dimanche 5 avril 2020

Justement, c'est là le problème de nos pays si évolués libres et soi-disant riches et démocratiques à la pointe des progrès de nos sociétés au fait des techniques modernes !


Ces pandémies de grippe que la France a oubliées

En 1957 et 1969, des épidémies mondiales de grippe ont fait respectivement 20 000 et 30 000 morts en France. Qui s'en souvient encore ?

Avons-nous la mémoire si courte ? En 1957, en un seul automne, la France eut à déplorer 15 000 à 20 000 morts (et non 100 000 comme on l'a affirmé) provoqués par une pandémie de grippe venue de Chine. En décembre 1969, en un seul mois, ce sont 25 000 personnes qui tombent dans notre pays, victimes d'une autre pandémie, baptisée cette fois du nom de la ville de Hongkong. Des bilans qui seront supérieurs, quoi qu'il en soit, à la pandémie actuelle. Pourtant, vous n'en trouverez trace dans aucun manuel d'histoire contemporaine. Comme si rien n'avait eu lieu, comme si cette grippe n'avait en rien affecté notre économie ou notre vie publique. Un non-événement !
Quel contraste avec l'évènement du Covid-19, dont on parlera encore dans un siècle, comme on parle aujourd'hui de la grippe espagnole  ! Ce silence, l'historien des épidémies Patrice Bourdelais, auteur de La Grippe terrassée, une épidémie de pays riches (La Martinière), qui est l'un des rares à s'être intéressé à ces deux phénomènes, le remet dans le contexte de l'époque, où les affaires de santé publique ne recevaient pas le même écho dans la vie politique et dans la presse, où la mort aussi n'avait pas le même statut sociétal.
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Mémoire du corps

« On connaît en partie le parcours de la grippe de 1957 : Chine, Iran, Méditerranée… le même qu'aujourd'hui. L'OMS commençait à installer un réseau de laboratoires qui servaient d'alerte pour les maladies infectieuses. » Pourtant, aucun système d'alarme ne fut mis en place quand les premiers cas apparurent dans les cabinets des médecins de ville à l'été 57. Il faut attendre le mois de septembre pour qu'un conseiller municipal de Paris, qui est aussi médecin, François Peretti, alerte l'opinion dans une interview donnée au Figaro. « Il demande le report de la rentrée scolaire qui avait lieu alors début octobre. » Il est vrai que cette grippe frappe notamment les adolescents ainsi que les adultes jeunes. Les personnes de plus de 70 ans semblent y échapper. « Il y avait une explication médicale : elles avaient vécu la grande grippe de 1889-1890, dont le virus, on s'en aperçut alors, était un H2N2 ; elles avaient donc développé des anticorps. » Car on découvrira que cette grippe de 1957 est due aussi à un virus H2N2. Magnifique mémoire du corps !
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À l'époque, on a mis au point depuis quelques années un vaccin contre la grippe, mais il est basé sur la dernière grosse épidémie connue, celle de grippe espagnole, dont le virus était un H1N1. « Les chercheurs ne se rendent pas compte qu'il s'agit d'un autre virus. Même si un centre de vaccination est ouvert à Paris, ce sont surtout les médecins et les pharmaciens qui reçoivent le vaccin mis au point par l'Institut Pasteur. » 
Pendant ce temps, l'économie commence à être désorganisée : les transports sont affectés, les usines en sous-effectif tournent au ralenti, l'Ordre de pharmaciens s'émeut… Nous avons cherché des déclarations du ministre des Affaires sociales de l'époque, Albert Gazier, chargé de la santé. Rien. Nous avons consulté pour l'année 1957-1958 la table des débats de l'Assemblée nationale et du Conseil de la République (le nom d'alors du Sénat) : rien sur la grippe. En revanche, on a retrouvé une proposition de loi de François Mitterrand tendant à améliorer l'état sanitaire du bétail. La France, en pleine poussée économique, au maximum d'une croissance qui dessinera la courbe des Trente Glorieuses, absorbe sans bruit ces 25 000 morts. Accaparée, il est vrai, par d'autres morts, qui tombent de l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie. Au chapitre santé, on a cependant relevé deux lignes faisant mention d'une proposition pour la création d'un ministère de la Santé publique ! Cette grippe asiatique fera près de 2 millions de victimes dans le monde…
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Grippe de Hongkong

Douze ans plus tard, on est tenté de dire : rebelote ! « Elle passe encore totalement inaperçue, ne parvient jamais jusqu'à l'agenda politique », confirme Patrice Bourdelais. Là aussi, d'autres préoccupations occupent le devant de la scène : les premiers mois du septennat de Georges Pompidou, l'annonce d'une nouvelle société par son Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, la guerre du Biafra et la famine… Mais n'y a-t-il pas toujours des sujets d'actualité ? Cette grippe-là a démarré en 1968, encore en Chine, en pleine révolution culturelle, passant à Hongkong, sous régime britannique encore, où elle devient publique. Elle met près d'un an à arriver jusqu'en Europe, mais, pour Antoine Flahault, épidémiologiste, qui, avec Alain-Jacques Valleron, en a établi le bilan précis en 2003, elle est la première, à l'ère des avions, à offrir un modèle de suivi valable pour les pandémies à venir. Le réseau des laboratoires de l'OMS fonctionne désormais à plein régime et « on en connaît très bien la diffusion dans le monde, où elle a fait près de 1,5 million de morts ».
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On ne sait plus où mettre les corps dans les hôpitaux.
Après avoir dépouillé la presse de l'époque, qui s'en fait parfois l'écho après-coup, notamment La Dépêche du Midi, Patrice Bourdelais a pu reconstituer les dysfonctionnements qui affectent la société française : « On ne sait plus où mettre les corps dans les hôpitaux, certaines caisses d'assurance maladie doivent fermer, comme à Limoges, les transports sont touchés, mais c'est surtout le Sud-Ouest qui est touché. Pour quelles raisons ? On l'ignore. » Deux laboratoires, Pasteur et Mérieux, se lancent dans la bataille pour fabriquer le premier le bon vaccin. Manque de chance : le virus a muté. « Ils s'étaient basés sur la grippe de 1957, un H2N2. Or il s'agit d'une souche H3N2. Leur vaccin ne fonctionne qu'à 50 %. » Mais, comme le souligne Bourdelais, on vit encore le pic de l'optimisme médical : on croit dur comme fer aux vaccins, on prescrit largement les antibiotiques, dont on ne connaît pas encore les premières résistances…
Préparation intensive de vaccins contre la grippe venue de Hong Kong qui fait des ravages en France, en décembre 1969 dans les laboratoires de l'Institut Pasteur à Paris, France. © KEYSTONE-FRANCE / Gamma-Rapho / KEYSTONE-FRANCE/GAMMA-RAPHO
Petite histoire mondiale des épidémies
Pourquoi cette grippe, qui a fait plus de 25 000 morts en décembre 1969 et encore plus de 6 000 morts en janvier 1970, ne s'est-elle pas imprimée dans les mémoires ? Bourdelais avance une autre raison majeure : l'éparpillement des décès. À l'époque, on ne meurt pas aussi massivement à l'hôpital ou dans des Ehpad (qui n'existent d'ailleurs pas en tant que tels) qu'aujourd'hui. La centralisation immédiate des données est donc pratiquement impossible. De fait, ces deux grippes, plus meurtrières que celle que nous connaissons, témoignent d'un âge préhistorique de la santé publique. Où l'ignorance, génératrice d'un coût humain supérieur, n'affectait que très timidement l'économie.
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Après ces multiples épidémies ou pandémies, on oublie, et nos dirigeants les premiers passent à autre chose, sans pour autant devoir continuer à lutter scientifiquement en soutenant bien plus qu’ils ne le font les recherches pour endiguer ces passages de virus ou maladies graves !?

Car bien sur la santé, ça coûte et ne rapporte pas dans notre monde capitaliste ou l’argent est roi et qui prouve que cela n’est pas la priorité, comme ci être touché par de graves pathologies médicales, cela n’arrive que pour les autres, on n’en arrive comme certains par cynisme qui disent que cela ne tue pas plus que les accidents de la route !?

Sauf que là, ce laxisme de nos dirigeants se sont vu perdus dépassés par l’ampleur de cette crise sanitaire devenant à terme économique, leur est revenue en pleine figure et que pour l’instant, car ne l’ayant pas prévue est gigantesque devenue mondiale et que ces mêmes bienpensants donneurs de leçon que nous avons élus ne sont même pas d’accord sur les mesures à prendre et ont du mal à admettre leurs erreurs habituelles et réduit à attendre qu’un miracle arrive pour que cette pandémie cesse et que ce virus s’évapore dans l’atmosphère !

Nos politiciens élus qui ne prévoient rien depuis des décennies sont vraiment responsables, car ils ne savent faire que de la basse politique politicienne creuse et sans effet et ils parlent de reformes, sauf que pour le quotidien des français, ils sont absents ?!

Jdeclef 05/04/2020 08h57

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