vendredi 22 avril 2022

Que M.LE PEN soit d'extrême droite ou non n'a aucune importance sauf à : Comprendre que les extrémistes droite ou gauche ne roulent que pour eux perso LE PEN /MELENCHON !

 

« Le logiciel idéologique de Marine Le Pen n’est pas l’extrême droite »

ENTRETIEN. Pour le spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, l’étiquette politique collée à Marine Le Pen n’est pas la bonne.

Marine Le Pen est-elle d'extrême droite ? C'est la question qui agite la sphère intellectuelle à l'approche du second tour de la présidentielle, opposant la candidate du Rassemblement national (RN) au président sortant Emmanuel Macron. Nombreux sont les sémiologues, politologues, élus politiques et journalistes à classer Marine Le Pen dans le camp de l'extrême droite.

À rebours de ce « mainstream » de la pensée, une voix détonne. Celle de Jean-Yves Camus, le codirecteur de l'Observatoire des radicalités politiques, une structure rattachée à la Fondation Jean-Jaurès, un groupe de réflexion de gauche. Selon cet expert de l'extrême droite, Marine Le Pen a remodelé depuis bien longtemps la doctrine du Rassemblement national (RN). Né à l'extrême droite sous Jean-Marie Le Pen, l'ancêtre du Front national est aujourd'hui un parti de droite radicale qui regarde vers les démocraties illibérales.

Le Point : C'est quoi être d'extrême droite ?

Jean-Yves Camus : La science politique débat depuis plusieurs dizaines d'années de la définition de ce qu'est l'extrême droite. Et il n'en existe pas de canonique. Ces définitions sont nombreuses et varient selon les contextes nationaux et juridiques. Au-delà des définitions du fascisme et du nazisme, l'extrême droite est une vision du monde – et j'insiste sur le terme « vision du monde » – qui repose sur le nationalisme. L'extrême droite rêve d'une société fermée, dans laquelle « les nôtres passent avant les autres », pour reprendre une expression frontiste. Dans cette vision du monde, l'ordre juridique consacre cette supériorité des nationaux sur les étrangers. L'extrême droite a aussi une vision organiciste de la société.

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Pourriez-vous préciser ?

Dès lors qu'un corps étranger pénètre le corps humain, il introduit, naturellement, de la maladie. Et donc, il faut soigner le corps humain de cet élément étranger. Les partisans d'extrême droite estiment que la société fonctionne comme le corps humain et que, lorsque quelque chose vient interférer avec sa marche harmonieuse et naturelle, il faut extirper ce qui est la cause du mal. Il y a une recherche permanente de l'harmonie du corps social qui passe par la mise à l'écart, sans nécessairement passer par la violence.

Le Rassemblement national de Marine Le Pen est-il d'extrême droite ?

Les racines du parti qu'elle dirige le sont. Marine Le Pen ne pourra jamais s'en défaire. Le Front national – l'ancêtre du RN – a été créé en 1972 incontestablement à l'extrême droite. Il suffit de regarder quelle était l'origine militante des gens qui trônaient à la tribune du congrès de fondation… Et jusqu'à ce que Jean-Marie Le Pen, son fondateur, quitte la présidence, ce parti était d'extrême droite. Difficile de qualifier autrement la formation de quelqu'un qui croit en l'inégalité des races et considère que les chambres à gaz sont « un détail de l'histoire »…

Et Marine Le Pen, l'est-elle ?

Elle doit composer avec cet héritage, dont elle n'a jamais vraiment fait l'inventaire. Pour autant, Marine Le Pen n'a pas les mêmes idées que son père Jean-Marie Le Pen. Elle n'est pas de la même génération non plus. Il existe des idées de son père qu'elle ne partage pas. Mille, selon elle. Je crois, sincèrement, qu'elle ne parlerait pas d'inégalité des races, mais plutôt d'ethno-differencialisme : elle pense que sur un même sol il existe une culture dominante et que chacun doit s'assimiler. Elle n'est pas antisémite. Elle n'est pas négationniste.

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Pourquoi, dès lors, ce consensus dans la presse pour classer Marine Le Pen à l'extrême droite ?

Ce consensus dans la presse est inexistant dans les universités. Je trouve qu'il y a un défaut de référence à la littérature scientifique dans les arguments qu'utilise la presse pour qualifier Marine Le Pen. Prenons la définition de l'extrême droite, selon l'historien français Michel Winock. La haine du présent, considéré comme une période de décadence ? Beaucoup moins chez Marine Le Pen que chez Éric Zemmour. La nostalgie d'un âge d'or ? Pas beaucoup chez Marine Le Pen. L'éloge de l'immobilité, conséquence du refus du changement ? Non, au contraire, une volonté de bouleverser l'ordre juridique et politique. L'anti-individualisme ? Compliqué : elle est, à la fois, l'apôtre de l'unité nationale et sensible aux libertés individuelles. L'apologie des sociétés élitaires ? Non, son discours anti-élite est extrêmement présent. La nostalgie du sacré ? Je n'ai pas l'impression que cela la travaille particulièrement. La peur du métissage et l'effondrement démographique ? Oui. La censure des mœurs ? Non, pas tellement. L'anti-intellectualisme ? Oui, même si elle explique que son mouvement est désormais rejoint par des personnalités qui apportent de la substance.

Dans l'imaginaire collectif, l'extrême droite c'est le fascisme…

Assurément. Qu'on le veuille ou non, l'extrême droite renvoie dans nos sociétés d'Europe occidentale à la période des années 1920-1930 et à l'Occupation dans les années 1940. Dans cet entre-deux-tours présidentiel, on entend encore que Marine Le Pen est fasciste. Cela n'a pas grand sens. Le Rassemblement national n'est pas un parti milice. Il ne promeut pas la violence de rue comme moyen de conquête de l'État. Il ne veut pas créer un « homme nouveau » comme le souhaitait Adolf Hitler. Il n'est pas corporatiste.

Ni d'extrême droite ni fasciste, mais de quelle droite alors ?

Marine Le Pen a infléchi le logiciel idéologique de sa formation, que je préfère placer dans les droites radicales. Il n'y a qu'à voir de qui elle est proche au Parlement européen : le parti du néerlandais Geert Wilders, le FPÖ autrichien et la Lega italienne. Et dernièrement, les formations de Victor Orban et le parti polonais Droit et justice. Ces deux partis promeuvent l'idéologie de la démocratie illibérale. Dans ce modèle, la forme démocratique survit, mais l'autoritarisme est beaucoup plus fort, la séparation des pouvoirs est mise à mal, le nationalisme et le rejet de l'Europe sont omniprésents. C'est incontestablement vers ce modèle que Marine Le Pen regarde.

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Pourquoi le front républicain s'essouffle-t-il ?

Le front républicain, c'est le vote par défaut. Dimanche, voteront pour Emmanuel Macron des électeurs en désaccord avec son programme politique et insatisfaits par son bilan présidentiel. Ces électeurs auront pour seul objectif d'empêcher que Marine Le Pen soit élue. Cela a été le cas en 2017. Tout comme en 2002 lors du duel entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac. C'est toujours frustrant de voter non pas pour une personne, mais contre une personne. Pour autant, le front républicain n'est pas mort ! Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont appelé à voter pour Emmanuel Macron. Tout le monde, sauf Nathalie Arthaud, a dit « pas une voix pour Marine Le Pen ».

Nombre d'électeurs n'ayant pas réussi à qualifier leur candidat au premier tour s'abstiendront ou voteront Le Pen…

C'est exact. Peut-être ne voient-ils pas très bien ce qu'il adviendrait si Marine Le Pen arrivait au pouvoir. Ils n'arrivent pas à intégrer le changement complet de paradigme qui en résulterait, d'où cette réaction qui consiste à dire « finalement risquons-nous autant que cela ? » Il est vrai qu'il existe des garde-fous : le Conseil constitutionnel, des élections législatives en juin… Ils considèrent donc que l'élection de Marine Le Pen est quelque chose sur laquelle ils pourront toujours revenir. Problème : le programme de Marine Le Pen repose sur l'utilisation intensive du référendum, quel que soit le type de sujet. Quand on contourne la démocratie représentative, il est beaucoup plus difficile de revenir sur les réformes mises en place…

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Troubler les bas de plafond en les poussant à ne pas réfléchir chez certains Français qui croient encore aux étiquettes politiques dont s'affichent nos partis ringards au point qu'ils écoutent les diatribes de leurs leaders à chaque élection comme des niais ou veaux comme les avait appelé de Gaulle qui connaissait bien les Français mais qui lui aussi s’est fait avoir justement à cause d’un référendum sur la suppression de Sénat, que beaucoup réclame sur multiples sujets et qui ayant été désavoué a perdu le forçant à abandonner cette place de président monarque et dont M.LE PEN veut utiliser et abuser par ce fameux Référendum d’Initiative Citoyenne !

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1970 et la création du FN parti d’extrême droite de J.M.LE PEN  qui lui ne voulait pas être élu seulement semer le désordre dans ces partis ringards « la bande des 4 » comme il les appelait et qui s’est trouvé en 2002 qualifié par accident électoral propulsé au 2 eme tour pour être battu avec un écart de + 80% d’écart en faveur de CHIRAC !

Cela  a donné des ailes à sa fille M.LE PEN de se lancer dans la course au point de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite en se dédiabolisant et changeant le nom de son parti hérité de son père de FN en RN (artifice bien connu des partis de droite) mais elle bien moins douée que son père !

Si les français faisaient abstraction de ce scénario « LE PENISTE » habituel car si les autres partis si médiocres et leurs leaders arrivaient à désigner un candidat valable autre que le RN cela aurait permis de ne pas voir réélu probablement l’opportuniste E.MACRON et son parti fantôme !

Ce qui prouve que ce qui compte ce ne sont plus les partis et les étiquettes politiques instrumentalisés par des appareils ou sondages de médias orientés mais le programme du candidat et sa stature présidentielle (surtout quand c’est un récidiviste qui a l’expérience du poste !?)

Mais faire comprendre cela à des Français craignant le lendemain c’est mission impossible !?

Jdeclef 22/04/2022 13h12 LP


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