« Ce
ne serait pas une bonne idée de livrer des chars Leclerc à l’Ukraine »
ENTRETIEN.
Ancien officier commandant un escadron de chars Leclerc, Yann Boivin anime le
blog Blablachars. Il a répondu aux questions du Point.
LA FRANCE EST MALHEUREUSEMENT SOUVENT EN RETARD
EN POLITIQUE INTERNATIONALE ET PIRE EN MATIERE MILITAIRE A CAUSE DE NOS
DIRIGEANTS QUI CROIENT TOUT SAVOIR ET VEULENT TOUJOURS DONNER DES LECONS CAR SE
PRENANT POUR LES MEILLEURS CE QU’ILS NE SONT PAS HELAS POUR NOUS FRANÇAIS QUI
LES ELISONS ET REELISONT ?!
L'Allemagne n'a pas affiché de volonté
explicite et ferme de fournir des chars Leopard 2 à l'Ukraine et
d'autoriser ses clients à les rétrocéder. De son côté, Emmanuel Macron ne se
mouille pas en se contentant de la formule « rien n'est exclu » à
propos de la livraison de chars Leclerc. Ancien officier commandant un escadron
de chars Leclerc, Yann Boivin est une encyclopédie vivante des matériels
blindés et anime le blog Blablachars. Il a répondu aux questions du Point.
Le Point : Nous nous étions rencontrés
en 1997 au camp de Mourmelon [Un reportage publié par Le
Point en juin 1997], lorsque vous étiez commandant
de l'un des tout premiers escadrons de chars Leclerc. Où en était alors le
Leclerc dans l'armée de terre ?
Yann Boivin : L'armée de terre disposait à cette
époque de ses quatre premiers escadrons, tous affectés au 501e/503e régiment
de chars de combat, commandé par le colonel Vincent Desportes et formé sur le
modèle RC 80, avec 80 chars. Les chars n'étaient pas encore
opérationnels, puisque nous préparions leur mise en service opérationnel
intervenue en 1999. Nous en expérimentions les tactiques adaptées ainsi que les
différentes possibilités de tir en liaison avec l'école de Cavalerie, les
industriels et toutes les parties prenantes au programme.
Ukraine :
la Pologne va demander à Berlin son accord pour livrer des chars Combien
de chars l'armée de terre envisageait-elle d'acquérir à cette époque ?
Après avoir fixé la cible à 1 200 chars, celle-ci avait été réduite et
nous en escomptions 800. Les commandes ont été passées en neuf tranches
successives. Globalement, aucune évolution fondamentale n'a été introduite. Le
Leclerc est demeuré quasiment tel quel depuis sa sortie. L'optronique et la
conduite de tir sont inchangées, Seul le système d'Information Terminal (SIT) a
été intégré aux engins existants. La rénovation de 100 exemplaires du
char, le Leclerc XLR, commandée par la Direction générale de l'armement (DGA)
fin décembre, à raison de 50 en 2021 et les suivants en
décembre dernier, compte plusieurs innovations. Grâce à cette rénovation, le
Leclerc sera doté des outils de combat collaboratif identiques à ceux des
nouveaux véhicules du programme, comme le Jaguar.
À ce stade, la France n'a pas décidé de livrer des chars Leclerc à
l'Ukraine. Sur le plan technique, notamment celui de sa maintenance, cette
livraison serait-elle une bonne idée ?
Non, ce ne serait pas une bonne idée. Au plan strictement français, ce
serait une décision particulièrement difficile, car il ne reste
que 225 exemplaires en parc. Il peut en exister d'autres conservés
sous cocon, mais sur cette question, les versions diffèrent : si
d'éventuels anciens chars Leclerc étaient stockés, il est certain qu'ils
auraient déjà été largement mis à contribution pour fournir des pièces aux
chars en service. Il ne saurait être question de livrer plus que l'équipement
d'un escadron, soit quatorze chars. Ceux-ci ne pèseraient pas dans le schéma
global des opérations et ne seraient pas un apport efficace à l'armée
ukrainienne. Trop de difficultés devraient être surmontées. Pour une si faible
quantité, les défis logistiques seraient vraiment considérables. Sur le fond,
les arguments contre l'envoi du Leclerc ne sont pas très différents de ceux
qu'opposent les Américains à la livraison de leur M1 Abrams. Dans les deux cas,
le « maintien en condition opérationnelle » (MCO) et la formation des
équipages constituent des obstacles bien réels.
Ukraine :
pourquoi la France ne livre pas ses chars Leclerc
Vous avez été officier de chars, notamment des AMX 30-B2 et des
Leclerc, et savez donc ce qu'est la formation d'un équipage. Si on vous donnait
aujourd'hui trois jeunes femmes ou hommes venant du monde civil pour former
l'équipage d'un Leclerc, combien de temps de formation serait nécessaire avant
qu'ils puissent combattre ?
Avec un engin fonctionnant parfaitement, le minimum minimorum,
c'est six à huit mois de formation technique. Mais, pour que des personnes
soient capables de faire la guerre dans leur char, je ne vois pas comment cela
serait possible en moins de dix mois, voire un an.
Le char Leclerc a-t-il déjà tiré au combat depuis son entrée en
service ?
À ma connaissance, non. Mais il a été déployé au Kosovo en 1999 et
au Liban en 2007. En revanche les Leclerc émiriens ont été engagés au Yémen et
ont donné entière satisfaction.
Vous n'avez pas manqué de l'écrire sur votre blog Blablachars, vous
estimez que la meilleure solution pour aider les Ukrainiens consisterait à
leur fournir une quantité cohérente et suffisante de chars Leopard 2.
Pourquoi ?
Le Leopard 2 qui fait l'objet de l'attention générale est le seul
char de combat existant en Europe en nombre suffisant pour être livrable à
l'Ukraine. Les qualités de ce char – très bon engin au demeurant – sont moins
concernées que sa présence dans une quinzaine d'armées européennes, dans des
versions différentes. C'est donc une voie intéressante.
Les Polonais et d'autres ont livré des chars russes, capables
de provoquer de gros dégâts chez les adversaires, comme le démontre cette année
de guerre. Ne serait-il pas plus simple de poursuivre dans cette voie ?
Ces livraisons de chars d'origine russe se poursuivent, à partir des parcs
abondants des anciens pays membres du Pacte de Varsovie. Beaucoup d'entre eux
ont été rénovés par la société spécialisée tchèque Excalibur avant de
partir pour l'Ukraine. Les Tchèques ont été les premiers à effectuer des
livraisons, les Polonais et les Slovènes, la Hongrie ont suivi. L'Allemagne
pratique une politique de substitution en acceptant de remplacer les matériels
ainsi livrés par des Leopard neufs ou d'occasion. Tout récemment, Chypre s'est
déclaré prêt à une telle substitution, en proposant de livrer à l'Ukraine des
chars russes T-80 UD, qui sont des engins efficaces et connus des Ukrainiens.
Mais ils souhaitent franchir un pas qualitatif et technologique avec des chars
occidentaux.
Avant que ne survienne l'invasion de l'Ukraine, les opinions
publiques – et les décideurs – ont souvent pensé que les chars de combat sont
une arme dépassée. Qu'en pensez-vous ?
Depuis la fin de la Guerre froide, en 1989, les chars de combat ont été
utilisés très souvent dans des conditions opérationnelles et au combat. Dans la
première guerre du Golfe, en 1991, il y avait de nombreux chars,
dont 40 AMX-30 B2 français, en Bosnie, les Danois avaient des chars,
tout comme il y en avait en Somalie en 1993, en Afghanistan. Plus récemment en
Syrie, au Yémen, les chars sont très présents.
Le gouvernement français a décidé de livrer des AMX-10 RC à
l'Ukraine et les présente comme des « chars de combat légers ». Qu'en
pensez-vous ?
Les chars légers existent dans de nombreux pays, qui ont pour point commun
d'être chenillés. Les Philippines ont acquis l'année dernière des chars Sabrah
basés sur un châssis développé par GDELS (General Dynamics European Land
Systems) équipé d'une tourelle produite par Elbit Systems et armée d'un canon
de 120 mm.
L'armée américaine a choisi de doter ses unités d'intervention du
MPF (Mobile Protected Fire) armé d'un canon de 105 mm pour appuyer
l'entrée en premier des unités d'infanterie, ainsi que vous le détaillez dans une
note de blog.
Les Russes avaient développé le SDM1 Sprout équipé d'un canon de
125 mm. Le char léger existe, mais l'AMX-10 RC n'en est pas un. C'est un
engin de reconnaissance à roues, c'est aussi simple que ça. L'Ukraine pourra
les utiliser dans des missions de reconnaissance et d'appui comme l'Armée de
terre le faisait au sein des régiments blindés de brigade d'infanterie, capable
de fournir des feux aux fantassins, soit dans un régiment de reconnaissance de
corps d'armée. Cette dernière conception est typiquement française : il
s'agit du « renseignement par le feu ». Les engins de ce type
engagent le combat pour mesurer les contours de l'ennemi. Mais surtout pas pour
conduire des offensives contre des chars de bataille ! Ce n'est pas fait
pour… et les résultats seraient désastreux !
La France a-t-elle eu raison d'abandonner les engins chenillés légers ?
En son temps, elle disposait d'un véhicule de transport de troupes à
chenilles, l'AMX-10 P, armé d'un canon de 20 mm. Il a été retiré du
service dans les années 2000. Après l'opération Daguet en Arabie saoudite, tous
les engins français ont été conçus sur roues, pour être projetés facilement. Le
Serval comme le Griffon et le Jaguar ont été conçus pour être
embarqués dans un A400-M. On a donc « sacrifié » la composante
blindée mécanisée, sur chenilles, et le seul engin de cette famille en
dotation, le char Leclerc, ne dispose pas d'un engin chenillé pour
l'accompagner. C'est un choix unique au monde !
Est-ce la raison pour laquelle vous paraissez partisan de l'achat sur
étagère par la France de ce petit blindé suédois, le CV-90 ?
C'est un engin à la carrière longue, qui a beaucoup évolué et qui est à mes
yeux ce qui se fait de mieux au monde dans cette catégorie des véhicules de
combat d'infanterie. La Suède en livre d'ailleurs 50 à l'Ukraine,
dans une version de base équipée d'un canon de 40 mm qui fera sans doute
de l'effet.
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Si on n'en n'a pas assez il faut soit en
construire plus a marche forcée ou laisser ceux que l'on possède rouiller dans
nos entrepôts ou casernes qui nous restent et enfin ne pas faire comme notre
président procrastiner tergiverser car déjà envoyer ce type de matériel prend déjà
du temps de l'argent et de la logistique importante et plus on attend l'armée
Russe reprend du terrain contre l'UKRAINE !?
Car si on en envoie c'est que nous serons
encore plus effectivement entrés en guerre autrement que par procuration !
Là on voit la faiblesse de notre armée de terre
suite au laxisme de nos dirigeants passés et présents depuis des décennies
confirmant que nous sommes mal protégés par leur optimisme niais de dirigeants
arrogants donneurs de leçons croyant à une paix éternelle d'après-guerre
mondiale et guerre froide et devront subir les
crises internationales induites économiques et énergétiques suite à une
guerre déclenchée par un dictateur dérangé nostalgique de son ex empire Russe
et ex URSS qui veut raser l'UKRAINE !?
Car il ne faut pas que l'Europe unie ses alliés
US et son OTAN épouvantail fasse un concours mortifère de ceux qui enverrons le
plus d'armes de plus en plus puissante à l'UKRAINE alors que nos dirigeants ne
sont pas capables ou ne veulent pas éliminer ce fou qui terrorise des civils
innocents dans leurs villes ou villages qu'il pilonne avec l'aide de ses
mercenaires sans foi ni loi Wagner associée à l'armée Russe !?
Car les menaces nucléaires de Poutine sont à
double face pour le monde démocratique libre occidental et USA qui lui
opposerait une force équivalente ce qui mettrait fin au monde civilisé instable
que nous connaissons !?
Il est inconcevable depuis des décennies
d'après guerres mondiales de ne pouvoir arrêter définitivement cet individu et
se protéger efficacement d'autres de même acabit qui perdure dans notre monde
instable !?
Car on se rend compte que nos dirigeants élus
ne servent à rien pour protéger leurs peuples efficacement !?
Jdeclef 30/01/2023 14h36
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