mercredi 6 avril 2022

Que les soldats russes soit de bons ou mauvais soldats ce ne sont que de la chair à canons : ils sont sous la coupe d'un dictateur dangereux çà c'est une certitude !

 

Tchétchénie, Ukraine… la méthode Poutine

Les défauts militaires révélés à l'occasion de la guerre en Ukraine étaient apparents il y a trois décennies déjà, en Tchétchénie.

Après l'invasion de l'Ukraine, l'état désastreux de l'armée russe est l'autre surprise stratégique du siècle. Les militaires chargés d'en suivre les évolutions et la doctrine s'attendaient à tout, sauf à ce qu'ils voient depuis six semaines : une armée, certes, puissante – n'est-elle pas présentée comme la deuxième du monde ? – mais incapable de conduire une guerre de conquête contre un voisin qui, pensait-elle, ne lui arrivait pas à la cheville. Fin observateur des conflits contemporains, le colonel et historien français Michel Goya demeure étonné de ce qu'il a constaté dès les premières heures de l'invasion, fin février. « Leurs réseaux de communication ne fonctionnent pas bien, la logistique ne marche pas non plus. Habituée à faire fonctionner sa logistique par les voies ferrées, ils n'ont pas pu y recourir en Ukraine. Ils ont utilisé des camions, dont ils manquent. »

Il relève l'une des spécificités de cette armée pas comme les autres : « Chez eux, la logistique pousse par l'arrière, elle n'est pas demandée par l'avant. Si une unité française a consommé douze obus, elle rend compte et reçoit, normalement le lendemain, un lot de remplacement de douze obus. La logique russe est différente : si elle a prévu que l'unité consomme cinq obus, elle lui en envoie cinq le lendemain, même si les autres n'ont pas été tirés. Et si elle en a consommé douze, elle en reçoit quand même cinq, à la soviétique. Cela aboutit à des gâchis énormes. Résultat : ils mènent une attaque durant deux jours puis s'arrêtent, pour recevoir les compléments et le carburant. »

Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe ne progresse plus

Les Occidentaux auraient dû s'en douter, eux qui ont jugé durant des décennies l'efficacité des Russes à leurs gigantesques manœuvres militaires Zapad, Ouest en russe, le fameux Z peint sur les véhicules envahissant l'Ukraine. En terrain libre, les régiments et les corps d'armées simulaient la guerre comme on défile à la parade. « Nous avons cru, c'est vrai, que ces démonstrations de force marquaient une réalité stratégique, note un officier français, alors que dans les faits, l'engagement de ces moyens que nous percevions comme une menace pour l'Otan était une forme d'illusion. »

Ils mènent une attaque durant deux jours puis s’arrêtent, pour recevoir les compléments et le carburant.L'historien Michel Goya, historien, à propos des soldats russes

Personne n'oublie, sans doute, que la Russie dispose de forces nucléaires puissantes qui dissuadent tout attaquant éventuel de s'en prendre à elle. Mais pour le reste, «  c'est une armée qui cherchait ces dernières années à imiter le modèle occidental professionnel, sans y être parvenue. Ils n'ont pas eu assez de volontaires pour mettre sur pied une véritable armée professionnelle et ont dû conserver une part de conscription. Ils ont commis une très grave erreur en ne formant pas de sous-officiers de carrière, car les hommes restent trop peu de temps sous les drapeaux. Des sous-officiers anciens ont de l'autorité, savent prendre des initiatives, ce qui est indispensable, par exemple, dans le combat urbain décentralisé, avec des équipes isolées et autonomes. Donc des sous-officiers expérimentés et les Russes n'en possèdent que très peu », relève Michel Goya.

Sous-effectifs

Dans le document L'Enfer de Grozny (1994-2000), publié en 2006 par le Centre de doctrine d'emploi des forces de l'armée de terre française, celle-ci revenait sur les erreurs de l'armée russe durant les deux batailles de Grozny en 1994-1995 et en 1999-2000. Surprise ! Bien des leçons alors décortiquées par les Occidentaux semblent pouvoir être appliquées à l'offensive en Ukraine et à ses déboires désormais évidents. La première guerre de Tchétchénie a vu l'armée russe engager en 1994 un siège de longue durée de la capitale, Grozny. La République rebelle avait réclamé l'année précédente son indépendance de la Fédération de Russie. Les Russes avaient alors prévu d'envahir le territoire dissident en dix jours, de tuer son leader Djokhar Doudaïev (ce sera fait en 1996) et de le remplacer par un gouvernement complaisant envers Moscou. En décembre 1994, les Russes présomptueux et en sous-effectif (4 700 hommes) attaquent Grozny défendue par entre 10 000 et 15 000 combattants qui infligent aux assaillants une cuisante défaite, détruisant 105 des 120 blindés de la première colonne d'assaut. Les envahisseurs s'adaptent : « L'emploi tactique des unités est modifié. À l'avancée hasardeuse de colonnes blindées sans accompagnement d'infanterie se substitue une progression méthodique du nord-ouest vers le sud-est, maison par maison, bloc par bloc, avec une meilleure utilisation des appuis [artillerie, aviation, NDLR]. Une technique du combat urbain, comparable à celle suivie lors de la Seconde Guerre mondiale. »

Ukraine : les missiles hypersoniques peuvent-ils faire basculer le conflit ?

Les Tchétchènes qui disposaient des armes (chars, artillerie, lance-roquettes multiples, transports de troupes, etc.) laissées par l'armée russe lors de son départ en 1992 font preuve d'imagination. Ils utilisent une manœuvre précise pour détruire les chars T-80 russes : en premier lieu, des tirs de RPG ciblent les véhicules de tête et de queue de la colonne. Puis les tireurs d'élite abattent les chefs de char, tandis que les mitrailleuses stoppent l'infanterie d'accompagnement. Les Tchétchènes utilisent des positions hautes (toits) que les armes des transports de troupes blindés russes ne peuvent pas atteindre. Et les chars de combat sont détruits par entre trois et six coups de RPG venus de toutes les directions, y compris par le haut, car les combattants tchétchènes les utilisent comme des mortiers. Les Russes vont riposter sans nuances, en pilonnant Grozny et en causant à la ville des dégâts considérables. Au terme de cette guerre, le Russe Alexandre Lebed et le Tchétchène Aslan Maskhadov avaient conclu les accords de Khassaviourt leur donnant cinq ans pour trouver une solution à leurs différends.

« Poutine a fini par croire à ses propres mensonges »

En août 1999, les hostilité reprennent. Devenu Premier ministre de Boris Eltsine, Vladimir Poutine vitupère : « Nous poursuivrons les terroristes partout. Si on les prend dans les toilettes, eh bien, excusez-moi, on les butera dans les chiottes. » Les Russes repartent à l'assaut de Grozny reprise par les indépendantistes, qu'ils captureront en février suivant, après que Poutine est arrivé au pouvoir en décembre 1999. Les approches ont changé, révèle une étude américaine (1). Cette fois, la capitale n'est pas attaquée directement, mais à la suite d'une lente progression en territoire ennemi. Les Russes n'acceptent aucun cessez-le-feu propice à la réorganisation des défenseurs. Leurs officiers disposent désormais des cartes et des plans qui leur avaient fait défaut durant la première guerre et ils utilisent des armes nouvelles, comme le TOS-1 à munitions thermobariques, qui fera tant de dégâts en Ukraine vingt-deux ans plus tard. Les Russes apprennent, entre autres innovations, à appuyer l'infanterie d'assaut avec des appuis feu plus précis. Quant aux forces tchétchènes, elles ont appris à utiliser des tranchées pour se déplacer dans la ville et à se servir des radios individuelles et des liaisons par satellites Iridium pour communiquer. Mais face à une force écrasante, Grozny tomba une nouvelle fois.

Echec inévitable

Le plus étonnant sans doute : les carences russes de Tchétchénie se sont retrouvées en Ukraine, comme si aucune expérience n'avait été acquise. Le texte du Centre de doctrine de l'armée française souligne notamment les effets d'une « volonté politique aveugle qui souhaite emporter immédiatement la décision ». Les forces russes sont, certes, promptes à vanter leurs talents guerriers et leurs mérites. Mais dans la réalité, elles forment « une armée déliquescente qui surestime ses propres forces et sous-estime la qualité de l'adversaire ». Les pilonnages à distance de sécurité, c'est-à-dire hors d'atteinte des tirs des défenseurs d'une ville, ont leur raison : les troupes russes n'étaient pas davantage entraînées à Grozny en vue des combats urbains qu'elles ne le sont en Ukraine. Écrites voici tant d'années, ces lignes semblent d'une pertinence féroce, dressant un diagnostic à l'actualité saisissante: « Face à un ennemi soutenu par la population, déterminé et organisé pour se mouvoir rapidement en zone urbaine en menant des actions de harcèlement et des embuscades antichar meurtrières, l'échec est inévitable. »

Il ne peut être évité que par une solution radicale : la réduction de l'objectif à un tas de gravats. Comment expliquer que des erreurs commises et identifiées voici des lustres se reproduisent aujourd'hui, provoquant l'échec, au moins temporaire, des Russes devant Kiev ? Michel Goya a son interprétation : « Vingt ans ou davantage, c'est bien long… Une armée a le temps d'oublier ce qu'elle avait appris sur le tas ! Malgré l'expérience de Grozny, qu'elle a manifestement oubliée, l'armée russe n'est pas préparée au combat urbain. Je ne suis pas sûr que cette armée ait construit des villes spécifiques pour s'entraîner, comme le font toutes les armées modernes. Les fantassins ont besoin d'apprentissages du combat au sol. Et pour les conduire, il faut des soldats entraînés, motivés, bien organisés, bien coordonnés avec les appuis (artillerie ou aviation). En ville, les appuis feu doivent être très précis. C'est compliqué. » Ça ne s'improvise pas.

Malgré l’expérience de Grozny, qu’elle a manifestement oubliée, l’armée russe n’est pas préparée au combat urbain.Michel Goya

En Ukraine, les observateurs militaires contemporains retrouvent une réalité connue de longue date : les problèmes d'organisation du commandement, de coordination entre les unités et de coopération interarmées. Un officier d'état-major passant ses journées à étudier le conflit n'en revient toujours pas : « Au début de l'offensive, on les a vus attaquer au nord, à l'est, au sud. Des efforts partout, reviennent à pas d'effort du tout… Avaient-ils seulement pensé la manœuvre ? Pourquoi ne pas avoir concentré dès le départ leurs actions sur le Donbass ? » Il faudra des années, sinon des décennies, pour décortiquer le déroulé de cette guerre moderne.

Mais, déjà, des leçons vont pouvoir être étudiées dans toutes les écoles de guerre de la planète. Il est, par exemple, limpide que le recueil du renseignement préalable à l'offensive a été négligé, avec des effets désastreux pour les Russes : ni la capacité de résistance de la population ukrainienne mobilisée ni sa résilience n'ont été correctement évaluées, pas plus que le leadership incontesté du président Volodymyr Zelensky. Le fallacieux argument de la « dénazification » de l'Ukraine pourrait éventuellement se comprendre si les dirigeants russes n'y croyaient pas eux-mêmes. Mais ils se sont auto-intoxiqués, preuve d'un aveuglement sidérant et d'un dévoiement des services de renseignement, dont la lucidité devrait pourtant être le maître mot.

Ukraine : cette armée qui étonne le monde

L'Ukraine est un pays très urbanisé, avec une ville de 5 000 habitants au moins tous les 20 kilomètres et une de plus de 100 000 habitants tous les 80 ou 100 kilomètres. Pourquoi l'armée russe n'a-telle pas envisagé qu'elle allait devoir affronter des combats urbains ? Pourquoi ne s'y est-elle pas préparée ? Pourquoi ne s'est-elle pas organisée en conséquence ? L'armée ukrainienne bénéficie, dans des conditions que nous connaîtrons plus tard, d'un soutien massif des Occidentaux en matière de renseignement. Cela ne remplace évidemment pas un appui militaire concret, par exemple sous forme d'envoi de troupes, d'avions ou de blindés, mais ces apports d'images et d'analyses sont déjà fort précieux et le seront encore davantage quand il s'agira de nourrir les procédures pour crimes de guerre devant la justice pénale internationale. Les Russes n'ont pas davantage anticipé les effets d'un soutien militaire occidental à l'Ukraine : les milliers de missiles antichars et antiaériens, que l'Otan fournit sans relâche, ont ravagé l'armée russe qui, six semaines après le début de la guerre, ne dispose toujours pas de la maîtrise du ciel. De ce fait, les Russes ne peuvent recourir qu'aux missiles, qu'ils consomment en grand nombre et dont les frappes s'avèrent parfois précises, parfois nettement moins. Pour compenser, ils utilisent des moyens très puissants, y compris des engins chargés de plusieurs centaines de kilos d'explosifs, comme le missile balistique Iskander, ou des armes à sous-munitions dont l'emploi est pourtant proscrit contre des zones abritant des civils. Conclusion de Michel Goya : « La machine de guerre russe fonctionne beaucoup moins bien qu'on ne l'imaginait. »

C'est l'organisation globale de l'armée assaillante qui se trouve en réalité mise en cause. Les raisons de la mort en première ligne de nombreux officiers généraux pourraient y être liées. Les ordres passant mal, ou n'étant pas compris sur la ligne de front, il semble souvent nécessaire que les cadres descendent jusqu'au front, à leurs risques et périls. Le renseignement militaire occidental note également que les militaires professionnels russes envoyés en Ukraine se montrent souvent peu combattifs, sinon complètement démotivés. Il est vrai que le choc a dû être rude pour eux de se voir accueillis par des combattants acharnés à défendre leurs terres, leurs villes et leurs villages, alors qu'on leur avait présenté leur mission comme celle de libérateurs venant délivrer des « frères » du joug nazi. Le résultat sur les troupes russes mal commandées serait désastreux. Elles ne suivraient pas les ordres et les soldats russes « disparus » en grand nombre se seraient pour une part rendus sans combattre aux forces ukrainiennes.

Une guerre documentée

L'armée russe a perdu la bataille de Kiev, mais elle atteindra peut-être ses prochains objectifs : la prise de la ville martyre de Marioupol, déjà réduite en cendres, et celle du Donbass. Au prix de nouveaux massacres, de carnages barbares et d'incommensurables souffrances pour une population à bout de forces. L'un des symboles de la force brutale et inhumaine de l'armée de Poutine restera la tuerie de Boutcha. Une chose est sûre : l'armée russe n'a pas encore très bien compris que la guerre a changé. On peut évidemment continuer à bafouer le droit de la guerre, violer les conventions de Genève, massacrer des civils sans défense et prétendre à la face du monde que ce sont les « nazis » ukrainiens qui se tuent eux-mêmes, mais on ne peut plus le faire impunément. Les images satellite, les interceptions électromagnétiques, les agences de renseignement et l'extraordinaire communauté des experts en sources ouvertes permettront de documenter, si ce n'est déjà fait, les conditions précises et les identités de ceux qui ont commis ces actes atroces. Bien des armées ont gagné des guerres en perdant leur âme. Il est de plus en plus nécessaire que les auteurs de ces massacres aveugles en répondent devant l'Histoire. Dans la guerre d'Ukraine comme dans celles qui l'ont précédée.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Sous la direction de leur de leur dirigeant POUTINE dérangé psychologiquement, pathologie souvent constatée chez ces dictateurs dans l'histoire contemporaine de l'Europe occidentale par son histoire !

La 2eme guerre mondiale pas si lointaine en a montré l'exemple que les peuples ont oublié comme le nazisme hitlérien et ses camps d'extermination ou le fascisme Mussolinien  ou après Staline mort dans son lit en 1953  tyran qui n’avait rien  à envier avec Hitler et le communisme de l’EX URSS et ses camps pour opposants dans leur Sibérie transformée en fédération russe après la fin de la guerre froide et la chute du mur en 1989 et la réunification des 2 Allemagnes dont cette gentille dame fer A.MERKEL a pris le pouvoir démocratique mais de culture ex soviétique née à l’est en RDA et qui s’est servie chez la Russie et donc qui a supprimé son nucléaire et donc devenue dépendent de celle-ci énergiquement pour son charbon gaz pétrole (bien que faisant partie de l’épouvantail OTAN) mais les allemands sont disciplinés habitués à obéir à leurs dirigeants !?

Sans compter en 1937 aussi FRANCO dictateur espagnol mort aussi de sa belle mort en 1975 et le dictateur du Portugal SALAZAR renversé en 1974 !

Mais dans notre Europe occidentale de bienpensant donneurs de leçon on ne sait pas se débarrasser des dictateurs qui eux prospèrent dans le monde !

Et nous peuple français car si libres ont se crêpent le chignon entre politiciens élus de tous bords médiocres dans une campagne électorale insipide ou semble-t-il le président sortant va probablement être réélu par des Français craignant le lendemain alors qu’il n’a rien fait d’exceptionnel dans son quinquennat raté !

Personnellement je ne comprends pas l’attitude de mes compatriotes surement trop gâtés qui ne voient pas le danger et la suite de la situation intérieure économique indirecte (inflation galopante) et le danger qui peut se déclencher à tout instant !

Jdeclef 06/04/2022 13h25


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire