jeudi 7 avril 2022

Un seul porte avion c'est peu et en retard sur la guerre moderne par les manquements et réductions de moyens dans notre armée depuis 40 ans !

 

À bord du Charles de Gaulle, par temps de guerre

Le porte-avions français a tourné la page de l’opération Chammal – la lutte contre Daech au Moyen-Orient. Il fait désormais pièce à la Russie en Méditerranée.

La meute des « chiens jaunes » prend place sur le pont du Charles de Gaulle. Parmi les nombreux personnages multicolores qui peuplent la piste du porte-avions français, on comprend vite que ce sont eux qui dirigent les opérations. Le chef des « jaunes », ce matin d'avril, est Christophe, dit Chris. Jambes écartées, bras le long du corps, il observe le ballet des Rafale dans le ciel. Cinq d'entre eux rentrent de mission et s'apprêtent à apponter. Le « Charles », qui remonte la côte occidentale du Péloponnèse, s'est mis face au vent : la phase d'approche est lancée. Les chasseurs forment une ronde autour du navire, puis, un à un, se présentent, train ouvert. La crosse d'appontage du premier attrape le brin d'arrêt, ses pneus couinent, les bras de Chris se dressent au-dessus de son casque : « Dès qu'il est accroché, je lui fais signe qu'il passe sous ma responsabilité. »

Les « chiens jaunes » sont appelés ainsi car ils sont connus pour gueuler. Mais sur le pont, la communication se fait par un ensemble de gestes. Chris guide le pilote, le transfère à un autre « jaune » et prend quelques secondes pour respirer l'air du large. « J'ai passé plus de ving ans dans l'armée, dont seize avec les avions et les hélicos, et c'est toujours un bonheur pour moi. » La Marine a fait du Toulousain d'origine un Toulonnais d'adoption. Il a quitté sa cité du Mirail pour la Côte d'Azur, où se trouve la base de l'unique porte-avions français. Des Rafale, il en a catapulté et fait apponter des centaines. Peu importe qu'ils reviennent d'un exercice ou d'une opération à proximité de l'Ukraine. « Bien sûr, j'ai été surpris par la nouvelle de l'invasion russe et je sais qu'en France les familles de mes équipiers se font du souci. Mais sur le pont, on a toujours la même concentration et la même rigueur. »

Le second porte-avions français, futur serpent de mer

Un membre des « chiens jaunes » (les responsables du pont d’envol) opère le catapultage d’un Rafale depuis le porte-avions « Charles de Gaulle ».

Changement de cap

Quand il a quitté Toulon début février, Chris pensait, comme tout l'état-major français, que le Charles de Gaulle allait se positionner en « Medor » (Méditerranée orientale) dans le cadre de l'opération Chammal – la lutte contre Daech au Levant. Tout a changé le 24 février. « On a appris la nouvelle de l'invasion russe en Ukraine au milieu de la nuit, et on a tout de suite su que notre mission allait être modifiée », se rappelle le commandant du porte-avions, Sébastien Martinot. En poste depuis neuf mois, l'ancien pilote du Charles de Gaulle est monté dans l'îlot, au-dessus de la piste, pour rejoindre la passerelle de commandement, « la plus belle de la Marine française ». Désormais, c'est d'en haut qu'il regarde les avions décoller et qu'il dirige le navire. Sur l'un de ses écrans de contrôle, on voit que le porte-avions est bien entouré : l'escorte comprend trois frégates françaises, deux frégates alliées (une américaine et une grecque), ainsi qu'un bateau ravitailleur et un sous-marin. Trois jours après l'offensive russe en Ukraine, l'ensemble du groupe aéronaval (GAN) a mis le cap vers la Méditerranée centrale, à proximité de la Grèce. De là, il sécurise le flanc est de l'Otan, grâce aux Rafale que Chris fait décoller et qui vont jusqu'en Roumanie et en Bulgarie.

Dans les airs, les Russes et les Occidentaux surveillent leur espace aérien. Dans les eaux internationales, ils se croisent. La mer Noire étant désormais interdite aux navires militaires français – en vertu des accords de Montreux –, la zone de rivalité s'est déplacée en Méditerranée. Moscou y a déployé une partie de son armada. Le commandant du Charles estime qu'il a, face à lui, environ vingt navires de surface et deux sous-marins. « On a vu les Russes glisser en Méditerranée centrale – une zone longtemps considérée comme le “jardin” des Toulonnais. Désormais, de la Sicile au Levant, nous sommes dans une zone de tensions », analyse le commandant Martinot. Sur leurs écrans, ses équipes scrutent les mouvements des croiseurs Oustinov et Varyag. Ces deux navires de type Slava, construits dans les années 1980 pour contrer les porte-avions américains, suivent à bonne distance le bâtiment français.

Responsabilité de l'Otan : démêler le vrai du faux

Pour assurer sa défense, le mastodonte de l'armée française compte notamment sur le Forbin, une frégate antiaérienne chargée de lui établir une bulle de protection. Équipée de puissants radars, cette dernière voit très loin. Son « pacha », le commandant Nicolas Molitor, a assisté aux premières loges à la montée en puissance des Russes. « Moscou a mené un exercice majeur début février en Méditerranée et en mer Noire, faisant venir pour l'occasion des bâtiments de sa flotte du Pacifique, basée à Vladivostok. Sauf qu'ils ne sont jamais repartis… Était-ce prémédité ? » fait-il mine de s'interroger dans un sourire. « Ce qui est certain, c'est que la Russie a toujours voulu avoir un port ou une base en Méditerranée. Durant la guerre en Syrie, elle a consolidé ses positions portuaires à Tartous et les aériennes à Lattaquié. Depuis, à chaque fois que le GAN est dans le secteur, Moscou envoie des renforts dans ses bases syriennes. L'an dernier, on a vu des bombardiers Tu-22 voler à proximité de la flotte française. »

Prêts !

Depuis le centre de contrôle de la frégate, le chef de la lutte antiaérienne du GAN supervise une armée de jeunes officiers. C'est le centre névralgique du bateau. Pas la moindre fenêtre, mais, de jour comme de nuit, les écrans donnent une vision claire de la situation en Méditerranée. Des points verts marquent les appareils identifiés et amicaux, des points blancs, les non identifiés, et des points orange, ceux dits dignes d'intérêt. Comme l'ensemble du groupe aéronaval, son navire est passé en WP 2 (Weapon Posture 2). « WP 1 signifie être prêt à faire feu immédiatement ; WP 2 : à deux minutes d'ouvrir le feu ; WP 3, à quinze minutes et WP 4 à deux heures de faire feu », détaille un gradé du Forbin, tout en inspectant des torpilles qui ont été sorties de leur lieu de stockage et placées dans les tubes de lancement. « On devrait revenir en WP 3 après avoir passé le détroit de Messine, prédit le commandant Molitor, c'est la nouvelle frontière qui sépare la zone de tensions de celle de relative tranquillité. »

La troisième guerre mondiale a-t-elle vraiment commencé ?

Sur le Charles, le carré des officiers est l'endroit où se retrouvent les gradés après le service. Quatre pilotes boivent un café au comptoir devant une télé branchée sur une chaîne d'information. Au-dessus de leur tête, des images de Marioupol, de Kharkiv puis de réfugiés ayant fui en Roumanie. Dans sa combinaison ocre, Dave, pas encore 30 ans, revient justement de la zone. Humilité ou fougue de la jeunesse, il assure ne pas ressentir de tension particulière. Des interactions avec des chasseurs russes, il confie en avoir assez régulièrement. « Mais, jusqu'ici, tout le monde respecte les distances et les codes de procédure. » Pendant qu'il se détend au carré, son Rafale a été descendu au hangar.

Situés sous la piste, les 8 000 mètres carrés de la zone de réparation et de garage sont le domaine du capitaine de frégate Arnaud. Certains de ses hommes, équipés de harnais, nettoient les carlingues. Le capitaine en profite pour raconter en détail ce qui a changé pour eux depuis le 24 février. « Désormais, les Rafale destinés aux opérations ne sont plus équipés de missiles air-sol mais air-air, de type Mica ou Meteor, de plus de 100 kilomètres de portée. On avait pris tous ces missiles avec nous à Toulon, pas la peine de les faire arriver en urgence de France. Le GAN est polyvalent et sait se retourner très vite.  » Mis en service en 2001, le fleuron de la flotte française gagne encore régulièrement en compétences. Il y a quelques jours, il a fait décoller des Rafale tout en faisant le plein avec son navire ravitailleur, la Marne. Une première bienvenue, car ce genre de manœuvre peut durer jusqu'à six heures. Mais le Charles de Gaulle ne peut pas tout faire. La Marine française n'ayant pas d'autre porte-avions, il n'y a pas de permanence pendant les longues périodes d'entretien à Toulon.

Collaboration inédite

Heureusement, la France n'est pas seule face aux Russes en Méditerranée. En dézoomant sur les cartes du Forbin, on constate que l'USS Harry S. Truman n'est pas loin de là, en mer Adriatique. Le porte-avions américain et son groupement aéronaval ont été placés sous commandement de l'Otan, une situation inédite depuis la fin de la guerre froide. Les deux « PA » (porte-avions) se répartissent les zones à contrôler et ont fait montre de leur coopération en effectuant des cross-deck : des F-18 américains ont apponté sur le navire français pendant que des Rafale faisaient de même sur le navire américain.

Gérard Araud – Pourquoi la perspective de paix s'éloigne en Ukraine

« Pendant longtemps, on a eu le sentiment que la Marine américaine fuyait l'Europe », observe le commandant Molitor, qui ne se rappelle pas avoir vu un groupe aéronaval américain en Méditerranée depuis au moins une dizaine d'années. Selon lui, les seuls qui passaient par là étaient en transit, via le canal de Suez, pour aller dans la zone Indo-Pacifique ou au Moyen-Orient. « Vladimir Poutine a ressuscité la 6e flotte américaine [celle dévolue à la Méditerranée, NDLR] », ironise un gradé. Russes et Américains sont à nouveau bord à bord au sud de l'Europe et se marquent de près : un bateau de renseignement russe grenouille entre l'Albanie et le talon de botte italienne pour tenter de glaner des informations sur le Truman, quand celui-ci ressortira de la mer Adriatique.

Biden, un pacifiste en temps de guerre

Plus au sud, en mer Ionienne, le Charles fait cap vers l'Ouest. Avant de rentrer à la base, Chris continue d'envoyer des Rafale aux frontières de l'Ukraine. Depuis le bureau des responsables du pont d'envol, il déplace des modèles réduits d'avions sur un plan de la piste pour établir l'ordre de la prochaine fournée. Puis ce sera Toulon, et quelques jours de repos bien mérités. Sauf si le maître du Kremlin lui réserve une nouvelle surprise.

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armes sophistiquées notamment ces missiles hypersoniques que possède la Russie!

C'est simplement un aérodrome maritime mobile pour faire décoller rapidement des avions de combat et ce type de bateau qui devient facile à couler !

Même si les Américains qui en ont onze en ont détaché un le SS TRUMAN pour appuyer cette force maritime alliée française coïncidence de nom de celui-ci porté par le président des États-Unis ayant utilisé le 1er l'arme nucléaire contre le JAPON pour stopper la guerre contre ce pays en 1945 !

Et surtout si la RUSSIE s'en prenait à ce bateau de guerre français, fleuron de notre marine bien diminuée en matériel et effectifs par nos gouvernements de tous bords divers depuis des décennies !

Cela sonnerait le départ d'une guerre mondiale !

Je plains mes camarades car ayant été pendant mon armée dans la marine étant âgé on en avait deux porte-avions pourtant la situation internationale n'était pas si tendue et explosive !

Car hélas nos dirigeants de tous bords incompétents boutiquiers affairistes avec cette mondialisation et culture du profit et de l'argent roi ont cru à une paix fragile après la chute du mur en 1989 et la fin de l'URSS en oubliant tous ces dictateurs et leurs doctrines totalitaires et croyant à un monde de bisounours ou tout le monde est beau et gentil !?

Après la dernière guerre mondiale, on est presque revenue à la case départ en espérant qu'une troisième ne se rallume pas jusqu’à l’oublier !?

Et nous en France ont se crêpent le chignon pour probablement réélire le même président sortant qui ne changera rien si ce malheur arrive avec déjà d’autres déjà en place économiquement inflationnistes !?

Jdeclef 07/04/2022 10h48


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