Demorand –
Pourquoi le système de santé français va si mal ?
ENTRETIEN.
Henri Bergeron, sociologue des organisations de santé et directeur de recherche
au CNRS, revient sur les difficultés de notre système de santé.
IL SERAIT
TEMPS D’ECOUTER LES FRANÇAIS DONT LE PAYS EST MAL GERE ET QUI NE SONT MEME PAS
PROTEGES AU NIVEAU DE LEURS SERVICES DE SANTE DEFAILLANTS AINSI QUE PAR LEUR
MINISTRE DE TUTELLE DE NOTRE GOUVERNEMENT ET SON DIRIGEANT !
La prise de parole du président de la République était attendue par les
professionnels de santé qui traversent un hiver particulièrement difficile. Les
mobilisations se multiplient, médecins généralistes et laboratoires d'analyses
médicales sont en grève, tous les acteurs du système de santé dénoncent le
délitement de leurs conditions de travail et la mise en danger des malades.
C'est dans ce contexte explosif que le président de la République a présenté
ses vœux vendredi matin au personnel médical depuis le centre hospitalier de
Corbeil-Essonnes, tout en présentant les grandes lignes de son plan santé.
Entretien avec Henri Bergeron qui est directeur de recherche CNRS au centre
de sociologie des organisations de Sciences Po et coauteur du livre Covid-19, une crise organisationnelle (éd. Sciences Po
les presses).
Le Point : Le système de santé français fut jadis présenté
comme l'un des meilleurs au monde. Alors qu'il a résisté durant la crise du
Covid-19, il semble basculer dans une grande précarité. Où et quand l'État
a-t-il échoué ?
Henri Bergeron : Je ne suis pas sûr que l'on puisse
identifier un moment clair, c'est très certainement le résultat d'une logique
de réduction des dépenses sociales et de l'État-providence qui a été amorcée il
y a très longtemps, et pas simplement concernant les politiques de santé. Le
problème est ancien, je voudrais rappeler que l'on avait des grèves et des
mobilisations de soignants avant même l'arrivée du Covid-19. La crise du
coronavirus a contribué à révéler un certain nombre de problèmes autres que les
problèmes capacitaires Elle a également rendu saillants des manques criants en
termes de moyens, mais aussi en termes d'organisation. Et d'autant plus
saillants que, au nom de la santé, et on ne le fera peut-être pas au nom de la
justice ou au nom de l'égalité, on a pu arrêter un pays dans son ensemble.
« Un
tour de passe-passe » : le plan santé de Macron ne convainc pasÇa
a donc suscité beaucoup d'attentes qui ne sont pas honorées par notre système
de santé qui paye pour des politiques de rationalisation sans oublier d'autres
facteurs comme la régulation de la démographie médicale. Si l'on regarde
l'éducation nationale, la justice, la sécurité, la police, c'est une manière
générale un échouement de la capacité de l'État à parfaitement réaliser la
production de biens publics, de biens collectifs, parce qu'il y a eu des
politiques qui visaient à diminuer le poids de la dette et le poids des
dépenses publiques dans le PIB.
Avec la pandémie, la santé a connu un épisode exceptionnel qui a rendu ses
problèmes extrêmement visibles dans l'espace public et elle est aux mains d'une
profession médicale qui est une profession organisée, efficace, puissante. On
ne parle plus du tout de la politique de la ville depuis un certain nombre
d'années et pourtant, on sait que les problèmes y sont extrêmement aigus.
Beaucoup d'agents de l'aide sociale dans les villes, d'éducateurs spécialisés,
d'assistants sociaux, pourraient aussi établir le constat d'un manque de moyens
absolument terrifiant, mais ils sont beaucoup moins capables de faire entendre
leur voix sur la scène publique que les médecins.
Le Ségur de la santé, qui avait vocation à répondre aux
problématiques structurelles de l'hôpital en consacrant une revalorisation de
plus de 8 milliards aux métiers des établissements de santé, semble être
un échec. Sommes-nous confrontés à un manque de moyens ou à un désordre d'ordre
structurel dans l'organisation de l'offre de soins ?
Sûrement un peu les deux ! Il y a effectivement un problème de moyens,
mais l'offre de soins, qu'elle soit hospitalière ou qu'elle soit en médecine
primaire, est très inégalement répartie avec une dégradation d'un certain
nombre d'indicateurs, notamment le temps d'attente. Il y a aussi un problème de
considération pour certains métiers, notamment les métiers de soignants tels
que les métiers d'infirmiers, d'aides-soignants ou encore les brancardiers. On
a salué dans notre livre, Covid-19, une crise organisationnelle, la
coopération entre les professionnels du soin, mais on a surtout assisté à une
coopération entre médecins. Tandis que beaucoup de médecins qui nous ont dit
qu'ils avaient enfin réussi à coopérer et que c'était un épisode
extraordinaire, nous avons recueilli des témoignages d'infirmiers, de cadres
pour qui ça a été beaucoup plus compliqué parce qu'ils se sont retrouvés
ballottés, pour certains, d'une spécialité à une autre.
Santé :
ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel MacronIls pouvaient
se retrouver en réanimation alors qu'ils n'étaient absolument pas formés pour
cela. Je crois que, là aussi, il y a un problème de capacité de l'offre,
une question de revalorisation d'un certain nombre de métiers qui ont
certainement été pas mal chahutés durant la crise du Covid-19. Enfin, il y a un
problème d'organisation et c'est un problème chronique du système de soins
français. Alors que des coopérations devraient se faire entre la santé
publique, le médico-social, les soins primaires, la médecine de ville et
l'offre hospitalière, elles ne se font pas. Ça fait cinq ans que l'État pond
des politiques publiques en créant toutes sortes d'instruments pour tenter de
réaliser cette coopération : le médecin traitant, le parcours de soins,
les groupements hospitaliers de territoire, les CPTS, le réseau ville hôpital…
Et dans le médico-social, c'est encore plus fort. On a toute une série
d'instruments qui visent à faire coopérer les acteurs et l'un des problèmes,
c'est qu'on ne se pose jamais certaines questions pourtant cruciales :
pourquoi existe-t-il des difficultés à coopérer dans certains
endroits ? Pourquoi dans d'autres, au contraire, ça fonctionne ? On
ne prend pas le temps d'évaluer les difficultés de la coopération.
Emmanuel
Macron a présenté des mesures concernant l'exercice en ville afin de
répondre à la pénurie de médecins traitants. La délégation d'actes qui
permettrait de décharger les médecins déjà trop sollicités ne semble pas être
acceptable par ces derniers, comment expliquez-vous cette contradiction ?
S'agit-il d'un problème de corporatisme ?
C'est certainement un facteur qui joue, mais de manière extrêmement
contrastée suivant les spécialités. Dans certains services, des infirmières de
pratique avancées (IPA) ont récupéré une série de tâches et de responsabilités
et dans d'autres ça semble plus compliqué. Sans pouvoir répondre précisément
sur les facteurs qui l'explicitent, on voit bien que ça n'est pas simplement
une question de corporatisme d'une profession médicale, car dans certains
services ça fonctionne parfaitement. Le corporatisme est un facteur très
général, mais il ne permet pas de rentrer dans le grain fin de la compréhension
des mécanismes qui seuls permettent d'améliorer l'action publique.
Baverez
– Les mécomptes du Ségur de la santéBeaucoup de médecins
connaissent une surcharge de tâches administratives et de coordination, là
encore cette difficulté de coopération fait que toute une série de nouveaux
métiers de la coordination, de la coopération se sont créés. Quand on regarde
par exemple les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), les médecins qui y
sont à l'origine sont des militants qui ont accepté de porter le coût de la
tâche administrative, de la coopération, pour que les autres médecins acceptent
d'y travailler. Ça signifie que ça ne fonctionne qu'à la seule condition qu'une
personne accepte un peu de renoncer à du temps médical pour réaliser des tâches
que les autres ne veulent pas faire. C'est l'une des conditions de la réussite
des MSP sans quoi elles ont du mal à fonctionner, précisément parce que ces
tâches administratives sont trop chronophages et elles se font au détriment du
temps médical. Il y a là aussi il y a certainement un inventaire à faire de ces
métiers de la coordination, de ces tâches administratives et sur la façon de
soulager les médecins.
C'est la panique aux urgences au Royaume-Uni où le service
public de santé connaît une situation catastrophique cet hiver. Voyez-vous des
similitudes dans l'effondrement des systèmes de santé français et
britannique ?
Ces deux systèmes sont absolument incomparables puisqu'un grand nombre de
médecins anglais sont des salariés, pour certains fonctionnaires, dans un
système qui est complètement étatisé. Le pourcentage de dépenses en santé en Angleterre
est bien inférieur à celui de la France, aux alentours de 9 % du PIB
contre 11,7 % en France. Le système anglais prévoit depuis longtemps une
rémunération à la capitation, la rémunération du médecin est donc fonction
d'une patientèle sur un territoire. En outre, il est habitué à réaliser toute
une série d'actions de santé publique et de prévention. En France, même s'il
existe des nouveaux modes de rémunération sur objectifs de santé publique qui
devraient inciter les médecins à faire ce genre ce genre d'activité, on a des
systèmes qui a priori sont très peu comparables.
Au
Royaume-Uni, panique aux urgencesEn revanche, il est certain que
depuis une bonne quinzaine d'années, les gouvernements anglais,
tendanciellement libéraux, n'ont pas été tendres avec le National Health System
en termes de réduction et de rationalisation des dépenses. L'un des marqueurs
historiques des difficultés du système de soins anglais est le temps d'attente,
il est parfois extrêmement long pour toute une série d'interventions et il
s'est aggravé ces derniers mois. Le seul point de comparaison, s'il pouvait y
en avoir un, ce sont l'existence de politiques de réduction des dépenses, de
rationalisation, qui font que les capacités d'offre de soins diminuent et qu'il
existe un hiatus important entre les besoins et l'offre. La crise du Covid-19 a
certainement renforcé l'acuité de ses difficultés.
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Si on a compris que notre système de santé va
mal cela a mis longtemps de l'admettre mais maintenant que fait-on ?!
E.MACRON nous sort son plan plan pour juin que ne l'a t il fait lors de son 1er
quinquennat qui aurait dut l'alerter (bien qu'il le savait déjà) et a pu le
juger avec la pandémie du COVID et après ces vaccinations mal organisée de
vaccins aléatoire qui ne protège pas totalement des contaminations et bien sur
l'encombrement des malades dans des hôpitaux dépasses par la masse des entrants
le tout avec des annonces trop rapide de fin de vagues de contamination
avortées car repartant jusqu'a à cette 9 eme en cours !
Mais cette dégradation de nos services de santé
remonte à bien plus longtemps peut être à 2003 avec la canicule qui a fait
mourir de nombreuses personnes âgées ou faibles mal géré par ce ministre de la
santé qui a démissionné ou cette grippe H1N1 de 2009 à 2010 qui a nécessité par
Mme Bachelot de commander des millions de vaccins devenus par la suite inutile
ce qui était néanmoins le prémices des virus SRASS venant de Chine et ASIE et
grippe aviaire pour les volailles pour
finir par cette COVID de 2019 et mis exergue nos services de santé défaillants
de la faute de l'imprévoyance de nos dirigeants de tous bords et leurs ministres
de la santé plus nuls les uns que les autres faisant de la mauvaise politique
politicienne pas de la santé prioritaire avec en plus des éminents scientifique
qui ne faisait que des plateaux télé incapables de s'entendre et conseils de défense
fumeux d'E.MACRON qui a pris la suite en décrétant contraint en 2019 de faire
ce confinement les épisodes suivant peu efficace jusqu'aux vaccins et
vaccinations mal organisée jusqu'a à maintenant !
Mais pour nos services de santé défaillants soi-disant
les meilleurs du monde ils n'ont pas évolués et nos dirigeants depuis des décennies
continuent à se moquer de Français lambda et même semblant empirer alors merci
messieurs au pouvoir on les a élus et réélus c'est ça la réalité !
Jdeclef 09/01/2023 17h43LP
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