme lui et son 1er ministre !
Et qui en sont à attendre peut-être un miracle avec Pâques qui arrive
pour les chrétiens croyants, car ils on en plus supprimer ces vacances festives
populaires en séparant les familles par ce confinement seul barrière
hypothétique avec les lavages des mains en comptant les masques que l'on ne
peut donner à tout le monde ou pire l'absence de test sérologiques alors que
d'autres pays voisins les ont développés en masse !
Alors que ces messieurs « s'ils se sentent morveux qu'ils se
mouchent » car une fois de plus ils n'ont pas été à la hauteur, tellement
habitués à discourir comme dans ce grand débat du temps de l'épisode des gilets
jaunes et palabrer sans fin pour prendre des décisions !
Prions que nos scientifiques et chercheurs qu'ils ont oubliés dans le
passé comme des parents pauvres soit enfin reconnus prioritaires et utiles sans
considération de coûts par cela coûte chère la santé qui n'a pas de prix!
Car de toute façon pour le coté économique, on glisse vers le fond, mais
eux nos bienpensants dans leur tour d'ivoire, ils s'en sortiront !
Car si c'était une vraie guerre militaire c'est triste à dire, les
usines tourneraient à plein pour fabriquer de l’armement, là on a du mal à relancer,
celles pour les masques ou médicaments à cause d'erreurs de mauvaise gestion
pour faire des économies !
« Bon appétit ô ministres intègres » comme disait Victor
Hugo dans Ruy Blas !
Jdeclef 06/04/2020 18h34
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