Peter
Sloterdijk : « Les Français ne votent pas avec leur cerveau »
ENTRETIEN.
Depuis Berlin, le philosophe le plus décapant d’Europe analyse l’élection
présidentielle avec son mordant habituel.
Comment
est vu, à l'étranger, ce nouveau duel Macron-Le Pen ? Et l'éclatement des
partis traditionnels ? Quelle particularité française recèle donc le vote
« insoumis » et la haine qui s'attache au président-candidat ?
Ce résultat du premier tour aurait-il partie liée à notre histoire, et
même à l'impensé français ? Et Poutine et la guerre en Ukraine, dans tout
cela ? Quelles conséquences pour l'Europe si la France bifurquait du côté
de l'aventure lepéniste ? Autant de sujets qui ne pouvaient
qu'aiguillonner l'intelligence de Peter Sloterdijk, qui est non seulement le
philosophe le plus stimulant du continent européen, mais l'un des meilleurs
observateurs étrangers de la politique française. Depuis Berlin, l'auteur d'Après nous le déluge et
de Réflexes primitifs – que
lit volontiers Emmanuel Macron, même si l'Allemand ne l'épargne guère, ni lui,
ni nous les Français – analyse pour Le Point l'élection présidentielle
avec son mordant et son humour habituels. Français, encore un effort si vous
voulez vraiment être lucides : lisez Sloterdijk !
Le Point : Comment observe-t-on la
campagne électorale française depuis l'autre côté du Rhin ?
Vous dites « drame ». Mais pour les
Allemands, en serait-ce un ?
Une victoire de l’extrême droite
en France est ce que souhaite Poutine : il sait très bien que pour
détruire l’Ukraine il faut d’abord désunifier l’Europe.
Pourquoi la social-démocratie est-elle en
crise, selon vous ?
Peter Sloterdijk : « On ne peut plus se fier au
principe de majorité intelligente »
Le bloc extrémiste, incarné par Marine
Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, est désormais majoritaire en
France, à près de 55 %. Idéologiquement, il est assez cohérent :
poutinophile, antieuropéen, antiaméricain, antimondialiste, et détestant les
« élites ». La France est-elle toujours ce « pays
philosophique » que vous aimiez ?
Peter Sloterdijk répond à Emmanuel Macron
Mais pourtant ces électeurs disent voter en
conscience, et invoquent des raisons à leur vote : le mépris des élites,
le « dégagisme », le pouvoir d'achat qui baisse…
… alors que le pouvoir d'achat des Français a augmenté d'environ
300 euros par an en moyenne entre 2017 et 2021 selon les calculs
des économistes… Vous savez, il n'y a rien de plus cohérent qu'une folie. Son
« esprit de système » est la première de ses qualités. Comme le cœur,
la folie a des raisons que la raison ne connaît pas. On nie d'abord le réel. À
partir de là on fabrique un raisonnement. Ce qui me semble accablant, c'est
que le pays des Lumières choisisse l'illusion face à la réalité. En
Allemagne, on contrôle un peu mieux ce que j'appelle les « réflexes
primitifs » mais en France, l'irrationnel est en train de franchir un
seuil. La fureur des populismes a toujours pu être domestiquée lors du deuxième
tour, mais cette fois-ci le jeu n'est pas joué d'avance. Car pour la première
fois, cet irrationnel est alimenté par un ressentiment incendiaire qui pourrait
l'aider à s'imposer. Qui se sent exclu de « l'élite » n'a pas besoin
d'une explication rationnelle au fait qu'il ne considère pas « leur »
système comme le sien. N'oublions pas que dans le vocabulaire du nazisme, le
terme « système » désignait la totalité de ce que les enragés des
années 1930 détestaient.
Avant les élections, il a été fait à Emmanuel
Macron un procès en « illégitimité », et rarement on a vu un
président aussi haï. Expliquez-vous cette détestation par le fait qu'en
France la guillotine n'est jamais loin ? Lui-même en convient,
d'ailleurs, dans l'interview qu'il a accordée au Point… N'êtes-vous
pas surpris par la haine qu'il suscite ? Y compris dans la jeunesse qui
occupe et saccage la Sorbonne parce qu'elle refuse de choisir entre Le Pen… et
Macron ?
Il faut mettre ces événements de la Sorbonne sur la note du grand
festin « carnavalesque » dont je parlais. Quatre jeunes sur dix
ne se sont pas déplacés jusqu'aux urnes, n'est-ce pas ? Quand on est jeune
en France en 2022, le monde semble être un restaurant où l'on peut refuser le
plat du jour. Un autre menu est possible ! Quant à la haine que suscite
Emmanuel Macron, elle ne me surprend pas. Il n'a pas été l'élu d'une majorité
convaincante. Sa percée a eu lieu en France à un moment où la fatigue des jeux
politiques ordinaires atteignait un sommet aussi périlleux que compréhensible.
Il était apparu en 2017 comme un fantôme prometteur – mais face à une
scène politique qui massivement, dès le début, ne souhaitait que son échec. C'est
à croire qu'en France, on refait des rois pour pouvoir leur trancher la tête
autant qu'on veut. La France semble être restée un pays structurellement
royaliste, mais seulement pour cultiver un royalisme négatif. Vous connaissez
la définition lacanienne de l'hystérie ? Le fait de rechercher un seigneur
qu'on va tyranniser par le spectacle de l'insoumission…
Ce qui me semble accablant, c'est
que le pays des Lumières choisit l’illusion face à réalité. L’irrationnel est
en train de franchir un seuil. La fureur des populismes a toujours pu être
domestiquée lors du deuxième tour, mais cette fois-ci le jeu n’est pas joué
d’avance.
Mais ce vote n'exprime-t-il pas aussi le retour
de pulsions qui, dans l'Histoire, ont déjà travaillé l'Europe, notamment
l'Allemagne, et qui n'ont pas d'ailleurs épargné la France ?
La France, vue de l'extérieur, est un eldorado pour le mythe du
sauveur. Il y trouve un terreau particulièrement fécond. Le dernier grand
moment où il a fallu sauver la nation a été celui du général de Gaulle. Un général
pleinement lucide quand il avouait que son adversaire était le maréchal Pétain
mais que c'était aussi la France. D'ailleurs, de Gaulle n'a pu sauver l'honneur
de la France que grâce à la générosité condescendante des Alliés, qui lui ont
permis de rouler dans Paris avant les troupes américaines (et avec des chars
qu'ils lui avaient prêtés !) afin d'offrir à la nation humiliée le
spectacle de la Libération. C'est une sorte d'imposture primordiale : le
leurre originel qui a fondé la France de l'après-guerre. Eh oui, bien sûr,
l'ombre de ces événements se porte encore sur les débats politiques
d'aujourd'hui. La haine contre Macron reproduit la haine de soi de ceux qui ont
bénéficié en enfants gâtés d'une victoire gratuite. D'où l'antiaméricanisme
français et la haine des libéraux.
Peter Sloterdijk : « En France, la
guillotine n'est jamais loin »
Comment expliquez-vous l'explosion des grands
partis « notables », PS comme LR ?
Qu'est-ce qu'un parti politique ? Issus des tensions qui se
sont fait jour à l'intérieur des nations modernes au cours du XIXe siècle,
les grands partis, qu'ils soient socialistes, libéraux ou
conservateurs-catholiques, ont substitué à la guerre civile une compétition
entre différents capitaux psychopolitiques : un parti, en effet, c'était
une banque qui se nourrissait de la collecte des émotions
politiques. À gauche, c'était surtout une banque de colère, d'indignation
et d'espoir. À droite, une banque d'angoisse, de demandes de stabilité. En
milieu libéral, une banque des expansions et des conquêtes progressives.
Aujourd'hui, le mécanisme de la collecte s'est grippé parce que le capital principal
du processus démocratique, l'espoir, l'attente d'améliorations modestes, est en
train de se dissoudre dans le spectre d'une inflation accélérée.
L'insatisfaction s'accroît de plus en plus, sans vraiment savoir où s'investir.
On ne se sent plus représenté par un parti, alors il ne reste que la fuite dans
une adhésion spéculative. « L'insoumission » de Jean-Luc Mélenchon,
par exemple, ne propose qu'un cocktail d'illusions parapolitiques prêtes à se
dissoudre en quelques semaines au cas où le chef prendrait sa retraite. À
l'heure actuelle, elle permet juste à ses sympathisants l'expression de leur
colère par un mélange bizarre de « national-révoltisme » et de
socialisme des frustrés à l'échelle de l'Hexagone. Le Rassemblement national se
définit, lui, par l'opposition au « système » tout court, et une
simple adhésion à la volonté de renverser la table. Jacques Julliard expliquait
déjà en 2014 que Marine Le Pen voulait transformer son pays en une
Argentine européenne : c'est la banqueroute sous les drapeaux
hissés !
Peter Sloterdijk : « L'humour, ce vaccin
civique »
Et Macron face à tout cela ?
On lui en veut d'avoir compris le malheur français. En 2017, tout
le monde voulait en finir avec ce jeu politique trop connu : on demandait
du nouveau, et Macron est apparu, tout jeune dieu dans la machine. Si ses
débuts ont été caractérisés par sa volonté d'incarner l'homme fort que le pays
cherchait aussi, la vérité est qu'il était trop jeune et pas suffisamment barbu
pour le rôle jupitérien qu'il se rêvait de tenir. C'est un humain trop
palpable, usant d'un charme subtil qui, s'il agit sur beaucoup de gens,
provoque aussi des réactions négatives, et même, ensuite, un dépit amoureux. La
gauche le déteste en raison de ses compétences économiques, et la droite hait
son européisme. Même sa gestion très remarquable de la crise du Covid n'a pas
calmé les ressentiments. Pas assez fort, Macron, pour produire les miracles
qu'on attend depuis les beaux jours de Mitterrand, qui décevait les espoirs à
sa façon : royale. À l'heure actuelle, on dirait que les Français semblent
se demander si Marine Le Pen n'a pas « les couilles » qu'ils
cherchent, selon la belle expression gauloise.
À l’heure actuelle, on dirait que
les Français semblent se demander si Marine Le Pen n’a pas « les
couilles » qu’ils cherchent, selon la belle expression gauloise.
Marine Le Pen joue pourtant l'identification
féminine avec Angela Merkel, en signant ses tracts d'un « M », comme
« Mutti »…
Angela Merkel était une dame qui avait gardé le secret de son
identité sexuelle. C'était une apparition féminine entourée par une aura
métasexuelle, le réceptacle idéal d'un pouvoir neutre et polyvalent. Elle
incarnait parfaitement la théorie selon laquelle les politiciens les plus
efficaces sont des personnalités qui fonctionnent en tant que
« conteneur », c'est-à-dire comme un réceptacle vide prêt à ramasser
toutes sortes de dépôts. Beaucoup de gens croyaient pouvoir y déposer leurs
soucis et leurs illusions.
Marine Le Pen a pourtant passé toute sa
campagne à mettre en avant son statut de femme divorcée, de « mère »
blessée par sa nièce Marion Maréchal quand celle-ci l'a abandonnée pour Éric
Zemmour. Sans parler de son amour des chats, constamment souligné…
L'amour des chats n'exclut pas qu'on puisse vouloir être un
réceptacle de pouvoir. Souvenez-vous de ce grand criminel qu'est Blofeld dans
les « James Bond », et qui caresse son chat en préparant ses projets
de destruction du monde…
Sloterdijk : « Voici l'ère du bâtardisme
généralisé »
Pourquoi le libéralisme ne fait-il plus
rêver ? Ni même la liberté ? En France, le sociologue Jean-Claude
Kaufmann a récemment publié un livre intitulé C'est fatigant la liberté… Une leçon de la crise, où il évoque une « civilisation du pyjama »…
Serait-ce aussi une explication de l'esprit du temps ? La liberté est
devenue fatigante, alors le libéralisme aussi ?
Un bon mot de Karl Lagerfeld me vient à l'esprit :
« Celui qui sort de sa maison en vêtement de jogging a perdu le contrôle
de sa vie. » Beaucoup de gens, c'est vrai, semblent être à la
recherche, en ce moment, de la perte de contrôle. Ils veulent pouvoir se
laisser aller sans devoir regretter les conséquences de leur comportement
décontracté. Le libéral, au contraire, c'est quelqu'un dont la raison d'être
tient en cette phrase : « être en vie c'est être en forme », et
être en forme, c'est être prêt à servir à quelque chose, à se rendre utile, à
donner aussi… Mais hélas le libéralisme a été abîmé, en France comme presque
partout ailleurs, par une fiscalité qui fait passer ceux qui donnent le plus en
débiteurs qui ne donnent pas assez.
La guerre que mène la Russie en Ukraine
marque-t-elle pour vous un changement d'ère géopolitique ?
Sans aucun doute. Poutine détruit le crédit qu'on avait accordé à
son pays après l'effondrement de l'Union soviétique. Son comportement provoque
une rechute dans une ère où la guerre d'agression est une réalité avec laquelle
il faut compter. Certes, l'Europe a commis des erreurs impardonnables au
tournant de l'an 2000 en méprisant la volonté de la Russie de
rejoindre l'espace européen. La Russie actuelle est en train de devenir le
grand salaud, « the
villain » – comme on dit à
Hollywood –, du polar politique. Elle est en train de prendre, pour un temps
indéfini, la place qu'occupait l'Allemagne entre 1939 et 1945,
c'est-à-dire celle d'un grand repoussoir, mais sans le moindre élément de
« soft power » qui pourrait lui permettre de fasciner…
L’Europe a commis des erreurs
impardonnables au tournant de l’an 2000 en méprisant la volonté de la Russie de
rejoindre l’espace européen.
L'Allemagne continue d'acheter du gaz russe.
N'est-ce pas un véritable scandale, au-delà du ridicule, quand l'Europe prétend
imposer des sanctions à Vladimir Poutine ? Les pays Baltes, eux, trouvent
des solutions.
Ces achats vont cesser, mais nous sommes dans un état de
dépendance vis-à-vis de la Russie – ce qui, normalement, devait être un élément
de stabilité. Car en principe, plus on dépend de l'autre, plus l'autre, à son
tour, dépend de nous. C'est en effet dans l'interdépendance que se cache un des
secrets de la sécurité commune. Nous avons spéculé sur une possible
domestication de Poutine et nous avons été trompés. Sans doute voulions-nous
être trompés ! Dès sa guerre contre les Tchétchènes en 1999
et 2000, avec l'« urbicide » de Grozny, pour reprendre un terme
utilisé par le politologue new-yorkais Marshall Berman, l'architecte serbe
Bogdan Bogdanovic et l'historien allemand Karl Schlögel, nous aurions pu voir
qui était Poutine. Or nous n'avons pas voulu voir.
Berlin achète des avions F-35 américains. Dans
son interview au Point, Emmanuel Macron explique que c'est parce
que l'Allemagne a besoin d'une ombrelle nucléaire, et que ces avions sont
les seuls homologués pour porter les armes américaines. Que vous inspire cette
façon allemande d'opter pour la dissuasion nucléaire, mais de ne pas choisir
l'ombrelle française ?
Pour moi, les déclarations de notre gouvernement ne sont que des
gesticulations issues de la désorientation qui règne dans la chancellerie
allemande et des improvisations réalisées devant un public stupéfié. Il faudrait
que le réarmement, si vraiment il est nécessaire, soit la conséquence d'une
analyse plus vaste et d'un dialogue approfondi avec les militaires, et pas une
fanfaronnade comme cela a été le cas, un geste décidé par Olaf Scholz dans la
solitude d'un bureau pendant un week-end très long. Ça ne me rappelle que trop
ce 4 août 1914 où les sociaux-démocrates ont voté les
crédits de guerre. L'existence de l'Allemagne de 1949 se fondait sur
un serment solennel : ne jamais s'armer nucléairement et se contenter
d'une armée conventionnelle ! En 2022, il aurait mieux valu faire un
investissement dans le sens d'un « Dôme de fer » comme l'a
fait l'État d'Israël, avec des fusées antifusées qui protègent le pays contre
une agression stratégique. Cette complexité mériterait un grand débat.
Normalement, on réfléchit, et puis seulement on achète. Nous, on achète, puis
on se met à comprendre que le service après-vente sera insuffisant : des
experts américains ont publié une liste de plus de 500 améliorations
nécessaires pour les F-35. Macron a davantage raison de réfléchir à une
coordination des forces sous une gestion européenne.
Nous, on achète, puis on se met à
comprendre que le service après-vente sera insuffisant : des experts
américains ont publié une liste de plus de 500 améliorations nécessaires pour
les F-35.
En tout cas, ces manœuvres semblent signer la
fin de l'Union européenne comme un « club de vaincus » voué à la
médiocrité, comme vous la décriviez dans votre livre « Réflexes
primitifs , et annoncent plutôt une Europe-puissance ?
Quand je parle de médiocrité, il faut bien me comprendre, et se
rendre compte de ce qu'a bâti le projet européen : une entité de
450 millions de personnes sans empereur ni projet impérial, et résultant
de l'échec historique d'une dizaine de projets nationaux-impériaux. Vingt-sept
pays unis exclusivement par une vision de coexistence aussi libre que possible,
aussi coopérative que faisable. Avec des dissensions, certes – qui n'en aurait
pas à vingt-sept ? –, mais suffisamment d'interactions réussies pour se
poser là comme un petit miracle. L'Union européenne n'enflamme pas les
masses ? Tant mieux, elle n'est pas faite pour cela. Elle est faite pour
la paix, pour l'existence civilisée du plus grand nombre. D'où l'importance de
sa médiocrité. Elle n'exclut pas de disposer des moyens nécessaires pour
défendre sa sécurité. Parlons alors d'une médiocrité musclée.
Peter Sloterdijk : « La médiocrité sauvera
l'Europe »
Mais cette « médiocrité » que vous
appeliez de vos vœux peut-elle être crédible quand on fait face à des pays qui
veulent redevenir, précisément, des empires ? La Russie, ou la Chine…
Marcel Mauss, en 1936, dans un débat du Collège de France, après
une conférence d'Élie Halévy sur « l'ère des tyrannies », avait dit
que ce qui fondait l'Union soviétique était l'existence d'un gouvernement du
« complot permanent ». Le même diagnostic valait pour la Chine de
Mao, et maintenant, il vaut pour celle de Xi. Le vrai nom de la
« dictature du prolétariat » est « le complot permanent »
d'un comité central et des services secrets contre la totalité de la
population. La Russie a vécu un moment de répit après 1990, mais le moment est
passé et le complot est revenu : les services secrets y ont repris le
pouvoir. Face à cela, oui, notre médiocrité est encore efficace. Quoi,
sinon ? Les Ukrainiens sont prêts à mourir pour Kiev. Je me demande si les
Parisiens seraient prêts à mourir pour leur ville. Mais je suis sûr qu'ils
n'ont pas envie de mourir pour l'Ukraine comme en 1939, confrontés aux
revendications allemandes, ils n'avaient pas envie de « mourir pour Dantzig ».
Soit, mais vous faites référence à une formule
de Marcel Déat, qui, après avoir soutenu Daladier dans sa politique de l'appeasement contre Hitler, est devenu totalement collabo ! Une
Europe « non puissante » ne nous condamne-t-elle pas à accepter à
chaque fois les revendications des agresseurs puisque nous avons peur de nous
battre ? En 1978, déjà, à Harvard, Soljenitsyne voyait dans l'Occident
« le déclin du courage »…
Oui, et pour revenir à Dantzig, la
question était déjà actuelle en 1940 quand les armées allemandes ont
envahi la France. On sait que la résistance des troupes était faible et que le
maréchal Pétain ne voulait pas sacrifier la moitié de la jeunesse masculine de
la France dans un combat perdu d'avance. Après la guerre, l'Europe entière,
sauf la France, a voulu se cacher sous le bouclier nucléaire américain… Mais la
confiance dans les Américains s'est affaiblie, on ne peut plus guère se fier
aux Britanniques, donc il va falloir assumer le poids d'une politique de
sécurité qui portera un cachet européen plus marqué. C'est justement parce que
personne n'a envie de se battre, pas plus qu'en 1940, que la dissuasion
nucléaire conventionnelle s'impose. Parce qu'elle permet de rassembler les
« restes » du courage commun, qui décline, mais qui est encore
là, pour résister aux rêves impériaux de Moscou, et cela au moins jusqu'à la
fin des années Poutine. Après, une nouvelle architecture européenne de sécurité
sera nécessaire, et elle sera réalisable pourvu que la Russie ne persiste pas
trop longtemps dans son rôle de rogue state. L'Union européenne compte trois
fois plus d'habitants que la Russie, elle possède 27 armées
nationales éparpillées. On pourrait faire beaucoup de choses avec un certain
effort de concentration ! Mais pour arriver à cela, une France avec une forte
vocation européenne reste indispensable. Raison de plus pour ne pas voir tomber
la France entre les mains d'une aventurière larmoyante qui aime trop les
chats !
EXEMPLE :
L’éducation
nationale qui est censée éduquer nos enfants et leur apprendre notre histoire
ancestrale de notre pays ce que l’on ne fait plus qui fut un grand pays dit des
lumières mais tellement corsetées politiquement par l'état qui gouverne depuis
des décennies de + de 40 ans en est responsable !
Car elle
n’est déjà pas capable d’apprendre correctement à lire écrire et compter à nos
jeunes pour le passage en étude secondaire et en 6 eme !
Ou l’éducation
envers les autres le respect d’autrui et faire respecter les professeurs devenus
des vrais fonctionnaires qui se démobilisent en se transformant en employés de
l’état qu’ils sont qui essaient d’effectuer leur travail sans y croire espérant
dans des zones sensibles ne pas être en plus agressé par ces enfants devenus
trublions voire délinquants ne respectant plus rien ni personne car en plus pas
encadré par leurs parents eux aussi mal élevés !
Dans mon passé
les enfants passaient encore un diplôme qui se nommait le certificat d’étude
primaire au minimum qui leur donnait des bases pour vivre en société il reste
bien le brevet des collèges en fin d’études secondaires mais tellement dévalué
et qui l’était déjà de mon temps moi qui suis vieux ne valait déjà pas grand-chose
et pour le baccalauréat on ne sait même plus si on doit le conserver pour
poursuivre des études supérieures en université ou grandes écoles !
Et comme
on hérite de Mr MACRON et d’autres avant lui la tête pleine de bons mots s’écoutant
parler jetant à la figure des plus faibles des mots qu’ils ne comprennent pas
toujours en jouant le donneur de leçons qui dédaigne ces gens de peu !
Alors
leur demander au peuple d’en bas de voter ils ne savent plus ou pas et ne si intéressent
plus dans ce pays trop gâté d’une certaine catégorie de petits français lambda préférant
le chacun pour soi dans une république monarchique qui donne trop de pouvoir à
un pseudo monarque gonflé d’orgueil !
Le service
militaire était une forme d’éducation et de discipline pour les garçons on l’a
supprimé remplacé par un ersatz de service civil pas obligatoire !?
Alors vive
la France des lumières éteintes !
Jdeclef 21/04/2022
14h25
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