La troisième
guerre mondiale a-t-elle vraiment commencé ?
Vulnérabilité des
États-Unis, montée en puissance de la Chine, crainte de Poutine…
Outre-Atlantique, éditorialistes et essayistes brisent les tabous.
Certes,
l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février, n'a pas pris
exactement Washington de court. Avertis par leurs « grandes
oreilles » de son imminence, les Américains avaient prévenu les capitales
européennes, alors incrédules, plusieurs semaines à l'avance. Cependant,
l'événement a quelque peu décontenancé les experts américains en relations internationales.
Ce n'était pas de ce côté que leur attention était principalement tournée. Ils
étaient obsédés par la montée en puissance du rival chinois et souvent inquiets
de la faible capacité des États-Unis à y faire face. Ils s'alarmaient, en
particulier, de l'érosion de la puissance navale des États-Unis et de la
vulnérabilité des câbles sous-marins (voir le livre de Bruce D. Jones To Rule the Waves. How Control of the World's Oceans
Shapes the Fate of Superpower). Un sujet redevenu d'une
brûlante actualité.
Dans la revue Foreign Affairs,
le théoricien « néoréaliste » John Mearsheimer a lancé un débat, qui
ne cesse de rebondir, sur la meilleure manière de contenir l'irrésistible
montée en puissance de la Chine. Les partisans de l'ordre libéral
international, écrit-il, de George Bush à Barack Obama, ont fait entrer le loup
dans la bergerie avec l'espoir insensé que Pékin se coulerait dans le système
international conçu par les Occidentaux et que la Chine se libéraliserait.
Ils ont ouvert à Pékin les portes de l'OMC, investi massivement en Chine et
procédé à d'importants transferts de technologie pour permettre à l'empire du
Milieu de se développer rapidement. Mais la politique de Xi Jinping est
autoritaire à l'intérieur et révisionniste sur la scène
internationale. Et il entend bien profiter de la démographie et de la richesse
chinoises pour dominer l'Asie et en chasser les Américains.
C'est Donald Trump qui a enfin compris d'où venait le danger,
écrit Mearsheimer, et il a remplacé la stratégie du contrat (engagement) par celle de l'endiguement (containment). Joe Biden
va-t-il poursuivre dans cette voie ? Mearsheimer en doute. Dans le camp
démocrate, on relève avec ironie le rapide changement de ton des trumpistes sur
la guerre en Ukraine. Après avoir qualifié l'invasion du pays de « coup génial »
de Poutine, Trump a fait machine arrière et accuse à présent… Biden d'avoir
encouragé l'agression par sa faiblesse. La majorité des élus républicains du
Congrès jugent la réponse de Biden insuffisante. Mais des personnalités de
l'ultradroite, comme l'animateur de Fox News Tucker Carlson ou la jeune
éditorialiste noire Candace Owens, persistent à relayer certains thèmes de la
propagande poutinienne.
Le journaliste britannique vedette Gideon Rachman, auteur du
très remarqué Easternisation. War
and Peace in the Asian Century, prédit
depuis longtemps que l'hégémonie des Occidentaux sur le monde touche à son
terme et que l'ancienne mondialisation (où tout le monde était gagnant) a
changé de nature : les blocs commerciaux vont de plus en plus entrer en
conflit pour l'accès aux ressources et aux marchés. Dans le Financial Times
du 13 décembre 2021, il annonçait l'attaque de la Russie contre l'Ukraine.
Au cours de l'année 2022, estimait-il, les États-Unis pourraient bien se
trouver devant la mission, impossible pour eux, de faire face à trois défis
militaires simultanés : en Ukraine, à Taïwan et au Moyen-Orient. La
Russie, la Chine et l'Iran sont trois puissances qui entendent dominer leur
région et justifient leurs ambitions territoriales en se prévalant de liens
ethniques ou religieux avec leurs cibles. Mais c'est du côté de la Russie,
estimait-il, que la mèche est la plus courte et que la bombe devait exploser en
premier. Quid de Taïwan ?
La Chine à la croisée des chemins
La Chine n'est pas considérée comme une menace imminente : Xi
Jinping espère être reconduit dans ses fonctions à la tête du parti unique et
de l'État lors du 20e congrès, cet automne. Ce n'est pas
le moment de lancer contre Taïwan le genre d'opération dans lequel Poutine
s'est embourbé en Ukraine. Certains experts, comme Stephen S. Roach, comptent
même sur Pékin pour négocier un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.
Certes, remarque cet ancien directeur de Morgan Stanley devenu professeur
à Yale, Xi Jinping a signé avec Vladimir Poutine, le 4 février, un accord
de coopération qui lie leurs deux pays dans un « partenariat privilégié ».
Mais la Chine est mal à l'aise, observe Evan Feigenbaum. D'un côté, elle prêche
les principes de strict respect des souverainetés nationales et de non-intervention
dans les affaires intérieures des États. De l'autre, sa propagande relaie tous
les éléments de langage de Poutine : provocations de l'Otan, laboratoires
secrets de guerre bactériologique américains en Ukraine, etc. Si la Chine
veut démontrer qu'à la différence de la Russie elle n'est pas une
puissance disruptive mais qu'elle est désireuse d'assumer les
responsabilités mondiales qui vont avec sa puissance, il lui revient d'obtenir
un cessez-le-feu. Par la suite, elle pourrait convoquer un sommet du G20 et
prendre la tête d'une coalition de pays désireux de reconstruire l'Ukraine.
La nouvelle guerre froide sera
bien pire que l’ancienne.Mary Elise Sarotte, « The New York Times »
Terrifiante tribune de Mary Elise Sarotte dans le New York Times. Cette historienne des relations internationales au XXe siècle estime que « la nouvelle guerre froide sera bien pire que l'ancienne ». Les pilotes des armées de l'air de l'Otan et du pacte de Varsovie, explique-t-elle, avaient mis au point certaines procédures destinées à éviter que leurs rencontres inopinées dans le ciel de l'Europe ne débouchent sur des affrontements. D'une manière générale, des codes de comportement tacites, adoptés par les dirigeants des deux blocs, rendaient les comportements prévisibles. Tel n'est plus le cas. Et la guerre en Ukraine peut déborder, à tout moment, vers les pays voisins. En outre, toute une panoplie d'armes nouvelles, qui vont des missiles hypersoniques russes aux outils de la cyberguerre, peut être mobilisée séparément et entraîner des réactions sur d'autres plans dans une spirale incontrôlable de montée vers les extrêmes.
Poutine
terrifie l’Occident.Bret Stephens, « The New York
Times »
Dans le même journal, le commentateur Bret Stephens préfère
comparer l'invasion de l'Ukraine par Poutine à celle de la Pologne par Hitler,
en septembre 1939. Un certain nombre de signes avant-coureurs avaient précédé
le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale : remilitarisation de
l'Allemagne, Anschluss de l'Autriche, crise des Sudètes. Sous nos yeux, Poutine
a envahi la Géorgie, annexé la Crimée, détruit Alep sous les bombes… Ne
rencontrant aucune résistance, il a estimé qu'il pouvait tout se permettre et
détruit, à coups de bombes et de missiles, des villes ukrainiennes. Par crainte
de déclencher une troisième guerre mondiale, l'Otan a refusé à Zelensky
l'interdiction aérienne du ciel de son pays. Mais « notre aversion proclamée pour la confrontation
est, pour la Russie, une invitation à l'escalade et non une
dissuasion ». Poutine « terrifie l'Occident. Et ses compagnons de route,
à Pékin, à Téhéran et à Pyongyang, en prennent bonne note ».
Harold James, historien britannique enseignant à Princeton, a
appelé à mettre fin à toute importation de gaz et de pétrole russes. Si
l'Europe ne veut pas que ses vertueuses proclamations sonnent faux et soient
perçues comme hypocrites, elle doit mettre ses actes en accord avec ses
principes. Certes, une réduction drastique de nos approvisionnements
énergétiques se traduirait par une récession économique. Mais, à voir la
manière dont se comporte l'armée russe en Ukraine, le coût d'une possible
guerre avec la Russie se révélerait bien plus élevé.
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Non pas encore mais si les occidentaux
laissent trop trainer cette crise :
Ukrainienne çà risque de vraiment de déraper
!
Il faut éliminer ce dictateur qui se prend
pour un Tsar de l'ex-empire russe qu'il veut reconstituer par obsession
paranoïaque, craignant cet épouvantail, l'OTAN !
Car un homme qui a peur parce que n'arrivant
pas à ses fins est plus dangereux !
La Chine du temps de l'URSS était proche de
la Russie car c'était un pays communiste mais XI JINGPING est surtout un
affairiste qui a besoin de clients nombreux et là les occidentaux sont fiables
son intérêt n'est pas de faire la guerre à l'Europe voire surtout aux USA et dans
la zone pacifique pour simplement TAIWAN !
Pour l'instant POUTINE est encore seul il
faut qu'il le reste ou disparaisse au mieux pour éviter qu'il déborde dans sa
folie expansionniste !
Sans quoi là il faudra se défendre mieux
qu'on le fait et notamment en FRANCE avec notre petite armée que l'on a trop
diminué depuis 20 ans croyant à notre bouclier défensif nucléaire et cesser de
parler pour ne rien dire avec Poutine comme le fait notre président sortant que
l'on risque de garder en plus 5 ans pas à la hauteur de ce problème qui le
dépasse (comme d'autres d'ailleurs depuis son quinquennat qui se termine !)
Chaque jour qui passe est un danger qui
augmente, il faut que les Français pour leur sécurité y pensent ainsi que tous
les européens occidentaux les USA avec cet OTAN !
Notre malchance c’est cette campagne
électorale déplorable qui brouille tout dans notre pays et qui freine toute décision
internationale et intérieur pour nous protéger plutôt que de faire des
bavardages stériles creux macronien !
Jdeclef 01/04/2022 16h12
ça y est la censure débile des modérateurs du point a encore frappé inutilement car dire la vérité et plébisciter la prudence dans cette crise Ukrainienne déclenchée à cause d'un dictateur malade qui s'ignore n'est pas permis par une rédaction qui ne respecte pas les opinions de qui veut simplement réfléchir dans une telle crise grave il ne faut rien cacher car c'est contreproductif et même coupable de la part d'un hebdo journalistique qui est là pour informer sans faire de la censure moyenâgeuse arbitraire !
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