Comment le
tireur de la rue d’Enghien est passé sous les radars
EXCLUSIF.
Impliqué dans trois affaires en lien avec des armes, William Malet n’était pas
inscrit au fichier des personnes interdites de détention d’armes et son casier
n’était pas à jour.
L’EXEMPLE
DE NOS INSTITUTIONS POUSSIEREUSES DITES REGALIENNES ET SES FONCTIONNAIRES
DEFAILLANTS QUI NE NOUS PROTEGENT PAS ASSEZ COMME NOTRE GOUVERNEMENT ET SES
DIRIGEANTS ?!
C’est le club où il a commencé, un tout petit club avec six pas de tir pour
« taper un carton » à 25 mètres, pas plus, avec une arme de
poing. Au deuxième sous-sol d'un bâtiment caché au fond d'une cour se
trouve le stand de tir sportif le plus ancien de la capitale. C'est ici que
William Malet, 69 ans, le tireur présumé de la fusillade de la rue
d'Enghien (Paris 10e), qui a fait trois morts parmi la communauté
kurde, avait ses habitudes depuis ses 15 ans.
On décrit ici une personne discrète : « Je l'ai jamais vu fâché,
il était correct. Il ne riait pas beaucoup, mais c'était quelqu'un de carré, de
calme », raconte Nikola Popovic, président du club Les Ex du 14e.
William Malet me parlait des extraterrestres,
il y croyait !
Il venait souvent, pas pour tirer – son truc, c'était le tir à l'épaule,
qu'il pratiquait dans un club des Yvelines –, mais pour discuter.
« William me parlait des extraterrestres, il y croyait ! Il me
prêtait même des bouquins qui prouvaient leur existence, précise le patron du
club. On parlait des langues parce qu'il a appris l'hébreu et le russe tout
seul, et moi je parle les deux. On parlait TGV aussi, et électrification [Malet
est un ancien cheminot, NDLR]. » Nikola Popovic ne se souvient d'aucun
propos raciste de la part de celui qui a pourtant reconnu, devant les
enquêteurs, une « haine pathologique » envers les étrangers.
Un véritable arsenal
La dernière fois qu'il a été vu dans ce club, c'était en 2020, quand il a
renouvelé sa licence sans encombre. À cette date, son nom n'apparaissait pas
dans le fichier des personnes interdites d'acquisition et de détention d'armes
(le Finiada).
Créé en 2011, ce répertoire est alimenté par les préfectures et consultable
par les services de police et de gendarmerie. Une version allégée, dans
laquelle ne figurent pas les motifs d'interdiction, est accessible aux
armuriers, à la Fédération nationale des chasseurs et aux clubs de tir.
« Tous les 45 jours, nos 245 000 licenciés sont
interrogés par le ministère de l'Intérieur sur le Finiada, via un contrôle
automatique », précise le président de la Fédération française de tir,
Michel Baczyk.
Tueur de la
rue d'Enghien : des « qualifications » discutablesWilliam
Malet a donc échappé à ce contrôle malgré ses antécédents judiciaires. Son nom
apparaît dans trois affaires – dont deux semblent apparentées – en lien
avec des armes à feu. En 2016, après avoir blessé au couteau des
cambrioleurs qui avaient pénétré dans son pavillon à Livry-Gargan
(Seine-Saint-Denis), la police découvre chez lui un véritable
arsenal : une trentaine d'armes – notamment des fusils d'assaut –, alors
qu'il n'en détenait légalement que trois.
En détention provisoire pendant un an
Malet a été « condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny le
29 juin 2017 à une peine de six mois d'emprisonnement assortie
d'un sursis simple total et à une interdiction de détenir ou porter une arme
pendant cinq ans pour des faits de détention prohibée d'armes de catégories A,
B et C », précise le parquet de Paris.
Le 13 décembre 2021, il a été mis en examen pour des « chefs de
violences avec ITT de moins ou plus de huit jours avec arme, avec préméditation
et à caractère raciste, et dégradations » pour des faits commis quelques
jours plus tôt dans un camp de migrants du 12e arrondissement
parisien. Il a alors été placé en détention provisoire pendant un an.
Une autre affaire est en cours puisque l'ex-cheminot a fait appel de la
décision du tribunal correctionnel de Bobigny qui l'a condamné, le
30 juin 2022, à une peine de douze mois d'emprisonnement pour des faits de
violences avec arme commis en 2016 – toujours liés à son cambriolage.
Retard et dysfonctionnement
« À l'heure qu'il est, il n'est toujours pas au Finiada ! »
assure au Point le président du club parisien Les Ex du 14e,
qui a été entendu par la police et a fait part de son étonnement aux
enquêteurs. Pour lui, il y a a minima « une erreur », voire « un
dysfonctionnement ».
Cinq jours après sa sortie de prison, le 17 décembre 2022, William
Malet se rend à son deuxième club de tir, à Versailles (Yvelines). Il
arrive « l'air shooté, comme un zombi » décrit-on. L'armurier du
club s'étonne de le voir après douze mois d'absence – le temps de sa
détention. Il le renvoie chez lui avec une liasse de papiers à remplir afin de
le dissuader de se réinscrire.
Était-il fiché à cette date ? « Non, le 17 décembre, il n'y
était pas », assure Bernard Collot, le président du Tir national de
Versailles, qui compte près de 1 300 licenciés. « Un individu
poursuivi pour détention illégale d'armes à feu et violences avec arme,
croyez-vous qu'il est inscrit au Finiada ? » ironise-t-il.
Bien entendu, l'inscription de William Malet n'aurait pas apporté de
garantie de sécurité absolue. La manière dont il s'est procuré le Colt 45,
utilisé le 23 décembre, reste d'ailleurs à déterminer. Toutefois, comment
expliquer que cet individu, pourtant connu de la justice, ait pu passer entre
les mailles du filet ?
Une condamnation qui n'apparaît pas sur son casier
Pour la justice, le Finiada est un « fichier de police », mais il
est alimenté, notamment, par des décisions de justice. Il recense, entre
autres, les personnes ayant fait l'objet d'une procédure administrative de
remise d'arme ou de dessaisissement, et les personnes condamnées à une
peine d'interdiction de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation ou
condamnées à la confiscation d'armes.
Ce qui était le cas de William Malet. Or, d'après nos informations, sa
condamnation – définitive – prononcée par le tribunal correctionnel de
Bobigny en juin 2017 n'apparaît pas au bulletin numéro 1 de son
casier judiciaire. Pour quelle raison ?
Contacté, le parquet de Bobigny confirme cette absence de mention au
casier et invoque un retard dû à des problèmes
d'effectifs et à la masse de dossiers à traiter : « Cette
décision aurait dû être transmise au casier judiciaire, admet-on, et
l'interdiction de détenir une arme aurait dû être transmise pour inscription au
Finiada en 2021, une fois la décision signifiée. » On note qu'il aura
fallu quatre ans pour que cette décision soit signifiée, le 27 avril
2021, au domicile de l'auteur des faits.
Quant à son contrôle judiciaire assorti d'une obligation de soins
psychiatriques et d'une interdiction de détenir et porter une arme, il a été
transmis par le parquet de Paris le
30 novembre 2022 – soit trois semaines avant le drame –, à
la préfecture de police de Paris. Un délai raisonnable avant sa sortie de
prison, prévue le 12 décembre.
Kurdes tués à
Paris : une cérémonie sous le signe de la justiceContacté,
le cabinet du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, confirme l'absence de
William Malet dans le fichier et précise que la préfecture de Seine-Saint-Denis
n'a jamais été informée par les services judiciaires de sa condamnation
de 2017 ni de son placement en détention provisoire fin 2021. De
son côté, le cabinet du garde des Sceaux se refuse à tout commentaire.
L'administration de la justice, néanmoins, pourrait difficilement être tenue
pour seule responsable, car les préfectures n'ont pas besoin d'une condamnation
pour inscrire un citoyen au Finiada. Elles peuvent le faire d'office. Ces
dernières années, elles ont d'ailleurs été très actives.
Dès 2017, l'Union française des amateurs d'armes dénonçait une
« épidémie du fichage Finiada ». Créé en 2011, ce fichier a enflé au
fil du temps. Le ministère de l'Intérieur annonçait 100 000 inscrits en
2022, soit trois fois plus qu'en 2019 ! Quelque 20 000 noms y entrent
chaque année, toujours selon l'Intérieur, pour un nombre non précisé de
sorties.
Un tag suffit pour être fiché
« Il y a une quarantaine de raisons de se retrouver dans ce fichier,
explique Bernard Collot, du club de tir de Versailles. Vous faites un grand
excès de vitesse, par exemple, ou vous bousculez quelqu'un sur la route. Même
les survivalistes, qui s'exhibent sur le Net avec des armes, font l'objet d'une
surveillance accrue des autorités et peuvent se retrouver fichés. »
Un tag suffit. Comme l'explique l'avocat Aymard de La Ferté dans une analyse
détaillée du Finadia publiée en mai 2022, « le fait de tracer
des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur
les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain constitue également
des infractions emportant l'inscription au Finiada ».
FOG – La ténébreuse
affaire de la rue d'Enghien « Je défends des personnes
qui se sont retrouvées inscrites sur de simples rumeurs d'agressivité »,
confirme Maxime Molkhou, avocat au barreau de Paris. « On a un fichier
gonflé de noms de personnes qui ne présentent pas de danger pour la société, et
de rares vrais méchants qui passent à travers les mailles… L'homme qui a tué
trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme en décembre 2020 n'était pas au
Finiada ! Dans le cas de William Malet, condamné et absent du fichier, il
faudrait regarder du côté du bureau d'exécution des peines qui devait
transmettre le jugement à la préfecture. »
Un document concernant William Malet dort peut-être dans un bureau du
tribunal de Bobigny. À qui la faute ? « Ce n'est rien d'autre
qu'un manque de moyens désespérant, répond l'avocat. J'ai le cas d'un client
dont la condamnation a été notifiée à la préfecture au bout de trois ans ! »
Un bon connaisseur des fichiers de police et de justice confirme :
« L'informatique de l'État est tellement insuffisante qu'il y a encore
énormément d'échanges par courrier papier entre les administrations, y compris
pour des condamnations pénales. »
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Ou l'on voit la qualité médiocre de nos
autorités françaises et ses ministères avec leurs kyrielles de fonctionnaires
et le laisser aller par manque de rigueur dans leurs missions dites régaliennes
beau mot inefficace de protection des populations vivant en France ou qui y séjourne
en simple visite touristique ou autres professionnelles et le service d'ordre
du à tous les FRANCAIS qui y ont droit simplement !
Car si maintenant on en est revenu au fait
qu'il ne faut pas être là ou au mauvais endroit voire au mauvais moment comme
au plus fort des attentats de 2015 qui sont toujours là mais étant donné leur méthode
qui a évolué du a des potentiels criminels illuminés esseulés on devient un
pays qui augmente son insécurité quotidienne glissant vers une anarchie
rampante avec en plus une justice laxiste en matière de sanction !
Mais comme nous avons élu et surtout réélu les mêmes
dirigeants bienpensant et leurs gouvernements donneurs de leçon bavards qui s'écoutent
parler en nous soulant avec leurs discours alambiqués creux enfermés dans leur
tour d'ivoire et pas de leur monde comme notre Président monarque qui les dédaigne
l'a fait comprendre dans nos institutions usées jusqu'à la corde qui risque de
casser !?
Le constat est simple il n'y a qu'à ouvrir son
media habituel dans la rubrique des faits divers chaque semaine pour constater
l'absence de l'ETAT républicain de cette Veme république monarchique !?
Les Français sont toujours à la recherche d'un
vrai chef d'état et du changement depuis + 40 ans et ils ne l'ont pas encore
trouvé car ne sachant plus choisir ni voter !?
Jdeclef 20/01/2023 11h31 LP
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