Présidentielle :
ces débats qui ont secoué le premier tour
Salaires, grand
remplacement, retraites, armées, RSA… Revue de détail des débats qui ont animé
la première séquence de la présidentielle 2022.
L'heure
du choix approche. Dimanche matin, 48,7 millions d'électeurs français sont
appelés aux urnes pour choisir entre les 12 candidats à la présidence
de la République. Cette élection 2022 se déroule dans le contexte
inédit d'une guerre aux portes de l'Union européenne.
L'offensive des troupes russes de Vladimir Poutine sur l'Ukraine
de Volodymyr Zelensky a asphyxié comme jamais le premier tour de la
présidentielle 2022. L'attention s'est longtemps focalisée sur la menace
sécuritaire et les multiples enjeux du big bang géopolitique qui se dessine.
Mais contre toute attente, plusieurs sujets franco-français sont parvenus à
fleurir dans ce champ de ruine. Tour d'horizon des principaux débats qui ont
animé le premier tour.
Tous les instituts de sondage le disent : le pouvoir d'achat
est la préoccupation numéro 1 des Français. L'inquiétude est née à
l'automne 2021, après la forte hausse des prix à la consommation provoquée par
le brutal rebond économique post-Covid. La guerre en Ukraine a ensuite exacerbé
cette crainte, notamment parce que les prix à la pompe ont flambé, tout comme ceux
du gaz et de certaines denrées alimentaires.
Face à une inflation record, les candidats à l'Élysée promettent
des hausses de salaire. Deux visions s'affrontent. À droite, on privilégie la
baisse des impôts sociaux. Sous la bannière Les Républicains (LR), Valérie
Pécresse veut commencer par réduire, dès l'été, les cotisations vieillesse sur
les salaires inférieurs à 2 800 euros net. Cette mesure est la
première pierre d'un projet visant à doper de 10 % le salaire des
Français, entre 2022 et 2027.
Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (RN), promet
des exonérations de cotisations patronales pour les entreprises qui augmentent
les salaires. Elle vise, elle aussi, un gain de 10 % sur la fiche de paie.
Le candidat du parti Reconquête !, Éric Zemmour, s'engage à exonérer
d'impôts et de charges sociales les heures supplémentaires. Son programme
prévoit par ailleurs une baisse de la CSG sur les petits salaires pour un gain
net de « 105 euros par mois ».
Au centre, le président candidat Emmanuel Macron (La République en
marche) entend réduire les cotisations sociales, sans pour l'heure donner plus
de détail. Son bilan plaide en sa faveur. Selon une étude de l'Observatoire
français des conjonctures économiques (OFCE), le pouvoir d'achat par unité de
consommation a grimpé d'environ 300 euros par an entre 2017
et 2021.
Grand remplacement ou grand rabougrissement ?
L'identité française et le déclin sont les autres thématiques
fortes de cette élection. Non pas que ces sujets soient nouveaux. Ils agitent
chacun des scrutins élyséens depuis 2002 et la qualification surprise
de Jean-Marie Le Pen (Front national, ancêtre du RN) au second tour. Il y a
d'inédit dans cette édition 2022 l'essor dans le débat public d'une
théorie jusqu'ici confinée dans un recoin de l'extrême droite : le
« grand remplacement ».
Selon cette thèse très controversée et développée par l'écrivain
Renaud Camus, il existerait en France un processus de substitution de la
population française et européenne par une population originaire d'Afrique
subsaharienne et du Maghreb. Ce processus conduirait à un changement de
civilisation, planifié par les élites.
Cette théorie, qui fait hurler à gauche de l'échiquier politique,
est le cheval de bataille d'Éric Zemmour. L'ex-éditorialiste est parvenue à la
hisser au cœur des débats. Dans un entretien à Marianne,
l'historien Hervé Le Bras reconnaît qu'elle a « gagné en visibilité »
avec le candidat de la Reconquête ! qui envisage à ce propos la
création d'un ministère de la « remigration » afin d'organiser le
« renvoi de 100 000 étrangers indésirables par an ».
Cette thèse du « grand remplacement » séduit aussi au
sein du Rassemblement national, que quelques cadres ont quitté pour
rejoindre le camp zemmourien. Marine Le Pen rejette quant à elle cette théorie
au motif qu'elle ne croit pas au complot de la planification des élites. La
candidate du RN préfère parler de « submersion migratoire ».
Valérie Pécresse a elle aussi tenté de s'emparer du sujet. Lors
d'un meeting au Zénith de Paris le 13 février, elle a expliqué qu'il n'y
avait « pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au “grand
remplacement” ». Face à la polémique, elle s'est ensuite érigée en
« rempart républicain à la théorie du “grand remplacement” »,
expliquant avoir été mal comprise. Dans son unique grand rassemblement
politique du premier tour, dimanche 3 avril à la Défense Arena, Emmanuel
Macron a fustigé ceux qui prônent le « grand rabougrissement ». Le
candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon oppose, lui, « la
créolisation » de la société.
Relever ou abaisser l'âge de la retraite ?
Parmi les sujets en débat, l'âge légal de départ à la retraite,
aujourd'hui fixé à 62 ans. La question, ultrasensible en France, oppose
les partisans d'un relèvement à ceux d'un avancement. Comme souvent, ces
positions sont l'illustration de la classique fracture politique droite gauche.
À gauche de l'échiquier politique, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon,
le communiste Fabien Roussel, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou
(Nouveau Parti anticapitaliste) plaident pour le retour à 60 ans, quarante
ans après que François Mitterrand a fixé ce seuil via les ordonnances Auroux de
1982. Ces candidats pointent les inégalités de santé, en particulier chez les
Français exerçant un métier pénible.
Présidentielle – Retraites : la guerre des âges
À droite, Éric Zemmour propose de décaler l'âge légal de départ à
la retraite à 64 ans, à l'horizon 2030. De son côté, Valérie Pécresse
s'est positionnée en faveur d'un report à 65 ans, elle aussi en 2030. Au
centre, Emmanuel Macron pousse également pour un report à 65 ans (en 2032),
lui qui a échoué à instaurer son système de retraite universel et par point.
Pour les partisans du report, cette réforme permettrait de
résorber le déficit du système des retraites. D'après un chiffrage du cercle de
réflexion l'Institut Montaigne pour Les Échos, le gain de
la réforme Zemmour serait de 10,7 milliards en 2030. La réforme Pécresse
occasionnerait, quant à elle, 16,2 milliards en 2030. Pour la retraite
version Macron, le gain est estimé à 18 milliards en 2032. Cette
justification est parfois qualifiée d'idéologique par les anti-report. Selon le
Conseil d'orientation des retraites (COR), dans un rapport publié en juin 2021,
le système des retraites devrait de toutes les manières revenir à l'équilibre
en 2030. Les partisans d'un relèvement expliquent que l'allongement de
l'espérance de vie justifie de travailler plus longtemps.
Quel budget pour la Défense ?
La guerre en Ukraine a réveillé le débat sur les dépenses
militaires. Le budget actuel du ministère des Armées s'élève
en 2022 à 40,9 milliards d'euros, conformément à la loi de
programmation militaire 2019-2025, qui prévoit une nette hausse de budget après
des années de baisse. Avec la menace russe à nos portes, bon nombre de candidats
sont prêts à aligner les zéros.
Éric Zemmour ambitionne de porter le budget des armées à
60 milliards d'euros par an en 2025 puis à 70 milliards en
2030. Il souhaite également la construction d'un deuxième porte-avions. Marine
Le Pen veut porter à 55 milliards d'euros le budget de la Défense à
l'horizon 2027. Valérie Pécresse promet, si elle est élue, de porter à
65 milliards le budget de la Défense en 2030 et propose la
construction d'un petit frère au Charles de Gaulle. Emmanuel Macron vise un objectif
de 50 milliards annuels pour 2025. C'est ce que prévoit déjà la loi de
programmation militaire. Le président-sortant rêve également d'une armée
commune à l'Union européenne, sans pour autant parvenir jusqu'ici à fédérer les
États-membres autour de ce projet.
À gauche, les positions sont plus floues. Jean-Luc Mélenchon veut
décider du budget de la Défense non plus en termes d'objectifs financiers
(comme les 2 % du PIB de l'Otan), mais sur « une analyse fine des
besoins ». À la dissuasion nucléaire, il imagine une dissuasion spatiale.
Côté écologistes, Yannick Jadot veut un nouveau Livre blanc sur la défense et
la réduction de la dépendance des armées aux énergies fossiles…
Faut-il faire travailler les allocataires du RSA ?
Le revenu de solidarité active (RSA) a lui aussi eu le droit
à son débat. Contre l'aide sociale, Valérie Pécresse réclame aux
2 millions de bénéficiaires 15 heures d'activités chaque semaine.
« Pas un travail à proprement parler », plutôt des « activités
d'insertion », sans aucune autre contrepartie supplémentaire que
l'allocation de 575,72 euros. Emmanuel Macron, lui aussi, voudrait conditionner
le RSA à 15 ou 20 heures d'activités par semaine. Le président
candidat dit vouloir mobiliser les personnes qui touchent ce minimum social via
« un travail, une formation, une insertion ».
Retraites, RSA, temps de travail… le grand comparatif des programmes
Ces deux propositions ont suscité de vives réactions. Sur
l'ensemble du projet d'Emmanuel Macron, la candidate socialiste Anne Hidalgo a
fustigé, le 17 mars sur France 2, une politique « qui consiste à
détruire toutes les conquêtes sociales ». Le communiste Fabien Roussel
prend le contre-pied et propose d'ouvrir le RSA au moins de 25 ans, ce qui
n'est pas le cas aujourd'hui.
Un premier tour sans joute oratoire
L'absence de débats entre le président sortant et
ses 11 poursuivants a suscité la controverse. Il a d'abord été
reproché à Emmanuel Macron de se déclarer le 3 mars seulement,
c'est-à-dire sur le gong, retardant ainsi le top départ de la campagne
présidentielle. Ses opposants ont ensuite reproché au candidat LREM son refus
de les affronter, en face-à-face ou dans un débat à 12. L'intéressé n'en a pas
souhaité, comme ses prédécesseurs sous la Ve République.
« Les électeurs pourraient avoir l'impression d'être privés
d'un grand rendez-vous démocratique », expliquait il y a quelques semaines
au Point[dj1]
le politologue Pascal Perrineau. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la
France) affirme que « la campagne a été manipulée de A à Z par
Macron ». Jean Lassalle (Résistons !) a dénoncé une « campagne
de merde ».
D'autres sujets ont suscité le débat au cours de cette présidentielle pas comme
les autres. Le communiste Fabien Roussel, roi du contre-pied à gauche, a
affirmé son attachement au nucléaire alors que Jean-Luc Mélenchon et Yannick
Jadot plaident pour en sortir en dépit du boom des prix de l'énergie. La
proposition d'Emmanuel Macron de donner de l'autonomie à la Corse et aux chefs
des établissements scolaire a fait beaucoup réagir. L'autonomie, un mot
qui fait peur.
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4 heures cela suffisait pour
comprendre comment il voulait enfumer tous les Français avec en plus un meeting
à grand spectacle pour faire comme les autres de ses clowns tristes de cette
classe politique usée et trop connue de cette Veme république pour ces gogos de
français nombreux qui aiment ce spectacle de music-hall pour se faire mousser
en rabâchant le "nous l'avons fait" en éludant ce qu'il n'avait pas fait
(ou ne fera pas s'il est réélu !?)
Car pour les débats de ces candidats
de cette opposition si médiocre les Français ont été abreuvé chaque jour jusqu’à
l’indigestion sur toutes les chaines publiques ou privées en continu !?
Mais les Français sont d’incurables
bons publics qui votent si mal depuis 40 ans que ça donne cette campagne
électorale insipide déplorable comme on n’en n’a jamais vu et dont beaucoup augmenteront
les rangs des abstentionnistes qui disent que ces élus quand ils sont élus ne
font rien ou si peu (peut être pas faux ) mais dommageable pour notre démocratie
qui pourrait glisser dangereusement vers une démocrature très à la mode ces
derniers temps dans d’autres pays connus parce que l’on donne trop de pouvoir à
un seul homme !?
Jdeclef 10/04/2022 14h33
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