Présidentielle : Marine Le Pen
est-elle d’extrême droite (bof)?
ANALYSE. Depuis son élection à la
présidence du FN en 2011, la question se pose, tant la candidate a évolué sur
le fond, mais moins sur les fondamentaux.
(Peu
importe : elle traine cette étiquette indélébile comme une tare héritée de
son père qui a créé son parti d’extrême droite qu’elle a essayé de changer de FN/RN car les droites aiment changer de nom mais pas d’idées et pas nouveau !)
La
question se pose depuis environ dix ans et son accession à la présidence du Front
national, qui deviendra Rassemblement national : Marine Le Pen est-elle
d'extrême droite ? Les Français, qui se passionnent pour les
généalogies, aimeraient peut-être savoir. En l'occurrence, si on se réfère
à la géographie politique, hors chambre, il est simple de répondre oui, Marine
Le Pen est à
l'extrême droite, car, avant Éric Zemmour, aucune
personnalité politique d'envergure nationale ne se situait à sa droite. Dans un
hémicycle, selon la dichotomie héritée de 1789, et comme le figure
aujourd'hui l'Assemblée nationale, Marine Le Pen siège le plus à droite
possible, comme les aristocrates (« Noirs »), partisans de
l'Ancien Régime qui rejetaient la Révolution en bloc, lors des états
généraux de 1789.
Au XIXe siècle, des comptes rendus de débats
de l'Assemblée attestent de la qualification
d'« extrême droite ». On y trouve les partisans de l'ordre,
des répressions, de la limitation du droit de la presse, des monarchistes,
des anarchistes de droite, des nationalistes… Il existe déjà une « droite
modérée », un « centre droit » et naturellement une
« extrême gauche ». Ces dénominations extrémistes sont
acceptées dans les dictionnaires à partir des années 1930. Outre le rapport à
la nation, trois idées majeures animent cette extrême droite : le
thème de la décadence, le complot (les malheurs de la France seraient dus
à un complot permanent de l'« Anti-France ») et la pureté
du sang, soit le refus du métissage, la haine des juifs et des
« métèques », corrupteurs de la « race » française issue
des Gaulois et des Francs.
C'est après 1945 que les sciences politiques ont
commencé à employer ce terme dans leurs catégorisations, quand, avant-guerre,
les mouvements politiques étaient de préférence désignés par leur attachement à
la République ou à la monarchie ou par leurs noms stricts :
Action française (royalistes), Parti communiste, Parti radical… Avec l'OAS et
des groupuscules, comme Ordre nouveau, puis plus largement avec la
naissance du Front national en 1972, l'extrême droite est devenue
la désignation de l'ennemi de la République, entendue comme giron
pluriel et inclusif. Cette appellation devient alors une délimitation,
prend une définition morale.
Cependant, depuis l'effondrement des deux grands partis qui ont
structuré la gauche (PS) et la droite (LR), et l'avènement d'Emmanuel Macron,
cette cartographie politique est pour le moins obsolète. Un politique, s'il se
reconnaît par philosophie et valeurs dans la droite ou dans la gauche, se
définira d'abord selon une cause, une idée majeure, qui souvent transcende ce
clivage. L'écologie en est une, comme la laïcité, l'identité, l'animalisme, le
pouvoir d'achat, l'antiracisme… Nos références anciennes, droite et gauche, ou
deux blocs supposément homogènes, obligent donc Valérie Pécresse et Éric
Ciotti, si différents, à cohabiter dans un même parti, comme hier Benoît Hamon
et Manuel Valls chez les socialistes. Selon ces dénominations idéologiques
nouvelles, Marine Le Pen – qui, comme Macron, refuse la lecture droite-gauche –
serait plutôt une nationale populiste, qui promeut la souveraineté de la nation
contre l'Union européenne associée à une forte considération sociale et
identitaire, si l'on prend en compte la suppression du droit du sol,
l'interdiction du voile dans l'espace public ou sa politique migratoire.
D'un point de vue historique, le parti de Marine Le Pen est
indéniablement d'extrême droite. Il a été cofondé par Jean-Marie Le
Pen, son père, mais aussi par Léon Gaultier, ancien SS, et Roland
Gaucher, ancien milicien. Un autre milicien, membre du Rassemblement national
populaire de Marcel Déat, François Brigneau, prendra la vice-présidence du FN à
sa création. Parmi les cadres du parti, on trouve également de nombreux
militants de l'Algérie française, tel l'ancien « para » Roger
Holeindre. La génération des fondateurs est morte, seul vit encore
Jean-Marie Le Pen, 93 ans. Le parti n'a jamais été dissous pour renaître
sous un autre nom, avec des statuts différents.
En 2019, Marine Le Pen s'est contentée d'en changer le nom. Quid
des cadres, authentiquement d'extrême droite, plus jeunes, de la génération de
l'après-guerre, qui ont longtemps peuplé les bureaux du Paquebot, l'ancien
siège du parti à Saint-Cloud ? Beaucoup sont partis d'eux-mêmes, avec
l'élection de Marine Le Pen en 2011, ou ont été exclus après des propos
racistes ou antisémites. Ancien secrétaire général du FN, élu député européen,
avant d'être répudié par la nouvelle présidente du FN, Carl Lang était l'un des
partisans de la ligne dure et des nostalgiques de Jean-Marie Le Pen. Il est
entré en dissidence et a fondé le Parti de la France. Il a été suivi
par Martine Lehideux, nièce de François Lehideux, ministre sous Vichy, Bernard
Antony, catholique traditionaliste, Martial Bild, un bébé Le Pen
(Jean-Marie), et Fernand Le Rachinel, un des bailleurs de fonds du parti.
« Des zozos » nazis
Marine Le Pen les voit quitter le FN avec satisfaction, mais,
pour accomplir pleinement sa dédiabolisation, elle n'ignore pas
devoir tuer le père, pour ainsi dire, en marquant quelques distances.
C'est ainsi qu'en février 2011, elle déclare, dans Le Point, que
« les chambres à gaz sont le summum de la barbarie », quand son père
les qualifiait, en 1988, de « détail » de l'Histoire. On assiste là
au premier acte de la rupture, qui consiste à exprimer une lecture de la
Seconde Guerre mondiale différente de celle des fondateurs du parti.
Plus Marine Le Pen se démarque de l'extrême droite
nationaliste et libérale, plus elle se rapproche de l'extrême droite
souverainiste et socialiste, incarnée par Alain Soral, lequel
lui conseille de verser dans le républicanisme assimilationniste
plutôt que dans le rejet racialiste de l'étranger. Le compagnonnage fera long
feu, en raison de la mauvaise réputation et du poids politique pris par le polémiste
négationniste, qui navigue entre Marine et Jean-Marie Le Pen. À
l'époque, la nouvelle présidente du FN qualifie de « zozos » ce qui
reste de racistes au sein de son parti. La même, maniant moins l'euphémisme,
évoquera la présence de « nazis » autour d'Éric Zemmour. Avec Florian
Philippot, la stratégie de dédiabolisation devient centrale. Exit les crânes
rasés lors des réunions publiques – ce qui n'empêche pas quelques ratés.
Le cadrage budgétaire aussi optimiste qu'approximatif de
Marine Le Pen
Refus de la « remigration »
D'un point de vue programmatique, Marine Le Pen a opéré un
mouvement centripète visant à rassurer les Français et à la sortir, elle et son
parti, de cet « enclos » qu'est l'extrême droite. S'agissant de
l'Europe, on le sait, elle a renoncé à quitter les instances européennes
et la monnaie, préférant « réformer » l'Union de l'intérieur, un peu
à la manière de Viktor Orban. Via référendum, elle entend affirmer dans la
Constitution « la supériorité du droit constitutionnel sur le droit
européen ». Elle entend également réduire de 5 milliards
d'euros par an la contribution française au budget de l'Union, au risque
de déclencher une procédure en manquement contre la
France. Un pied dedans, un pied dehors. Conserver le meilleur, rejeter le
pire, comme les valeurs de l'Europe, au profit d'autres valeurs, celles
héritées de la nation et du catholicisme. Sur ce dernier point,
Marine Le Pen diffère quelque peu de ses partenaires européens. Lors des débats
sur le mariage homosexuel en 2013, elle avait, contrairement à sa
nièce Marion Maréchal, refusé de défiler dans la rue au côté de La Manif
pour tous. Si elle a exprimé son opposition, elle s'est empressée de
préciser qu'elle ne reviendrait pas sur la loi en cas d'élection à la
présidence de la République.
Il faut voir derrière ce positionnement, un rapport à la religion
catholique qui est complexe. Pour elle, le catholicisme est une composante de
l'identité française, sinon une affaire intime, en tout cas pas une foi
qui guide une politique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les catholiques
traditionalistes du FN old school
la regardaient d'un œil mauvais, elle qui fut baptisée par eux « la
night-clubbeuse ». À propos de l'IVG, Marine Le Pen, après avoir longtemps
dénoncé les avortements de « confort », assure ne pas être pour le
déremboursement, contrairement à sa nièce Marion Maréchal. En matière
d'immigration, en revanche, la candidate RN reprend à son compte de véritables
marqueurs d'extrême droite, tels la préférence nationale (qui serait
constitutionnalisée), la suppression du droit du sol, le durcissement de la
naturalisation… Des mesures qu'elle souhaite soumettre à référendum.
Le mouvement des petits pas
Notons qu'elle renonce, lors de cette campagne, à la suppression
de la double nationalité et refuse la « remigration », chère à
Éric Zemmour. Parmi les mesures visant à lutter contre l'islamisme, qu'elle ne
confond pas avec l'islam, contrairement à Zemmour, elle revendique
l'interdiction du voile dans l'espace public – mais pas la kippa, quitte à être
dans une rupture de l'égalité des cultes. « Cette interdiction du voile
n'est pas fondée sur le concept de laïcité mais sur l'idéologie islamiste. Nous
sommes confrontés à une idéologie totalitaire qu'il faut absolument contraindre
dans l'ensemble des espaces où elle s'exprime », a justifié la candidate. Si elle
renonce à rétablir la peine de mort, elle l'a longtemps souhaité, non pour
qu'elle soit appliquée, mais pour qu'elle figure symboliquement sur l'échelle
des peines.
Par stratégie, souvent, ou par conviction, parfois, Marine Le Pen
a renoncé à certaines idées d'extrême droite, mais en a gardé d'autres.
Elle est dans une logique de petits pas vers le centre, mais refuse de se
renier complètement en abandonnant, par exemple, la préférence nationale dans
l'attribution des prestations familiales aux seuls foyers dont au moins un
des parents est français, la suppression du droit du sol (qui existe dans les
principaux pays européens, selon diverses nuances) ou dans son rapport
à l'Europe qui la situe aux extrêmes. Elle a bougé sur le fond, mais pas
sur les fondamentaux. Des petits pas, donc, mais pas assez pour la sortir de
« l'enclos » d'extrême droite…
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Ils sont :
Bornés
médiocres de cette classe politique déplorable que l'on subit depuis + de 40
ans qui ne pensent qu'à leur « moi et leur chacun pour soi » ramenant
leurs désirs ou déceptions pour leurs profits ou avantages personnels !
En arrêtant
de coller une étiquette partisane politique sur tous !
Il
faudrait enfin que les Français comprennent qu’ils votent pour tous en élisant
un/une présidente qui doit gérer le pays la France et l’avenir de tous les Français !?
Ils
auront une autre occasion pour confirmer leur choix en votant pour le député de
leur choix aux élections législatives pour notre parlement de l’assemblée
nationale pour le futur gouvernement et son 1er ministre issu de ces partis ringards ou non comme ceux
novices du parti fantôme inféodés et servile au président sortant si réélu pour
le reste il peuvent peut être influencer la politique du président qui de toute
façon aura trop de pouvoir que lui donne la Vème république obsolète devenue
monarchique qui érode petit à petit notre démocratie et nos libertés mal
encadrées !?
Pour
terminer ce débat de 2 eme tour entre ces 2 politiciens arrivés face à face n’est
que du mauvais théâtre politique de boulevard de fin de campagne électorale
mais pas drôle car les acteurs jouent faux et promettront tout et n’importe
quoi sans aucune garantie qu’ils ne respecteront même pas mêmes à 10% de leur
parole !
Les Français
s’ils votent doivent réfléchir et disséquer leur fameuse profession de foi (programme)
en tachant de déterminer la moins mauvaise pour eux car les 1ers concernés et pour
la France et leur avenir !?
Un seul
tour de vote pour ce type d’élection présidentielle serait suffisant on
économiserait argent et temps perdu en bavardages inutiles et en changeant
enfin de république usée, çà serait enfin un vrai changement !
(Pensez
donc JL MELENCHON « le vieil aboyeur de foire » arrivé 3eme voudrait
être 1er ministre !?)
Jdeclef 20/04/2022
09h55
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