« Les institutions européennes ne
survivraient pas à une victoire de Marine Le Pen »
La bonne dynamique sondagière de la
candidate du RN inquiète les investisseurs. En cas de victoire, certains
redoutent une explosion de l’Union européenne.
Jusqu'à
récemment, et on le comprend, les traders de la planète n'avaient d'yeux que
pour les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, de l'inflation et
des changements de braquet des banques centrales. Désormais, les gérants qui
investissent en Europe ont trouvé une autre raison de s'inquiéter : le
risque politique français. Avec une seule question en tête : et si Marine
Le Pen finissait par sortir victorieuse du second tour de l'élection
présidentielle, le 24 avril prochain ?
Depuis la mi-mars, la fille de Jean-Marie Le Pen jouit d'une
excellente dynamique dans les sondages, au point que sa qualification pour le
second tour contre Emmanuel Macron, toujours donné leader malgré un récent coup
de mou, ne semble plus faire de doute. Et si cette fois-ci était la bonne pour
la candidate de l'extrême droite ? Selon l'hebdomadaire britannique The Economist, Emmanuel Macron a 77 % de
chances de l'emporter, contre 22 % pour Marine Le Pen. Mais, lundi, le
sondage Harris Interactive pour Challenges indiquait
une baisse d'Emmanuel Macron à 51,5 % d'intentions de vote, contre
48,5 % pour Marine Le Pen, dans l'hypothèse d'une qualification de ce duo.
Trois points d'écart. C'est encore un gouffre, mais plus une probabilité nulle.
Un risque, donc, que les investisseurs prennent au sérieux. Leur
préoccupation se voit d'abord sur le marché obligataire. Le taux des
obligations de l'État français a atteint aujourd'hui 1,24 %, son
niveau le plus élevé depuis 2015. Bien sûr, d'aucuns pourraient arguer que
cette remontée est liée à d'autres facteurs que la politique intérieure de
l'Hexagone – guerre en Ukraine, attitude des banques centrales… –, et c'est
d'ailleurs l'argument principal de la dirigeante du Rassemblement national (RN)
pour balayer la critique. Il n'empêche, les faits sont têtus : la France
est le seul pays d'Europe dont les taux remontent autant.
Au passage, jamais le différentiel de taux – on parle de
« spread », dans le jargon des spécialistes – entre la France et
l'Allemagne n'avait grimpé de la sorte depuis le début de la crise du Covid, en
mars 2020, à 50 points de base. « En cas de victoire de Marine
Le Pen, le spread avec l'Allemagne pourrait même doubler pour atteindre
les 100 points de base », pronostique Alexandre Baradez,
directeur de l'analyse de marché chez IG Market et auteur d'une récente note,
« Le risque électoral français ». La crainte se constate aussi sur le
marché des actions. Ces cinq derniers jours, le CAC 40 a abandonné
2,96 % alors que l'indice européen Stoxx 600 restait, de son côté,
stable à - 0,15 %. Là encore, « une victoire de la candidate du
RN entraînerait un choc à court terme, poursuit notre expert, même si la
situation pourrait se stabiliser ensuite dans l'attente des législatives et des
premières mesures. »
Présidentielle : ces débats qui ont secoué le premier tour
Deux principaux
facteurs expliquent cette inquiétude du monde de la finance. D'abord, la
candidate du RN propose un programme économique que la plupart des économistes
jugent baroque et non financé. Ensuite et surtout, sa victoire pourrait
entraîner, de l'avis général, une paralysie de l'Union européenne (UE) à même
de la faire imploser. « Les institutions européennes ne survivraient pas à
une victoire de Marine Le Pen, alerte Philippe Waechter, chef économiste chez
Ostrum Asset Management. Même si elle ne parle plus de sortir de la zone euro, car
cela n'avait pas fonctionné en 2017, les mesures
qu'elle propose reviennent à faire le Frexit sans le dire. »
Les investisseurs internationaux
pourraient se détourner de la dette française.Philippe
Waechter, analyste chez Ostrum
Interrogée par RTL sur les doutes qu'elle suscite sur les marchés, Marine Le Pen a vanté le « sérieux » de son projet. « Le catastrophisme ne fonctionne plus », a-t-elle ajouté, rappelant, s'il le fallait, que « la politique [qu'elle] souhaite mettre en place n'est pas tellement pour les boursiers ». En 2016, juste après la victoire inattendue de Donald Trump, un autre repoussoir, à l'élection présidentielle américaine, la Bourse de New York avait dévissé… avant de repartir prestement de plus belle. L'ancien magnat de l'immobilier avait, en effet, lancé un vaste programme de baisse des impôts et pesé de tout son poids sur la banque centrale américaine pour qu'elle desserre le robinet à dollars.
Sur le front des anti-Macron, autopsie d'un ressentiment
Hélas, Marine Le Pen ne pourra pas reproduire ces
miracles. « Donald Trump avait des marges de manœuvre car les États-Unis
sont tellement gros dans l'économie mondiale que personne ne peut se passer
d'eux, ce qui n'est pas le cas de la France, prévient Philippe Waechter. Depuis
le référendum sur le Brexit, en juin 2016, le PIB britannique a décroché par
rapport à ceux des autres pays européens, complète-t-il. Si Marine Le Pen
remporte l'élection, le risque est fort que les investisseurs internationaux se
détournent de la dette française. » Difficile, dans ces conditions, d'être
la présidente du pouvoir d'achat.
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Cela tourne à la folie furieuse
médiatique et des sondages orientés pour rejouer le même scénario remontant à
2002 !?
Là on voit comment Le point et
ses rédactions orientés en faveur du pouvoir par ces sondages en faveur du président
sortant qui régresse semble-t-il peuvent être pernicieux en fait un deuxième pouvoir
virtuel qui influence les opinions des Français qui s’y laissent prendre !
Personnellement je n’ai jamais
voté pour les LE PEN père ou fille depuis qu’ils troublent toutes nos élections
présidentielles ou autres !?
Pourquoi le ferais-je maintenant
alors que de ma part je ne suis pas pro MACRON d’ailleurs je n’avais pas voté
pour lui en 2017 seulement blanc, car cet opportuniste était fait dans le même
moule de ces politiciens de tous bords mais il y a d’autres choix que de voter pour
M.LE PEN ou d’autres extrémistes déjantés qui se bousculent pour être élus mêmes
si la majorité sont vraiment plus que médiocres voire dangereux pour certains !
Donc MACRON même avec la baisse
des sondages en sa faveur va probablement être réélu par des Français craignant
le lendemain et pétochards car ces extrémistes gauche ou droite sèment toujours
le désordre voire l’anarchie !
Au moins en 2027 il ne pourra pas
se représenter du fait de notre constitution n’autorisant que 2 mandats, car il
ne fera pas mieux que ce qu’il n’a pas fait !?
A moins qu’il ne face pire en n’arrivant
à transformer notre Vème république monarchique en démocrature çà se fait
beaucoup ces temps-ci en ne limitant plus le nombre de mandats présidentiels ou
autres modifications de notre constitution !?
De toute façon déjà donner trop
de pouvoir à un seul homme est une erreur pour toute démocratie et donc la nôtre !
Jdeclef 08/04/2022 14h50
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